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Chasselas : La coupe est pleine !!

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Chasselas : La coupe est pleine !! a été créé par paski55

Je ne résiste pas à  vous faire découvrir l'article fort intéressant paru ce matin dans la presse locale en première page sous le titre : Le Valais voit rouge. Tous les indicateurs clignotent. Les vendanges 2002 s'ouvrent dans un climat tendu. Les acteurs cachent mal morosité et inquiétude.
Avis de tempête donné hier par l'Interprofession de la vigne et du vin. Principal responsable, le chasselas qui est en train de couleur la viticulture valaisanne. Avant même de trinquer au millésime 2002, le négoce montre du doigt des stocks de fendant qui déséquilibrent le marché....Les mesures techniques comme le réencépagement mettront quelques années à  déployer leurs effets...
Suit une double page avec plusieurs articles (plus ou moins) intéressants.
J'en retiens deux :
Le prix SEVV (société des encaveurs de vin du valais) payé pour le chasselas à  baissé de 7 % entre 2000 et 2001 (2.40 le kilo contre 2.80 en 2000) alors même que les spécialités voyaient leur prix augmenter dans une fourchette de 2 à  11 % !!
L'encépagement du Valais en raisins blanc s'apparentent pratiquement à  un monoencépagement avec 73 % (!!) de chasselas, 9.2% de rhin, 3.1% d'arvine et le reste en dessous de 3 %!!
Plusieurs ébauches de solutions sont données dans cet article, notamment la chasse aux tricheurs et au marché gris !!
Ce qui m'étonne le plus, c'est la lenteur avec laquelle ce problème du chasselas est traité, car cela fait plusieurs années que le Valais sait qu'il produit beaucoup trop de vin blanc et surtout beaucoup trop de chasselas.
Qu'en pensez-vous ?

Pascal A.


Santé - Pascal
02 Oct 2002 07:50 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

D'autres statistiques tirées du magazine "Bilan" (je ne connais pas leurs sources, mais il serait intéressant de les avoir) :
En 2001, la consommation helvétique de vins blancs valaisans a progressé de 8% (il serait intéressant de savoit quels cépages ont le plus progressé). Ce gain de parts de marchés semble s'être fait entièrement aux dépends des blancs vaudois et genevois puisque leurs ventes respectives ont apparemment chuté de 7% et 8%.
Pas de chiffres sur les rouges VS et VD, seulement sur les rouges GE dont les ventes se sont effondrées de 13% . Il ne fait pas bon être vigneron à  l'autre bout du lac...

Sam
02 Oct 2002 14:06 #2

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Je generalise mais je crois que ce probleme est assez typique de la Suisse: Les signes avant-coureurs sont presents et visibles de tous, mais le vigneron ne voit pas, ne sent pas le besoin de changer. C'est assez ancre dans les genes ... tant qu'il n'y a pas le feu au lac (Leman), on a le temps !

En ce qui me concerne, je trouve que ce scenario de crise est une bonne chose pour le consomamteur averti, qui veut de la qualite et non de la quantite en surdose. La Suisse y gagnerait a se sortir de son image de producteur de fendant "a la pelle", car cela fait de l'ombre aux specialites regionales qui sont superbes.

Je me souviens qu'Averroes avait, sur DC, avance quelques hypotheses a ce sujet et je serai content s'il pouvait le faire a nouveau sur ce debat.

Salutations,
Anthony

Anthony
02 Oct 2002 20:26 #3

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Ce que je sais, c'est que trop nombreux sont les producteurs valaisans qui restent assis sur leurs lauriers en croyant faire les meilleurs vins du monde et en ne voulant rien changer à  leur mode de production.

Par ailleurs, je pense que l'AOC ne vaut pas grand chose en matière de garantie de qualité et de contrôle des rendements. De plus, les vignes replantées de nouveaux cépages demanderont du temps avant de produire de grands vins.

En outre, quoi que l'on puisse penser, les frontières vont s'ouvrir et les vins étrangers vont envahir le marché en rouge comme en blanc, à  des prix et à  des qualité difficiles à  concurrencer. Alors, je pense que l'avenir n'est pas tout rose, mais que ceux qui ont compris l'importance de produire des vins de qualité s'en sortiront et pourront agrandir leurs domaines dans les prochaines années et offrir un plus grande quantité de vins de qualité à  l'amateur averti.

Celui qui a vu une fois le vignoble valaisan comprendra immédiatement que le Valais ne pourra jamais rivaliser en matière de vins de bas de gamme, sans parler du prix de la main d'oeuvre pour travailler ces vignes en terrasses.

Il faut faire la révolution de la qualité, et pas seulement en paroles. Il y en a quelques uns qui ont compris, mais ils ne sont pour l'instant que quelques dizaines (sur plus de 800 producteurs officiels, sans parler des amateurs). Parmi eux :Jérôme Giroud et de Marie-Thérèse Chappaz et de quelques autres dont nous avons abondemment parlé, qui ont véritablement révolutionné la philosophie du travail de la vigne. Les autres ont surtout changé les étiquettes et fait des cuvées haut de gamme à  la noix.

Alors, arracher les fendant c'est bien. Planter de la petite arvine, c'est très bien aussi, mais il faut surtout faire des vins de qualité.

Jérôme Giroud estimait dans le guide VDP 2001 que seulement 20% des petite arvine produites en Valais sont de qualité (et je crois qu'il n'a pas tort).

Dès lors, si la petite arvine fait 3,1% des cépages blancs et si 80% de ces 3,1% sont des arvines de mauvais qualité, il ne reste plus grand chose de correct pour le consommateur : il reste celles dont on a abondamment parlé sur le forum : Chappaz, Dorsaz, Excelsus, Simon Maye, Jérôme Giroud, et une ou deux autres et on a fait le tour.

Sachant qu'il existe à  peine quelques milliers de bouteilles de bonne petite arvine par année pour le consommateur, qui doit se battre pour obtenir ces quelques merveilles, comment alors faire connaître le potentiel du Valais hors des frontières suisses ?

amicalement

Yves Z

Yves Zermatten
03 Oct 2002 00:17 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Tu as raison mais ce n'est pas propre au Valais. Sauf qu'en Valais on se sait pas laver notre linge sale en cuisine. Voici ci-dessous une Tribune Libre que j'ai fait paraîre dans le journal Nouvelliste et qui a fait grand bruit il y a quelques semaines.

LA VITICULTURE VALAISANNE, DE MAURICE TROILLET A ERIC LEHMANN.

Ces dernières semaines, les éditorialistes de la presse suisse ont été unanimes pour mettre le doigt sur les carences de notre viticulture. Cette contre publicité peut être estimée à  plusieurs centaines de milliers de francs en termes de rattrapage image. Après le tollé mémorable et contre-productif qu'avait engendré le départ du Directeur de Provins en automne 2000, il est étonnant de constater que le faux pas se répète à  peine dix-huit mois plus tard lorsqu'il s'agit de planifier la diffusion du même type d'information. M. Lehmann quittera le Valais certainement attristé de cette tendance autodestructrice où personne ne s'aperçoit qu'il est surtout en train de se gausser de son propre sort. Le monde du vin valaisan est passionnant et passionné mais les structures qui le régissent sont désormais obsolètes. Le rapport MIS Trend et les centaines de milliers de francs dépensés sont désormais bien loin. On croit aux bienfaits salvateurs du réencépagement mais le jour où la bouteille d'Arvine se vendra à  6 francs au supermarché il sera bien trop tard pour établir des règles pour valoriser notre AOC aujourd'hui dans la tourmente. Pourtant, quelques exemples de problèmes à  résoudre pour renforcer le capital image de nos vins existent sans bourse délier. Premier cas, il est aujourd'hui acquis que l'interprofession IVV ne s'entendra jamais sous sa forme actuelle et que le consensus restera pour longtemps le maître mot. Comment mettre d'accord un négociant en vins avec un vigneron travaillant depuis 5 ans à  pertes, un Directeur de coopérative avec un propriétaire-encaveur ? Pour mettre sur la table d'autres cas il suffit de se rendre à  Zà¼rich pour constater que les bars ou restaurants à  la mode ne proposent aucun vin suisse en crus au verre. Une discussion avec les responsables de ces établissements permet de se rendre compte que l'image de nos vins de type Fendant ou Dôle auprès de leur clientèle n'est plus au firmament et nous en sommes les responsables. En effet, notre AOC a démontré l'étendue de ses limites et il est urgent de prendre des mesures efficaces pourtant connues de tous. Comment expliquer à  nos clients et aux consommateurs qu'il est exact que nous sommes le dernier pays au monde à  autoriser l'assemblage de nos vins rouges avec des crus étrangers, que les prix de nos bouteilles ne peuvent se comparer dans le monde disparate mais également unique du flaconnage en 70 ou 75 cl et pourquoi un client achetant du Fendant à  l'hypermarché de Bâle ne peut pas savoir dans 50% des cas si la bouteille a été mise à  la propriété ou à  Pratteln. Pouvons-nous encore communiquer sur le produit Fendant AOC sans autres références que le prix unitaire qui s'échelonne de 3.80 à  15 francs ? Comment persuader les gens d'acheter nos crus quand on sait que le budget marketing de l'OPAV censé promouvoir le 100% de notre AOC est de deux fois inférieur à  celui de Provins qui couvre un quart de l'appellation ? Si on rajoute à  cette situation la concurrence intolérable du marché gris et la mise sous perfusion de surfaces viticoles inadaptées en plaine ou à  trop haute altitude, on s'aperçoit que les études de cas sont si vastes qu'au moins une fois l'intérêt de chacun est touché. On décide alors par consensus que le statu quo est préférable et qu'il n'est finalement pas nécessaire d'éviter l'iceberg ! Pourtant nos atouts sont nombreux et on les cite régulièrement. En Valais, il existe peut-être un homme politique suffisamment fédérateur et courageux pour amorcer une nouvelle ère. Qu'il se fasse connaître car la concurrence étrangère s'est déjà  dotée des armes qui nous font défaut. Un Maurice Troillet, s'il ne peut plus rien pour nous, pourrait au moins inspirer l'une ou l'autre de nos futures initiatives car depuis qu'il n'est plus, pas grand chose n'a changé.

amitiés
Xavier
05 Oct 2002 00:06 #5

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Tout est dit. je suis entièrement d'accord avec ce que tu as écrit.

qu'est-ce que tu appelles "marché gris" ?

c'est quand même triste de voir que nous n'arrivons pas à  exploiter ce trésor et que les amateurs qui veulent des vins valaisans haut de gamme ne trouvent eus, pratiquement rien à  acheter.

bien amicalement

Yves Z

Yves Zermatten
05 Oct 2002 00:11 #6

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Réponse de paski55 sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Rien à  rajouter...sinon que cette situation perdure depuis de nombreuses années malheureusement et qu'elle empire.


Santé - Pascal
05 Oct 2002 08:08 #7

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Le marché gris est l'encavage hors quota (exemple 1,2 kilo par mètre pour le pinot) autorisé par l'AOC. Si la vigne a produit 1,6 kilo, on encave les 400 grammes de trop au gris et on en fait un vin maison. Les bouteilles sont ensuite vendues à  vil prix au sein du giron connaissances et familles-amis. Ainsi, en théorie, on vend la première bouteille de Fendant AOC à  10 francs seulement une fois que tous les fendants au gris à  5-6 francs soient écoulés.

Et 2002 s'annonce prospère pour les chasselas au gris. J'aurai déjà  pu encaver 3'000 kilos hors quota, et croyez-moi ces kilos que j'ai refusés n'iront pas au Rhône!
Salutations.

Xavier
05 Oct 2002 15:38 #8

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Chasselas : La coupe est pleine !!

Article paru aujourd'hui dans "Le Temps" :

www.letemps.ch/templ...
21 Oct 2002 09:47 #9

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