Bonjour à tous.


Vallée de la Loire - AOC Sancerre - Domaine Matthieu Delaporte - Sancerre «Chavignol 2016».

Bouteille bue en guise d’apéro. Servie juste sorti du réfrigérateur.

Bouchon : Belle qualité. Long, souple et sans défaut.

Œil : Belle couleur or dorée, vive et limpide. Belles larmes .

Nez : Présent d’entrée, frais, sur les agrumes et les fruits jaunes. Belle minéralité.

Bouche : Jolie matière, à la fois subtilement riche et tendue. Beaux agrumes, fruits jaunes et fleurs. Belle finale.

Nathenri.

Domaine Vincent Delaporte - Sancerre blanc Chavignol 2017

Le très précis et complet compte-rendu de Jean-Loup m'a donné envie d'ouvrir un blanc Chavignol 2017, pas regoûté depuis ma dernière visite au domaine.

Belle couleur limpide aux reflets dorés.
Nez fruité immédiat sur la pomme et poire bien mûres puis sur les fruits jeunes et exotiques, mangue principalement. légère sensation miélée et épicée. Le sauvignon ne "saute pas au nez" et c'est superbe.
Le vin est immédiatement sur les fruits exotiques qui tapissent bien la bouche, avec juste ce qu'il faut de gras, sans lourdeur, bien équilibré entre la perception d'un léger sucre résiduel et la tension minérale qui prolonge le plaisir vers une finale iodée.
Une des meilleures entrées de gamme de l’appellation, à mon avis.

Gérard

C'est marrant - j'ai gouté un Chavignol 2017 hier soir moi- aussi et je me retrouve parfaitement dans ton commentaire ! une belle entrée de gamme qui procure beaucoup de plaisir.
Nicolas

Ma visite n'a été que d'une petite heure au domaine Delaporte. Je me suis contenté de déguster les 2016 et 2017 en rouges et blancs, sans prendre de notes (je venais d'avoir deux journées difficiles, alors bon...) mais ça m'a permis de voir que le domaine a tout pour être la future star de l'appellation.

En rouge, le Chavignol n'a rien à envier à nombre de bourgognes village. Un pinot noir fin, gourmand, croquant, au fruit très expressif. 'tain, c'est bon ! Le Silex est plus classe, avec une très belle tension, tout en gardant la finesse des tanins. Le fruit est un peu moins pétaradant, mais plus noble et profond. En Culs de Beaujeu, on monte encore d'un cran : le 2016 est comme le dit Vivien, au niveau d'un 1er cru de Chambolle. Mais peut-être parce que je l'ai bu un peu plus aéré, je lui préfère encore plus le 2017 qui possède plus de tension et d'énergie.

En blanc, le Chavignol est une très belle entrée de gamme, alliant maturité et fraîcheur, sans les défauts que peuvent avoir les "petits" sauvignons, souvent trop variétaux. Le silex blanc est vraiment le pendant du rouge, avec sa très belle tension et sa pureté. On dirait un "vin de schistes", avec cet éclat pur que j'adore. En Monts Damnés, le 2016 est déjà d'une grande complexité, beaucoup plus marquée par le terroir que le cépage. Déjà excellent, et promettant d'être grand. J'ai trouvé le 2017 un peu "too much" pour l'instant, mais la matière est impressionnante et prometteuse. A regoûter dans 6 mois/un an.

Mais plus encore, j'ai été impressionné par la maturité de pensée de Matthieu, autant en ce qui concerne la vinification et l'élevage, que dans son approche commerciale – comme sa volonté de rester abordable pour le client particulier. J'ai aussi beaucoup aimé son regard critique par rapport à ses anciens millésimes, avec l'envie de faire toujours mieux. On se demande jusqu'où il ira, mais ça promet !

Une des meilleures entrées de gamme de l’appellation, à mon avis.

a déclaré Gérard, soutenu par Nicolas.

Avec l'attention particulière aux blancs 2018 et la volonté de Matthieu de rapprocher sa cuvée Chavignol de ses cuvées parcellaires, on ne pourra peut-être bientôt plus parler d' "entrée de gamme".

Jean-Loup

D'accord en tous points avec ce qu'écrit Éric un peu plus haut. J'ai également été très impressionné par la maturité de ce jeune homme (27 ans je crois).
J'avais la sensation d'avoir face à moi un vieux sage, qui aurait eu le temps durant sa longue vie de réfléchir à toutes les facettes de son métier, bien au-delà de l'aspect technique ou commercial.
Il appréhende son travail en se positionnant en tant qu' individu faisant partie d'un grand tout, ayant des responsabilités vis-à-vis du monde, comme s'il était imprégné de l'idée "effet papillon".
C'est une personnalité tout à fait atypique, d'une rare richesse. J'espère que le succès mérité qui va immanquablement lui tomber dessus ne le transformera pas, mais il a l'air suffisamment solide pour garder la tête froide.
Le prix des bouteilles, par contre, risque de chauffer un peu d'ici quelques années...

Jean-Loup Guerrin écrit:

Une des meilleures entrées de gamme de l’appellation, à mon avis.

a déclaré Gérard, soutenu par Nicolas.

Avec l'attention particulière aux blancs 2018 et la volonté de Matthieu de rapprocher sa cuvée Chavignol de ses cuvées parcellaires, on ne pourra peut-être bientôt plus parler d' "entrée de gamme".

Jean-Loup

Les entrées de gamme du domaine sont assurément parmi les meilleurs RQP de l'appellation, y compris le rosé.

Marc,
Matthieu vient de fêter ses 30 ans, mais c'est encore très jeune !
Concernant les prix son intention est d'augmenter celui des Chavignol sans augmenter celui des Monts Damnés et Culs de Beaujeu.
Il a en tout cas commencé dans cette voie : 12 €, 16 € et 20 € pour respectivement Chavignol, Silex et Monts Damnés/Cul de Beaujeu alors que l'an dernier c'était 10 €, 15 € et 20 €.

Jean-Loup

Sancerre Domaine Delaporte « Chavignol » 2017
Nez assez intense exotique, de fruits jaunes, d’agrumes, peu varietal, sympa.
La bouche est assez bien équilibrée et de belle ampleur. Elle ne manque pas d’énergie et heureusement car la sucrosité est perceptible dès le milieu de bouche et laisse la fin de bouche plus pesante sur la finale que ce à quoi on pourrait s’attendre, ceci étant accentué par des notes amyliques. Finale de longueur correcte. Pas mal mais dans un style différent de Boulay par exemple. Bien +(+).

dans un style différent de Boulay par exemple.

Laurent, tu compare à la cuvée Chavignol de Boulay ? Je dois dire que je ne la connais pas assez pour émettre un avis.

Mais pour la cuvée Monts Damnés je trouve que les deux vignerons ont pas mal de similitudes.


Jean-Loup

Laurent, tu compare à la cuvée Chavignol de Boulay ? Je dois dire que je ne la connais pas assez pour émettre un avis.

oui, pas gouté les autres cuvées chez delaporte.

rudy.B écrit: @Vivien: cette touche de caramel que tu as ressenti sur Culs de Beaujeu 2012, je la trouve souvent sur les rouges du domaine (Silex et CdB sur 2014, 2015 et 2016), et dernièrement sur le silex 2017 en rouge (cf précédemment). Je trouve que ça empiète un peu sur la pureté des vins, ceci sans être rédhibitoire bien entendu (c'est pas vraiment dérangeant, mais je préférerais ne pas l'avoir).
Si j'ai bien compris, c'est dû au fûts utilisés par le père de Matthieu à l'époque, Matthieu a lui décidé de travailler avec un matériel différent en renouvelant une partie des fûts chaque année à hauteur de 10%? On devrait donc s'attendre à trouver cette touche de caramel disparaître au fur et à mesure des prochains millésimes?

Cher Rudy,

Je découvre ton post bien tardivement. En tout cas, c'est une excellente question!!!
Personnellement, j'ai découvert le domaine avec le millésime 2015. Je n'ai pas ressenti ces notes de caramel sur le Cul de Beaujeu 15, 16 et 17, ni sur Silex 15 et 17.
J'aurais tendance à aller dans ton sens pour les personnes très susceptibles à la perception de ces fameuses notes. En tout cas, si Matthieu passe toute sa production dans des fûts issus de Stockinger, c'est justement pour ne plus les voir apparaître.
Les 10% de renouvellement concernent le millésime 2018, je ne connais pas les proportions des millésimes précédents. Il me semble qu'il y a eu une plus grosse part de renouvellement initiale pour amoindrir au maximum les fûts provenant d'autres tonneliers avec qui le domaine travaillait auparavant. C'est une question qui pourra être reposée à Matthieu car j'avoue que cela est maintenant un peu flou dans ma mémoire...

Merci Vivien,

pour ce côté "caramel", je ne le trouve pas toujours, mais souvent en dégustation au caveau et une fois sur un CdB 15 bu avec des amis il y a un an.

J'ai bu une ribambelle de Silex 14 qui ne l'avait pas (alors que la première fois que je l'ai gouté au domaine, je ne sentais que ça et c'est même madame qui m'avait poussé à en prendre une quille qui s'était révélée d'une pureté et d'une expression réjouissantes me poussant à en racheter derrière) par exemple.

Pour Matthieu, je ne l'ai jamais croisé jusqu'à présent, mais je croise les doigts!

Laurent, renseignement pris auprès de Matthieu Delaporte : le Chavignol blanc 2017 a moins de 2g de SR.
Par ailleurs tu auras noté d'après les différents commentaires qu'il existe, pour l'instant, un grand saut qualitatif entre son Chavignol et ses parcellaires. Je te souhaite donc d'avoir l'occasion prochainement d'y goûter.
Jean-Loup

Bu à cette occasion.

Sancerre Les Monts Damnés 2016 domaine Vincent Delaporte
Cuvée issue de sauvignon blanc sur marnes kimmeridgiennes (argiles avec débris coquillés).
La robe est jaune verdâtre dorée.
Le nez est assez ouvert, très typé sauvignon, sur le cassis, le buis et le citron.
L’attaque est souple et fraîche. La bouche est tendue et stimulante, en ½ puissance. La retro confirme le nez.
Conclusion : c’est bon, mais trop variétal à mon goût. Je suis un peu déçu en regard des commentaires que j’ai lus sur ce domaine qui monte.
Note : 3+/5

J'avoue que je ne comprends pas la différence de perception entre les tiennes et les "nôtres". Pour moi, il n'y avait rien de variétal dans ce Monts damnés 2016. Si ça avait été le cas, je n'en aurais pas acheté, car je n'aime vraiment pas ça.

Y aurait-il plusieurs mises ?

Jean-Loup Guerrin écrit: Laurent, renseignement pris auprès de Matthieu Delaporte : le Chavignol blanc 2017 a moins de 2g de SR.
Par ailleurs tu auras noté d'après les différents commentaires qu'il existe, pour l'instant, un grand saut qualitatif entre son Chavignol et ses parcellaires. Je te souhaite donc d'avoir l'occasion prochainement d'y goûter.Jean-Loup

jean-loup, je parle de sucrosité, pas de SR, en effet je n'ai pas perçu de SR. je pense que c'est le côté amylique qui a renforcé cette impression. ça reste tout à fait correct.

Eric se demande :

Y aurait-il plusieurs mises ?

Effectivement il y en a dix, mais avec le même assemblage.
Cela ne peut donc pas expliquer, d'après moi, de telles différences de ressenti. Celles-ci viendraient donc plutôt de perceptions différentes selon le dégustateur, ce qui me semble tout à fait plausible (voir les différences de perceptions du boisé, de l'amertume, du sucré...).

Jean-Loup

10 mises c'est pour le Chavignol blanc.
Pour le Monts Damnés, il y en a peut-être 2, il faudrait demander à Matthieu. Même si c'est le cas, tout est assemblé dès le départ et la différence entre les 2 mises n'est que de quelques mois d'élevage supplémentaire en cuve. Pas de quoi changer notablement le profil du vin.

Cordialement,

Laurent

En tout cas, personne n'a senti la coquille d'huître.

BJL écrit: 10 mises c'est pour le Chavignol blanc.
Pour le Monts Damnés, il y en a peut-être 2, il faudrait demander à Matthieu. Même si c'est le cas, tout est assemblé dès le départ et la différence entre les 2 mises n'est que de quelques mois d'élevage supplémentaire en cuve. Pas de quoi changer notablement le profil du vin.

Cordialement,

Laurent

Ça dépend des années et des volumes. Sauf erreur de ma part 3 mises max pour ce vin, avec parfois quelques différences entre les mises extrêmes, quand on en est informé. Sinon ?

Gérard

Eric B écrit: J'avoue que je ne comprends pas la différence de perception entre les tiennes et les "nôtres". Pour moi, il n'y avait rien de variétal dans ce Monts damnés 2016. Si ça avait été le cas, je n'en aurais pas acheté, car je n'aime vraiment pas ça.

Eric,
n'étant pas fan de thiols j'y suis sensible (on repère souvent mieux ce qu'on n’aime pas ), mais cela n'explique pas tout. Avant même de goûter, juste au nez, j'ai demandé à mes voisins si eux aussi trouvaient la typicité du sauvignon dans ce nez et tous étaient d'accord.
C'est peut-être trop jeune en ce moment; ou la place de ce vin dans la séquence du soir, après le riesling VT, a peut-être accentué le ressenti du variétal.
Les commentaires élogieux sur cette cuvée étant nombreux, notamment de la part de LPViens, je retenterai ma chance car la finesse et la tension de ce vin étaient à mon goût.

la place de ce vin dans la séquence du soir, après le riesling VT, a peut-être accentué le ressenti du variétal.

Je vote pour cette hypothèse !

Jean-Loup

BJL a écrit :

10 mises c'est pour le Chavignol blanc. Pour le Monts Damnés, il y en a peut-être 2, il faudrait demander à Matthieu.

GERARD58 a écrit :

Ça dépend des années et des volumes. Sauf erreur de ma part 3 mises max pour ce vin, avec parfois quelques différences entre les mises extrêmes, quand on en est informé. Sinon ?

Voici la réponse de Matthieu : "Deux mises pour Silex et pour Monts Damnés mais elles sont proches et c'est vraiment le même assemblage".

Jean-Loup

Un repas, mes amis ...

Domaine Vincent Delaporte Sancerre rouge – Le Cul de Beaujeu – 2015
Gérard tient à commencer par ce premier rouge
Là je sors le drapeau pirate.
Ce n'est pas un Bourgogne. Il y a un coté léger et frais qui m'évoque les meilleurs pinots noirs de Moselle
Mais connaissant Gérard je lui demande si ça ne serait pas un Pinot noir de chez Delaporte.
Par contre la fraicheur ne m'aurait pas conduit sur 2015.
C'est très bon, plaisant, un excellent vin à ouvrir sans prise de tête mais je trouve tout de même qu'il manque un peu de structure.

J'ajoute qu'après avoir bien apprécié un Silex blanc 2015, j'attends pour ouvrir mes Monts Damnés 2016.
Pour l'instant la Loire reste pour moi une grande région pour les blancs que je ne goûte pas assez souvent mais je suis plus mitigé pour les rouges.
Le manque d'opportunités et d'expériences sans doute.

Dégusté hier soir une bouteille du Sancerre Silex Rouge du domaine Delaporte, millésime 2016.

Pas encore en place selon mon gout : nez assez animal, avec un peu de réduction puis s’ouvre progressivement vers des aromes fruités. La longueur est honorable avec une pointe d'acidité qui devrait se fondre dans le temps. Un vin qui pars dans tous les sens et dont j’ai du mal à suivre la trame – à revoir dans un ou deux ans ; j’avais trouvé le 2015 bien plus accessible et procurant plus de plaisir dans sa prime jeunesse.

Assez bien
Nicolas

J'en avais pris 4 au domaine, j'ouvre ma première bouteille ce soir et il ne m'en reste que deux.....Je viens également d'en exploser une qui m'a glisser des doigt, ô combien rageant, surtout que l'odeur était divinement bonne ...je demanderai au domaine s'il leur en reste de ce millésime.....Il s'agit de la cuvée Mont Damnés du domaine Delaporte, millésime 2016.

La robe est jaune translucide.

Le nez est avenant à mi chemin entre les arômes doux du miel et brusque de l'iode et la coquille d'huitre. Étonnant et ça donne envie de le gouter.

En bouche, c'est superbe. Le vin glisse tout seul et on y retrouve ces arômes miéleux et iodés ainsi qu'un côté minéral. Le vin est complexe mais encore très jeune...Décidément il faudra que je redemande à Matthieu s'il en reste en stock. Le vin reste longtemps en bouche. Un pure délice - pas trop sur de comprendre le sens du mot variétal qui devait décrire ce vin goûté il y a peu mais en ce qui me concerne, et vous l'aurez compris, le seul regret est d'en avoir plus que deux en stock !

Excellent
Nicolas

pas trop sûr de comprendre le sens du mot variétal qui devait décrire ce vin

Nicolas, "variétal" signifie pour moi "arôme lié au cépage dans ce qu'il a de plus caricatural". Pour un sauvignon c'est donc des arômes de buis, voire de pipi de chat.
Rien de variétal donc dans ce Monts Damnés de Matthieu Delaporte, comme tu l'as souligné.

Jean-Loup

Merci Jean Loup pour ces précisions et en effet je confirme : aux antipodes de ce que tu as décrits comme étant le sens du mot variétal

Sancerre Les Monts Damnés 2016 Domaine Delaporte

Le premier nez à un léger côté buis, mais loin d'être désagréable, puis à l'aération évolue sur de très belles notes de fenouil et d'anis.
En bouche le vin titille les papilles avec son profil tendu, mais avec aussi une belle amplitude. Rémanence de notes anisées du plus belle effet en finale.
Très joli vin.

Joël