Ah ah Ah , un peu de teasing pour faire du trafic sur le forum Jura
De grands vins rouges pour sûr mais d’Arbois of course ! 2014 étant l’année de départ en retraite de Jacques Puffeney, il
nous
a paru naturel de lui consacrer une soirée à part entière lors de notre
Juratour 2014 en terres jurassiennes
, afin de lui rendre hommage.
Pas de cuvée mammouth cette fois, on avait déjà bien donné les années passées avec des Delphine 89 et autres 92/13 ans , 88/18 ans de voile , n’en jettez plus... Mais on ne s’est pas ennuyés pour autant, jugez en plutôt :
Je laisse Phil au talent inimitable pour annoncer les plats :
mise en bouche (avec un vin qui n’est pas de Puffeney)
0)
Vin de France Savagnin Clos de Trus 2011, François Rousset – Martin
Phil : Pas de notes, mais souvenir personnel mitigé de ce savagnin ouillé.
Chris : J’étais là ?
Un "monuel" (= vin servi seul
) en accompagnement des
tartines grillées aux escargots persillés (le retour des escarguiflettes !)
[size=small]Oui, une version light... (j’vous jure c’est à peine si le beurre a traversé le pain) de la tartine[/size]
1)
Arbois Chardonnay 2005 dom. J.PUFFENEY
Chris : Nez de savagnin, assez tendu ; un peu de rondeur mais bien sur la vivacité, pas lourd du tout
Phil : joli blanc expressif et bien équilibré. Acidité, rondeur et puissance, il va bien avec le plat. TRÈS BIEN
Suit une première facétie du coprez, un duel de rouges :
Arbois Trousseau 2005 Les Bérangères vs
Arbois Trousseau 2005 Les Bérangères dom. J.PUFFENEY
Chris : De mémoire, les 2 vins se ressemblaient quand même pas mal, ce qui n’est finalement pas étonnant . Soi-disant qu’on goutait les effets de l’évolution en cave de Tophe vs en cave de quelqu’un d’autre qui les trouvant bizarres les a refourgués et qu’après un combat bref mais saignant dont il a le secret, les dites bouteilles furent siennes… oui bon bref, j’essaye de meubler à la PhilDU , je n’ai pas de notes sur ces vins, désolé c’était le coup de feu pour moi ce soir . A part ça ils étaient plutôt bon hein ! (allo les copains, un petit commentaire ?)
C’est Phil qui s’y colle :
2)
Arbois Trousseau Les Bérangères 2005
Phil : finale asséchante qui laisse la bouche tapissée
3)
Arbois Trousseau Les Bérangères 2005
Phil : Nez plus avenant, mais qui s’éteint au bout de qqes minutes. Bouche aussi plus soyeuse que le précédent.
2 vins fermés qui laissent penser que le millésime 2005 est encore à attendre patiemment.
Avec des
morteaux à la Chrisdu sur mirepoix de légumes oubliés (t'es sûr qu'on avait pas attaqué sur les premiers rouges ?)
amoureusement préparés par la brigade de choc, les légumes ! Même qu’à force de corvée de pluches, la résistance va finir par s’organiser
[size=small]à noter en surface une variété locale de légumes anciens rayés rose et blanc, très goûtus,
dont j’ai négocié le rab auprès du boucher d’Arbois, le salaud en échange de mon allocation annuelle de gras de rognon de veau[/size]
4)
Arbois Trousseau 2009 Les Bérangères dom. J.PUFFENEY
Phil : moyennement expressif - mais plus ouvert que le 05
Chris : Fondu et puissant, superbe !
5)
Arbois Trousseau 1985 « Les Bérangers » dom. J.PUFFENEY
Chris : Robe plus pâle et légèrement brunie ; la bouche est semblable au 89 avec la puissance en moins , encore que… , moins puissante quand même, de la confiture ou de la liqueur de vieux vin qui pinoterait presque ; Excellent !
Phil : jolie robe vermeil de vin évolué. Magnifique trousseau évolué, impressionnant par son émouvante délicatesse dentellière. Il fait penser à un vieillard en apparence fragile, physiquement, mais qui aurait gardé toute sa force de caractère, l’exprimant dans un enracinement serein plutôt que dans l'affirmation de soi. SUPERBE
Avec des
papillotes de truite au bleu du Haut-Jura et vin jaune
(ce qui a fait dire à Tophe-le-spirituel : "c’est des truites vertes, quoi… Ben oui, bleu + jaune ça donne du vert, non ?...")
[size=small]Des Planches les truites siouplait ! Oui on avait peur de manquer, alors une petite papillote , hein[/size]
6)
ARBOIS 1999 cuvée SACHA dom. J.PUFFENEY
Chris : Plutôt typé, assez puissant, joli vin
Phil : puissance au nez presque alcooleuse, comme du macvin. Un peu moins puissant en bouche, quoique… Plutôt moyen à mon goût.
7)
ARBOIS CHARDONNAY SAVAGNIN 1982 ( façon Sacha mais le nom de la cuvée n’existait pas encore ?)
Phil : Nez complètement différent, de surmaturité, sur la pomme blette. La bouche semble passée. Même s’il conserve une certaine acidité, ce vin semble malheureusement en fin de vie. Toutes les années 80 ne sont pas immortelles, même dans le Jura… Un oxy occis.
Chris : Pourtant pas un oxy mort ? Nez légèrement sur les fruits surmuris, très prometteur. Malheureusement la bouche ne tient pas les promesses du nez, elle s’effondre un peu, dominée par l’acide.
Avec
un "morilles-contest" de 2 variétés : morilles extra et verpes de Bohème (eh ben y a pas photo : les verpes sont pas mûres…)
[size=small](pas de photo, pas le temps avec des morilles)[/size]
Pour enchainer, quoi de mieux qu’un remake du morilles contest, les verpes pas chères contre les esculenta qui remettent les pendules à l’heure : La verpe n’a pas d’arôme du tout alors que l’autre mérite son prix plus élevé par un parfum divin. Même en cas de baston Davy vs Jo , je ne souhaiterais pas leur infliger ça, tout au plus bien marinées dans un jacuzzi à la crème pendant de longues heures et réveillées par un trait de jaune
Sur cette double bouchée morillesque donc, l’occasion à notre insu de rejouer le duel de l’après-midi avec 2 bouteilles que J. PUFFENEY nous a fait gouter déjà : La puissance du premier et le goût particulier du deuxième ne trompent pas nos Juratouriens qui gâchent le suspense du père Tophe
8)
ARBOIS VIN JAUNE 2003 dom. J.PUFFENEY
Phil : nez sur la pomme (rien noté de plus) Chris : ... j’ai longtemps hésité à publier ses notes je dois dire… j’ai fait tellement mieux…
Chris : Long puissant et acide ai-je écrit. Ah oui vachement mieux ! Heureusement, l’après-midi, j’avais noté au sujet de ce même millésime
Nez sur le fruit, la bergamote, les pruneaux ; bouche super intense, sur les agrumes avec une finale salivante très longue, avec quelques notes de noix/morilles mais surtout les agrumes. Beaucoup d’agitation lui arrache quelques notes de croûte de comté qui complexifient encore l’affaire. Encore très jeune, superbe
9)
ARBOIS VIN JAUNE 2003 cuvée X dom. J.PUFFENEY
Ah Phil s’est réveillé…
Phil : robe ambrée de cognac ; nez de whisky, malté ; puissance en bouche. La fameuse Cuvée X… moins à mon goût que le « simple » jaune 2003.
Chris : arghhh ! Encore plus synthétique dans mes notes, j’ai écrit « voir CR de l’aprèm » ahem ahem … bon ben voilà alors :
Issu d’une VT à 16° d’alcool potentiel ; ayant finalement mangé tous ses sucres alors qu’elle était peut-être destinée à une cuvée spéciale, la cuvée a été élevée comme un jaune classique mais sous bois neuf .
Nez de vin de paille, arômes de surmaturation , abricots, caramel, … . En bouche l’attaque est douce, ronde, longue et intense. On retrouve un peu de vanille de l’élevage mais c’est fondu, très long avec une impression de sucre résiduel même si c’est parfaitement sec. Superbe, encore plus
Sur le
fromage (d’après le scribe historien officiel, c’était pas encore le fromage mais moi il me semble que si..) , on n’en a pas fini de jouer les cobayes de l'ordonnanceur : Cette fois Tophe a voulu comparer le même vin mis sous deux étiquettes différentes … mais c’est le même vin... particulier toutefois, le seul millésime depuis 81 à ne pas avoir fait sa malo
ARBOIS VIN JAUNE 1995 dom. J.PUFFENEY vs
ARBOIS VIN JAUNE 1995 dom. J.PUFFENEY
Chris : 1er verre (bouteille ouverte depuis 24h, non carafée): Nez de réduction, sur le bouillon ; en bouche l’acidité monte, féroce. Le contraste est saisissant avec la paire précédente malgré l’âge. La deuxième bouteille a bénéficié d’un carafage de quelques heures, le nez s’en ressent sur les fruits mûrs, la mirabelle. L’attaque en bouche est aussi un peu plus ronde mais la suite est du même acabit.
Regouté à la maison (une des 2 bouteilles) une semaine plus tard en semi-aveugle (je raconterai ma dégustation de fonds de bouteilles ) : Nez d’oxy classique , attaque en bouche vive et acide, pas mal d’énergie, salivant et légèrement amère façon pomelo. Croûte de fromage en fin de bouche ; à ce moment, je croyais avoir ramené le Clerc 83 de Jo et je le trouve bien conservé. Il m’en reste un peu, j’y reviendrai
Phil : 1er vin : robe légèrement trouble tirant sur l’ocre, comme les jaunes d’un âge vénérable. Nez aux relents douceâtres. En bouche, l’acidité est encore prégnante.
2ème vin : robe plus limpide et nez plus net. Bouche moins tranchante.
La version de Phil : Un sourire au coin des lèvres (dû à l’effet de son scoop), Tophe nous fera deviner la particularité de cette année 1995 : il s’agit d’un des deux seuls millésimes de Puffeney – avec 1981 – où le vin n’avait pas fait sa malo (Tophe lui fait le malin, mais il reconnaît avoir obtenu cette info pas plus tard qu’il y a quelques heures, lorsqu’il a pris par le bras Jacques Puffeney pour le questionner discrètement dans un coin de son chai).
Avec
les fromages (oui enfin c’est Phil qui le dit)
12)
ARBOIS VIN JAUNE 1983 dom. J.PUFFENEY
Phil : bouche plus douce que les deux 95 précédents… de prime abord, car la puissance arrive derrière au galop !
Chris : Nez réduit, hyper puissant, peu avenant ; quelqu’un la gouté ou regoûté différemment depuis ?
On passe au dessert,
le crumble aux fruits secs de M’ame 99 (ah mince pas de photo)
Pas de liquoreux connu ou disponible dans nos stocks, alors on va se diversifier :
13)
Vin de paille de Savoie 2009 - Domaine de Miscaron à Chignin (cépage : vraisemblablement roussanne - ou jacquère ?)
Phil : Tant qu’à s'autoriser à pirater, autant le faire doublement, voir triplement ! Ce vin ne provient pas de chez M. Puffeney, ni même du Jura. Il s’agit d’une curiosité savoyarde qu’on se réjouissait de faire goûter à l'occasion aux petits copains juraddicts : eh ben pour l’effet c’est râpé : ce vin, qu’on attendait doux et opulent en accompagnement du dessert, se révèle mince et sec, et même désagréablement sec : son aromatique est juste bizarre et déroutante, vaguement sur la pomme au four, et malheureusement… pas bonne. Avec en plus une persistance ultra-courte, c’est à se demander si cette bouteille de 5 ans seulement n’est pas déjà passée.
Chris : Nez de pomme au four, bouche étonnamment sèche façon whisky, grande longueur, étonnant
14)
Macvin blanc - domaine Ligier Père et Fils (assemblage des récoltes 2007 & 2008)
Phil : On se ressaisit avec cette valeur sûre qui présente toujours un très bel équilibre et partant une non moins belle harmonie, entre finesse, douceur et puissance. Les commentaires autour de la table sont élogieux : "magnifique, superbe". Ouf, sauvé !
Chris : Nez de macvin ,arf… la bouche est douce à la façon d’un chardonnay, joli (mac)vin ; le même que j’avais siroté avec plaisir en juin 2013 après les Syrah chez Catherine
Bon ben là ça y est on est bien, il est 2h du mat’ une nouvelle fois. A demain, on remet ça ? non demain on rentre mais on se revoit bientôt !
[size=small]Crédit Photos : Pat et Matt[/size]