Bonjour,

La rubrique Carte Blanche à...étant à priori, comme son nom l'indique, consacrée aux interventions des vignerons et à des échanges sur leur domaine, ne devrait-on pas éviter d'y poster les CR et commentaires les concernant, plus à leur place dans la rubrique dédiée au domaine , dans le Forum Loire ? J'ai été le premier à tomber dans le panneau, il y'a quelques mois ; le moteur de recherche m'ayant orienté dans la rubrique Carte Blanche à... où la nature des interventions peut donner l'impression que l'on est dans la rubrique consacrée au domaine. Cette confusion risquant de faire double emploi, ne se produit pas ou beaucoup moins, sur les post Carte blanche des autres domaines, mais la Coulée de Serrant n'est pas un vin ordinaire...

Daniel

ma meilleure méthode pour tirer partie de ce vin original et quelque peu "nature".

A moins qu'il ait changé récemment, ce vin n'a pas grand chose de nature. Des chiffres d'analyse avaient circulé il y a quelques années : on était plutôt dans la fourchette haute autorisée en Demeter (aux alentours de 70-80 mg/l)

Bu un second exemplaire de cette Coulée de Serrant 2013 avec un bouchon intact cette fois (quoique toujours d'assez mauvaise facture).

Force est de reconnaitre que l'oxydation était moindre ce qui a rendu le vin plus agréable, même si l'arôme de quetsche fermentée était toujours présent.
Comme toujours, le vin s'est progressivement ouvert sur 3 jours et a acquis une profondeur qui lui manquait quelques heures après l'ouverture.
Pour autant, cela reste un peu étriqué au regard de l'attente et du prix, sur ce millésime en tout cas (et à mes yeux bien sûr).

didier

Interview :

Nicolas Joly : "La biodynamie pour revenir à la vérité du goût" :


avis-vin.lefigaro.fr...


Philippe

Bonjour à tous,

Coulée de Serrant 2016 en vente sur 1jour1vin à 65€. Qu'en pensez-vous ? Bonne affaire ? Dans les prix du marché ?

Bonne affaire par rapport à quoi ? Au prix habituel ou à la qualité ?

65€ c'est le prix qu'on trouve un peu partout pour la Coulée 2016. Donc c'est raisonnable.
Pour ce qui est de la qualité, si tu lis bien les pages précédentes tu verras que ça peut être grandiose comme ça peut finir à l'évier. A toi de voir si tu es joueur...

...d'autant qu'il y a une prédominance nette d'une issue sur l'autre!!!

Effectivement, je n'étais pas remonté assez haut pour les commentaires sur le 2016. La question est effectivement/ suis-je joueur ?
A 65€, pas vraiment.

Hum, j’entends bien toutes ces critiques, mais j'ai gouté le 2016 il y a quelques mois et ai été bluffé par sa qualité.
Pourtant, j'avais les plus grandes réserves sur le domaine, mais le changement de génération nous réserve peut-être d'agréables surprises.
Perso, j'ai joué

Lorsque la Coulée de Serrant est réussie c’est à dire non déviante , c’est certainement un des plus grands vins blancs de France .

Dans le contexte de folie des prix actuels de tous les grands vins ( aucune région n’y échappe même Beaujolais , Jura où Languedoc-Roussillon! ) on peut considérer que le prix de 65€ n’est pas excessif .

Si des financiers rachetaient le domaine ce prix pourrait facilement doubler, comme après le rachat de Chateau Grillet .

Des financiers ne toléreraient pas un tel pourcentage de vins partis en vrille.

Je ne les imagine pas non plus refuser l'expédition de vieux millésimes du domaine (alors qu'on peut les acheter sur place)...

Ceci dit, c'est vrai, quand la bouteille n'est pas déviante c'est vraiment bon.

RaymondM écrit: Lorsque la Coulée de Serrant est réussie c’est à dire non déviante , c’est certainement un des plus grands vins blancs de France .

Dans le contexte de folie des prix actuels de tous les grands vins ( aucune région n’y échappe même Beaujolais , Jura où Languedoc-Roussillon! ) on peut considérer que le prix de 65€ n’est pas excessif .

Si une bouteille sur trois est déviante (ce qui est optimiste), les bonnes bouteilles coûtent 97€50

Complètement d'accord avec Raymond!! Une belle et bonne Coulée c'est un sacré vin et le prix n'est pas extravagant et les vaut d'autant dans le contexte de folie tarifaire actuelle. Pour qui a bu quelques grandes bouteilles (me revient en mémoire 92, 89 et quelques unes plus anciennes) l'indulgence vis à vis des nombreuses désillusions est un peu plus facile à obtenir!!!!

Je suis un peu moins indulgent que vous. Je n'ai pas le porte monnaie hyperextensible et "tolérer" 33% de deviance me semble complètement fou. Je veux bien concevoir que certaines bouteilles soient exceptionnelles, aucun doute sur vos ressentis, mais selon moi, une des caractéristiques d'un grand vin c'est d'être également très régulier, ce qui n'est pas le cas ici, vous en conviendrez.
Pour faire néanmoins amende honorable, je n'en ai pas goûté suffisamment, cependant le peu goûté ne m'a jamais transporté.

Je suis de l'avis de Flo ; déboucher une bouteille qui a coûté 50 € pour trouver un vin oxydé, ça ma fait mal au sein, que ce soit de la Coulée de Serrant ou des blancs de la Côte de Beaune.

Il y a un bon article dans le dernier "le Rouge et le blanc" sur Savennières qui tend à montrer que le problème c'est leur partie-pris d'attendre le botrytis même pour le sec qui amène des arômes et un degré l'alcool pas toujours élégants et qui impose un sulfitage important mais pas toujours suffisant pour éviter les déviances. La fille Joly (Virginie je crois) est apparemment plus minutieuse dans les vinif mais je ne sais pas si les choix de vendange ont vraiment changé.

S'ils n'ont pas changé de fournisseur de bouchons, inutile de jouer, la majorité des bouteilles est et restera problématique.


Luc

J'en ai bu pas mal: quelques superbes bouteilles mais presque 50 % de bouteilles flinguées malheureusement .
J'ai arrêté car , à ce prix, on doit être dans l'excellence ( et on en trouve).

Gilles

mgtusi écrit: Je suis de l'avis de Flo ; déboucher une bouteille qui a coûté 50 € pour trouver un vin oxydé, ça ma fait mal au sein, que ce soit de la Coulée de Serrant ou des blancs de la Côte de Beaune.

Ne soit pas sectaire Michel, tu peux élargir à toutes les régions non ?

Tout le monde oublie que si des financiers reprenaient le domaine ils auraient vite fait de rétablir une vinification “normale” débarrassée des excès constatés et de revenir aux vins comme ceux que j’ai eu la chance de boire dans les années 1970-80 ou il n’y avait AUCUNE bouteille deviante

leteckel écrit:

mgtusi écrit: Je suis de l'avis de Flo ; déboucher une bouteille qui a coûté 50 € pour trouver un vin oxydé, ça ma fait mal au sein, que ce soit de la Coulée de Serrant ou des blancs de la Côte de Beaune.

Ne soit pas sectaire Michel, tu peux élargir à toutes les régions non ?

No Arnould car je parle de bouteilles chères à fréquence d'oxydation prématurée élevée. Bon j'ajoute Beaucastel vieilles vignes si tu insistes.

RaymondM écrit: Tout le monde oublie que si des financiers reprenaient le domaine ils auraient vite fait de rétablir une vinification “normale” débarrassée des excès constatés et de revenir aux vins comme ceux que j’ai eu la chance de boire dans les années 1970-80 ou il n’y avait AUCUNE bouteille deviante

Personne ne l'oublie Raymond, tout le monde est même convaincu que le terroir de la Coulée de Serrant a probablement tout pour produire un des plus grands vins blancs de France, raison de plus pour regretter le gâchis actuel...


Luc

Gâchis actuel ou passé ?
Finalement, ne suffit-il pas de boire les vins de la mère ou de la fille, et d’eviter soigneusement la periode Nicolas Joly ?

Les vins hors Nicolas Joly sont bien trop jeunes ; la Coulée demande de nombreuses années de cave pour se démarquer des autres savennières.

C’est vrai qu’il faut rester honnête, je n’ai pas dégusté les derniers millésimes.


Luc

Joualle a écrit le 27 octobre :

Il y a un bon article dans le dernier "le Rouge et le Blanc" sur Savennières qui tend à montrer que le problème c'est leur partie-pris d'attendre le botrytis même pour le sec qui amène des arômes et un degré l'alcool pas toujours élégants et qui impose un sulfitage important mais pas toujours suffisant pour éviter les déviances. La fille Joly (Virginie je crois) est apparemment plus minutieuse dans les vinif mais je ne sais pas si les choix de vendange ont vraiment changé.

Je viens de lire cet article et j'en tire exactement la même conclusion, même si ce n'était pas du tout l'objet de l'article. J'ai toujours cru que l'énorme variation d'un millésime à l'autre, voire d'une bouteille à l'autre, de La Coulée de Serrant provenait soit de la biodynamie soit plutôt des conditions de vinification (dans lesquelles on peut inclure la qualité des bouchons). Le défaut principal reproché est en effet une oxydation trop importante pour certains, inacceptable pour d'autres.

Voici donc quelques extraits de cet article qui montrent bien que l'apparition de botrytis favorise l'oxydation, même avec des doses de soufre importantes (Eric a raison de signaler que la Coulée de Serrant en a pas mal) :

- Domaine Aux Moines (Tessa Laroche) : juste date des vendanges pour anticiper la pourriture, même noble.

- Damien Laureau : "On a commencé par nous apprendre que le chenin était mûr une fois botrytisé. On a ensuite appris à goûter les peaux et suivre le profil aromatique de la pulpe…"

- Thibaud Boudignon : Tous les travaux ont pour but d'éviter le moindre grain de botrytis, qu'il juge responsable d'oxydation prématurée.

- Clément Baraut (biodynamie) : l'idéal pour lui serait de vinifier sans soufre, ce que ne permet qu'une récolte sans botrytis.

- Nicolas Joly (La Coulée de Serrant) : " Sur du chenin, quelques grains de pourriture noble par grappe, ça donne une tonalité, un supplément d'âme." Virginie sa fille accepte le botrytis, mais dans des proportions limitées, pour éviter les complications : "En jeunesse, les vins issus de vendanges partiellement botrytisées sont atypiques, avec leurs notes qui évoquent l'oxydation sans en être, leur évolution à l'air étant très favorable. Cela peut surprendre les amateurs peu connaisseurs".


Il est intéressant de noter que les deux vins du domaine de La Coulée de Serrant (Clos de la Coulée de Serrant et Clos de la Bergerie) ont très fortement divisé les dégustateurs, les uns étant sensibles au profil oxydatif et au manque de pureté, les autres à la tension et la complexité…

En tout cas bravo au magazine "Le Rouge & le Blanc" qui signe, au-delà de ce point précis, un article superbe, comme c'est souvent le cas.

Jean-Loup

RaymondM écrit: Tout le monde oublie que si des financiers reprenaient le domaine ils auraient vite fait de rétablir une vinification “normale” débarrassée des excès constatés et de revenir aux vins comme ceux que j’ai eu la chance de boire dans les années 1970-80 ou il n’y avait AUCUNE bouteille déviante

On m'a, très récemment, raconté que dans le Bordelais plusieurs vinificateurs, dans des domaines appartenant à des fonds de pension ou des Chinois, ont été à deux doigts d'être virés comme des incapables car la production avait baissé de 10%. La raison de cette baisse s'appelle le mildiou. Autant dire qu'avec pareil raisonnement, il y a encore de la marge avant de voir une conversion totale de vignoble bordelais à la bio/bio-d.

Cela peut surprendre les amateurs peu connaisseurs

Argumentaire habituel du domaine qui lui permet de se dédouaner.
Vous n'avez pas aimé ? C'est parce que vous n'y connaissez rien.


Luc