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Visite du domaine Terre des Chardons
Première visite dans ce domaine dont j’entendais du bien sans avoir pris le temps de visiter alors qu’il se trouve à 20 minutes de chez moi. Je ne l’ai pas regretté, l’accueil y fût charmant et les vins de haut niveau.
Reçu par Jérôme Chardon, la visite dans les vignes nous a montré à quel point l’attachement au travail dans la vigne n’était pas un vin mot, alors même que le domaine pratique la polyculture de fruits et légumes (5 ha d’olivier, tomates etc….) variés en complément de la viticulture.
Certifiés en BioD, le domaine s’étend sur 9 hectares et cultive trois cépages sur deux AOC depuis une dizaine d’année (premier millésime en 2002), la Clairette de Bellegarde sur l’AOC du même nom et la Syrah majoritaire et le Grenache en Costières de Nîmes.
Situé à l’extrême Est du plateau des costières, le domaine subit l’influence forte du mistral, est très proche du début de la Camargue et du Rhône, et subit donc un climat asséchant (il n’a par exemple pas plu sur à cet endroit depuis le mois de juin alors que Nîmes a subit 2 orages pluvieux depuis début août) et très chaud, ce qui est plutôt facilitant lorsque l’on est en bio.
A cela s’ajoute des sols très drainant puisque totalement composés de galets roulés comme à Chateauneuf du Pape sur plusieurs mètres, voire dizaine de mètres, certaines parties conjuguant galets roulés mélangé à de l’argilo-calcaire.
Malgré une forte sécheresse cette année, très peu de signes de souffrance aperçus dans les vignes, preuve que la pratique culturale est très bien adaptée aux besoins de la plante et ce alors même que les vins titrent moins de 14 degrés malgré une récolte rentrée sans aucune sous maturité.
Particularité de ce domaine, les levures « mangent » leurs sucres puisque les degrés potentiels rentrés après vendanges sont toujours supérieurs à ceux constatés après fermentations. Cette aide de la nature certainement confortée par des pratiques culturales saines apportent aux vins dégustés une fraîcheur étonnante pour des syrah sudistes.
Densité : 4400 pieds/ha
Rendements : 40hl/ha en rouge, 30 hl/ha en blanc
Vinification : macération d’environ 30 jours avec pigeage. Vendange égrappée à 100%. Légère filtration et un collage au blanc d’œuf. Aucun soufre en vinification et de 1,5 à 2 grammes avant la mise
Elevage : court, mise en bouteille avant l’été qui suit la récolte. Pas de bois, uniquement cuve acier et béton.
La dégustation s’ouvre dans le joli caveau de dégustation dans des installations écologiques s’appuyant sur la pierre du Gard (chaque bloc pèse 3 tonnes).
Clairette de Bellegarde 2007[/u]
[size=x-small]9 €[/size]
Le nez s’ouvre sur des notes de poire et de Granit Smith sans traces oxydatives.
La bouche est riche, bien mûre sur la poire, le miel avec une pointe d’alcool malgré ses 12,5 degrés. Cela reste toutefois friand sans tomber dans la lourdeur. A boire un peu frais.
Bien +.
Costières de Nîmes « Bien Luné » 2008
[size=x-small]7 €. 60% Syrah, 40% Grenache.[/size]
Le nez est porté sur le bonbon à la violette, le poivre puis un peu lardé à l’aération. La bouche est très gourmande et de belle ampleur, la fraîcheur est croquante. Belle finale avec une pointe d’amertume. Un vin simple et très pur.
Bien.
Costières de Nîmes « Marginale » 2008
[size=x-small]10 €. 80% Syrah, 20% Grenache[/size]
Ce sont les fruits noirs (mûre) qui dominent, c’est plus profond que le vin précédent, avec des notes de ronce très élégantes, un aspect floral (bourgeon de cassis).
La bouche présente une fraîcheur surprenante, beaucoup de pureté et d’élégance. Belle longueur poivrée.
Bien ++.
Costières de Nîmes « Discret » 2008
[size=x-small]12€. 90% Syrah, 10% Grenache[/size]
Le nez propose beaucoup de profondeur, des notes poivrées très douces, le tout étant encore assez fermé.
La bouche est ample, l’équilibre magistral sur un fruit très pur et la longue finale poivrée appelle à se resservir. Il y a beaucoup de fond dans cette belle syrah sudiste. Fond de verre sur la paille.
Très Bien.
Une bouteille piège à l’aveugle qui pourrait mettre à mal beaucoup de vins d’appellation plus nordiste, surtout sur ce millésime.
Costières de Nîmes « Marginale » 2004
Le nez est superbe sur le lard, le cassis, un côté fumé et s’ouvre ensuite sur des notes prononcées d’olive noire et de résine. On se croirait 150 kilomètres plus au nord.
La bouche est super gourmande, les tannins sont très fins mais cela reste bien sudiste dans l’esprit sur le poivre. Belle complexité d’ensemble et jolie longueur finale.
Très Bien.
Vraiment un domaine à découvrir car j’avais peine à imaginer des vins issus très majoritairement de syrah d’un tel niveau en Costières de Nîmes. Formidables rapports Qualité/prix.