Pourrais tu nous dire qq mots et/ou nous donner qq précisions complémentaires sur ce livre ?
Comment les crus du Bordelais sont ils abordés ? Sous quel angle ? ...
Oups, vaste question...
Je dirais d'abord que c'est au départ l'idée d'un infographiste qui n'est pas moi, mais Pierre (PEIO sur LPV). Il avait "commis" une carte du Bordelais il y a quelques années où déjà figurait des cartes en 3D, des coupes de sol, des schémas pour expliquer le climat, la formation des sols...
Il a eu l'idée de reprendre un principe proche en se concentrant sur une région précise : le
Médoc. Tout simplement parce qu'il y a une concentration de grands domaines sur une bande de 4 kms sur 50, des terroirs variés, des folies architecturales, des chais perfectionnés. Un régal pour un graphiste ! Et puis, pour l'avoir fréquenté plus de 3 ans mois après mois ... c'est une région vraiment attachante !
Les infographies et la mise en page demandant énormément de temps, il lui fallait un co-auteur pour écrire tous les textes qui les accompagnaient. Pierre en a "usé" deux avant de me contacter en novembre 2006 (le précédent étant un ex LPVien très connu...). A ce moment-là, tout restait à faire. Le contrat avec l'éditeur n'était même pas signé...
Il restait à définir précisément le projet. Si l'on voulait rester à un prix correct (< 40 euros), l'ouvrage devait faire dans les 200 pages. En comptant environ 8-10 pages par château, cela faisait 20 châteaux à choisir. Les 20 élus devaient faire au minimum un vin de bon niveau (exit Croizet Bages ou Rauzan Gassies), et présenter un intérêt qu'il soit architectural, technique, environnemental, viticole... histoire d'avoir des infographies sympa à montrer, et des choses intéressantes à développer.
Nous avons essayé d'avoir un équilibre entre les différentes appellations, histoire de ne pas en privilégier une. Et avons choisi comme fil conducteur la D2 qui va de Blanquefort à Saint-Estèphe. Ainsi, en allant du sud au nord, avons nous sélectionné (avec entre parenthèse les centre d'intérêts) :
La Lagune (terroir, chai), Giscours (terroir, oenotourisme), Palmer (bâtiments, terroir), Margaux (bâtiments, chai, terroir), Lascombes (chai, terroir), Gruaud Larose (bâtiments, chais), Beychevelle (terroir, bâtiments), Ducru Beaucaillou (chais, bâtiments, terroir), Léoville Barton (entretien de 5 pages avec Anthony Barton), Léoville Poyferré (terroir, Petit Verdot, bâtiments), Las Cases (terroir, laboratoire d'analyse unique dans le Bordelais), Latour (chai, terroir), Pichon Baron (long entretien avec Christian Seely), Pichon Comtesse (terroir, histoire des 7 femmes qui ont dirigé le domaine), Lynch Bages (entretien avec JM Cazes, terroir), Pontet-Canet (bâtiments, biodynamie, culture, chai), Lafite (terroir, bâtiments, chai), Cos d'Estournel (terroir, chai), Montrose (terroir, bâtiments à énergie positive = produisent plus d'énergie qu'ils en consomment).
Il y a bien sûr pour chaque domaine un historique, une carte de situation des parcelles au sein de l'AOC, et lorsque ça a été possible une dégustation parcellaire afin d'avoir une idée de l'impact du terroir sur la structure des vins. Et puis une sorte de "making of " qui raconte notre vécu avec le domaine.
Se rajoute à cela un historique précis et étayé de l'histoire du domaine de Léoville avant, pendant et après sa division. Ce qui est totalement inédit (il y a encore des historiques incorrects sur les sites internet de Poyferré et Barton). Il est illustré avec une carte et un arbre généalogique tout aussi inédits.
Il y a également un historique commun des deux Pichons, mais celui-ci était beaucoup moins mystérieux.
Avant d'attaquer la route des châteaux, il y a une histoire géologique du Médoc qui explique la formation et la constitution actuelle des terrasses. Si Pierre a illustré ce chapitre, nous en avons confié l'écriture à deux des plus grands spécialistes en la matière : Pierre Becheler et Jean-Pierre Tastet (attention : textes denses...)
Et puis nous nous sommes aussi intéressés à l'impact du climat sur la maturité du raisin. Si le Médoc est spécifique par rapport aux autres régions bordelaises, à l'intérieur même de la presqu'île, il y a des différences significatives au sein même des différentes appellations.
Voilà. Je crois avoir été relativement exhaustif