Je vous recommande la lecture de l'information suivante:

www.bakchich.info/ar...

Et de poursuivre à sa lecture quelque raisonnement sur l'objectivité des journalistes traitant du vin en France.
Sur les raisons qui font que les critiques étrangers ont quelques raisons de faire valoir l'absence d'endogamie (je n'ose parler de compromissions!) entre leur travail et celui des producteurs français.
Qu'en fonction de cette situation, ils apparaissent infiniment plus crédibles que leurs homologues français.
Que parmi les invités figurait l'un de mes confrères du Nouvel Obs qui a ouvert "le petit cadeau" à la sortie. Choqué, il a décidé de le revendre et a versé le montant à Handicap International et Restau du Coeur (je lui ai suggéré, mais trop tard, le Secours Populaire, ce qui aurait fait de Magrez un financier d'une association caritative bolchévique)...
L'auteur de ce message est un journaliste écoeuré par le mépris que l'on voue à sa profession, considéré comme "achetable" et qui avait décliné l'invitation pour la seule raison qu'elle se déroulait dans un restaurant dont le montant de l'addition dépasse 25 euros....
Continuez donc à vous repaître de la Revue du Vin de France et autre Figaro... A moins qu'ils n'aient eu le même geste que celui du confrère du Nouvel Obs... Ce qui n'en finirait pas de m'étonner.

excellent article. mais s'il n'y avait que le vin qui touche la profession de cette façon.....

très intéressant...mais pourquoi une montre de Cartier à 1600 euros ? une caisse de Pape-clément 01 aurait eu sans doute plus d'effet sur des "critiques gastronomiques"

vive le marketing à l'américaine !

et dire que je paie mes Pape-Clément -

Yves Zermatten

Pas très étonnant effectivement...
Par contre, Angèle Houlacuisse, c'est un pseudo ?
J'espère que non, car cela enlèverait une grande partie de sa crédibilité à cet article.

Luc

c'est probablement un pseudo (elle a accepté la montre )

Yves Zermatten

tous les journalistes de bakchich signent d'un pseudo....utile pour l'investigation que le reste de la presse ne pratique plus ou presque....en France!(à part le canard)

Bof, moi je ne trouve pas cela très courageux...
C'est finalement assez commode de ne pas se dévoiler, ça permet de continuer à recevoir les invitations et à profiter d'un système qu'on dénonce par ailleurs.

Luc

Si j'ai bien lu le message de départ, ce journaliste a refusé l'invitation à cause du restaurant. Pour le reste, il y a de tout, comme dans toutes les professions. Ainsi je signale que RP achéte ses Bordeaux en primeurs ( après mise sur le marché, pas pour dégustation) auprès du négoce aux conditions générales faites aux particuliers. D'autres journalistes étrangers ou Français ont la même attitude.
D'autres visitent les propriétés en voiture et, au fur et à mesure que leur influence s'accroît, on passe de la clio au break, car il faut un plus grand coffre.
Mais d'autres professions ne sont pas mieux: je pense à ce banquier qui, quand il voulait reconstituer sa cave, indiquait que la reconduction des lignes de crédit posait problème et qu'un entretien sur place, pour mieux se rendre compte, était indispensable...
Ceci dit, on est dans une sphère privée. Ce qui me choquerait plus, ce serait que ces pratiques existent vis à vis de fonctionnaires, ce qui n'est pas le cas à ma connaissance, car là, les dégâts sont vite considérables, comme en témoigne l'exemple du Maroc que je connais bien, où même les jugements s'achétent.

sauf qu'il y a juste un délit que se nomme abus de bien social, et qui est applicable au privé.

Enzo, L'ABS, c'est quand on utilise les biens sociaux dans son intérêt propre, pas dans l'intérêt de la société. Rien à voir donc. Une caisse et même 16 montres à 1700 euros, c'est peanuts dans le budget de communication d'une société. une page de pub dans un journal contre 16 articles supposés favorables...C'est si courant, cf. les loges de foot, les places à Roland Garros, les places de concert, etc. Il ne faut pas être naïf.

SYMON écrivait:

---

> Continuez donc à vous repaître de la Revue du Vin
> de France et autre Figaro...

Les puissants sont fascinants : ils ne doutent de rien.

in

www.lefigaro.fr/lefi...

Didier

ah bon parce que signer des contrats (avec les moyens privés) en échange de quelques caisses mis dans la voiture perso, c'est dans l'intérêt de la société peut-être!
si celui qui a le pouvoir de signé distribue les bouteilles à l'entreprise alors pourquoi pas en effet....mais c'est marrant j'en doute!
ça n'est pas parce que des pratiques sont courantes qu'elles sont légales pour autant. rien à voir avec de la naïveté.
Les pratiques que tu décris existaient dans le public il y a 20 ans, elles étaient illégales mais courantes et pourtant certains à l'époque m'auraient fait la même réponse que toi si j'avais indiqué que la corruption était illégale.

l'article du figaro a juste oublié de parler de la montre! comme c'est curieux.

enzo d'aviolo écrivait:

---

> sauf qu'il y a juste un délit que se nomme abus de
> bien social, et qui est applicable au privé.

C'est n'importe quoi cette remarque !
nb : ne pas publier quand on ne sait pas; LPV est lu dans le monde entier, il doit être crédible.

Je disais juste que techniquement ce n'est pas un ABS. Ce n'est pas pour cela que j'approuve. En plus, c'est à double tranchant, comme cette histoire le montre.

Quelle attitude prendre si l'on croise, un critique de vin avec Cartier au bras?

Philippe,

tu es agréable mais tu peux étayer ta gentille remarque.

Il serait très intéressant de connaitre la liste des invités.><

définition wiki:
En France, l'abus de biens sociaux est un délit qui incrimine le fait pour un dirigeant d'une société commerciale ou civile à responsabilité limitée d’avoir détourné de l’argent dans son intérêt.

si utiliser les fonds d'une entreprise (signer des contrats) pour satisfaire des besoins (le vin) personnel, ça n'est pas un abus de biens sociaux, j'attends des explications.

Hadrien,
juridiquement peut-être que le qualificatif pour ce type de manœuvre n'est pas celui-là, mais effectivement celà ne me semble pas plus autorisé que pour la fonction publique.

Enzo,

Tu as tout dis : ".............dans son intérêt", on pourrait ajouter intérêt personnel pour être plus précis.
Or, ici, c'est l'intérêt de l'entreprise et non pas l'intérêt personnel des personnes concernées. Point final à cette discussion juridique, revenons au vin, celui que l'on boit.
Hadrien a par ailleurs noté, à juste titre, qu'il ne s'agissait pas d'un ABS.

Les producteurs de vins reçoivent les journalistes dans des lieux de leur choix pour qu'on parle de leurs vins.
Le journaliste qui accepte d'y aller sait qu'il sera invité à déjeuner et qu'on lui donnera en fin de repas un sac avec deux ou trois bouteilles.
Le journaliste appréciera s'il doit parler en bien ou en mal du vin après cette invitation. C'est son problème.
Jusque là, rien d'anormal. Toute société qui communique a des budgets de représentation auprès des journalistes spécialisés, que ce soit vin ou autre chose.

Ce qui est gênant dans cette histoire, c'est la disproportion du cadeau par rapport à l'enjeu. Et à mon sens c'est la faute de goût qu'il faut mettre en valeur plus que l'enjeu financier. Si M. Magrez veut jeter son argent par les fenêtres, c'est son droit. Mais si ça donne l'impression qu'il "achète" les journalistes, c'est la faute de goût qui apparaît.
L'utilisation de Gérard Depardieu est plutôt sympathique car ce personnage truculent vaut le détour. Comme Magrez et Depardieu sont associés Magrez aurait tort de se priver de ce personnage hors norme.

Si le journaliste du Nouvel Obs transforme ce cadeau en bonne oeuvre, bravo pour lui. Mais un autre journaliste n'a pas à se sentir coupable d'avoir reçu le cadeau d'un homme qui a librement agi.

La discussion sur l'abus de biens sociaux n'a aucune valeur dans la mesure ou M. Magrez est propriétaire de ses propres entreprises. S'il veut offrir un sous-marin nucléaire à chaque journaliste c'est son problème.

Ce qui me gêne de plus et de loin c'est la faute de goût.

c'est vrai, une Breitling, ça aurait été mieux!

Une vraie faute de goût ! Une Blancpain sinon rien !

M. magrez est propriétaire de ses entreprises, mais pas des gens qui y travaillent!

c'était peut-être des pointeuses les cartier?

François Audouze écrivait:

---

> Mais un
> autre journaliste n'a pas à se sentir coupable
> d'avoir reçu le cadeau d'un homme qui a librement
> agi.

Les temps changent.

europa.eu/scadplus/l...

tempsreel.nouvelobs....

Didier

Comme le souligne François Audouze, le seul problème est la valeur disproportionnée du "cadeau". Accepter un déjeuner de presse n'a rien d'infâmant et ce serait quand même surprenant qu'un journaliste considère perdre son libre arbitre pour un déjeuner, même bon ! Par contre il a le droit (le devoir ?) de refuser un tel cadeau.

Je suis également journaliste (pas dans le vin, du moins pour le métier qui me nourrit!) et il m'est arrivé à titre personnel de refuser, avec beaucoup de diplomatie, un cadeau trop important.

L'an dernier, lors d'une présentation presse, une marque avait remis à plusieurs journalistes du journal où je travaille une console de jeux PSP. J'ai écrit une lettre à cette marque pour dire que, soit elle souhaitait reprendre ses cadeaux, soit ceux-ci seraient distribués lors du tirage au sort effectué tous les ans lors de la fête de fin d'année de mon groupe de presse (en excluant du tirage au sort les journalistes en rapport avec cette marque). C'est finalement cette solution qui a été adoptée. Ce n'est pas aussi bien qu'une ouvre caritative mais c'est déjà mieux que de garder le cadeau pour soi... L'essentiel est que la marque qui a fait ce cadeau soit au courant de l'opération. Sinon ça ne sert à rien.

Si les journalistes concernés par le "déjeuner Magrez" n'ont pas agi ainsi, c'est plus que regrettable...

Philippe

Tout cela est une question de morale personnelle.
Où est la limite ? Chacun la voit où il l'estime.
Je suis allé à la journée des vins clairs de Bollinger. On m'a remis une bouteille de 2003 by Bollinger. Je l'ai prise, et je ne sens aucune gêne à la garder.
Si on m'avait remis une montre de la valeur indiquée, non seulement je l'aurais rendue, mais en plus, j'aurais exprimé mon refus d'être considéré comme "achetable". Et j'aurais rayé la marque de celui qui me l'offre des vins que je boirais.
Mais je considérerais cela comme un problème entre eux (la marque qui ferait ça)et moi. N'ayant pas vocation à réformer le monde et comprenant que certains ne voient pas malice là où d'autres la voient, j'aurais réglé ce sujet directement, d'homme à homme.
Et je serais vexé d'être pris pour une bille plutôt que moraliste.

Cher François Audouze,
Le fait que vous ayez accepté la bouteille ne souffre aucun débat: vous n'êtes pas journaliste. Pas davantage que cela n'en souffrirait pour un journaliste appelé à parler du vin; je reçois sans sourciller nombre d'échantillons.
Pour l'anecdote, une attachée de presse du beaujolais, toute débutante, m'avait invité à déjeuner au Grand Véfour pour une présentation des beujos... J'ai décliné comme d'habitude au nom de mon principe de refuser toute invitation à l'addition démesurée. Puis je me suis étonné qu'elle invite dans un trois étoiles (à l'époque) pour de simples beaujolais. Sa réponse en toute candeur: "Je crois savoir que les journalistes parisiens qui comptent ne se déplacent que s'il s'agit d'un établissement de prestige". Je suis devenu ce jour-là un "journaliste parisien qui ne compte pas". Et m'en honore en tournant à mes frais dans le beaujolais (et ailleurs) pour y dénicher des trouvailles... Le Nouvel Obs et d'autres en profitent, en toute indépendance.

Salut Didier,
Tu connais comme moi les pratiques du Figaro en la matière, non?