Le chasselas.
Selon la légende, ce cépage aurait été ramené de Turquie en France par un ambassadeur de François 1er. Sous Louis XV, le général Courten en ramené des plants en Suisse.
Une autre version voudrait que des moines cisterciens auraient cultivé le chasselas dès le Moyen Age, à Dezaley, puis dans le pays de Vaud, avant de gagner Neuchâtel, Genève, le Vully. Dans le canton du Valais, le chasselas est appelé fendant et dans le canton de Vaud, le dorin.
Selon Adrien Berget, les traditions, commes les textes, attestent que le fendant est originaire de Suisse. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner sa répartition géographique de sa culture comme vigne à vin . dominante en Suisse, sur les bords du Léman, elle rayonnenet de là sous des noms divers dans toutes les vallées avoisinantes.
Physiologie : cépage vigoureux de débourrement précoce, pour lequel le choix du porte-greffe est essentiel, pour contrer le débourrement et la vigueur. Sensible à la coulure, aux maladies. En Valais, il est souvent conduit en gobelet avec un échalas central.
Le chasselas est un vin qui laisse magnifiquement exprimer le terroir et le talent du producteur, comparable en cela au pinot noir en Bourgogne. Lorsque les rendements sont contrôlés, les vignes relativement âgées et le terroir intéressant, ce cépage peut donner de très jolis vins, assez neutres.
En Valais, les vins de chasselas représentent près du 40% de la production totale. Vu la diversité de sols, des micro-climats et des expositions que l'on trouve en Valais, on trouve une multiplicité de chasselas : toujours léger, fruité ou plus minéral, vif ou plus arrondi, structuré ou plus squelettique, c'est ce que l'on peut appeler un vin de soif, je crois.
On le sert généralement en apéritif, avec des mets au fromage (raclette, fondue – il faut alors qu'il soit vif –et des fromages à pâte dure d'alpage du Valais, parfois longuement vieilli en cave et servi en rebibes.
Dans le canton de Vaud, autre grande région viticole de Suisse, le chasselas ou dorin représente 97 % de la production, c'est dire si ce cépage à une tradition dans ce canton. Ce serait bien qu'un connaisseur des chasselas vaudois vienne nous parler de toutes les nuances de ce cépage dans ce canton. Il existe des concours de dégustation hallucinants où des spécialistes de chasselas parviennent à retrouver des nuances imperceptibles au non-initié pour distinguer les millésimes ou les vins entre eux.
A Neuchâtel, le chasselas représente 48 % de la surface viticole et à Genève 36% de la surface viticole.
Il faut dire que dans toute la Suisse romande, le chasselas est en constante diminution et qu'il est remplacé par des cépages plus aromatiques ou rouges.
lors de la rencontre autour des vins suisses, j'ai été littéralement époustouflé par la qualité des chasselas du Domaine de la Colombe, de Raymond Raccot, à Féchy (Vaud). quelle classe et quelle pureté, les trois cuvées étaient magnifiques.
Yves Z