je te laisse le soin de résoudre cette insoluble équation

Je n'ai pas parlé de densité mais bien de rendement (hl/ha), ce qui fait que la densité n'a que peu d'intérêt pour le mesurer puisque les règles du gorgeois sont comme le rappelle Hermès sont en hl/ha. Or en 02, le seuil des Gorgeois ayant été dépassé, il n'a pas eu droit à cette mention (mais les raisins étaient très beaux d'où le dépassement)
Maintenant, si l'on parle de rendement, il est clair qu'il est plus facile de produire du 45 hl/ha avec une densité de 10 000 pieds à l'hectare qu'avec une densité de 4000 pieds ou avec une densité de 10 000 pieds où les manquants sont de 25%.
En clair, les rendements de Bregeon sont particulièrement bas.

Ce que voulait dire Denis, il me semble, est que si on veut parler de ce qui fait la qualité du vin, la production par cep semble un meilleur critère que le rendement à l'hectare. (on peut imaginer le cas extrême de vigne qu'on fait pisser, mais très peu dense, afin de maintenir des rendements bas).
Maintenant, la question étant de savoir pourquoi le "simple" muscadet était en fait un Brégeon déclassé, il est certain que le critère pertinent est celui du rendement à l'hectare, comme le dit Laurent. Toute cette discussion commence à me donner envie d'en encaver deux douzaines !

"la production par cep semble un meilleur critère que le rendement à l'hectare"

certes, mais ça c'est chez les bisounours qu'on la mesure

"(on peut imaginer le cas extrême de vigne qu'on fait pisser, mais très peu dense, afin de maintenir des rendements bas)."

Celui qui veut faire du rendement, il va pas s'emmerder avec des vignes avec beaucoup de manquants, au contraire il remplace vite et fait tout pour avoir de jeunes vignes productives, quitte à arracher les vieilles.

Tout a fait d'accord . Les vielles vignes produisent mais sont plus intéressantes pour la concentration entre autres. La messe est dite il me semble

Muscadet de Sèvres et Maine Domaine Bregeon « Gorgeois » 2000
[size=x-small]Commentaire le lendemain de l’ouverture.[/size]
Nez variée et iodé de coquile d’huitre, d’anis, de pralin, mentholé. L’aération met en avant le côté anisé très agréable conjugué à une touche végétale. Comment ça ? ce n’est pas un beau chablis ?
Très joli gras en bouche pour un vin au profil tendu, mentholé, frais avec un poil de gaz qui disparaît à l’agitation. Le vin est gourmand, c’est salin avec une note de fenouil dans la belle et longue finale. Un des très jolis vins du domaine en pleine force de l’âge. Très Bien.

Je viens de faire une petite recherche sur Brégeon, et je tombe sur un article des amis de Vin-Terre-Net qui explique la chose suivante

"Mais qu'est ce que le Gorgeois ? Ce sont des terroirs assez argileux sur socle de Gabbro (roche éruptive)."

Je ne me serais pas entièrement trompé en flairant l'argile (pour moi associé à une minéralité en douceur et rondeur, mais je dirais simplement un goût d'argile, pour en avoir mangé) alors que le Gabbro doit apporter le côté épicé et du peps, j'imagine.

Lors d’un passage récent chez Michel , j’ai amené un voisin pour dépoussiérer sa vision des muscadets . Nous avons passé 2 heures ,c’est le tarif chez Michel , goûté moultes cuvées ” Attends, tu vas voir je vais te faire goûter ça aussi, même si j’en ai plus à la vente . 2 heures chez Michel , malgré la porte de garage en PVC et l’ordre relatif , c’est toujours un moment privilégié , presque un moment de poésie . Pour les Nantais (il est sur Gorges) et les autres, appelez avant , prévoyez 2 bonnes heures et laissez vous entraîner par le lyrisme , l’enthousiasme et la technicité de ce vigneron hors normes .

J’ai pu en faire l’expérience cette semaine encore . Ses 2007 sur des moules de Bréhat (le top) , ou de la raie aux câpres sont justes, précis , à la fois tendus et onctueux . Mais je m’égare .

Lors de ce passage, Michel m’avait glissé une bouteille , non étiquetée , avec un clin d’oeil qui voulait dire , tu m’en diras des nouvelles , et m’avait demandé de le rappeler pour faire un pronostic sur le millésime

On sent au nez (avec un peu d’habitude de ces cuvées que je suis religieusement depuis l’anthologique 2002) un vin un peu évolué au nez brioché , avec des notes de moka et des fleurs blanches (aubépines , acacia) et les épices (gingembre , safran) . La bouche est onctueuse, fraiche sur le menthol, iodée, avec des notes de moka et de café grillé (pour rappel élevage en cuve ) , Bref surprenant, avec une finale sur des arômes tertaires , un peu sous bois et terre mouillée… J’avais pronostiqué 96 et je n’étais pas loin un 1998 , malheureusement de sa cave perso et donc plus à la vente

Un petit point d’actualité . Les 2005 Gorgeois (9000 bouteilles) viennent d’être mis en bouteille , et seront disponibles vers la mi avril ”une petite bombe , selon Michel’ . Rendez vous est pris , pour moi en tout cas . Par ailleurs , pour les Nantais, Michel co-animera un atelier libertivin sur les vins du Gorgeois , au mois d’avril – mai , ouvert y compris au non adhérents de vertivin

j'ai acheté ce 98 à l'époque où il était en vente, il m'en reste, il est à boire à mon sens, beaucoup moins de garde que les 93, 96, 2000 ou 2002.
merci pour l'info des 2005.

J'ai rencontré Michel l'an dernier à la Paulée des vins de Loire chez nos amis Jallerat, tout de go je lui ai commandé des 2002, 2003 ..................... que du Bonheur
Merci à ces artisans du Muscadet qui luttent dans une appellation à l'image écornée.

Bu samedi soir Gorgeois 2000 de Brégeon (en magnum): grande claque pour moi !!

Ouvert 6 Heures avant dégust, le nez est complexe et puissant, sur le menthol et les fruits jaunes, voir les agrumes.Très beau nez
Bouche: Attaque assez grasse, ample puis belle vivacité et finale salivante, sur une belle acidité.. Très bonne longueur..

J'ai été scotché: le brégeon le meilleur et le plus "prêt" que j'ai eu à boire, une super bouteille que j'aurai certainement placé en Chablis..

Arnaud

Arnaud,
J'ai bu cette même bouteille il y a un mois (mais en format normal ) et j'ai tout comme toi pris une belle claque ! C'est la densité en bouche qui m'a impressionné avec un fumé qui accompagna le vin dans son ensemble. J'ai adoré :)o

idem, le gorgeois 2000 fait parti de ses plus belles réussites je trouve.

C'est la grande leçon. Il faut les considérer comme des chablis,et les attendre, attendre...93 gouté récemment était superbe

A noter, bonne nouvelle, que le domaine vient d'être transformé en société et repris par un jeune pour 7 des 10 hectares du domaine. Ouf, il ne s'éteindra pas.

C'est en effet une excellente nouvelle!

Concernant le Gorgeois 2000, j'avoue que j'aurais aimé ressentir le même enthousiasme, mais la bouteille bue en fin d'année dernière, si elle faisait preuve de qualités certaines, ne m'avait pas semblé atteindre de telles hauteurs. Le vin présentait surtout un caractère plus austère et moins prêt à boire que ce que suggèrent vos impressions. A regoûter... (mais je n'en avais malheureusement qu'une).

Mathieu

Oui très belle nouvelle !
Il faut savourer encore les dégustations faîtes par Michel ! Le printemps et là et comme le dit Michel himself :
"J'étais caché sous vos pied, sans que vous ne le sachiez ... Après 65 mois de sommeil sur ma lie, je brégeonne et je m'éclate en bouteille depuis le 2 mars 2011.
Ma robe or verte, mon nez litchi, pamplemousse discrètement fumé vous rappellera 2002 et 2003 : je ne renie pas mes origines.

...Qui suis je ?"

MUSCADET SÈVRE ET MAINE 2005 A DÉCOUVRIR DES MAINTENANT !!!

j'attends ça avec impatience....

enzo d'aviolo écrivait:

---

> A noter, bonne nouvelle, que le domaine vient
> d'être transformé en société et repris par un
> jeune pour 7 des 10 hectares du domaine. Ouf, il
> ne s'éteindra pas.

Tout est bien qui fini bien, car ça coinçait sérieusement au niveau du financement au mois de novembre lors de ma dernière visite.

Philippe.

le problème majeur était la possibilité de reprise sans mise au norme des installations car financièrement c'était trop couteux. Or pour éviter cela, il fallait ne pas dépasser un rachat de 7 hectares, ce qui a donc pu être fait.

Oui Laurent, mais aussi le fait que André-Michel ne voulait pas intégrer la vente de son stock dans la transaction (hé, hé...).

L'acheteur devait donc tenir quelque temps en attendant de vendre son premier millésime, d'où un besoin d'avance de trésorerie.

Philippe..

en effet Philippe. Mais comme il l'accompagne un bon moment d'après ce que j'ai compris, il n'est pas prêt à lâcher son bébé ainsi, d'autant que ce sont ses problèmes physiques qui l'y contraignent.

Attention toutefois au conflit des générations

Philippe.

enzo d'aviolo écrivait:

---

> le problème majeur était la possibilité de reprise
> sans mise au norme des installations car
> financièrement c'était trop couteux. Or pour
> éviter cela, il fallait ne pas dépasser un rachat
> de 7 hectares, ce qui a donc pu être fait.

En fait , ce n'est pas le nombre d'hectares, c'est le nombre d'hectolitre qui permet de racheter sans avoir à se mettre aux normes

Et quelles sont ces normes en question ? Je suis curieux ...

"En fait , ce n'est pas le nombre d'hectares, c'est le nombre d'hectolitre qui permet de racheter sans avoir à se mettre aux normes"

merci de la précision, M. Bregeon n'a pas été aussi détaillé, il connait ses rendements j'imagine pour arriver à 7Ha

ce que j'adore, c'est quand j'ouvre une bouteille de muscadet de Mr brégeon a des personnes
qui viennent chez moi, c'est leurs réactions; c'est quoi ce muscadet? sa fait longtemps que je n'ai pas bu un muscadet de
cette trempe etc...
fabien

Je vous la fait rapide . Je suis passé chercher mes 2005, pour moi et des amis . Une belle commande ou le commentaire réçent sur mon blog , bref , Michel me donne un Muscadet Sèvre et Maine 1995 en me disant que ce sont des bouteilles couleuse et que ca à 50% de chance d’être mauvais mais “si c’est bon, tu vas voir” . Je ne résiste pas à la tentation hier soir après une dégustation d’Alsace intégralement recrachée (CR à venir ) . Le nez est très frais, sur les fleurs blanches et l’anis , mais assez peu disert en fait . En bouche c’est la claque . Un phénix qui renait de ses cendres . Une ampleur et une élégance suprême aux allures de grands bourgognes (ma femme l’a entrevu aussi) , avec des notes anisées et mentholées . La classe . Excellent !

PS : le 2005, il vaut mieux pas trop tarder car ca part à vitesse grand V

Muscadet de Sèvres et Maine Domaine Michel Brégeon 2002
Nez iodé, citronné, sur les fruits blancs et intensement mentholé à l’aération. C’est fin.
La bouche présente une belle ampleur dès l’attaque, un leger perlant ne contrariant pas un gras bien perceptible qui signe la matière. L’équilibre est superbe grâce à une acidité bien intégrée qui porte le vin jusque dans une finale de belle longueur sur des notes de fruits acidulés et d’agrumes. Vraiment très bon et bel accord sur des brochettes de cabillaud et crevettes au basilic. Très Bien.

Muscadet de Sèvres et Maine Domaine André-Michel Brégeon 2005
Nez anisé, mentholé, iodé et qui praline légèrement.
La bouche possède un joli gras dans un ensemble vivifiant, très legèrement perlant, à l’acidité bienvenue et dans un volume appréciable. Belle longueur finale anisée et salivante. Un millésime proche du 02 dans l’esprit, peut-être un peu plus riche et légèrement moins tendu, mais toujours aussi bon. Très Bien.