Un mot sur la fête annuelle du millésime à Bandol sur le port où 27 domaines présentaient le nouveau millésime (donc 2004 ici) avant élevage. J'ai bien failli ne pas y assister par manque de temps et le bref passage ne m'a autorisé que la dégustation assez rapide des rouges 04 ainsi que certaines bouteilles proposées dans une oenothèque de circonstance (salons de la société nautique). J'aurais aimé pouvoir vous rendre compte des blancs notamment mais il faudra compter sur quelqu'un d'autre !
16 degrés sous abri, beau soleil, pas de vent, des gens souriants malgré la cohue. Un peu d'animation par quelques groupes danceurs musiciens enjoués, des tentes individuelles par domaine plus ou moins décorées, quelques personnes costumées. Bref des conditions idéales pour un bon moment. Seul problème : ils font quoi là tous ces gens (aaa) ? : comme moi ils dégustent à une nuance près. Si les fonds de verre finissent dans des récipients divers, ca recrache bien peu.
Une tendance qui devient assez vite confirmation, on a là un beau millésime.
Dans l'ordre de passage (ils sont tous alignés le long du quai). Quelques très brefs et très disparates commentaires sur des vins non finis. Très bon niveau global.
Gros Noré, bien, dense assez expressif, moins de classe que quelques autres. Ca fait plaisir d'attaquer la série par un bon vin.
Pibarnon, racé, long, superbe. Probablement encore un grand vin (de mourvèdre) de Pibarnon. Regouté avec un plaisir intact.
Souviou, ca fait petit poucet à coté ! plus souple que la plupart, pas du tout la même matière il apparait plat en comparaison de ses voisins. Marqué par un peu d'acidité. Cependant pour qui connait ce vin dans d'autres millésimes, pas de surprise, un Bandol voulu plus léger, souple, loin d'être inintéressant.
Pradeaux, boum contraste ! dur à lire, déluge tannique (quasiment que du (mourvèdre) non égrappé). Regouté une deuxième fois juste avant cloture et une deuxième fois l'impression d'avoir affaire à une certaine profondeur. Ici la matière du mourvèdre n'est pas aidée par un apport suave (et aromatique) du grenache, c'est brut de fonderie, pas civilisé mais tellement intéressant.
La Vivonne, pas de commentaire, quid des fermentations ?
La Noblesse, nez assez inexpressif, matière conséquente, tannins. Réclame la garde. Pas marquant.
La Suffrène, assez dense, tannique mais suavité et coté séducteur. (grenache vraisemblablement bien présent). Je trouve ça un peu atypique par rapport à la plupart des Bandol présentés. Tout à fait respectable et réussi mais pas le type de Bandol que j'aime. Un Bandol qui tire sur les Coteaux d'Aix en quelque sorte.
Lafran Veyrolles, tranche avec le précédent, plus Bandol à mes papilles. Structure admirable, droit, dense, tannique (à assagir), classe, bonne longueur. Expressif lors de la dégustation ce qui ne gache rien. Un des six regoutés, j'ose dire que ce n'était pas pour confirmer mais bien pour le plaisir de le remettre en bouche.
Bunan, racé, dense sans lourdeur, sapide, on le voudrait plus long. Mais souffre de la comparaison avec le précédent. Un des six regoutés, dans le sens inverse, avec cette fois une meilleure opinion (comme quoi le dégustateur n'est pas bon, lui)
TerreBrune, manque de corps relatif, mais très agréable, tannins assez sages, une certaine classe. Assez long. J'y reviendrai.
Tour du Bon, grosse matière un peu démonstrative avec des tanins présents mais pas rudes. Un vin qui aura vraisemblablement un grand succès mais qui n'a pas ma préférence même si j'aime bien. J'espère que les gourmands en laisseront vieillir quelques-unes pour qu'on sache comment ca évolue. Rapidement regouté, impressions similaires.
Hermitage, un profil aromatique un brin atypique. Vin très en séduction (tout est relatif...). Finale acide. Pas convaincu.
La Cadierenne, tannins un peu agressifs, bourru, correct mais sans classe. Sans vouloir trop s'attacher aux profils aromatiques à ce stade, ici c'est un petit peu déroutant.
Sainte-Anne, plaisant avec un profil intéressant, assez suave, différent et moins dense que La Suffrène mais même type de commentaire : pas vraiment l'idée que je me fais de Bandol.
Val d'Arenc, pas le moindre commentaire dans mes gribouillis.
Maubernard, manque de matière, un peu d'acidité mais plaisant (une certaine "élégance" (là encore tout est relatif)).
Cagueloup, tannins discrets, vin plat, autant Souviou s'en sort dans le registre léger et souple autant là c'est pas gagné.
Bastide Blanche, changement de braquet, sapide, beaux tanins, élégant, ample. Presque trop facile mais j'apprécie. Regouté, même impression.
La Roque, matière conséquente, plein mais manque de classe. Souffre de passer après Bastide Blanche. Pas vraiment emballé quoi.
Vannières, belle matière, tannins serrés, mais qui donc a foutu de la barbe à papa dans ce vin. Le nez qui vise certainement l'élégance devient ici caricatural. Je zappe.
La Bégude, manque de corps ou je suis passé à coté.
Olivette, nez discret élégant, bouche assez souple, beau, un peu court. Je reessairai volontiers.
Les Baguières, en quelque sorte séducteur mais pas séduit, impression un peu alcooleuse.
Les Salettes, matière en léger retrait par rapport à bon nombre, assez sapide, un peu acide.
La Frégate, assez souple, tanins relativement peu prononcés, densité moyenne, pas démonstratif, agréable, intéressant mais pas un grand mourvèdre de Bandol.
La Laidière, beau vin, tanins relativement peu prononcés, assez long. Je le préfère au précédent
Le Galantin, le dernier et on finit plutôt bien, belle matière, tanins assez présents.
La suite demain
Message edité (09-12-2004 01:26)