Pour apporter de l'eau au moulin de Luc Javaux s'il en etait besoin j'ai realise avec mon club une verticale de la coulee . Voici le cr :
MAIS OU EST DONC PASSEE LA COULEE ???
Conditions de dégustation :les vins ont été décantés 12 heures avant le service . L’ordre a été établit par millésime .
-Nous avons réalisé ce jour une dégustation de l’aoc savennières , la goutte d’or de louis le onzième ; afin d’une part de nous familiariser avec une appellation que nous , sudistes connaissont mal et d’autre part tenter de définir les qualités d’un "cru réputé ":
la coulée de serrant .
Coulée de serrant 2002 :
Robe aux reflets jaune or , reflets gris . Disque brillant . Belles jambes . Le premier nez montre des notes de confit , de coing , de pomme bien mûre et de pain d’épices . La bouche est ample , avec une acidité mesurée sur des arômes de fruits , d’agrumes , de gentiane, de verveine . L’ensemble paraît gras , voire huileux . L’ensemble est d’une belle longueur . A l’évolution ; le vin évoque la tarte tatin . Beau vin mais dont l’équilibre peut manquer d’un poil d’acidité et d’avenir . 14.5/20
Coulée de serrant 1999 :
La couleur du vin est d’un jaune clair aux reflets jaunes . Le nez est moyennement intense sur le safran , les épices , la cire évoquant un barsac . La bouche est franche , pleine , d’une acidité de bon aloi avec une prédominance de fruits jaunes : pêches , melon d’eau , abricot . Plaisant , il se livre facilement doté d’un bel équilibre . bien . 15,5/20
Coulée de serrant 1998 :
Robe jaune soutenue , reflets gris . Disque moyennement brillant ; Premier nez médicinal , de glycérine , de cire encaustique . La bouche est décevante , sans amplitude et finale courte , sur les fruits jaunes . Le vin est mou . Décevant . 10,5/20
Coulée de serrant 1997 :
Vin de couleur jaune doré , reflets jaunes , disque net . Le nez est exhubérant sur des notes de cédra , de cire , de noix , de grillé , évoluant sur un côté eau de vie de fruit blanc . La bouche est puissante , complexe , fruits jaunes – pêche de vigne , pommes cuites ,miel , avec un côté amertume sur le pamplemousse et la mandarine .La finale est longue , vive , avec une sucrosité résiduelle .
Très bien ;du potentiel 16,5/20
Coulée de serrant 1996 :
Vin or , reflets jaune-argent . Nez original de torréfaction , de fumé , toasté et grillé puis de marrons vanillés . A l’agitation , baies de sureau et guignolet . La bouche montre une acidité et une amertume présentes , mais un beau côté bonbon , amande fraiche , banane . Le vin est en devenir ;Très intéressant . 15/20
Coulée de serrant 1995 :
La robe est d’un jaune soutenu , aux reflets jaunes sans trace d’évolution . Il paraît gras dans le verre . Au nez on remarque des arômes de citron , de quinquina ,de noix , de safran , curry , cire .La bouche est ample , puissante , suave à la fois . Il semble plus fondu que le 1997 . Excellent 16/20
Coulée de serrant 1994 :
Dépôts très importants de tartre
L’herbe fraiche , le buis , les fleurs blanches prédominent étonnamment au nez , après la série précédente . La bouche est beurrée , sur les fruits jaunes et le minéral mais finit assez rapidement . C’est un vin fin et élégant mais je ne lui prédis pas un long avenir .. 14,5/20
Coulée de serrant 1993 :
La robe est jaune soutenu , le disque est moyennement brillant . Le nez est liégeux , sur les fruits secs , l’abricot . La bouche est diluée , mince , fermée , sans intérêt . 10,5/20
Coulée de serrant 1988 :
Robe jaune clair , relflets jaunes , disque terne . Le nez révèle des notes de sous bois , de champignon , de mine de crayon et de tabac froid . La bouche est mesurée , sur le fruit sec , les agrumes , le citron vert puis le gâteau de Savoie et le suin à l’agitation . Décevant . 11/20
Coulée de serrant 1987 :
Robe pale , reflets jaunes clairs . Nez peu intense de papier mouillé , notes herbacées . En bouche ; l’acidité domine outrageusement et l’amertume est difficilement supportable . Vin de comptoir . 9/20
Coulée de serrant 1979 :
Couleur jaune serin ,reflets jaune doré . Disque relativement brillant . Le nez est réduit , sur des notes herbacées , brocolis , asperges puis torréfié . La bouche est déplaisante , pamplemousse puis carton , serpillère . 8/20
Coulée de serrant 1962 :
Couleur jaune dorée , disque net . Le nez porte sur le champignon , le sous bois , l’humus . La bouche est courte , sur le camphre , le carton mouillé . L’acidité est omniprésente et la longueur moyenne . Un vin en fin de vie . 9/20
En conclusion :
Premièrement ,ce vin ne peut à notre sens s’apparenter à un grand cru tel que le décrivait Curnonsky . Sur 12 millésimes ( même si certains sont petits mais un grand cru ne fait il pas la différence dans les petites années ?? ) seuls 3 (1995-1996-1997) arrivent à tirer leur épingle du jeu .
Aucun ne nous donne le grand frisson et pourtant , ce sont des vins qui cotent entre 45 et 80 euros ( pour le 1962 )
Deuxièmement , ce vin est très inégal suivant le millésime . Cela vient il du climat ? des incidents de vinification ? de la culture biodynamique qui induit une plus grande variabilité dans la qualité de la vendange ?
Enfin , ce vin se s’améliore pas au vieillissement : même s’il garde sa trame acide , trop d’arômes déplaisants contaminent la dégustation . Pourtant , dès ma plus « tendre enfance » de dégustateur j’ai entendu dire qu’il fallait attendre ses vins qui ne se livraient que difficilement .
Le seul idiome que l’on peut tirer de cette verticale est le fait que ces vins se comportent convenablement en restauration . Les 3 meilleures années se sont parfaitement accordées avec les asperges , le saumon ou la pintade .
Une dégustation qui a déçu et des vins qui sèment le doute dans nos esprits .