Bonjour,

De plus en plus intéressé par les vieux millésimes du Jura, je crée ce sujet afin de regrouper des commentaires de dégustations et échanges autour de ces flacons un peu plus anciens que la normale. Des éléments existent déjà, mais un peu dispersés sur le forum. Je sais que d'autres sur ce site sont amateurs de vin jurassiens qui ont déjà des heures de vol, alors n'hésitez pas!

Arbois Vin Jaune 1959, Fruitière Vinicole d’Arbois

Bouchon encore en bon état, quoique très imbibé. Il embaume dès le débouchage, arômes très nets et étonnamment jeunes de noix au nez. Très typé. Débouché vers 18h sans lui dégager les épaules, pour une consommation vers 22h.

Arrive le moment du service : la robe se révèle bien ambrée, le nez reste sur ces notes un peu jeunes, avec encore un poil de vernis, l’éthanal est encore sensible. En bouche, c’est du même acabit. Bien malin qui aurait, à l’aveugle, donné plus de 45 ans à ce vin. Le vin, encore assez rude au départ, va s’ouvrir, gagner en harmonie petit à petit dans le verre, gagner en complexité et en profondeur. Les arômes au bout d’un moment sont plus sur la noisette que sur la noix. Très grande longueur.

Je n’en reviens pas de l’apparente jeunesse de ce vin, il est très bon, mais plus monolithique, moins fin et moins complexe que le Château d’Arlay 78 bu il y a quelques semaines (et dont on peut lire le CR dans la rubrique ad hoc).

Au point de vue service, je regrette de ne pas lui avoir dégagé les épaules au débouchage afin de le laisser un peu mieux respirer. Il n’y a pratiquement pas de dépôt, celui-ci semble s’être incrusté sur toute la paroi de la bouteille, et la trace sur le goulot semble montrer que le clavelin a dû être stocké debout pendant un certain temps ! En aurait-il souffert ? Je ne saurais le dire.

Le vin a été servi classiquement avec le fromage mais pas qu’avec du comté, j’ai voulu tenter d’autres accords…
Un Comté fruité (18 mois), le mariage classique, volontairement choisi pas trop vieux ni trop fort. Bon accord.
Très bon accord avec un bleu de Termignon, fromage d’alpage au lait cru.
Très bien également avec un excellent Maroilles.
Résultat moins convaincant quoique passable avec un Langres crémeux mais pas trop fait… Le crémeux du fromage ne convient pas tout à fait.

(Je dépose ici une copie de mon post du 7 novembre 05 sur le vin auquel je fais allusion juste au dessus... )

Vin Jaune 1978 Château d’Arlay

Un grand moment hier soir autour d’un Vin Jaune 1978 du Château d’Arlay. La capsule de cire est intacte, pas de trace de coulure, le niveau est quasi d’origine. Habillage classique du Château d’Arlay , avec ce ruban vertical caractéristique qui relie l’étiquette et la capsule cirée, ruban sur lequel est précisé le millésime et l’année de mise en bouteille. Un petit médaillon rond a été collé en bordure de l’étiquette, indiquant que ce vin a obtenu une médaille d’or au concours général agricole de Paris en 1986.

A l‘ouverture, bouchon imbibé sur toute sa longueur. Le premier nez sur le goulot est désagréable, un petit côté serpillière, je dirais presque réduit si nous n’étions en présence de la quintessence de l’oxydation. Légèrement inquiet, je lui dégage un peu les épaules pour la laisser respirer, nous sommes à l’apéro , la bouteille est mise de côté dans une pièce à 14° en attendant son entrée en scène au fromage.

Quelques 2h30 plus tard, les 3 coups sonnent, le clavelin arrive sur la table avec, pour l’accompagner, 3 comtés de 18, 24 et 30 mois.

Au nez, toute trace d’odeur désagréable a disparu. Le nez est magnifique : un bouquet fondu et complexe, dans lequel on capte pêle-mêle des notes fromagées, épicées, presque viandées , entre le curry et le bouillon-cube, une pointe de céleri, la morille, les fruits secs, les fruits confits, à chaque nouvelle plongée dans le verre c’est un ravissement. Tout cela se fond en un bouquet où rien n’est agressif, tous les arômes sont fondus et se répondent les uns aux autres…

En bouche c’est l’harmonie, la sérénité : la fougue du vin jaune jeune s’est pacifiée, on retrouve la magie des arômes du nez, l’équilibre est parfait, la longueur est…. euh, très très longue, on termine sur une note miellée. Un vin à la fois rond et très droit. Il est d’une grande finesse, élégant, très racé, un aristocrate du clavelin. … Grand vin jaune. Petit moment hors du temps, du pur bonheur. 24 heures après j’ai encore l’impression d’en avoir en bouche.

Vous l’avez compris, je suis encore sous le charme de cette bouteille , qui entre par la grande porte dans mon panthéon des vins du Jura.

Côté accords mets-vins, avec les comtés, c'est sûr qu'on n’est pas allé chercher midi à quatorze heures... on est dans le classique mais c’est grandiose. Le 24 mois était un peu piquant, à peine fort pour le vin, c'est celui qui est le moins bien allé... Les 2 autres étaient superbes, notamment le 30 mois, puissant, complexe mais d'une grande douceur...

Quelques considérations sur le service pour finir : je me suis demandé si j’allais le carafer, comme je le fais habituellement pour des vins jaunes plus jeunes (24h de carafe leur font souvent le plus grand bien)… Même si 20 ans de bouteille c’est pas vieux pour un jaune, j’ai décidé de ne pas le bousculer, juste l’ouvrir et lui dégager les épaules pour qu’il s’aère un peu…Je pense que c’était la bonne option, un carafage ne lui aurait rien apporté de plus. Il est arrivé sur la table à 14°, dans une pièce chauffée par un bon feu de cheminée, il donc a pris assez rapidement un ou 2 degrés, là aussi c’était la bonne température à mon sens.

Seul regret : que les clavelins ne fassent que 62 cl ! A quatre convives il n’en est pas resté une goutte !

Tophe

"Je préfère le vin d'ici à l'eau de là" (Francis Blanche)

J'en ai bu de très bons.
1934 est l'année de légende, mais des années comme 1942 ont donné des très grands vins jaunes.
J'ai bu de grands 47, 29, etc...
Un récent que j'ai bu est le Chateau Chalon Bourdy 1911. ce fut une merveille, tant ces vins gagnent avec l'âge.
Pour Noël, j'ai ouvert un Chateau La Muyre, côtes du Jura blanc 1969. Ces vins sont à se damner !!!

voici quelques vins anciens que j'ai bus sur les récentes années. J'ai pris les plus agés.

Château Chalon Jean Bourdy - 1911
Château Chalon Bourdy & Fils - 1921
Château Chalon Florin Cottez - 1921
Château Chalon Bourdy et Fils - 1929
Côtes du Jura blanc Jean Bourdy - 1934
Côtes du Jura blanc Jean Bourdy - 1942
Côtes du Jura blanc Jean Bourdy - 1942
Côtes du Jura blanc Jean Bourdy - 1945
Vin Jaune d’Arbois Félix Anthonioz - 1945
Château Chalon Jean Bourdy 1947
Côtes du Jura Jean Bourdy - 1947
vin de paille Jean Bourdy - 1947
Vin de paille Jean Bourdy 1947
Vin Jaune Fruitière de Pupillin - 1947
Château Chalon Bouveret - 1949
Château Chalon Richerateaux - 1949
Côtes du Jura blanc Jean Bourdy - 1949
Vin de Paille Marcel Poux Jura - 1949
Vin de Paille Marcel Poux Jura - 1949
Vin Jaune Marcel Poux - 1949
Château Chalon Bouveret - 1952
Château Chalon Jean Bourdy - 1952
Vin Jaune Fruitière Viticole d'Arbois - 1953
Château Chalon Jean Bourdy - 1955
Arbois rouge Veuve Léon Maire - 1956
Rosé Eglantine Henri Maire - 1956
Côtes du Jura vin jaune Jean Bourdy - 1957
Château Chalon Jean Bourdy - 1958
Arbois, Nicolas - 1959
Château Chalon Marius Perron - 1959
Côtes de Jura rouge Domaine de la Pinte - 1959
vin de l'Etoile coop vinicole de l'Etoile - 1961

Si Bourdy est souvent cité, c'est parce que j'en ai acheté beaucoup. Mais il y a aussi d'autres grands producteurs.
Je ne me lasse pas de ces vins qui sont immenses. Et tellement excitants pour de la cuisine de rêve.

On m'a fait comprendre que cette liste est impertinente.
J'ai exprimé mille fois mon amour des vins du Jura.
J'en mets dès que je peux dans mes dîners au restaurant où à la maison.
Dans mon envie de dire : "oui ces vins existent, ils sont fabuleux", j'ai mis une liste de quelques vins que j'ai bus.
Si je les ai bus, c'est que je les ai aimés. Et en plus, j'ai gardé l'archivage de ce que j'ai bu, pour pouvoir retrouver plus facilement où sont mes commentaires.

Il n'y a rien de provoquant dans cela. Si ça choque, je vous demande de m'excuser.
Je vais avoir du mal à contenter tout le monde.
J'ai ressenti que Tophe aime ces vins. j'ai pensé lui dire ; si vous voulez qu'on en parle, j'ai pas mal de témoignages.
Si au lieu de créer un dialogue, ça le bloque, mille excuses.

Bonsoir François,

Je lis ces lignes quelques heures après que vous les ayez laissées.
Tout comme vos très nombreux autres messages du jour.

Une seule remarque en 2 points :

1. Si une personne vous interpelle hors forum (via la messagerie privée, votre adresse email personnelle, votre courrier ou votre fax par exemple...) vous devriez vous cantonner à répondre à cette personne de façon privée comme nous le faisons tous.

2. De même, lorsque vous désirez répondre après quelques jours à quelqu'un qui vous a interpellé sur le forum, autant le faire dans la rubrique où l'apostrophe a eu lieu et non en ouvrant un autre thread, qui j'en suis malheureusement certain ne va faire que ré-enflammer les choses sans grand intérêt pour quiconque (vous inclus qui avez beaucoup mieux à communiquer sur ce site).
D'autant que vous admettrez que ce sont des arguments que vous avez déjà écrits encore récemment (il n'y a qu'à utiliser le moteur de recherche pour le constater).
Nonobstant la pertinence de certains d'entre eux, nul besoin de les rajouter encore une énième fois en exergue, coupés de leur contexte donc incitant de nouveaux lecteurs à débattre au lieu de passer à autre chose de plus concret et de plus plaisant pour tous les lecteurs (dont vous faîtes partie).

Je suis très heureux de lire vos commentaires sur des lieux que j'ai pu fréquenter et sur des vins que j'ai parfois la chance d'avoir bu ou de toujours posséder, parfois que j'ai eu la malchance de croiser, ou qui me sont totalement inconnus.
Je préfère donc en déguster la belle prose plutôt que la rechercher au milieu de posts d'auto-défense contre on ne sait trop qui, ni on ne sait trop quoi.

En conséquence, puisque personne (dans cette rubrique en tout cas) n'avait émis un post critiquant votre liste, je pense que vous n'aviez pas à vous fatiguer à y rédiger votre dernier message qui risque juste de noyer le sujet de Tophe et de le polluer avec une autre "bagarre" stérile risquant de rendre moins visible votre 1er post, qui lui avait de l'intérêt.

J'espère que mon ton ne paraît pas trop sentencieux, il est en tout cas honnête.

Gardons un peu de lisibilité aux sujets ouverts en respect pour leurs auteurs et envers leurs lecteurs des semaines à venir.

Cordialement,
dfried

PS : Libre au webmestre du jour d'effacer après quelques heures mon message afin de rendre à Tophe son sujet qui mérite de ne pas être détourné par quiconque (moi inclus).

Bonjour,

Je remonte ce vieux post, histoire de faire vivre un peu ce forum Jura-Savoie dont le versant jurassien me semble bien calme ces derniers temps... Il est vrai que moi-même je ne me suis pas manifesté depuis un bon moment...

Voici donc quelques impressions rapides sur des plus ou moins vieilles bouteilles. Il ne s'agit pas vraiment de comptes rendus détaillés dans les règles, mais plutôt de notes rapides prises sur un coin de table. Tous ces vins ont été goûtés ces douze derniers mois.

Vin jaune Côtes du Jura 1964 Gabriel Clerc

Excellent, sur les fruits secs, très fondu, harmonieux, plus sur la finesse que sur la puissance. A boire.

Poulsard 1983 J. Puffeney

Très jolie couleur tuilée, peu coloré. Très beau nez évolué, pas de réduction, pignons de pins, noisette, légèrement giboyeux. Bouche fine, toute en dentelle, encore bien équilibré. S’est encore amélioré après 45 mn à l’air. Etonnant pour un poulsard de plus de 20 ans.

Arbois blanc Le Luron 1973 Camille Loye.

A l’ouverture un petit nez désagréable, il faut le carafer une demi-heure et ça rentre dans l’ordre. La robe est ambrée, au nez notes de grillé, un peu champignon, se complexifie sure des notes miellées . Fine oxydation. Encore une belle structure. Bien .

Côtes du Jura 1988 Rolet (chardonnay-savagnin)

Nez déjà bien évolué, bouche décharnée… trop tard pour cette bouteille.

Arbois blanc 1990 Rolet (chardonnay)

Légèrement oxydatif, fruits à l’alcool, melon mûr, du grillé, assez complexe, bel équilibre. Une bonne surprise. Quelques temps plus tard une 2e bouteille de ce vin s’est révélée décevante, marquée par l’oxydation.

Château Chalon 82 Louis Florin.

Ne trouve toute sa dimension qu’après 24 h de carafe. Nez : champignons, épices (curry) une pointe un peu animale. En bouche les années l’ont fondu, mais il ne devait pas être facile dans sa prime jeunesse car le vin est encore très droit. Bu sur quelques jours au cours desquels il a gagné en minéralité et en complexité. Un style un peu austère mais élégant.

A suivre...

(PS: s'il y a des amateurs de vieux millésimes jurassiens sur le secteur de Besançon, on pourrait s'organiser un petite rencontre? N'hésitez pas à me contacter)

Bonjour Christophe

J'adore le vin jaune vieux également, mais je n'ai pas le temps de courir les ventes ...

Amicalement
Thien

Dans quels endroits peut-on en trouver des vieux millésimes ?
merci

Le mieux est d'aller chez les producteurs et si cela passe bien on peut obtenir parfois de vieux millésimes.

J'ai vu hier soir des Vins jaunes de Puffeney 1992 à La Grande Epicerie, pas donné...autour de 50 euros, il me semble...

Tout est affaire de gout mais quand on voit un Bordeaux primeur à 23€ HT soit 27€ TTC et un Vin Jaune Puffeney de 14 ans en boutique, j'ai plutôt l'impression d'un cadeau.

Je pense que les demandes étaient sur des millésimes plus anciens .

Bonjour,

Vous le savez sûrement, la Perçée 2007 se déroulera les 3 et 4 février à Salins les Bains. Le samedi a lieu la traditionnelle vente aux enchères de vieux millésimes. Comme tous les ans, le choix est époustouflant:

www.jura-vins.com/pe...

Mais comme tous les ans, il faudra avoir le portefeuille bien garni...

(PS: cliquez sur le lien , le catalogue en pdf est un peu plus bas dans le menu.)

Côtes du Jura vin jaune 1979, domaine Grand à Passenans.

Plutôt bien, on pourrait lui reprocher un manque d’ampleur en milieu de bouche et un déficit de rondeur, mais ce sont ces défauts qui, allié à de la finesse, font son intérèt. Il compense par de beaux arômes assez complexes, noisette, épices (une note de cardamome), pomme compotée, légère touche de céleri et de mine de crayon.
Un jaune dans la légèreté, assez austère dans la structure mais goûtu, bien fondu, sur la fin de sa maturité, ne pas trop tarder à boire. L’aération (voir ici) lui a fait du bien, au débouchage il semblait bien monolithique, sur la noix sèche.

Bonjour,

Originaire de Voiteur, au pied de Chateau-Chalon, et petit fils d'un vigneron, j'ai hérité d'une partie de la cave de mon grand père. Ce dernier ayant été en activité de 1920 à 1960, j'ai la chance d'avoir qqs vielles bouteilles (uniquement du Chateau-Chalon). Les plus anciennes sont de 1929 et les plus récentes sont de 1959. C'est une merveille, quelque soit l'année. C'est toujours un émerveillement d'ouvrir les bouteilles laissées par "grand-père", chaque dégustation est un moment où admiration et respect se combinent.

C'est fou comme ce genre de déclaration peut rendre sympathique !

Qu'est devenu le domaine de ton grand-père depuis 1960 ?

Philippipipourrah écrivait:

---

> C'est fou comme ce genre de déclaration peut
> rendre sympathique !
>
> Qu'est devenu le domaine de ton grand-père depuis
> 1960 ?

... Eh oui, il est fort sympathique d'avoir quelques (très) bonnes et (très) vieilles bouteilles de Chateau-Chalon dans sa cave !!! Le Chateau-Chalon étant un vin un peu spécial, on ne peut pas le considérer comme un vin de "tous les jours". Et comme l'un de mes amis me le disait en visitant ma cave : "... tu ne pourras jamais boire tout ça !..." ;-)

Pour ce qui concerne les vignes de mon grand père, j'ai souvenir qu'après sa mort, elles ont été mise en location... puis les parcelles ont été vendues après les remembrements dans le début des années 70.

Souvenirs, souvenirs... étant enfant, je n'avais pas d'attirance spéciale pour le Jura, ses vignes et son vin, je savais que le travail de vigneron était dur et j'avais vaguement conscience que le Chateau-Chalon était effectivement un vin exceptionnel. Aujourd'hui que je me rends compte que j'aime cette région, que j'apprécie sa richesse gastronomique et, surtout, que j'admire le travail de mon grand-père !

Merci pour ce témoignage, fp78...

Amateur de vieux jaunes et vieux Jura, je suis assez sensible au "message" que nous transmettent ces vieilles bouteilles... J'imagine quelles peuvent être les émotions lorsqu'en plus ces vins ont été faits par son propre grand père.

Mes grands pères n'étaient pas viticulteurs, mais tous deux étaient des gens de la campagne, qui avaient leurs quelques rangées de vignes (des cépages hybrides cultivés en plaine) et fabriquaient une piquette pour leur propre consommation. Je participais aux vendanges, je me gavais du jus qui coulait du pressoir, ,j'avais le droit de goûter le vin bourru, encore sucré mais déjà en fermentation, mais je n'ai aucun souvenir d'avoir bu le vin fini, j'étais un gamin.

En général, le vin n'était pas mis en bouteille, ils allaient en chercher un pichet au tonneau. Mais mon père a encore dans sa cave une bouteille du vin fait par mon grand père paternel, une relique familiale. Et je conserve comme un trésor un flacon de mirabelle 1978 distillé par ce même grand père, la dernière avant sa mort. Objectivement, j'en ai bu des biens meilleures, mais peu importe, c'est celle de mon grand père Henri.

Bonjour

J'ai acquis il y a peu une bouteille de vin d'Arbois "l'étoile" de 1947. Je compte l'ouvrir prochainement pour l'apéritif juste après ma cérémonie de mariage. J'aurais aimé avoir quelques conseils pour que nous puissions le déguster dans les meilleures conditions, notamment combien de temps avant je dois l'ouvrir et a quelle température je dois le conserver après ouverture

Merci de vos conseils

J'attends vos réponses avec impatience

Il s'agirait de savoir s'il s'agit d'un "l'Etoile" ou bien d'un "Arbois" ? Rouge ou blanc? A priori, ne s'agissant pas d'un vin jaune, et bien qu'il s'agisse d'un grand millésime, il ne faut sans doute pas s'attendre à un miracle. Légèrement frais, l'ouvrir une heure ou deux avant, sans le décanter...

Arbois ou L'Etoile? Et quelle couleur?

C'est un Arbois Blanc !!

bonaye écrivait:

---

> Il s'agirait de savoir s'il s'agit d'un "l'Etoile"
> ou bien d'un "Arbois" ? Rouge ou blanc? A priori,
> ne s'agissant pas d'un vin jaune, et bien qu'il
> s'agisse d'un grand millésime, il ne faut sans
> doute pas s'attendre à un miracle. Légèrement
> frais, l'ouvrir une heure ou deux avant, sans le
> décanter...

Arbois blanc donc si j'ai bien suivi. J'abonde dans le sens de bonaye sur le grand millésime, voire très grand selon les différentes sources. Ainsi que sur le fait de ne pas s'attendre à un miracle, mais il n'est pas exclu que le miracle se produise. D'accord aussi sur le légèrement frais, en revanche pas persuadé qu'il faille attendre une ou deux heures après ouverture, ça peut être très délicat ces petites bêtes là. Ce que je ferais pour ma part: une petite gorgée à l'ouverture, si c'est bon, boire en suivant l'évolution dans le verre. Sinon laisser s'aérer quelques minutes, mais ne pas trop tarder pour le regoûter... Et ainsi de suite... Suivre de près comment évolue le vin à l'air pour ne pas rater le bon moment... Méfiance, ça peut s'effondrer vite... Evidemment c'est faisable à 3-4 personnes maxi, si vous êtes 8 ou 10 à le déguster, c'est moins facile avec un petit verre pour chacun. J'ai déjà eu des déceptions avec des bouteilles plutôt bien au débouchage, mais dont j'attendais plus,, et une heure après patatras... Même les jaunes ne sont pas indestructibles (enfin pas tous) donc n'attends pas trop d'un blanc. Par curiosité, quel est le producteur?

Cordialement,

les 2 bouteilles de vin de paille et chateau chalon débouchées en cave le vendredi vers 18h00, pour un début de dégustation le samedi à 19h00



vin de paille louis florin 1983: l'aération lui fait le plus grand bien, le vin semble être à son maximum, le nez est excellent, le gout en bouche aussi, mais un peu court... relative déception sur ce millésime, car déja de nombreuse satisfaction sur d'anciennes bouteilles de ce domaine dans des millésimes différents.

Château-Chalon 1976 Louis Florin: bue pour la troisième fois, avec des gambas revenu à la poele, déglacées au vin jaune, riz safrané et sauce aux morilles en accompagnements, puis comté comme fromage: ce chateau chalon est parfait, mon plus grand blanc sec toutes régions confondues... pas besoin de plus de commentaires. rebu un fond 2 jours après au même niveau qualitatif. Louis Florin, un des très grands noms de chateau chalon des années 60 à 80 au moins, avait trouvé un successeur pour son exploitation, mais celui ci est malheureusement décédé alors que Louis est toujours vivant... les bouteilles sont introuvables désormais...

_en fin de repas: Macvin d'avant 1990 du domaine de Montbourgeau, et d'avant 1980 Désiré Petit ( 90 et 80 étant les années d'achats): magnifique, le vin de paille est surclassé.... de plus en plus, des expériences de vieillissement de macvin ( ou ex macvin, c'est à dire pour certains producteurs réduction par chauffage, avant que la regle sur l'actuel définition du macvin ne leur fasse changer le nom en vin de liqueur ou autre) m'apportent une expérience de "grand liquoreux"...

Matou,

Merci pour cet intéressant compte rendu, je te rejoins tout à fait sur le vieillissement des macvins, j'ai eu également quelques belles expériences. Quant à Louis Florin, c'est une valeur sûre.
Cordialement,

Bonsoir à tous,

je suis très régulièrement ce forum, étant un amateur de vins du Jura et en particulier de Château Chalon et je suis très surpris de constater que pas un, dans cette discussion ne parle de vieux millésime du "pape" de cette région: jean Macle ! Alors, soit les bouteilles de ce grand viticulteur n'arrive pas à devenir vieux, soit tout le monde n'ose ouvrir ses trésors.
Bon, personnellement, je n'ose pas ouvrir mes CC 1989 et 1990. Par contre, j'ai déjà déguster un CC de chez jean Bourdy 1947, après avoir lu un CR de Monsieur Audouze. Souvenir merveilleux, j'ai encore la chaire de poule en me remémorant l'ouverture de la bouteille avec mon père et mon frère, les odeurs sublimes du premier nez et la mise en bouche laissant éclater des arômes de vin presque jeune, en tout cas adolescent. J'ai eu également de rencontrer Monsieur Bourdy dans sa cave et Monsieur Loye, sympathique retraité, chez lui il y a 3 ans. Je bois d'ailleurs régulièrement des Arbois Saint Paul 1988 et Lurton 1982 qui me régale par leur jeunesse, leur côté savagnin (pourtant 100% Chardonnay, c'est stupéfiant) et leur minéralité. Malheureusement, le nombre de bouteille diminue et je garde les dernières pour ... plus tard.

Et si l'on s'organisait une petite dégustation de CC Jean Macle (j'habite près de Lyon) ? je peux apporter 1989, 1990, 1994, 1995. Mes 1999 et 2002 attendront encore un peu !

Christian

Christian,

Je pense que c'est parce que les vieux Macle sont rares, et donc comme il y en a peu, il s'en boit peu...
De plus, de par le prestige lié au nom, lorsqu'il s'en vend, c'est très souvent à un prix nettement supérieur au prix moyen d'un Château Chalon du même millésime d'un producteur moins connu. Donc peut-être que les heureux possesseurs hésitent à boire ces trésors! (J'en ai un peu et c'est le genre de flacon que je réserve pour une bonne occasion avec les convives ad hoc).

Tu peux trouver ici et là mes impressions sur 81 et 83.

Cordialement,

Tu as raison Tophe. Le problème avec le vin, c'est que quand la bouteille est finie, et bien il n'y en a plus dedans ;-)
Heureusement, les souvenirs restent !!!

Bonjour,

Je n'allais quand même pas laisser passer le week-end de la Perçée sans m'ouvrir un petit jaune! Un bon prétexte pour déboucher un vin jaune d’Arbois de la Fruitière 1971, qui a fait son entrée dans ma cave il y a quelques temps.

La bouteille est très moche, vu que l’étiquette et la collerette ont été confectionnées par moi-même, car les originales étaient parties en lambeaux. Seule subsistait le petit sticker doré indiquant que le vin a décroché une médaille d’or au concours général agricole de Paris en 1978.

Le niveau est bas goulot, la capsule métallique est un peu corrodée, mais le bouchon semble encore bon. Au débouchage, il s’avère imbibé aux trois quarts mais encore bien solide.

Le premier nez est sur la noix sèche, un peu monolithique, encore marqué par l’alcool, il s’ouvre assez rapidement sur des notes épicées, voire même un peu fruitées.

En bouche, belle attaque, beau volume, acidité bien intégrée, belle longueur sans qu’elle soit extraordinaire. Ce que j’aime bien dans ce vin, c’est sa texture : ça attaque tout doux pour gagner en puissance et déployer sa force en finale ; Une finale sur une amertume agréable de noix sèche, mais sans agressivité ni sécheresse.

Un joli petit clavelin à maturité, dans un style très classique. A boire dans les prochaines années, car il ne gagnera plus rien à vieillir encore. Pour l'anecdote, 1971 est une année rare, car marquée par un gel terrible au mois d'avril qui s'est soldé par de très petits rendements.

je lis : "car il ne gagnera plus rien à vieillir encore".

Est-ce si sûr ?
Quand on voit ce que toutes les années et je dis bien toutes, gagnent au vieillissement, on peut se dire que 1971 est loin d'avoir fini sa vie.
Je n'ai pas beaucoup d'expérience de 1971, car le seul vin du Jura que j'ai bu est une curiosité : vin rosé Comte de Guichebourd - 1971.
Mais je pense que le vin jaune de 1971 va continuer à s'arrondir, comme ils le font tous.