Encore une magnifique journée marquée par des vins de très bon niveau, goutés dans une atmosphère suffisamment décontractée pour être agréable mais néanmoins studieuse pour être instructive.
Merci à Laurent pour son organisation toujours impeccable, à Valérie pour ses talents de photographe, à Isabelle et Jean pour la documentation que j'ai parcourue à tête reposée et à tous les amis présents pour leur bonne humeur, leur culture et les belles bouteilles partagées.
[size=medium]Condrieu, Les Chaillées de l’Enfer, G. Vernay, 2000 et 2001[/size]
Autant le dire de suite, j'ai eu du mal avec ces Condrieu de quelques années. Je m'interrogeais sincèrement jusqu'ici sur l'intérêt de conserver les Condrieu au delà de leur adolescence. Cette dégustation est, pour moi, une forme de première réponse.
Je perçois sur ces vins des notes d'herbes séchées, un boisé encore présent sur le 2000 mais il me manque une acidité pour relancer l'équilibre en bouche. Le 2001 me semble plus élégant, sur des notes de guimauve là où la matière grasse du 2000 a une emprise en bouche qui étouffe toute envolée, toute allonge. A la lecture des crs des deux Bruno's, j'ai l'impression de ne pas avoir compris ces vins. Est-ce une question de goût?
[size=medium]Condrieu, Domaine du Chêne, Marc Rouvière, 2004[/size]
Ben voilà, c'est beaucoup plus évident!
La robe est jaune paille, quasi cristalline. Le nez est frais, sur les fleurs blanches (aubépine), la bouche est sur la violette et la réglisse, légèrement lactée, avec une belle acidité qui lui donne beaucoup de légèreté, d'allant. Joli vin léger et frais, très apéritif.
[size=medium]Condrieu, Mathilde et Yves Gangloff, 2006[/size]
Ouch ! :
Autour de moi, ça ouchise beaucoup ! Ce vin est ENORME et excessif en l'état ! La robe est vieil or, contrastant avec son voisin et pourtant ainé. Mais c'est le nez qui provoque les onomatopées et un recul immédiat du verre. Un boisé dévastateur en l'état, sur le brûlé du fût à un niveau rarement perçu. Derrière cette porte, que dis-je ce portail en bois massif, on perçoit une puissance extraordinaire, sur l'abricot, la réglisse, la violette. Grosse réserve toutefois sur la finale très chaleureuse. Au retrait de la chaussette, nous découvrons que c e vin titre 15°...
A noter que le verre que je me suis servi avec le fromage (+ de 3 heures plus tard) présentait un tout autre équilibre, les notes empyreumatiques gênantes ayant quasiment disparu. Un vin à attendre sans aucun doute.
[size=medium]Hermitage, blanc, Noble Rives, de la cave de Tain, 1999[/size]
La robe est dorée, épaisse. Le nez est sur le caramel au lait, avec une petite pointe d'oxydation. L'ensemble en bouche est gras, sur de légères notes de cire. Joli vin.
[size=medium]Côte Rôtie, La Barbarine, Mathilde et Yves Gangloff, 1997[/size]
Bouchonnée de chez bouchonnée, Charles et Laurent avaient repéré la traitrise à peine la bouteille ouverte! C'est rageant.
[size=medium]Côte Rôtie, Château d’Ampuis, Guigal, 2002[/size]
Robe profonde. Le nez est d'une grande pureté, sur les fruits rouges. La bouche est tendue, sur des notes de prune avec un élevage intelligent. Un peu ferme (millésime) mais beau vin.
[size=medium]Côte Rôtie, Villano, 2000[/size]
Le nez est un peu végétal, sur la rafle écrasée. En bouche, on est sur la violette, des notes fumées qui finissent sur le cuir et le gibier. L'ensemble est perçu comme rustique car les tanins sèchent un peu trop.
[size=medium]Hermitage, rouge, Marquise de la Tourette, Delas, 2000[/size]
Le nez est sur les fruits rouges compotés, limite blets. La bouche est plus fraiche que le nez pouvait le laisser craindre, un peu animal avec des tanins bien fondus. La matière est quasi crémeuse sur la langue. Jolie finale. Beau vin.
[size=medium]Côte Rôtie, Jamet, 2001 & 2004[/size]
Malgré une petite réduction (allumette craquée) sur le 2001, la filiation entre les 2 vins est éclatante. Le nez du 2004 est d'une grande pureté, finement fumé. Constante sur les 2 vins, une fraicheur et un fruité fin (fruits rouges, framboise) qui préservent un admirable équilibre. Des notes de violette et une belle acidité sur des beaux tanins donne à ce vin une suprême élégance. Je suis sous le charme ! (
)
[size=medium]Côte Rôtie, Jamet, 2003[/size]
Confirmation des impressions précédentes avec un peu plus de tout. Le fruit est exubérant, sur des notes étonnantes de framboise poivrée. La texture est plus grasse que sur les 2001 et 2004 mais ce vin reste d'une grande pureté. Très beau !
[size=medium]Côte Rôtie, Bernard Burgaud, 2003[/size]
On change de registre pour passer sur un vin aux notes plus animales (léger gibier) à l'acidité plus présente. C'est moins fruité que chez Jamet, un peu plus viril mais très frais en bouche. L'ensemble est plus typé "chasse" mais reste très agréable, notamment avec le plat. J'ai beaucoup aimé!
[size=medium]Hermitage, rouge, Cuvée Emilie, Domaine des Rémizières, 2004[/size]
[size=medium]Hermitage, rouge, Les Chirats de St Christophe, Les Vins de Vienne, 2004[/size]
A gauche, Rémizières. Une robe noire comme de l'encre ! Le nez est fermé, sur les fruits noirs à l'aération. En bouche, on est dans le trop à mon goût. Trop de matière, un élevage imposant qui apporte une sucrosité que je perçois comme un alourdissement
en l'état. A revoir dans 5 ans.
A droite, le vin de la Triplette va sembler fluet en comparaison pure. Pour la robe, on revient sur un grenat plus classique. Le nez est sur le cassis et la prune, la bouche et fraiche avec des tanins encore saillants. La finale est un peu végétale mais le vin est intéressant, plus buvable que son voisin.
[size=medium]Côte Rôtie, Patrick et Christophe Bonnefond, 2005[/size]
[size=medium]Côte Rôtie, Patrick et Christophe Bonnefond, Les Rochains, 2005[/size]
On retourne sur des robes profondes, quasi noire pour la cuvée Les Rochains. Dépôt important dans mon verre, le vin ne doit pas être filtré.
On perçoit un boisé noble au nez, qui pousse vers le caramel au lait sur Les Rochains. L'ensemble aromatique est sur le fruits noirs avec des tanins puissants mais gras. Dans un registre moderne mais bien maitrisé, j'ai beaucoup aimé !
[size=medium]Hermitage, blanc, Chante-Alouette, Chapoutier, 1990[/size]
Pas trop convaincu par ce vin. Des notes médicinales apparaissent au nez, la bouche évoque les raisins secs, un peu sur le rhum. Fin de carrière?
[size=medium]Hermitage, r ouge, Chave, 1982[/size]
Comme un abruti ébahi, j'en ai oublié la photo de la robe. Elle est évoluée bien sûr, orangée et quasi translucide sur le disque.
Ouh la la ! Quel beau nez ! Là, on n'est pas dans le Ouch mais dans le Hummmm ! (
) Des notes viandés, de cuir apparaissent au nez, une pointe iodée saline en bouche équilibrée par des tanins fondus et une acidité magnifique. Ce vin est d'une grande droiture, s'étirant à un rythme qui est le sien. La goutte dans le verre vide est une pure merveille de complexité et je ne trouve pas les mots pour retranscrire cette émotion. Superbe ! Merci à Niko pour ce cadeau !