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CR: quelques "La Landonne"

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CR: quelques "La Landonne" a été créé par Guest

Juillet 2000 :
Côte-Rotie Guigal - La Landonne 1993 :
PC : 15,5 - LG : 16 - PP : 16 - DS : 15,5 - Note moyenne : 15,75 - Prix : environ 750F
Robe intense et évoluée.
Le nez est profond et compact. Des notes animales, de violette, de cèdre, de tabac, d'épices, de bouquet séché, de lard fumé, minérales (encre).
Peu facile à  identifier, la bouche se révèle concentrée mais tannique et sévère, de longueur moyenne. Elle souffre par ailleurs d'une relative simplicité et elle manque assurément de charme. Elle témoigne de la grande difficulté sur ce millésime (il manque ce côté oriental racé : fleur, épices, boite à  cigare). On devine une maturité précoce (par rapport à  d'autres millésimes) et en même temps un potentiel de garde encore raisonnable.

Mars 2001 :
Maison Delas La Landonne 1997. Notes : DS16,5 , LG: 16,5 , PP17,5 , PC15,5
Note moyenne : 16,5 - Prix : 580 F
Aspect très dense, visqueux, impressionnant.
Nez explosif, derrière un boisé soutenu mais intégré (pain grillé) on perçoit un grand fruit très mûr (olive noire) et une palette de notes complémentaires complexes et typées : gibier, tabac, poivre, minéralité...
On ressent la maturité très poussée du fruit encore davantage en bouche, extravagante de concentration et d'amplitude, équilibrée cependant, beaucoup de moelleux et de saveurs, mais évidemment moins de pureté que chez Jamet. On ressent un net retour d'alcool en finale ; un vin qui parvient à  rester harmonieux et typé malgré ses proportions herculéennes.

mars 2002 :
Côte-Rôtie - Gerin Jean Michel "La Landonne" 2000 :
DS16 PP16 PC15,5+ - LG15. Note moyenne : 16 - Prix : 65€
- Nez au boisé très sensible, avec encore ce côté planche fraîche (scierie).
- En bouche en revanche, le bois se fait plus discret, respectant mieux le fruit, et semble mieux digéré par une matière manifestement plus dense. Le vin est encore peu disert mais concentré et équilibré.

chez Guigal en nov 2000 :
Guigal La Landonne 1981 (pas de viognier dans cette cuvée). Notes : DS15 PC14 LG15 PP15. Moyenne : 15.
Robe trouble. Nez tertiaire, complexe et viril, offrant sans surprise un bouquet évolué : animal, cuir, épices, tabac, feuilles mortes, champignon, fruits à  l'eau de vie. Malgré cette race aromatique certaine, la bouche n'est pas tout à  fait convaincante, à  cause de ses tannins un peu secs. Le fruit est encore bien présent, mais le vin présente des signes de fatigue. Jugement bien entendu réservé quant aux conditions de conservation du vin après ouverture.

Chez Gerin en nov 2000 :
Gerin "La Landonne" 1999 (sur fût) . Notes : DS16 PC16 LG16 PP16. Moyenne : 16.
Robe violacée très dense. Beaucoup de puissance et de profondeur au nez, du fruit, de la violette, des notes animales et minérales racées. Matière très dense, volumineuse et structurée, son expression est assez sévère.

nov 2000 :
"La Landonne", Rostaing, 1996. Notes : DS13,5/14 PC15 LG15 - PP15,5. Moyenne : 14,8.
Robe rubis vive et dense.
Nez complexe, racé mais austère : viande fumée, poivre ...
Matière assez mince, expressive, tannins vigoureux mais fins et racés; un vin élégant, tendu, qui se livre peu pour l'instant.

Laurent
04 Mar 2005 12:05 #1

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: quelques

Laurent,

Ce qui serait intéressant, puisque tu as eu la chance de déguster cette belle série, c'est que tu nous dises si tu as pu définir certaines caractéristiques communes à  ces vins que tu attribuerais au terroir et qui permettrait de les différencier des autres "crus" de Côte-Rôtie.
04 Mar 2005 14:19 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: quelques

Non sauf à  me lancer dans un exercice pour lequel je n'ai pas assez de temps ...

Je peux tenter quelques percées, à  froid (et à  chaud)

Il y a les producteurs et leurs philos (ainsi Jamet qui réfute le viognier, mais en se perdant dans des raisons confuses car ses tests séparés, ignorant les exigences de la systémique, ne prouvent rien).
Il y a un état de fait de la complantation (et de la contemplation aussi).

Il y a les emplacements que je connais si peu (voir ci-dessous, même exercice chez Chave mais avec, comme dit IVV, un patrimoine foncier de 15 hectares, permettant tous les risques, toutes les audaces.

Il y a les millésimes.

Le monopole Guigal sur La Mouline et la Turque.

Et encore mille autre facteurs :
les Grandes Places de Clusel-Roch et Gerin

les enseignement appris sur place (complets mais encore si partiels toutefois) - ex :

Cà”TE-Rà”TIE Jamet 1999 (échantillons sur fût, non assemblés) . Estimation de la note finale : 15,5 pour la cuvée "classique" et 16,5 pour la cuvée "Côte Brune" (assemblage "Côte Brune" + "Moutonne/Landonne")

• Côte Blonde (non éraflé) : Notes : DS15,5/16 – PC15– LG15,5/16 – PP15. Moyenne : 15,5.
Robe vive, rubis dense mais pas opaque, les suivantes sont à  l'avenant. Nez typé, élancé, avec un fruit pur et dense pour une matière incisive. L'équilibre repose sur le fruit et les tannins vifs, avec beaucoup d'élégance.
• Chavaranges (fût neuf) : Notes : DS16 – PC15,5 – LG15,5/16 – PP16. Moyenne : 15,5 .
Nez flatteur, avec un beau grillé mais aussi de la violette et un fruit profond. Matière concentrée, soyeuse, tannins importants mais très droits.
• Terres brunes (Champin, ...) : Notes : DS15,5/16 – PC15,5 – LG15,5/16 – PP15,5. Moyenne : 15,5 .
Complexe, épicé, minéral et déjà  animal au nez, austère, structuré en bouche, tannins sévères.
• Fontgent : Notes : DS15/15,5 – PC15,5/16 – LG15/15,5 – PP16. Moyenne : 15,5.
Racé et expressif aromatiquement : épices, fruits noirs, schistes chauds. Matière charnue mais structurée, sapide.
• Terres brunes (fût neuf) : Notes : DS15,5/16 – PC14 – LG14,5 – PP15. Moyenne : 15.
Epicé, lactique au nez, beau fruit sensuel, l'élevage masque le terroir pour l'instant; attaque souple, mais les tannins semblent se raidir en finale.
• Côte Brune (demi-muid) : Notes : DS16 – PC15 – LG15/15,5 – PP15. Moyenne : 15,5.
On perçoit un caractère floral et fin, malgré une animalité insistante (réduction ?); matière mince mais concentrée, franche et vive.
• Moutonne, Landonne : Notes : DS16,5/17 – PC15,5 – LG16,5/17 – PP16. Moyenne : 16.
Fruit très mûr, presque confiture de fraise au nez, avec de belles notes florales et épicées; texture franche et pleine, mais très structurée, beaucoup de fruit et d'arômes.
• Lancement (demi-muid) : Notes : DS16,5 – PC16 – LG16/17 – PP16. Moyenne : 16 .
Senteurs expressives de violette, d'épices et de tabac, déjà  complexes; charnu, ample, avec un fruité superbe et une minéralité poivrée affirmée.

Et les jeux complémentaires sur les provenances des fûts ...

J'adore les expressions de la Côte-Rôtie, sensuelles, florales, épicées. J'avais d'ailleurs allègrement pris récemment le grandiose Hermitage 90 de Chave pour l'une d'elles.
Chez Jamet, mon expérience me montre un saut qualitatif important entre la CR et la CR Côte Brune.

Je n'ai pas assez goûté (à  millésimes équivalents) pour prétendre (réciter)rapidement que :
La Landonne, (purs raisins noirs) est plus virile
La Turque plus orientale (tu m'etonnes !).

Reste des crus "phare" (notamment chez Guigal) et des prix en conséquence pour des vins papillonnants (l'acheteur, également).

La conclusion du voyage rédigée alors évoquait en largeur les crus du Rhône Nord, sans entrer dans le détail de chaque cru (il faudrait un voyage à  temps plein et encore). Elle stipulait :

• Les vins de la Côte-Rôtie conjuguent harmonieusement des arômes de fruits rouges et noirs (cassis, framboise), de violette, d'épices, de réglisse, associés à  des notes minérales et fumées. Ce sont des vins corsés, aromatiquement riches, généralement plus fins (plus aériens) que ceux de l'Hermitage. La côte blonde produit des vins plus fins et moins sévères que ceux de la côte brune.
• Les vins rouges de l'Hermitage s'avèrent en règle générale plus posés, plus terriens (avec des notes animales plus flagrantes), plus denses (trapus), plus tanniques et un peu plus austères. Ces caractéristiques n'excluent pas la fraîcheur. Profonds et sombres, ils délivrent des senteurs complexes de cacao, de cassis, d'encre, d'épices (poivre, en particulier), de fumée, associées à  des notes minérales et florales. Des vins comme la cuvée "La Chapelle" de chez Jaboulet Ainé sont pour autant élaborés dans un style plus oriental et exubérant, et de ce fait plus flatteur.

Et toi, en fct de ta propre expérience, cela t'inspire quoi ces éléments de puzzle (même si tu ne les as peut-être pas goûtés) ?

Laurent

Message edité (04-03-2005 15:18)
04 Mar 2005 15:00 #3

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: quelques "La Landonne"

Que tes notes semblent indiquer un caractère plus puissant et tannique sur les terroirs de la Côte Brune et plus fin et élégant sur la Côte Blonde, ce qui correspond bien à  ce qu'on en dit généralement. Mon expérience en la matière est trop limitée pour que j'en tire des conclusions personnelles, mais mes impressions sur base de quelques bouteilles bues ici et là  vont effectivement dans le même sens.

Luc
04 Mar 2005 16:51 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: quelques La Landonne

Oui, c'est ce que j'ai laconiquement rappelé dans la conclusion de l'époque ...

Pour le reste, ces "GC de Côte-Rôtie" font l'objet de grands soins alors elles sont souvent supérieures aux cuvées de base (et elles sont quasiment toutes haut de gamme aussi) ...

Côte-Rôtie – Clusel-Roch – Les grandes Places 2000 :
PP17 - DS17 – PC17+ - LG17,5 - VM17,5. Note moyenne : 17,5.
Exhalaisons de fleurs, d'épices (poivre), de fruit, d'encens, de réglisse pour cette bombe fruitée (mûre, cassis). Bouche racée, séveuse, gracile, qui reprend dans un ensemble ciselé, minéral et sanguin, les notes du nez. L'élevage est encore un peu présent mais on peut prédire un bel avenir à  ce vin typé, goûteux et charmeur.

Cà”TE-Rà”TIE 99 (sur fût). Notes : DS15 – PC15 – LG15/15,5 – PP15. Moyenne : 15.
Robe brillante. Nez discret, évoquant la violette. Bouche fruitée, un peu simple, avec une pointe d'alcool. A noter que le domaine n'a pas produit de cuvée "Grandes Places" dans ce millésime.

Manque de pot, certains petits malins ont pu s'en procurer (géant, paraît-il) ...

Laurent
04 Mar 2005 17:09 #5

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