Très bien, j'ai compris, c'est moi qui m'y colle !
Je tiens tout d'abord, au nom de tous les participants, à remercier Eric et sa (très) charmante épouse pour le magnifique accueil qu'ils nous ont réservé dans leur splendide maison. Les plats étaient succulents, le service des vins (en particulier la t° de service qui nous avait posé problème lors du 1er épisode) sans aucun reproche, en résumé, du grand art !!!
Vous constaterez que les commentaires seront de moins en moins précis et étoffés au fur et à mesure de l'avancement de la soirée, car malgré un entraînement intensif ces dernières semaines, la succession de 17 vins différents a eu raison de mon esprit de synthèse et de mon bic, qui s'est perdu dans une pomme de terre, comme vous l'a fait remarquer Eric (assez sournoisement d'ailleurs...). :-))
En guise d'apéritif, Laurent nous avait apporté 4 vins du Jura, région pour laquelle il est le spécialiste Belge incontesté, laissant à Olif le soin d'instruire nos voisins Français et Suisses, qui en ont grandement besoin. :-)
Tout d'abord, le Côtes du Jura 2000 Fleur de Chardonnay de Labet, vin ouillé qui, comme son nom l'indique, est composé exclusivement de chardonnay. La robe est claire aux reflets verts, le premier nez se situe sur les fruits secs (noisette), le fumé, une belle minéralité, ensuite viennent les arômes floraux et fruités. En bouche, très bel équilibre entre gras et acidité (Herbert, grand spécialiste des blancs estimant que le vin n'avait probablement pas effectué sa malo), belle longueur. Personnellement, j'aime beaucoup, certains n'hésitant pas à rapprocher ce vin d'un bon Chassagne-Montrachet. Une autre idée du Jura, très séduisante ma foi.
Ensuite, un Côtes du Jura 1998 de la Fruitière vinicole de Voiteur, chardonnay non ouillé, qui nous ramène vers ce que l'on considère comme plus "typique" au Jura, à savoir un nez nettement oxydatif, sur la noix, la pomme, une acidité assez marquée et moins de gras que dans le vin précédent. Belle longueur, mais de l'avis général, un cran en dessous des trois autres vins présentés.
Vint ensuite le Côtes du Jura 1996 de Jean Macle, dans lequel 15 % de savagnin viennent compléter l'assemblage à grande majorité de chardonnay. On entre clairement dans une autre catégorie de vin, avec un nez, toujours oxydatif, mais beaucoup plus fin que le précédent, également plus minéral et floral. La bouche est également d'une magnifique finesse, d'une grand équilibre et d'une très belle longueur. Voilà un vin qui m'a donné une furieuse envie de connaître les Château-Chalon de ce grand producteur. Splendide.
Pour terminer (avec l'apéritif du moins...), un Côtes du Jura 1995 de Rollet p&f, 50 % savagnin et 50 % chardonnay, robe un peu plus évoluée que le précédent, nez oxydatif, moins en finesse mais plus puissant, plus épicé. Le sentiment de puissance est confirmé en bouche, moins de finesse mais plus de gras, et peut-être une petite amertume en fin de bouche. Très beau vin également, pour mon goût personnel un cran en dessous du précédent, mais environ la moitié des dégustateurs présents ont préféré celui-ci.
Un grand merci à Laurent pour nous avoir fait découvrir (ou redécouvrir pour certains) le grand potentiel de cette région avec cette superbe sélection de vins blancs.
Nous passons ensuite à table ou 4 bourgognes blancs du millésime 1999 nous sont présentés, en compagnie d'un très bon plat de cabillaud préparé avec une sauce où l'on retrouvait, si mes souvenirs sont bons (ça y est, ça commence déjà ...), des choux, de la crème et un peu de moutarde. Nous avons eu droit à trois Chassagne-Montrachet 1er Cru (La Grande Montagne de Bachelet-Ramonet, et deux Champs Gain, l'un de Marc Collin et l'autre de Jean Poillot et Fils) et ensuite un Pouilly Fuissé 1er Tri de Guffens-Heynen.
Herbert ferait le compte-rendu de ces quatre vins beaucoup mieux que moi, mes connaissances en la matière étant très éloignées des siennes, je l'invite donc à nous en dire plus. Voilà ce que j'ai retenu de mes notes et des commentaires entendus autour de la table. Le vin de Bachelet-Ramonet évoque au nez les fruits blancs, possède un beau côté floral, miellé même, un boisé encore présent mais qui s'intègre bien à l'ensemble. La bouche montre un bel équilibre, axé sur la finesse, ainsi qu'une belle longueur. Les deux Champs Gain étaient très semblables au nez, et en même temps très différents du premier vin. Plus de minéralité, un fruité plus exotique, une touche fumée naissante. En bouche, ces deux vins se montrent plus gras mais sont dotés d'une très belle acidité qui leur donne un côté "droit" de grande classe. Beaucoup de potentiel à n'en pas douter... Quant au Pouilly-Fuissé de Guffens, il était plus proche du premier vin que des deux suivants, avec un fruité mûr, un petit côté beurré, moins de minéralité à ce stade, avec une bouche très bien équilibrée malgré le gras nettement plus présent. Encore une belle sélection qui démontre que ce millésime controversé possède de beaux atouts.
La suite au prochain numéro...
Luc