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Un anniversaire format Magnum

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Compte rendu redoutablement délectable à lire !
Je suis bon pour racheter un clavier tellement j'ai bavé sur le mien... :?

Intéressante note sur le Rougeots de Coche.
Je n'ai pas regoûté ce millésime depuis longtemps mais souvenir de la tension énorme sur la jeunesse sur l'ensemble de la gamme, presque brutale sur le bourgogne et l'Enseignères mais rendant le Rougeots terriblement cristallin.
Pas du tout surpris donc qu'on puisse prendre ce vin pour un Puligny.

Sinon, Eric, elle est revisitée comment ta ratatouille ?

Bon anniversaire,
Oliv
17 Aoû 2016 17:00 #121

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Sinon, Eric, elle est revisitée comment ta ratatouille ?

Normalement, dans la ratatouille, tous les légumes cuisent ensemble. Là, ils ont tous cuit séparément.

Les poivrons rouges et oranges ont été épluchés, épépinés, coupés en petite brunoise puis confits séparément (pour éviter qu'ils se colorent l'un/l'autre) dans un mélange huile d'olive, sel, sucre, thym jusqu'à ce qu'ils deviennent moelleux.

Les tomates ont été coupées en quartier, salées, poivrées, huile d'olivées, puis ont cuit sur une plaque de four environ 30 mn à 180 °. Puis les quartiers ont été redécoupés en plus petits morceaux

Les aubergines ont été coupées en gros dés, puis je les ai mis dans un saladier et légèrement arrosés d'huile d'olive et de sauce soja. Après, on mélange bien pour qu'ils soient tous recouverts, ils sont étalés sur une plaque et ont cuit 20 mn à 200°jusqu'à ce qu'ils soient dorés à l'extérieur et moelleux à l'intérieur.

Les courgettes ont été taillées en petite brunoise puis ont été poêlées à feu vif dans l'huile d'olive récupérée des poivrons jusqu'à ce qu'elles soient mi-cuites (tendres et croquantes à la fois). Elles ne sont pas sales pour qu'elles ne perdent pas d'eau.

Tout est alors réuni, réchauffé quelques minutes ensemble et servi.

Eric
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17 Aoû 2016 18:26 #122

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Réponse de Agnès C sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Bien le bonsoir
Comme Oliv j'ai saccagé le clavier, mangé mes doigts, mordu ma langue...

J'ai grillé mon unique cartouche en invitant Eric Bé le w.e du 14 juillet, et croyez moi que ça ressemblait plus à un pétard mouillé qu'à ce merveilleux repas salivant... heureusement qu'il a officié pour le repas du dernier soir!!

Je salue au passage la précision dont fait usage Eric lorsqu'il cuisine, en réfléchissant plusieurs semaines à l'avance aux plats qui rivaliseront avec les vins.
Je n'avais jamais réfléchi à la notion de "pont aromatique" et les comptes-rendus d'Eric mettent en valeur justement celui-là.

Au plaisir de lire les posts suivants sur les repas au restaurant.... parce que ce n'est que le 1er.
Imaginez ce qu'il fera l'an prochain pour ses 50 ans!!!!!!!!!!

Agnès, état orgastique
17 Aoû 2016 22:08 #123

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Réponse de julien1984 sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Superbe CR en effet !! Chapeau pour la cuisine !!!
Cependant, petite rectification concernant la ratatouille....dans la recette originale, les légumes cuisent séparément puis mijotent tous ensemble, comme tu l'a décris..:)

Bien cordialement,

Julien

Cordialement
Julien
" et là, les Dieux distendirent le Temps..."
17 Aoû 2016 22:38 #124

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

petite rectification concernant la ratatouille....dans la recette originale, les légumes cuisent séparément puis mijotent tous ensemble, comme tu l'a décris..

Moi, je veux bien, mais ça va à l'encontre de tout ce que j'ai mangé sous le nom de ratatouille pendant plus de 40 ans (et tout ce qui est commercialisé sous ce nom). En général, tout n'est pas pas mis en même temps dans la cocotte, mais tout finit par être ramollo, avec une tomate diluée dans l'ensemble qui sert surtout à faire du jus de cuisson.

Mes légumes ne mijotent pas ensemble. Il sont juste montés ensemble à température de service (70 °C) sans la moindre ébullition. Il n'y a pas de liquide, de toute façon, donc pas de "mijotage".

Eric
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18 Aoû 2016 06:56 #125

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Réponse de Gilles sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

superbe repas et CR
de magnifiques bouteilles et des plats qui semblent succulents.

Bravo à vous

Gilles
18 Aoû 2016 09:07 #126

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Réponse de dorasien sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

bonjour,

le secret pour une ratatouille qui ne "flotte" pas, c'est comme l'indique Eric de n'utiliser que la chair des tomates (la paroi si je puis dire), éventuellement confite au four si elles sont trop gorgées d'eau. Après cuisson séparée, il m'arrive même de réchauffer l'ensemble à la plancha (règlée au minimum), en remuant doucement mais constamment avec 2 spatules, plus un filet d'huile d'olive si nécessaire, juste au moment du service. Accompagne superbement tout morceau de viande grillée.

Sinon, magnifique repas, sur tous les plans, et compte rendu "salivant", merci :)

Cordialement,

Jean.
18 Aoû 2016 09:45 #127

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Réponse de Benji sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Bravo Eric !!
Et bon anniversaire.
C'est moi, ou tu as (encore) passé un cap côté cuisine ?

La bouche est plus "pulignienne" que murisaltienne
Ta remarque m'a interpellé ! Nous amateurs aimons passer pour des savants avec des mots tels murisaltiens mais quid des autres villages ? Il semble qu'il faille dire pulignieusien à Puligny et (plus bêtement) chassagnais à Chassagne. Voilà pour être moins idiot (ou plus prétentieux) ce soir ;-)

Pas trop de commentaire pour ma part côté vins, n'en ayant bu aucun. Juste au sujet du caractère bourguignon de Rayas : pour avoir testé en face un Rayas (2000 de mémoire) et des bourgogne, l'écart est grand tout de même, même si Rayas est peut-être le plus bourguignons des C9P. Mais cela mériterait une dégustation plus complète et à l'aveugle !

Benji
18 Aoû 2016 09:54 #128

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Ta remarque m'a interpellé ! Nous amateurs aimons passer pour des savants avec des mots tels murisaltiens mais quid des autres villages ? Il semble qu'il faille dire pulignieusien à Puligny et (plus bêtement) chassagnais à Chassagne. Voilà pour être moins idiot (ou plus prétentieux) ce soir ;-)

Je me doutais que pulignienne n'était pas correcte, d'où l'emploi des guillemets. Ceci dit, je trouve mon néologisme plus heureux que le vrai adjectif ;)

C'est moi, ou tu as (encore) passé un cap côté cuisine ?

Euh, je n'en sais trop rien. J'aurais tendance à dire que c'est une sorte de chantier permanent au fil de mes découvertes gastronomiques (restaurants, lectures diverses...). Mais c'est vrai que le récent terme de simplexité me conviendrait plutôt bien actuellement, même s'il n'a pas été inventé pour la cuisine ;)

Eric
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18 Aoû 2016 12:34 #129

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Comme d'habitude, on se pourlèche les babines à la lecture du CR d'Eric.
Et pour avoir eu l'honneur de le voir officier en cuisine à la maison, c'est un pur bonheur !
Vraiment dommage que j'étais en vacance cette année et que je n'ai pas pu reconduire le festin de l'an dernier.
Reste 12 mois à patienter ... ::o ;)

Par contre, je suis curieux de savoir dans quel restaurant de Liège Eric a pris son repas.

Olivier
18 Aoû 2016 13:18 #130

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Par contre, je suis curieux de savoir dans quel restaurant de Liège Eric a pris son repas.

Rien d'exceptionnel : c'était Au rythme du rail (une ancienne gare restaurée pour les non-liégeois). On y mange correctement, mais surtout on peut y amener ses bouteilles sans droit de bouchon. Le propriétaire apporte autant de verre qu'il est nécessaire.

Ma grande découverte gastronomique belge de l'année s'est faite à Bruxelles chez Alexandre (tu) Mais je confirme tout le bien qu'a pu dire Luc au sujet de l'Hostellerie de Dispa, et Délys vaut le détour même si tout ne me semble pas encore totalement au point.

Eric
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18 Aoû 2016 13:31 #131

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Réponse de Loïc38 sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

J'ai faim d'un coup (tu)
Peut-on en savoir plus sur les sucettes au foie gras ? réalisation ?
18 Aoû 2016 15:30 #132

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

C'est le même process que dans cette recette : www.boiremanger.net/...

Seule la forme change. Un petit dé de jambon cru est placé au centre de la boulette de foie gras.

Il y a en plus un peu de sésame grillé dans le mélange.

Eric
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18 Aoû 2016 15:34 #133

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Réponse de Loïc38 sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Merci. ;)
18 Aoû 2016 20:02 #134

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C'est sur le quai d'une gare désaffectée que je fête pour de bon mon anniversaire avec Ludovic, mon "jumeau astrologique", et Didier, l'ami commun qui nous a fait nous rencontrer. Au rythme du rail est l'une de leur cantine locale. Connaissant bien le patron, Rudy Bonboire, ils peuvent apporter leurs bouteilles. Ludovic en a amené quatre, qui nous serons toutes servies à l'aveugle.

Les mises en bouche arrivent rapidement : un gaspacho, du jambon cru et une mini tomate farcie

Le premier vin nous est servi : la robe est un or intense, faisant plus penser à un liquoreux qu'à un blanc sec. Le nez est complexe et expressif, sur les agrumes confits, les fruits secs grillés, le beurre fumé, et une pointe d'encaustique. La bouche est ample, longue, précise, avec une matière généreuse, tactilement moelleuse sans qu'il y ait la moindre sucrosité. La finale sur des notes beurrées/fumées est intense, avec une belle persistance épicée. Connaissant un peu Ludo, je me doute que c'est un Bordeaux. Il me fait songer à ce que j'ai bu en Haut-Brion/Laville Haut-Brion. Mais on sent par la fraîcheur et les agrumes qu'il y a une bonne proportion de Sauvignon. Cela doit donc être un Haut-Brion d'une vingtaine d'années.
C'est en effet Haut-Brion blanc 1994. Avec les Saint-Jacques poêlées à l'orange qui nous sont servies avec (photo écrasée malencontreusement), celui-ci rajeunit de plusieurs années, gagnant en tension et en éclat. L'aération lui est également profitable. De très bon vin au départ, il devient excellent sur la fin.
Les deux vins rouges nous sont servis simultanément. Le premier a une robe grenat sombre translucide avec des reflets d'évolution. Le nez est à tomber : Havane, cèdre, cassis... Je me noierais volontiers dans le verre. La bouche est douce, très caressante, du cashmere. Le tout avec une fraîcheur mentholée qui se prolonge est s'intensifie en finale. Absolument superbe. Ce toucher de bouche, je l'ai déjà rencontré sur Cheval blanc. Est-ce lui ? Pas sûr, parce que le nez fait très "rive gauche". En même temps, il est d'une douceur inhabituelle pour un Médoc. Pfffff... c'est compliqué.
Le deuxième a une robe plus dense, limite opaque. Le nez est plus marqué par le sous-bois, avec du cèdre aussi, et un menthol bien marqué La bouche est logiquement plus dense, mais sans un tannin qui accroche : une chair veloutée, avec une profondeur et une énergie rarement rencontrées dans un vin. Tout cela s'amplifie dans une finale racée, victorieuse, qui vous file une grosse baffe. Mais qui est tellement bonne que vous tendez direct l'autre joue. Bon, là, c'est rive gauche. Via Facebook - ben oui, la dégust' est en direct live - un ami suggère Margaux. Oui, peut-être. Ou pas.

Nous les dégustons sur un contrefilet de boeuf australien

(eh oui : y a pas que des kangourous et des koalas, là-bas...)

Bon allez, je ne vous fais pas languir plus longtemps : le premier était Margaux 1989, et le second Latour 1989. Deux très grands vins que je me languis déjà de re-déguster l'année prochaine en compagnie des autres 1ers crus de ce magnifique millésime. Ca promet d'être monstrueux...
Une petite douceur pour finir. Connaissant un peu Ludo, je pense Yquem avant même de goûter. Non seulement mon jumeau facétieux ne fait rien pour me démentir, mais me laisse m'enfoncer. Faut dire que la grande qualité du vin n'arrange pas les choses : c'est (très) riche, onctueux, avec une belle acidité qui équilibre l'ensemble, sur une gamme aromatique abricot/vanille/écorce d'orange/raisins rôtis. Sauf que ce n'est pas Yquem...

(des crèpes aux pommes caramélisées. Ce qui convenait le mieux dans la carte des desserts)

C'était l'Extravagant de Doisy Daëne 2010. L'hommage de Ludovic à Denis Dubourdieu, récemment décédé. Ce vin est encore très trop jeune. Mais devrait donner une très belle quille dans une vingtaine d'années.

Nous discuterons ensuite assez longtemps avec Rudy Bonboire. Ce qui fait que la soirée va s'achever vers 1 h du matin. Heureusement, la matinée suivante ne devrait pas être trop chargée. Et l'après-midi sera touristique. De vraies vacances, quoi ;)

Eric
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19 Aoû 2016 08:15 #135

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Réponse de Antoine G. sur le sujet mon repas d'anniversaire, version belge (2ème partie)

Et bien, bon aniversaire !

L'étiquette de Haut Brion est très largement effacée, ce qui est également le cas d'une partie des miennes, les 93, mais pas les 94. A quoi cela est il du ? J'incriminais le salpêtre, mais est ce le cas ?

Je trouve ces commentaires sur le Latour et le Mouton très intéressant car les 1er GCC du médoc de 89 ont été sévèrement critiqués, notamment par Parker.

Sinon, l'extravagant de Doisy Daëne 2010, c'est quand même un infanticide en bonne et due forme, non ?
19 Aoû 2016 14:02 #136

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Je trouve ces commentaires sur le Latour et le Mouton

C'est Margaux, pas Mouton.

Eric
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19 Aoû 2016 14:07 #137

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Désolé, je n'ai pas eu le temps de me corriger..
19 Aoû 2016 15:19 #138

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J ai souvent remarqué que les étiquettes de Haut Brion avaient du mal à tenir dans le temps. Etiquette passée, décolorée avec souvent seul le millésime visible. Est ce du à la qualité de l'encre? au papier?

Ludovic
19 Aoû 2016 15:29 #139

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Merci Eric , pour cette deuxième partie , la cuisine devait être à la hauteur des vins, vraiment sur ces 2 parties tu nous auras mis en haleine avec tous ces beaux vins , merci a toi
didier:)-D

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
19 Aoû 2016 15:54 #140

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Réponse de Benjamin Dgnn sur le sujet Re: mon repas d'anniversaire, version belge (2ème partie)

Et sinon tu le fêtes combien de fois ton anniversaire ? De bons prétextes à de jolies dégustations.

Benjamin
20 Aoû 2016 09:20 #141

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Trois fois. Je le refais demain avec mes amis français ;)

Eric
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20 Aoû 2016 10:44 #142

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Réponse de jclqu sur le sujet Re: Mon repas d'anniversaire

Bravo, pour les CRs et la cuisine !
(tu)

JC
LPV Lutèce
22 Aoû 2016 11:53 #143

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Réponse de Eric B sur le sujet CR: Mon repas d'anniversaire, version française

Bon, allez, c'était pour la dernière fois en 2016 que je fêtais mon anniversaire. Cette fois-ci avec ma "bande limousine" que je rencontre tout au long de l'année. Mais pour la première fois, j'ai fait de la "cuisine à quatre mains" avec Olivier dont l'anniversaire avait eu lieu quelques jours plus tôt. Quatre bouteilles provenaient de sa cave, et quatre de la mienne. Pour le reste, nous avons décidé ensemble ce que nous servions, même si mes lecteurs fidèles retrouveront ici pas mal de mes obsessions culinaires.

En mise en bouche, une crème de racines, noisette et truffe...

suivie juste après d'un foie gras cuit au sel, rubans de navet blanc, canard confit, amandes et noisette,

arrosé d'un jus de canard bien chaud...


... avec une cuvée des Grands Vintages d'Eric Rodez (mon apport). Composée à 70 % de Pinot noir et 30 % de Chardonnay (tous en Grand Cru d'Ambonnay), elle réunit les meilleurs millésimes de 1998 à 2005. On sent beaucoup de complexité au nez qui part autant sur la noistte grillée que le croissant qui sort du four, la pâte de coing et les fruits confits. En bouche, c'est à la fois tendu et vineux, avec une bulle qui titille le palais sans trop en faire et une matière douce et corsée. Mais on retient peut-être encore plus un côté jeune et fougueux que le temps n'a pas encore totalement dompté. Va falloir que j'en rachète une pour la regoûter dans une dizaine d'années. Cela devrait être magnifique. L'accord avec le plat fonctionne bien grâce aux noisettes grillées, mais aussi au foie gras qui arrondit le vin (ce dernier "dégraissant" le foie).

Puis des gambas laquées au yuzu, pêches blanches et jaunes, pois gourmand, jus fumé aux agrumes...

avec un Riesling Clos Windsbuhl de Zind Humbrecht (mon apport). Pas de doute, avec son nez terpénique légèrement fumé, mais aussi une touche fruitée (mangue, pêche), c'est un Riesling. La tension en bouche le confirme, même si l'acidité est bien enrobée par une matière dense et douce, bien mûre. C'est d'ailleurs ce qui laisse penser certains convives que le vin se goûte tendre. Apparemment, il n'en est rien : le domaine lui donne un indice de sucrosité de 1 (sec, donc). Très bel accord avec le plat !

Pour continuer, une purée allégée au citron, crumble au parmesan et citron,
kokotxas de cabillaud et champignons snackés

avec un Chalasses Marnes bleues 2008 de Ganevat (apport d'Olivier). Au départ, ce vin devait être servi avec le pot au feu de homard. Et puis, en dégustant les vins la veille, nous nous sommes rends compte que le Cour-Cheverny conviendrait mieux. Il a fallu inventer rapidement un plat pour le Chalasses. Nous avons d'abord imaginé du filet de cabillaud, et puis, en voyant sur l'étal des kokotxa du même poisson (les muscles du menton de la bête), nous nous sommes dits que ce serait plus original. Cela a été un gros boulot de séparer la chair des peaux et autres membranes, mais cela en valait la peine : c'est d'une tendreté magnifique, limite fondante. Une belle découverte. Quant au Chalasses, il était puissant, impérieux, encore très jeune, avec une fine acidité quasi cristalline, et une matière charnue, goûteuse, entre fruits blancs bien mûrs et citron confit. Bel accord sur les agrumes.

En intermède, des pattes de homard arrosées de son jus...


...suivi d'un pot au feu terre & mer : Montbéliard et homard...
avec un Cour-Cheverny François 1er 2002 du domaine des Huards (apport d'Olivier). Pas besoin d'un BatARD pour accompagner le homARD et la MontbéliARD. Un HuARDs est largement suffisant ! Un nez pétrolé/tourbé/résineux très Riesling sur terrain volcanique. Une bouche puissante, très expressive, aussi longue que large, avec une matière dense et rayonnante qui nous rappelle la grandeur du millésime 2002. L'accord avec le plat qui joue sur des notes fumées est superbe. L'un des plus beaux du repas.

Puis un ris de veau poêlé, girolles, griottes et petits pois...

... avec un Pommard 1er Cru les charmots 2001 de Dominique Laurent (mon apport). Nous avons eu de la chance : les griottes que nous avons dégottées à Picard ne sont pas trop acides : elles étaient bien charnue, très fruitées, avec une acidité en arrière-plan. Du coup, elle ont servi de base pour la sauce. Le vin ayant digéré sont élevage tout en n'ayant pas trop basculé sur le tertiaire, son fruité s'accordait bien avec celui du plat. La délicatesse de la chair des ris n'écrasait pas le vin. Une belle harmonie d'ensemble.

Puis un couscous au quinoa et Ras El Hanout, merguez végétale...
(hommage à Passart)

... avec un Rioja 2001 Viña Tondonia de López de Heredia (apport d'Olivier). Au départ, j'avais pensé à faire de la poitrine de porc confite, mais le temps solaire m'a fait me raviser. J'ai repensé aux merguez végétales de Passard qui devraient bien coller. Si on les voit souvent en photo, la recette paraît secrète pour l'instant. Pas grave, j'ai fait la mienne qui s'est avérée aux dires de tous meilleure que des vraies merguez. Par contre, nous n'avons pas réussi à les mettre dans les boyaux que nous avions achetés. Il a donc fallu les rouler à la main et les cuire au four. Ce vin épicé et vigoureux qui ne faisait pas du tout son âge allait très bien avec plat.

Puis une variation autour du parmesan et du coing

avec un Vouvray les Morandières 2004 de Lemaire-Fournier (apport d'Olivier). Le seul plat commun avec mon anniversaire belge. Ce Vouvray qui m'a longtemps épaté était un peu réservé le jour J, sans paraître usé/fatigué. On est donc loin du superbe accord avec le moelleux 1ère trie 2008 de Huet. Même si le pont aromatique sur le coing fonctionne, le vin manque d'expressivité pour jouer à jeu égal avec le plat. Mais ça n'empêche pas de se régaler.

Et un millefeuille aux fruits exotiques, crème anglaise aux agrumes...

...avec un Ürziger Würzgarten Riesling Auslese ** 2006 de Karl Erbes (mon apport). Au départ, j'avais prévenu d'amener un Magendia 2002 de Lapeyre. Je l'ai même ouvert, et puis de suite rebouché (en espérant qu'il s'en remettra). Il était beaucoup trop truffé pour le dessert. Du coup, j'ai pris un Riesling acheté une semaine plus tôt à Ürzig. Et là c'était parfait : ce Riesling est un hymne aux fruits exotiques, avec une fraîcheur magnifique, et un sucre d'une grande discrétion. L'autre grand accord de la journée, même si plus convenu que le Homard/Huards.

Par rapport à mon anniversaire belge, nous sommes plus sur des vins d'amateurs au sens LPVien du terme. Mais je ne crois pas y avoir moins pris de plaisir ;)

Eric
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22 Aoû 2016 20:34 #144

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Mon repas d'anniversaire, version française

Eric, tu exagères... ;)

jlj
23 Aoû 2016 11:57 #145

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Réponse de Ludovic Lacasse sur le sujet mon repas d'anniversaire, version belge (2ème partie)

Bonjour,

juste pour apporter quelques précisions:

- le restaurant Au Rythme du Rail est un bon restaurant de cuisine française, on y mange très bien pour un excellent rapport qualité-prix. Ce n'est pas de la haute gastronomie, ce n'est pas un restaurant qui vise les étoiles, mais je n'y ai jamais été déçu

- Eric dit "on peut y apporter ses bouteilles sans droit de bouchon", en fait c'est... JE peux y apporter des bouteilles sans droit de bouchon, étant bon client et connaissant bien le patron depuis des années, c'est un privilège qu'il m'accorde, mais j'y vais aussi régulièrement en piochant dans sa carte, simple mais variée et pour tous les goûts

- concernant l'étiquette du Haut Brion blanc 1994, je l'ai achetée dans cet état, j'ai eu auparavant un HB blanc 1985, l'étiquette était exactement dans le même état, complètement délavée. Heureusement dans les deux cas le vin était grandiose, le 85 plus encore que le 94, sans doute le meilleur vin blanc sec que j'ai bu de toute ma vie. Quand aux étiquettes des deux rouges (Margaux et Latour 89) je les ai achetées dans cet état, à bas prix...

- pour l'infanticide de l'Extravagant de DD 2010, j'ai opté pour ce millésime parce que je l'avais en double, parce que je bois toujours des vieux Sauternes et j'avais envie de changer pour une fois, et enfin parce que j'avais goûté récemment Yquem 2010 dans une verticale et que j'avais envie de comparer. Mais il est clair qu'il a 50 ans de garde devant lui sans problème. Pour la petite histoire, à nouveau je préfère Yquem,que je trouve plus frais et mieux équilibré

bonne journée à tous,

Ludovic
29 Aoû 2016 11:15 #146

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Réponse de Eric B sur le sujet CR: On n'a pas tous les jours (presque) 50 ans

Mon ami Ludo et moi allons avoir 50 ans le 8 août prochain. Afin que tous nos amis puissent être présents, nous l'avons fêté deux jours plus tôt, le dimanche. Comme les deux années précédentes, nous nous sommes répartis les tâches : Ludo amène les vins. Je prépare le repas. Et nous n'envisageons pas d'inverser les rôles : je pense que tout le monde y perdrait ;-) 
La voiture chargée de matériel et de victuailles, je suis arrivé à Liège le vendredi. J'ai finalisé les courses avec Ludo le samedi matin, puis je suis parti en début d'après-midi à Malmédy chez Philippe et Vinciane qui accueillent l'évènement. Je me suis occupé d'abord des viandes, des jus de la pintade et de l'agneau. Et préparé le dessert. Le lendemain matin,  assisté par Isabelle et Didier, j'ai préparé le repas pour 9 personnes. À 12h30 pétante, l'envoi était donné !

Nous démarrons l'apéro avec des cornets croustillants garnis de pêche blanche, foie gras, pomme rôtie, jambon cru fumé, grenade, noisettes grillées et framboise. L'intérêt est d'avoir des bouchées très différentes les unes des autres autant en terme de textures que de goûts, tout en gardant une cohérence et surtout un pont aromatique avec les deux vins servis. 
C'est un duo de champagnes rosés : Dom Perignon 2000 et Cristal de Roederer 2000. Le premier ferait plus penser à un Bourgogne de la Côte de Beaune un peu évolué, avec quelques épices en plus : tendu, frais, élégant, avec certaine rondeur mais pas d'embompoint. Cristal est beaucoup plus dense, charnu, avec de la sève et de la vinosité, et un sacré caractère. On l'imagine bien avec du pigeon rosé, voire de la biche. 
Puis nous démarrons le repas avec un faux risotto de champignons de Paris, citron confit et lotte fumée au bois de cerisier. Le champignon est présenté sous trois formes différentes : coupé en "grain de riz" et cuit très légèrement jusqu'à ce qu'il s'attendrisse. Snacké assez fortement puis transformé en bouillon, puis en crème avec de la farine de riz (qui apporte cette texture typique du risotto). Et desséché au four, additionné de noisette et de sarrasin grillé. Le citron confit apporte de la fraîcheur et du peps. Et la lotte fumée à la chair ferme et nacrée, donne de la profondeur et de la complexité au plat. La bourrache – fleurs et feuille – apporte une touche d'iode ... et de couleur.
On pourrait croire que le Chablis Grand Cru les Preuses 2007 de Vincent Dauvissat a été fait rien que pour le plat (bon, c'est plutôt l'inverse). L'aromatique est très zeste d'agrume, pierre humide, mousseron. La bouche est la noblesse incarnée, se déroulant avec précison et sans relâche, comme tendue pas un fil invisible. C'est profond, majestueux, et en même temps, d'une grande simplicité, sans esbrouffe ni chichi. Il a tout ce que je peux apprécier dans un grand vin blanc.
Puis arrive un roulé de pintade aux cèpes, légumes automnaux. Pour être précis : potimarron, patate douce, oignons grelot, shiitake. L'idée était d'avoir un plat qui évoque le déclin aromatique, avec des saveurs tertiaires et douces, afin que le vin paraisse un peu plus jeune qu'il ne l'était (alors que si j'avais fait un plat plus "jeune", il eût pu paraître déclinant).
Oui, car cet Haut-Brion blanc 1985 a tout de même 32 ans. Finalement, avec le plat, il ne les fait pas : il a certes  quelques arômes d'évolution (miel, fruits secs), mais ce sont les agrumes (confits) et la fraîcheur qui ressortent, tout en gardant une structure imposante, impressionnante, dirais-je même. Pas The King of Bordeaux pour rien... L'accord est, de ce fait, royal...
Allez, dernière "entrée" avant de passer aux choses sérieuses : ris de veau laqué à la mandarine, glass noodles à la coriandre et cerfeuil (et mandarine). J'ai fait le choix de ces "nouilles de verre"(à base de soja), car elles sont très soyeuses en bouche (comme la chair du ris), et captent en toute neutralité l'aromatique que vous voulez leur donner. Cela crée une lampe de rancement pour  le vin qui peut décoller avec sérénité. 
Et c'est le cas du Clos Sainte Hune Vendanges Tardives 1989 (Hors choix) de Trimbach. On retrouve la mandarine confite, mais aussi le terpène d'agrume, une pointe d'encaustique, une autre de gingembre. La bouche allie tension et onctuosité, avec une acidité traçante, énergique, et une matière riche mais pas lourde pour un sou. Un vin somptueux qui s'accorde magnifiquement avec le plat. Grand moment de gastronomie. 
C'est parti pour la première viande, avec un filet mignon de porc, mosaïque de poivrons, sauce cassis et framboise. Pour l'accompagnement, je suis parti sur l'aromatique du Cabernet Franc. Et ça permis de très bien fonctionner. La sauce avait la vivacité et le soyeux que l'on retrouvait dans le vin. On passait du plat au vin, et du vin au plats sans qu'il y ait de rupture.
Le vin est un Saumur Les Poyeux 2007 du Clos Rougeard. Coup de bol : le nez évoque le poivron rouge, le cassis et la framboise. Une pointe de cuir et de fumée, aussi. La bouche est ronde, élancée, avec une matière soyeuse, et une fine acidité qui étire l'ensemble. Un vin qui est en tout début de maturité : il devrait encore se complexifier dans l
es décennies qui viennent. Avec le plat, on frôle vraiment la fusion tant ils se ressemblent. 
La deuxième viande est un Rumsteak de boeuf irlandais fumé au cèdre japonais girolles poêlées, sauce aux fruits noirs et cacao. Ce que vous voyez sur le boeuf est du grué de cacao qui présente l'avantage de ne pas être du tout sucré (et d'apporter du croquant). La sauce contient de la myrtille, du cassis, de la mûre, une pointe de framboise, un peu de lard fumé, de cèpe séché, d'extrait de truffe noire, du vin rouge (moitié autrichien, moitié cahors). Et puis du beurre, tout de même. Le résultat est voluptueux et apporte de la sensualité à la viande. En fait, il correspondait à l'idée que je me faisais du vin d'accompagnement. 
Oui, c'est Petrus 1999. Comme le Clos Rougeard, il est en tout début de maturité. Encore les fruits noirs de la jeunesse, mais avec quelques notes d'évolution : tabac, truffe, graphite. La bouche est toute en rondeur veloutée avec une bonne fraîcheur sous-jacente, tonifiée par une petite pointe de menthol. Il fait très bien son boulot. Après, on pouvait s'attendre à un vin plus impressionnant. Il aurait finalement gagné à être servi à un plat un peu moins sensuel ... pour le paraître plus. Le soir, nous en avons bu une autre bouteille, juste pour elle-même. Et là, l'étiquette ne mentait pas  : on était face à un Grand Vin. 
Troisième viande : magret de canard aux griottes, pois gourmands, sauce aux griottes. Bon, j'avoue : je ne savais pas trop où je mettais les pieds avec le vin qui allait être servi. J'ai fait donc simple, dans l'épure, afin qu'il sorte gagnant. 
Le vin est un Vosne Romanée 1er Cru Duvault-Blochet du domaine de la Romanée-Conti. Avec la griotte, je ne me suis pas trop trompé. C'est très cerise, avec un peu de fruit noir, aussi, d'épices, et puis cette touche de terre fraîche typique du Pinot noir. La bouche est fine, pure, soyeuse, avec un fruit expressif. Il y a une bonne longueur, un certaine race. Après, pour être honnête, on est assez loin de l'émotion que l'on peut avoir avec les plus Grands Crus de Bourgogne qui vous terrassent totalement. Là, on est dans le très bon, mais pas dans le bouleversifiant...
Dernière viande : canon d'agneau fumé à l'instant au romarin, sauce à l'ail noir et réglisse. Pour le fumage, un brin de romarin a été enflammé au chalumeau juste à côté de la viande, puis une cloche a été posée dessus. C'est le convive qui enlevait la cloche, laissant la fumée s'échapper. La sauce était douce, soyeuse, pas trop puissante aromatiquement, afin de laisser le vin s'exprimer (itou pour la viande). Les aubergines ont été grillées au four afin de ne pas être gorgées d'huile. 
Le vin est un Châteauneuf du Pape Rayas 2006. Certainemement le plus beau nez du quatuor rouge, même s'il n'avait pas la typicité que j'avais trouvée jusqu'alors sur les vins d'Emmanuel Reynaud. Pas de fraise confite et d'écorce d'orange. Plutôt de la prune, de l'encens, une touche de framboise, dans un style aérien et foisonnant. La bouche est de grande ampleur, avec une  matière caressante, plus dense que dans d'autres millésimes, mais jamais pesante. Il se passe beaucoup plus de choses qu'avec la bouteille précédenet qui vous feraient flairer le grand vin si vous le buviez à l'aveugle. Après, il me semble encore à l'aube de sa vie. Pour ceux qui n'en ont qu'une bouteille, je conseillerais encore de l'attendre au moins cinq ans. Si vous en avez une caisse de 12, vous pouvez en sacrifier une le WE prochain sans crime commettre. 
Pour le fromage, c'est moi qui apporte le vin par tradition (les vins de Ludo ne sont pas faits pour le fromage...). Sachant que mes amis ne sont pas très "vins jaunes", j'ai décidé d'apporter un liquoreux que je connais bien et que je voulais faire découvrir à mon "frère" qui ne jure que par Yquem. Pour l'accompagner, de l'Epoisses et du Gorgonzola. Deux fromages que j'avais déjà testés avec les vins du domaine.
Il s'agit de Madame 2001 de Tirecul la Gravière. Un nez sur l'abricot sec, l'écorce d'orange confite, le caramel , les épices. Une bouche riche, onctueuse, équilibrée par une superbe acidité. Une finale en queue de paon qui n'en finit pas. Un dessert à lui tout seul. Le salé et la saveur corsée du fromage réussissent par contraste à le mettre encore plus en valeur. Vin et fromage, ça peut être magique... sans passer des plombes en cuisine. 
Eh bien oui, c'est déjà la fin avec cette crème brûlée à la fève Tonka, abricots, kumquat et autres fruits secs (trois raisins différents, noisettes caramélisées). Là, c'est pour accompagner un mythe qui ne pouvait qu'être bu pour fêter nos 50 ans...
Yquem 1967 : le liquoreux  – nouvellement quinquagénaire  – le plus célèbre de la planète. La couleur est cuivrée/ambrée. Le nez est très marquée par le toffee, l'orangette, la liqueur de café et le gingembre confit. La bouche est étonnament traçante, tonique, avec une matière crémeuse, intense aromatiquement, dominée par l'écorce d'agrume confite. La finale est persistante, avec un retour du tofee, et puis des épices, l'agrume confit... Un vin encore en pleine forme qui pourra tenir 50 ans de plus.

Prochain épisode : le repas du jour de nos 50 ans... 
 

Eric
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07 Aoû 2017 17:55 #147

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Réponse de LADIDE78 sur le sujet On n'a pas tous les jours (presque) 50 ans

Merci Eric , super repas , de magnifiques accords mets / vins (tu)
DIDIER

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
07 Aoû 2017 18:09 #148

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Réponse de starbuck sur le sujet On n'a pas tous les jours (presque) 50 ans

Pintade, veau, porc, boeuf, canard et agneau, tout ça donne sacrément envie.
Quelle belle préparation :woohoo:

Ton idée époisse/ liquoreux me donne envie d'essayer.
Penses tu que ça marche aussi bien avec un Barsac style Coutet ou Doisy Daene ?

Sylvain
07 Aoû 2017 18:30 #149

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Réponse de Eric B sur le sujet On n'a pas tous les jours (presque) 50 ans

Si tu as une année plutôt concentrée, oui. Sinon, vaut mieux se rabattre sur un bleu pas trop puissant ou une pâte lavée plus douce.

Eric
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07 Aoû 2017 18:48 #150

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