Les deux sont autorisés.

Cal Demoura - L'Infidèle 2006
Goûté au salon d'Aniane, je n'ai pas pris de note mais je me souviens avoir été subjugué par ce vin: équilibre, fraicheur, longueur, rien à redire.
Je n'avais plus eu pareil plaisir sur l'Infidèle depuis le millésime 2000.
Un vin au top en ce moment.

Effectivement, ce 2006 bu au salon d'Aniane m'a laissé également une bonne impression.. Servi aprés le 2010, il révélait avec ses quelques années de plus des notes trés sudiste, mais c'est surtout une belle '"olive noire" qui m'a marqué..
Et comme déjà dit sur le fil du salon, j'ai bien aimé la gamme du domaine..avec un autre coup de coeur sur "parole de pierre" où j'ai apprécié l'équilibre minéralité/acidité..

Slts Cédric

[size=large]Mas Cal Demoura l'infidèle 2010[/size]



Jérôme je te rejoins sur ton appréciation du 2000 que je partage pleinement :
Je n'avais plus eu pareil plaisir sur l'Infidèle depuis le millésime 2000.
Un vin au top en ce moment.
Le 2010 pourrait être de la même lignée.
Bu sur plusieurs jours, il a gardé sa fraicheur, sa finesse, son fruité et c'est
déjà un vrai délice.

Cordialement
Roger

Super, le 2006 s'ouvre

Pour ma part, 2000 me semble trop vieux maintenant. Mais 1998 est énorme.

Je viens de tâter un 06 infidèle il y a peu. j'ai trouvé ça vraiment très bon, le bon compromis en somme par rapport à mes gouts.

L'Infidèle 2008 - Mas Cal Demoura
Un nez en retrait juste après l'ouverture.
Même en bouche ça manque d'oppulence.
Il faut lui laisser le temps de se décontracter et il se transfigure: olive noire douce, cassis... mmmhhh.
Clairement à attendre à mon avis, il n'est pas encore à son apogée.

J'ai beaucoup aimé cette Etincelle 2011, bue à l'apéro ce WE, belle découverte en ce qui me concerne.

Mas Cal Demoura, Terrasses du Larzac, L'étincelle 2011
Nez puissant et aromatique sur les agrumes (citron, pamplemousse) les fruits exotiques (fruit de la passion). Nez assez marqué pas le sauvignon mais avec un côté plus mûr, plus complexe aussi. L'attaque est vive et on s'attend alors à un vin plutôt léger et fluide. Mais non, la matière est belle et bien là, la bouche est ample et grasse mais sait rester très équilibrée. Finale sur la granny-smith. Très beau vin.

A noter que le lendemain, le vin était complétement différent, très (trop?) marqué par le viognier, moins acide et moins équilibrée. Je ne saurais donc que trop vous conseiller de succomber au charme de cette bouteille à l'ouverture et de tout boire le jour de l'ouverture :)o.

J'avais été moins convaincu par L'infidèle 2009 bue quelques jours plutôt: un beau vin mais beaucoup trop mûr pour moi, très marqué par le pruneau. Je réessaierai parce que c'était tellement marqué que j'ai pensé à un problème de bouteille mal conservée...A revoir

Cordialement,
Guillaume

Sauf erreur de ma part aucune trace de Sauvignon dans l étincelle qui est a majorité de Chenin.

Chenin, viognier, grenache, muscat, rousanne (ou marsanne je sais plus) et petit manseng. Mais pas de sauvignon.

Merci pour vos remarques, effectivement pas de sauvignon...Sûrement le côté pamplemousse/fruit de la passion qui m'a fait penser au sauvignon. Mais bon il me semblait qu'il y en avait 10%, ça a dû m'influencer aussi...

Cordialement
Guillaume

Mas Cal Demoura "Parole de pierre" 2010 bu lors de la soirée LPVFOREZ du 22/02/2013

Nico (Whogshrog43)
Le vin suivant n'est pas à mon gout : outre l'opulence du nez sur la poire au sirop, l'olive verte, le poivon vert, la bouche a à peut près tout ce que je n'aime pas, c'est rondouillard, légèrement déséquilibré sur l'alcool, la trame est trsè saline (çà j'aime) mais aussi sur des amers grossiers et la finale me semble légèrement séchante. Bref c'est sans aucune élégance et le contraste avec le vin d'avant ne lui laisse aucune chance...12/20

Jean-Bernard
J'ai moins appréciéParoles de pierres 2010 de Cal Demoura etC9P 1997 d' Usseglio dont les bouches sont tout de même un poil lourdes et d'une amertume variétale pas à mon goût

Cédric
J'ai bien aimé ce nez expressif et complexe sur le citron vert, les fruits blancs, les fleurs blanches, mais aussi une sensation sucrée/crémeuse que j'ai rapproché de l'orgeat.
La bouche s'est présentée plus sévère. La matière est présente mais ce "paysage" me parait accidentée, fait de pic et de bosse, bref pour préciser ma pensée l'inverse de linéaire..L'aromatique est un peu brouillonne, trés saline, légèrement sucrée, amère et une pointe épicée au finale (poivre blanc ?) Curieux ? phase ingrate ? Mais j'ai envie de croire en ce vin que j'avais gouté plus dans la subtilité sur le salon d'Aniane.

Dégusté lors d'une soirée consacrée aux Languedoc 2008 :

Mas Cal Demoura - Les Combariolles - Coteaux du Languedoc 2008
Robe de belle intensité aux reflets violets. Nez peu expressif, avec une note de caramel, une pointe animale, du cassis. En bouche, on a de la souplesse dans un premier temps avec une fraîcheur qui, si elle est bien présente, est moins nette que dans les deux précédents. Finale un peu chaleureuse et tannique, qui manque un peu de soyeux de texture. Belle longueur. 14,5/20 - Luc Javaux
Un nez légèrement lacté avec une note de caramel. En bouche, je trouve le vin un peu chaud, sur des notes de fruits compotés et d'épices. Le tanin est quelque peu saillant et la longueur assez moyenne. Je suis mitigé. 13/20 - Olivier Mottard

Luc

Une fois n'est pas coutume, je suis Parisien pour 48h. L'occasion de booker une dégustation qui me fait de l'oeil depuis 6 mois et organisée par Alain. Ce sera donc une informelle de LPV75.

Nous allons passer en revue la cuvée l'Infidèle du Mas Cal Demoura, version (quasi) intégrale. Nous avons mis la main sur : 1998, 2000, 2001, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010. Donc comme vous le voyez, il n'en manque que deux. Tous les vins ont été ouverts vers 16-17h, pour dégustation autour de 20h. Certains ont été épaulés, d'autres juste rebouchés. Seul 2004 a été carafé.

Après un débat très raisonnablement passionné, il fut décidé de servir les vins des plus jeunes aux plus vieux. La suite prouva que ce fut une bonne idée. Ensuite, ces mêmes vins purent être redégustés sur quelques morceaux de viande. Nous nous sommes fais le palais avec un blanc assez déroutant dont ce fil n'est pas l'objet et terminé sur un Jaune bien sympathique (quoiqu'un certain Altau n'y ait pas trouvé son compte .

Une très belle dégustation et une série remarquable donc aucun vin n'était fermé, en dehors de 2004 qui semble avoir du temps devant lui. Aucun vin hors 2000 n'avait entamé son déclin. Les vins de la décennie Goumard sont tous irréprochable, il n'y a aucun raté et tous ont au minimum 5 à 10 ans devant eux.

Voici donc la série (notes approximatives) :

L'Infidèle 2010
Légère réduction. Nez poivré, fruité intense. Cassis, mûre. Très discrète note torréfiée (c'est la première fois que je le ressens à ce niveau). En bouche, une attaque nette et large, beaucoup de matière, très rond en milieu. Mûr, puissant avec une finale superbe et longue. C'est un grand vin, sans doute le meilleur réalisé jusqu'à présent. C'est encore jeune et demande à s'intégrer. 90-/100 (mais potentiel plus haut)

L'Infidèle 2009
Premier nez dominé par la Syrah. Poivré puis fruit mûr, noir, équilibre du nez remarquable et frais. Le vin est suave en bouche, plus intégré. La fraîcheur est assez incroyable vu la chaleur du millésime. Equilibre irréprochable. 90/100

L'Infidèle 2008
Cette fois, c'est le Mourvèdre qui domine. Nez plus type "confiture" au sens où une certaine douceur semblable à l'odeur de la confiture de fraise chaude remonte au nez. Un peu de pruneau (pas négatif), de la garigue. La bouche est sans aspérité, les tanins quasi absent. La sucrosité (que j'avais déjà perçue il y a deux ans) est bien là. C'est un vin vraiment sexy, qui plaira au maximum de personnes. Le potentiel est quand même bon, vu qu'il a peu évolué. Il manque un peu de complexité selon moi, et un peu de structure par rapport aux précédents. C'est tout de même un très beau vin. 85/100

L'Infidèle 2007
Premier vin dont on peut dire qu'il a intégré toutes ses composantes. Il part sur le fruit frais avec fraise, framboise et cassis. On retrouve aussi les herbes aromatiques et les épices. C'est très complexe et très profond au nez. En bouche, ça l'est plus encore. L'attaque est large, encore, mais dans un tout autre style que 2010. Belle densité, beaucoup de longueur, intense et sur le fruit. Le tout est vraiment très structuré avec juste ce qu'il faut de tannin. C'est superbe. 95/100 (le lendemain, le vin a pris encore plus de volume… excellent, réellement).

L'Infidèle 2006
D'emblée, on note une certaine fermeture aromatique, mais rien à voir avec le 2004 que j'ai déjà goûté avant le carafage. Ici, c'est plus ferme que fermé. A mon palais, cela évoque un abbaye cistercienne, avec sa beauté rigide et pure. Le fruit noir, avec encore cassis (que j'ai retrouvé sur presque tous les vins), myrtille, est présent, mais comme au coucher du soleil en forêt… c'est très sombre. En bouche les tannins sont pour la première fois réellement présents. Ce sont des tannins étendus, gros et ronds. Cela me donne curieusement une impression très sensuelle… mais ce charme est difficile à comprendre car les tannins sont vraiment dominants. Le fruit noir revient en finale, la longueur est bonne. J'aime ce vin, toujours austère. Mon avis est qu'il ira très loin. Par contre, c'est encore difficile en ce moment. 85-/100 (le lendemain, le fruit s'est nettement révélé).

L'Infidèle 2005
Indiscutablement, le nez de ce vin est sublime. Tout en finesse, une sorte de 2007 plus délicat. Complexité, équilibre. C'est joussif. La bouche est d'une fluidité incroyable. Quelle élégance ! En finale, on reste sur la fraîcheur d'une touche de groseille. La matière est légère, pas du tout la densité de 2007 ou 2010. 90-/100

L'Infidèle 2004
Celui-ci est définitivement fermé et goûte très jeune. Un peu d'épice douces, un peu de poivre. Un (tout) peu de fruit mûr. La bouche est très nette, très fraîche, sur la groseille par exemple. Finale bonne. Après comparaison, c'est un peu moins structuré que 2005. 80+/100

L'Infidèle 2003
Attention changement de registre (c'est la transition, d'ailleurs). Un note nouvelle apparaît, qui sera magnifiée dans 2001 et 2000. La note viandée, giboyeuse si typique du Mas Cal Demoura de Jean-Pierre Jullien. Ici, le gibier/tannerie le dispute au fruit noir. C'est un nez moyennement avenant. La bouche est dans le même registre. Ce qui est bien mais pas top. le vin divise. Personne n'adore mais certains détestent. Je pense que ça mérite un bon accord mais le vin est quand même expressif et bien fichu. 75-/100

L'Infidèle 2001
Là, on retrouve JPJ dans toute sa splendeur. Un vin qui a des couilles et le torse velu. Tout ce que j'aime dans ce style. Le nez est très nettement dominé par la viande, le cuir. Ici le fruit est complètement secondaire. On a aussi le sous-bois et le poivre… Vraiment très dense. La bouche est du même acabit. C'est rond et large. Equilibre d'un tout autre genre que ceux de Vincent. Mais équilibre quand même. Y'a du jus là-dedans, c'est clair. En retro, on trouve aussi les quatres epices, version marocaine. la longueur est un peu en retrait par rapport à 2007 (exemple du genre). Ce vin en a encore sous le pied car on n'est pas dans un registre tertiaire (au sens évolué). 92/100

L'Infidèle 2000
Là, pour moi, c'est mort. Le nez est encore sympa. Pour le coup, il tertiarise assez nettement. La bouche est par contre comme décharnée, acide, ultra tertiaire en rétro. Poireau en finale. On dirait qu'il a 5 ans de plus que 2001… c'était ma dernière bouteille et c'était trop tard. Il y a deux ans, le vin goûtait encore pas mal (sans que ce soit le pied). 45/100

Mas Cal Demoura 1998
Et un finish d'anthologie. Le vigneron touché par la grâce. Ce vin est sublime et atemporel (pas bougé, voire encore meilleur qu'il y a deux ans). Le nez est profond, complexe, expressif, ample… tous les registres sont là, avec une dominante de fruit, mais aussi cacao, fumé, légère touche (très positive cette fois) de gibier… Grand… la bouche est au diapason. Avec une longueur hallucinante. Ca rentre dans les cases de l'archétype du vin parfait. C'est un très grand vin. 100/100

Une série donc superbe. En plaisir pur mon classement final est donc 1998, 2007, 2001, 2009, 2010. En intégrant le futur que j'anticipe des vins jeunes, ce serait 2010, 2007, 1998 pour le trio de tête, au même niveau de perfection. Avec un 2006 que je placerai sans doute à la suite de ces trois là, puis 2001. Le changement de propriétaire est très net, on a l'impression de changer de vin, de domaine, tellement le style est différent. 2005, 2007 et 2010 marquent des paliers qualitatifs importants. Aucun des vins goûté n'a déçu, ce qui est remarquable. Tous pouvaient être appréciés (sauf 2000), ce qui est encore plus remarquable.

En un sens, pourtant habitué à goûter ce domaine, les vins ont dépassé mes attentes.

Enfin, côté service, cela m'a confirmé une fois de plus que l'ordre jeune-vieux est tout à fait pertinent.

Maintenant, je voudrais organiser (cette fois-ci à l'aveugle) une dégustation des 5 derniers millésimes pour comparer l'Infidèle et les Combariolles... Avis aux amateurs !

Magnifique !! :(tu)

En complément d'info, le tableau d'apogée des millésimes selon le domaine.

www.caldemoura.com/i...

Je discuterai pour 2004 et 2003. 2004 était nettement meilleur le lendemain, je ne vois pas le vin mourir de sitôt. Quant à 2003, il ne part pas en tertiaire même si là, je serai moins catégorique. Je pense en ouvrir quelques un mais en garder pour voir.

Superbe dégustation dans tes comptes rendus, on voit bien le changement de style des vins du domaine après 2002. J'ai gouté plusieurs fois cal demoura 2000 et 1998 à chaque fois un superbe moment. Comme toi le 2000 m'avais donné l'impression d'un vin dilué et en bout de course. Bref rien à voir avec les millésimes qui le précédent ou le 2001.

TOM

Le blog de la Tulipe, dégustations

La transition, c'est en fait vraiment 2003-2004. 2003 présente le fruit mais encore la touche animale et si je ne me trompe pas, c'est justement le millésime de transition puisque pour 2004, Vincent était seul à la barre. La progression qualitative (tout en tenant compte des caractéristiques du millésime) est très nette, même si on partait de déjà bon.

Pour 2000, oui, le vin est en fin de vie et puis on sent aussi que le millésime n'est pas du même calibre que 2001. On peut encore lui trouver un intérêt, surtout au nez, mais l'ayant goûté il y a deux ans et je crois un an, il est clairement passé du côté obscure de l'oxydation. En bouche particulièrement, ça se sent, on perd en intégration, l'acidité ressort, les arômes ne sont plus là (les bons). S'il t'en reste, c'est à servir sur un plat bien choisi ou a des convives tolérants

2001 et 1998 ont encore du temps, c'est indiscutable. Pas de souci pendant au moins 2 ans.

Sur ce domaine et après relecture dans son intégralité il y a peu de compte rendu de la cuvée le feu sacré. Il s'agit pourtant d'une très belle cuvée de garde.

Je trouve cette cuvée plus attrayante que les combariolles.

Normal, j'ai goûté Feu Sacré une seule fois depuis sa sortie, sur 2006. J'ai trouvé ça trop jeune. Vu que j'ai peu de bouteille, je les laisse tranquilles (pas le même prix non plus).

Mais tu donnes une excellente raison du faible nombre de commentaire : belle cuvée de garde, donc à garder. Elle ne sort pas tous les ans, en quantité limitée. Premier millésime en 2006. Tout ceci explique cela.

Ayant souvent apprécié les domaines des Terrasses du Languedoc goûtés jusque-là (Mas de la Serrane, Pas de l'Escalette, Mas Jullien entre autres), c'est avec un plaisir non dissimulé que j'arrive chez Alain pour goûter cette verticale de l'Infidèle. Je suis le domaine depuis 3 ans au SVI et au Grand Tasting et j'apprécie toujours goûter les vins et discuter avec Vincent Goumard et sa femme toujours agréables et disponibles.

Pour patienter Alain nous sert un petit blanc en apéritif. Il sauvignonne un peu au nez, avec des fruits mûrs (pamplemousse, mais aussi pêche... ?) , un soupçon de bourgeon de cassis/ buis (?). La bouche est assez élancée en attaque, salivante, tapisse bien mais finit, assez courte, sur des légers amers (plus que de l'acidité). Nez expressif, assez agréable, mais bouche manquant un brin de ressort à mon goût. C'est tout de même très agréable. Je pense à un Sauvignon (plutôt du Bordelais ?) d'une année assez chaude/tendre (2009/2011 ?). Tout faux, donc.
C'est un
Domaine Benjamin et Virgile Portier, Bourgogne Tonnerre (!) 2011
B- [size=x-small](13.5)[/size]
Etonnant ! Dommage de n'avoir pas eu l'occasion de regoûter l'Etincelle ou Parole de Pierre

Passons au domaine concerné par la verticale de ce soir.

Ayant goûté le 2010 au SVI et lui ayant encore trouvé des tannins un brin saillants, je pensais qu'une dégustation du plus vieux au plus jeune pouvait être plus appropriée, pour ne pas désavantager la "finesse" des vins plus anciens. C'était sans présager des arômes très animaux (voire Brettés) des millésimes plus anciens Après coup, je dois avouer que l'ordre était approprié.

La dégustation ne se fait donc pas à l'aveugle et avec 3 vins, ce qui permet, régulièrement de revenir sur les 2 millésimes antérieurs.

Mas Cal Demoura - L'Infidèle 2010
Nez assez "sauvage" avec un peu de garrigue, de cuir, d'épices (poivre doux), de tabac/fumé.
Il accroche encore un peu les papilles et est encore un peu tannique à ce stade, mais la matière est là sans aucune chaleur ou lourdeur excessive. Le tout demande encore à se civiliser mais l'équilibre est là. Encore jeune à mon goût.
B+ [size=x-small](15)[/size] en l'état sûrement bien plus d'ici quelque temps

L'Infidèle 2009
Le nez s'ouvre sur quelques notes de violette, de fraise mûre et un côté poivré.
Attaque tout en finesse avec ce qu'il faut de fraîcheur, puis beau volume en bouche avec petit côté "sucré". La finale reste encore un petit peu tannique avec un brin de chaleur. Goûté sur 1 bonne semaine avec une belle tenue et quelques notes cacaotées en plus.
B+ [size=x-small](14,5)[/size]

L'Infidèle 2008
Nez sur la confiture voire la liqueur de fruits (fraise, cassis notamment).Toujours quelques épices douces. La bouche est beaucoup plus "fluide" que les 2 précédents, avec une impression de légèreté (relative) qui rend ce millésime beaucoup plus friand actuellement. Assez séducteur dès aujourd'hui, pas forcément le plus complet ni le plus riche mais le plus "à point" de la première triplette.
TB- [size=x-small](15,5)[/size] dès aujourd'hui, pas forcément à garder des années amha.

L'Infidèle 2007
Nez assez séducteur sur les fruits noirs (cassis notamment), un peu de garrigue, de tapenade, quelques notes fumées et d'épices orientales (santal ?). En bouche se mêlent une grande fraîcheur (avec une acidité assez présente) et un gros volume en bouche. Très Belle longueur. Le Cassis est très largement moins présent que lorsque je l'avais goûté au SVI de Champerret. Il semble en tout cas se civiliser et me paraît bien équilibré pour affronter encore quelques années.
TB- [size=x-small](15,5)[/size] aujourd'hui, plus demain ?.

L'Infidèle 2006
Assez fermé arômatiquement comparé à ses voisins, comme une austérité entre quelques notes végétales et des épices assez puissantes; Les fruits sont un peu en retrait. L'attaque est assez douce, mais la finale serre pas mal avec encore beaucoup de tannins un brin asséchant et une pointe d'astringence. C'est sauvage et assez costaud.
B- [size=x-small](13,5)[/size])en l'état, mais doit pouvoir tenir longtemps et s'ouvrir un peu

L'Infidèle 2005
Nez sur les fruits noirs, le cassis (encore), un peu de cèdre, du cuir. Très soyeux en bouche, les tannins sont fondus, avec de nouveau une belle fraîcheur. Quelques notes métalliques/sanguines en retro. Assez long. Bel équilibre pour ce vin à point.
TB [size=x-small](16)[/size] dès aujourd'hui

L'Infidèle 2004
Nez assez peu expressif avec un léger cassis, un peu de cuir, quelques touches épicées. La bouche est assez souple, sans tannins saillants, assez longue mais toujours assez peu expressive. Un peu fermé ?
B+ [size=x-small](14,5)[/size]

L'Infidèle 2003
Ouh laa, on change d'ère avec ce 2003 ou les notes animales sont nettes dès le début… Cuir humide assez fort, un brin giboyeux (on se demande si il n'y aurait pas quelques Bretts d'ailleurs…), peut-être un peu de volatile aussi, puis, derrière, quelques fruits cuits. L'attaque en bouche est agréable mais les tannins sont encore un chouille présents en finale. Le nez est un peu trop animal en l'état et déteint un peu sur la bouche. Il faut aller au-delà.
AB+ [size=x-small](13)[/size]

L'Infidèle 2001
De nouveau un nez assez évolué avec des notes animales, voire de sueur , des épices également, assez complexe en y revenant. La bouche est quant à elle magnifique avec un côté presque huileux et une petite acidité en finale qui relève le vin. Grande longueur également. J'aime beaucoup, mais là encore, il faut supporter le nez en attaque.
TB [size=x-small](16)[/size]

L'Infidèle 2000
Nez sur des n otes tertiaires d'humus, de feuilles mortes, tabac, avec peut-être une toute petite pointe liégeuse (?). Bouche évoluée également, un peu étriquée, sans trop de peps. Un peu vieux à mon goût (en phase de déclin).
M+ [size=x-small](11,5)[/size]

L'Infidèle 1998
Nez complexe avec quelques notes d'évolution, du zan, des fruits (cerise mûre), voire cuits, pas ma d'épices douces voire orientale. Il évolue au fur et à mesure sur des notes de fleurs séchées (rose), pot pourri. En bouche est soyeuse à souhait avec ce qu'il faut de matière et de fraîcheur. C'est vraiment un beau vin. On ne se lasse pas de remettre le nez dans le verre et en bouche, cela s'avère incrachable.
Excellent [size=x-small](18)[/size] !

J'abonde donc dans le sens de Mathieu avec une très belles série, et des vins vraiment différents selon les millésimes. Un peu de difficulté avec les notes animales au nez des 2003/2001/2000 mais qui sont également bien différents en bouche et en rétro.
Mon palmarès : 1998, qui trône au dessus de tous les autres, 2001 un peu derrière mais déjà évolué, 2008 et 2005 très bons dès à présent sans avoir grand-chose en commun avec 2001.
Joli 2007 également qui a encore de l'avenir devant lui et encore plus 2010 le seul vraiment trop jeune à mon goût.
La différence entre 2004 et les années antérieures est assez nette.

Merci encore à Alain et Matthieu d'avoir pu réunir ces millésimes d'une cuvée qui semble bien tenir dans le temps, qui a des expressions vraiment diverses selon les millésimes, d'un très bon niveau général et d'un bon rapport qualité prix.

Tuukka

Très sympa comme dégustation, merci pour ces commentaires détaillés !

Je suis le domaine depuis peu, aussi je n'ai pas de vieux millésimes, mais j'ai vu qques cavistes qui en proposaient (dont le 98 il me semble). Après ce CR qui met l'eau à la bouche, je me laisserai peut-être tenté !

Alain

1998, il ne faut pas hésiter une seconde (enfin, si, ça dépend du prix)... c'est assez incroyable.

Et merci Tuukka, je me sens moins seul

Merci pour cette série de CR. Héhé, je dois avoir encore 3 (peut-être) de 1995 MCD - J'ai noté que j'en avais bu une en 2012 et trouvé bonne, mais sans décortiquer.

On va voir sous peu comment il se déguchte en Chuiche, et je reviens poster sur ce fil.

En vacances sur la région, nous passons retirer nos vins réservés en primeur au Mas Jullien. En sortant de chez Jullien, je me dis, c'est trop bête, Cal Demoura est à moins de 100 m, tu en lis régulièrement beaucoup de bien sur LPV, passons jeter un œil.

Nous passons le portail, nous garons dans la cour et sommes accueillis par Isabelle. Un accueil franc, jovial, sans à priori (bon, la plaque d'immatriculation est belge et les viticulteurs apprécient les amateurs belges, ça aide toujours ), chouette, ça démarre bien, nous sommes invités à déguster sur la terrasse familiale à l'étage, avec une superbe vue sur les combariolles et les contreforts du Larzac en fond.

Un grand moment de découverte et de plaisir, un de plus dans cette magnifique région. Nous avons longuement discuté du domaine, que nous ne connaissions pas, du rachat à JP Jullien, des différentes parcelles, expositions, sous-sol, culture de la vigne, vinifications, élevages, bref, un superbe échange et une description claire, précise et passionnée du domaine.

Et les vins dans tout ça ... ben, c'est le pire, le nombre de caisse de vins à remonter commençait à dangereusement s'accumuler dans le garage de la maison de vacances, avec le risque de ne pas savoir tout remonter, on passait donc par curiosité, avec l'intention de ne pas acheter plus de bouteilles que de doigts sur la main ... raté, toute la gamme est magnifique.

Nous commençons par le rosé 2012, à la fois délicat et profond, n'ayant pas peur de la table, avec une jolie pointe anisée.

Côté blanc, ça envoie directement très fort. L'étincelle 2012 (assemblage de Chenin (majoritaire) - Grenache Blanc - Roussanne - Viognier - Muscat - Petit Manseng) est super expressif au nez, ça part dans tous les sens, fruits à chair blanche, miel, abricot, poire, donnant l'impression que la bouche sera riche et grasse, et là, magie, surprise, c'est beaucoup plus tendu que le nez ne le laissait penser, le Chenin reprend le dessus sur la bouche, avec néanmoins un côté très original de par cet assemblage atypique. Madame adore, et moi aussi, mais pour le suivant, c'est l'inverse.

Paroles de Pierre 2011 est plus marqué par le Chenin (plus grande part dans l'assemblage), bénéficie d'un élevage plus long, avec introduction d'un demi-muid neuf pour ce millésime 2011. La matière domine sans souci l'élevage, le bois neuf ne domine nullement, il enrobe, si Isabelle ne l'avait pas expliqué, on ne l'aurait jamais deviné. Ici, dès le nez, c'est plus droit, tendu, avec des notes plus fumées et minérales, une bouche pure, qui, par certains de ces côtés m'a rappelé les Montlouis de chez Jacky Blot. C'est du très sérieux, qui ne fera que s'épanouir avec les années, mais c'est déjà superbe en l'état.

On n'a pas encore attaqué et les rouges, et on a déjà peur pour la place dans le coffre

Autre point qui a son importance pour les parents, on peut profiter de ce moment en toute tranquillité et sérénité, tout est prévu pour les enfants, balles de foot, de rugby pour que les enfants s'amusent aussi dans la grande cour intérieure, et finalement, nos enfants seront rejoints par ceux d'Isabelle et Vincent pour faire des matches à 4, cool ... eux aussi ont apprécié le domaine, à leur façon

Place aux rouges, nous goûtons l'infidèle 2010, à nouveau wow, je ne peux ajouter grand chose à ce qui a été écrit par plusieurs des heureux participants à la grande verticale dans les posts précédents, tout y est, matière, puissance, équilibre, fraîcheur, c'est encore serré, mais quel potentiel, et en l'état, cette bouteille procure déjà beaucoup de plaisir.
Belle surprise aussi, le domaine garde toujours un millésime plus ancien au tarif, avec un nombre restreint de bouteille bien sûr, voilà donc 2007 qui nous fait de l’œil, on se laissera tenter aussi par une 2007, pour voir ce que ça donne ne plus évolué, en lisant les commentaires de la grande verticale, on ne devrait pas être déçu.

Nous terminons par Combariolles 2011, nous avons de la chance de pouvoir le déguster, mis en bouteille 8 jours avant, il ne devait normalement pas être dégusté et avait été ouvert le matin pour de bons clients qui avaient insisté car plus de stock sur 2010, Isabelle avait donc accepté, craignant qu'il se présente mal vu la mise très récente. Et bien, c'est surprenant comme il se goûtait déjà bien, évidemment, la matière est plus que serrée, encore plus que l'étincelle, avec une trame minérale plus affirmée, une tension supplémentaire et un potentiel +++

A note aussi pendant cette dégustation, la délicate attention d'apporter une petite couverture pour couvrir mon épouse du froid de la soirée qui tombait, ça, c'est pas partout non plus !

Bref, un superbe domaine, tant au niveau de la qualité des vins, que de l'accueil, de l'attention à tous les membres de la famille, finalement, on a ramené un peu de toutes les cuvées en Belgique, pas trop non plus, mais plus que les doigts de 2 mains ... en s'excusant de ne pas pouvoir en prendre plus, parce que c'est pas l'envie qui manquait, mais la place dans le coffre.

On reviendra, ça, c'est une certitude, et cette fois, on commencera la tournée par Caldemoura plutôt que de passer sur la fin.

Merci pour ce compte-rendu.
Cela donne vraiment envie de faire un petit détour avec toute la famille lors de mon prochain passage dans la région !

Tuukka

Mas Cal Demoura, Les Combariolles Terrasses du Larzac 2009 :

Certains (qui ?) disent, les combariolles, il faut attendre, longtemps, avant de déguster, car c'est une cuvée qui demande de la patience.

Echaudé par certaines dégustations de l'infidèle un peu agé (très) marqué par le cassis, je ne suis plus sur de vouloir attendre ces bouteilles. D'ailleurs, est il nécessaire de les attendre ?

En tout cas cette bouteille de Combariolles se présente magnifiquement :

Robe sombre, opaque style encre de seiche. Au nez, myrtilles, cassis, groseille, cerise, bref un concentré de fruits noirs qui finalement s'expriment déja pas mal.

En bouche, c'est rond, soyeux, un poil épicé sur des aromes de cassis et myrtille, belle puissance et une belle longueur. Le coté épicé/poivré se marie parfaitement bien avec le cassis et évite un coté un peu lourd. Franchement pas mal, ca passe tout seul et c'est déja très ouvert.

Qui a dit que cette cuvée était fermée jeune ?
Vraiment bon en l'état.

On a discuté de cette histoire de cassis la dernière fois... pour ma part, je n'ai jamais eu cette impression sur les Infidèles. Et sur la verticale réalisée, aucun vin ne présentait de dominante cassis.

Pour l'Infidèle, c'est dur de se prononcer car finalement on a peu de recul. Je dirais que c'est un vin qui goûte bien souvent. Parfois avec une période de fermeture pas rédhibitoire (2007 a eu une période difficile il y a deux-trois ans, 2005 est encore assez austère mais 2008 a toujours été ouvert). A mon avis, il faut lui laisser trois à cinq ans pour que le vin soit bien en place. Mais difficile de tirer un loi générale... 2010, il a besoin encore de temps, c'est évident. 2009 est prêt (peut attendre), 2008 est impeccable, 2007 est prêt, 2006, 2005, 2004 mériteront sans doute quelques années de plus (surtout 2006). Il y a aussi une forte évolution entre 2004 et 2010, avec à partir de 2007 un style de vin vraiment plus épanouis, moins "Mas Jullien-like". On pourra sans doute se prononcer avec plus de justesse dans 5-10 ans.

Salut Matthieu, loin de moi l'idée de polémiquer mais ta mémoire ne te ferait pas un peu défaut, non ?

Un extrait de ta dernière verticale de l'infidèle :

hyllos écrit: ...Le fruit noir, avec encore cassis (que j'ai retrouvé sur presque tous les vins)...

Bon, ceci dit, pas de stress, je ne parlais la que des combariolles, sur lequel, j'ai retrouvé également le cassis mais beaucoup moins monolytique que sur certaines "infidèles" comme 2005 par exemple.

Hier, ces combariolles étaient juste parfaites.

Oui évidemment il y a du fruit noir. Mais pas au point de devenir une dominante désagréable.