Castello di Fonterutoli: à acheter impérativement!!!
Grand vin. Mis à part quelques qualificatifs génériques, j'ai habituellement de la difficulté à décrire mes sensation et impressions, ce qui explique que je reproduis souvent des commentaires d'un jeune passionné montréalais, Federico Bonfiglio.
Mise en garde: ne pas méprendre le Fonterutoli pour le Castello di Fonterutoli. Ce dernier est le haut de gamme (environ $49 CAN - 30/35 euros - pour le 1999) alors que le Fonterutoli (environ $26 CAN - 17 euros - pour le 2000) est la cuvée régulière, qui vaut aussi le détour (superbe rapport q/p).
La maison produit aussi un Toscana IGT, le Poggio alla Badiola (environ $17CAN - 12 euros), qui pourrait porter le nom de l'appellation Chianti Classico mais que la maison refuse d'identifier ainsi, préférant réserver l'appellation DOCG pour ses deux meilleurs produits. à‡a demeure pourtant un produit très satisfaisant.
Le vinificateur de Fonterutoli est aussi celui utilisé par la maison Ricasoli pour son Brolio et son Castello di Brolio (un autre achat impératif).
Tel que promis, les commentaire de Federico sur le Castello de Fonterutoli 1998:
Un Chianti Classico sans mention de Riserva, produit dans l'esprit des grands vins des Châteaux bordelais. C'est un vin extrêmement raffiné et complet, avec une allure très classique, qui ne masque pas certains éléments de modernité. La robe rubis très profonde, aux reflets grenat, est d'excellente saturation. Le nez est un mélange très complexe de chêne, d'épices, de chocolat et de torréfaction, ainsi que de fruit noir bien mûr. Très empyreumatique, légèrement cuiré, on comprend tout de suite que c'est du sérieux. La bouche n'est pas moindre : serrée, chaude, aux tannins très fins et aux saveurs de prunes d'excellente saturation ; acidité très subtile en milieu de palais, avec des saveurs de cerise noire qui persistent très longtemps en fin de bouche. Très semblable aux millésimes précédents en termes de qualité et de caractère, ce vin est sans doute un excellent ambassadeur pour l'appellation Chianti Classico. Un achat fort recommandé. **** (Federico Bonfiglio 9/01)
Composé par 85% de sangiovese et 15% de cabernet sauvignon, le nez est marqué par des notes de cerise de bonne maturité nuancées d'un pointe de piment et offre une distinction que le Chianti régulier ne possède pas. La bouche est superbe, pleine, veloutée, fluide, de très bonne concentration, avec des saveurs de fruits noirs sauvages de très bonne longueur. Grande classe, probablement le meilleur vin de la journée. J'ai vraiment hâte de déguster le 1999. **** (Federico Bonfiglio 3/02)
Et maintenant son commentaire sur le Castello di Brolio 1999 (miam-miam):
D'une belle robe rubis, saine et de très bonne saturation, ce vin est généreusement doté de notes empyreumatiques et émane des arômes de chêne et de moka, ainsi que de fruits sauvages. La bouche est de bonne concentration, avec des saveurs de prunes et de fruits noirs. Tout comme le Castello di Fonterutoli, ce Brolio semble présenter une certaine légèreté en milieu de palais (est-ce une caractéristique commune aux Chianti 1999 ?). Toutefois, le vin gagne en ampleur en s'oxygénant. La maturité et la profondeur du vin sont indéniables et c'est très manifeste quand on travaille le vin dans la bouche : il dégage des nuances florales qui se superposent au fruit et aux saveurs de moka; les tannins sont très mûrs, un peu gommés et parfaitement intégrés au vin (vous n'y trouverez pas l'astringence typique du sangiovese). Sa souplesse laisserait supposer l'ajout d'une part substantielle de merlot. Mais, apparemment, les seuls raisins de merlot disponibles au domaine sont utilisés seulement pour le Casalferro (qui, paradoxalement, est beaucoup plus droit et structuré - mais il contient aussi du cabernet). Rendu à sa troisième édition, le Castello di Brolio 1999 demeure fidèle au style des millésimes qui l'ont précédé : un Chianti moderne et complet, auquel l'élevage a ajouté de la complexité ainsi qu'une certaine classe, sans toutefois être trop envahissant. Bref, un vin qui n'a rien à voir avec ceux (maigres et insignifiants) que produisait cette maison auparavant. On peut l'apprécier dès maintenant, même si pour le moment il est préférable de le laisser respirer une petite demi-heure avant de le servir. Belle bouteille. Servi sur du canard à la moutarde et au romarin, ce Chianti ne m'as pas fait regretter le fait de ne pas avoir choisi un Pomerol. **** (Federico Bonfiglio 1/03)