Deux rencontres en marge de Vinea, qui s'est déroulé à  Sierre les 31 août et 1er septembre derniers.
Comme j'ai pu le dire (ou l'écrire)… par ailleurs, les Rencontres Vinicoles du Valais ne proposent pas des conditions de dégustation optimales, mais sont souvent l'occasion de rendez-vous futurs chez les producteurs.
Le premier, ci-après, n'était pas à  Vinea cette année, mais, il était présent en 2001. Pour le second, c'était l'inverse.
Et pour tout dire, deux personnalités du vignoble valaisan.

1- Pierre-Antoine CRETTENAND, vigneron-encaveur, route de Tobrouk, à  Saillon :

.La cave de P.-A. Crettenand est située dans la vallée, non loin du Rhône, entre Martigny et Sion. Lorsque vous arrêtez votre véhicule devant le bâtiment, un paysage d'arbres fruitiers vous entoure ! Seuls, quelques rangs de quatre à  cinq variétés de raisins de table sont là , tout proches. D'ailleurs, avant le terme de la visite, on vous proposera d'en ramasser quelques grappes que vous pourrez emporter. Rare aussi, si vous ne partez pas avec quelques pommes ! Pour peu que ce soit la saison !…
Jusqu'à  la fin janvier 2003, P.-A, Crettenand est président des encaveurs de Saillon. Il avoue d'ailleurs qu'il passera volontiers le relais au terme de son mandat. Il faut, visiblement, faire souvent accès de diplomatie pour mener sa tâche à  bien !
Lorsque nous arrivons, notre hôte vigneron surveille le ciel. Non pas que les volutes grisonnantes qui circulent entre les massifs valaisans l'inquiètent en vue des prochaines vendanges, mais parce qu'en deux jours, il pense pouvoir lui-même changer le toit de la cave, afin notamment de parfaire l'isolation, ou presque. Une pente est déjà  flambant neuf ! Il attend deux ouvriers qui doivent lui livrer du matériel, mais, c'est une voiture de police qui arrive, étant victime d'un cambriolage la veille même !
Après cette entrée en matière, nous entrons dans le cuvier, très clean et très largement renouvelé depuis l'an dernier. Sans rien exagérer, l'hygiène des cuviers suisses n'est pas un vain mot ! Et tant pis pour ceux qui évoquent sèchement les levures indigènes, etc…
En prévision de notre visite, P.-A. Crettenand a sélectionné et préparé quelques flacons issus de son offre très large : 7 hectares mais 10 références en blanc, 7 en rouge.
A ce sujet, il est d'ailleurs en pleine réflexion. Cette palette de rouges ne lui sied guère et il est probable qu'il propose quelque chose de nouveau très prochainement…
Pour l'heure, nous dégustons un gamay 2001, puis surtout deux syrahs, 2000 et 2001 qui nous donnent l'occasion de percevoir la différence entre un millésime (2000) dont les vins sont souvent puissants, colorés, charpentés et un autre plus fruité, avec une acidité qui leur donne un autre charme.
Pour les blancs, nous passons au cuvier. Certains assemblages sont prêts pour une prochaine mise en bouteille. Parmi eux, un chardonnay, avec un peu de sucre résiduel, qui nous « époustoufle » ! Du fruit, des arômes nets et charmeurs. Puis, un ermitage flétri, dont une partie passe en barrique. Le bois est discret, du fruit, des fleurs. Le vin garde de la vigueur. Irrésistible !
Dans quelques temps, je vous parlerais peut-être du contenu du carton que j'avais réservé : aligoté, petite arvine, humâgne, durize, malvoisie flétrie, ermitage, etc…
N'hésitez pas ! Une visite s'impose ! Tous les vins ne seront peut-être pas disponibles lors de votre passage, mais, ce sera la rencontre avec un vigneron passionnant.

2- Gérald BESSE, , vigneron-éleveur, Les Rappes, à  Martigny-Combe :

Après quelques centaines de mètres en direction du col du Grand St Bernard, il faut sortir vers Le Brocard et prendre la petite route qui grimpe vers Les Rappes, l'ancienne route du col de la Forclaz. La pente est rude, mais la maison est sur trois niveaux et permet une installation dont nombre de vignerons rêvent. Cuvier très récent, superbe, hyper clean. En dessous, chai à  barrique, tout beau tout neuf, en cours de finition. Le taux d'humidité de ce chai devrait être assuré et régulé par une fontaine, à  l'une de ses extrémités, Å“uvre d'un artiste valaisan, qui a d'ailleurs exposé à  Chamonix, et dont la deuxième partie sera à  l'extérieur, près de l'entrée.
Après une rapide visite de l'ensemble, plutôt impressionnant, nous nous replions vers le confortable caveau de dégustation, avec vue sur le vignoble du col de la Forclaz, où se situe l'essentiel des parcelles de Gérald Besse.
Au total, plus de 15 ha ! C'est, à  priori, la deuxième entreprise vinicole du Valais. G. Besse va de l'avant, passionné aussi par ses fonctions au sein de Vitival, l'Association des Viticulteurs Valaisans en production intégrée. Un mouvement mondialement connu désormais, mais d'origine valaisanne, soulignons-le !…
Courte dégustation, le temps passe et les visiteurs se succèdent :
Petite Arvine sèche 2001 : 14,6° !…Superbe ! Lors de la récolte, les grains sains sont séparés un à  un des grains surmaturés. Les vendangeurs se voient confier deux seaux. Résultat, une cuvée de petite arvine flétrie, qui n'est pas au tarif, mais qui va en épater plus d'un, lors de prochaines visites ! Il confierait d'ailleurs volontiers un échantillon dans la perspective d'un grand match des liquoreux Loire-Valais-Gaillac ! Chiche ?!…
Nous partons aussi avec de la syrah et un johannisberg flétri. La suite au prochain épisode….

Bien cordialement,