J'ai hésité à placer ce post dans la rubrique "
bonnes adresses", mais
le Baratin
doit déjà y figurer. J'y suis allé ce midi pour la première fois : ce fut un excellent moment passé avec trois collègues, histoire de fêter la fin d'une année de formation exigeante, harassante, mais riche en rencontres.
Le quartier n'est pas des plus chics ni touristiques, mais j'aime ce coin de Paris, qui semble préserver ses charmes pour les aventuriers et les connaisseurs. Métro Pyrénées, on descend la rue de Belleville puis au deuxième croisement à gauche, on aboutit à la petite rue Jouye Rouve.
Devanture rustique, verte, un peu défréchie.
Accueil sympa (de visu comme par téléphone), très compréhensif même avec plus d'une demie-heure de retard sur l'horaire de réservation (mais j'avais prévenu à l'avance, par correction).
Menu à 15€ le midi. Sans chichi.
En entrée,
ratatouille (froide) de légumes confits (poivrons, aubergines...), rafraîchissante, délicieuse. Et le vin me direz-vous ?
J'ai choisi des vins (verre ou bouteille) que je n'avais pas encore dégustés (pas de Bellivière, ni de Gramenon - tentant-, ni de Richard Leroy ou autres merveilles bien connus, à prix corrects d'ailleurs).
Pour commencer : un
Bourgogne Aligoté 2005 de Philippe Pacalet, joliment fruité, à l'élevage (boisé, il me semble) séduisant et bien maîtrisé. Jolie matière, longueur correcte, il nous donne tout le plaisir qu'on peut espérer d'un aligoté et même un peu plus. Ce soir, je m'ouvre un aligoté de Saint Bris
(Moury) 2005 de Goisot, histoire de comparer.
Plat principal :
poulet fermier et pommes de terre. Et fromage itou.
Plat simple, très bien préparé (bon comme à la maison
). Brie en conclusion, assez quelquonque, mais ce n'est pas mauvais.
Que boire avec ? tiens, un Beaujol'pif !
Ah, mais pas n'importe lequel : le
Morgon Côte du Py 2005 de Foillard.
Du vrai vin de "bobo parisien" tel que j'aimerais volontiers qu'on me traîtat ainsi ! car, si le nez montre un pointe de volatile, mais beaucoup de fruits rouges (cerise, kirsch) aussi, la bouche est par contre superbe de densité, de moelleux (texture très douce), de fraîcheur et d'explosion orgasmique ! C'est fou comme ce genre de bouteille se vide à vitesse grand V. Grande réussite.
Un collègue me demande alors s'il est intéressant de garder un peu ce genre de vin (vinifié sans soufre). Ma réponse est sans équivoque : "pourquoi faire ?". c'est tellement bon et agréable aujourd'hui qu'il serait bien dommage de passer à côté de cette merveille dans l'hypothétique espoir d'une amélioration (à moins d'encaver directement la bouteille dans une excellente cave, et encore). Carpe diem.
Pour ne pas conclure le repas sans une petite note sucrée, on se décide alors à taster au
Coteaux du Layon 2005 d'Olivier Cousin : robe dorée, brillante, nez dispendieux, plutôt délicat et noble (devait y avoir des raisins botrytisés à la vendange, il me semble), sur les fruits jaunes, le miel, les épices douces. Bouche délicate, concentrée, étirée par une acidité d'école, une fine amertume qui titille les papilles en fin de repas. Seule une longueur moyenne nous fait retomber sur terre (la
Belle Adorée 2005 était plus rustique au 14 juillet, mais possédait une longueur plus grande, à mon goût), mais ce liquoreux parvient à nous régaler grandement.
Si Aznavour a chanté à merveille
Paris au mois d'août, ce fut un hymne à la douceur de Paris en juillet.