En Juillet Août, la "bouteille commune" était consacrée à la Cuvée Fleur de Savagnin de Labet . En voici le compte-rendu :
[size=large]Le domaine[/size]
Pas de description ici : Vous trouverez plus d’infos sur le domaine plus haut dans ce
fil
consacré au domaine et aussi sur le site
Jura-Vins
: (qui n’est peut-être plus tout à fait à jour, j’ai demandé des précisions au domaine, je ferai la mise à jour)
[size=large]La cuvée Fleur de Savagnin[/size]
Il y a en fait 2 cuvées Fleur de Savagnin chez Labet : Celle du "Domaine Labet" ( maintenant exploité par les enfants Charline, Romain et Julien ) mais aussi la cuvée propre à Julien (qui exploite depuis 2003 ses propres vignes) sous l’étiquette design de la gamme "Les vins de Julien" et avec la mention "En Chalasse".
Il s’agit de savagnin ouillé : Les vins sont
élevés sur lie, en fûts de chêne âgés de 4 à 12 ans. Les fûts sont complétés chaque semaine pour prévenir l’oxydation et le développement d’un voile de levure. Ce style d’élevage permet d’être au plus proche de la personnalité de chaque vigne, de chaque terroir.
NB : Tous les vins sont issus de fermentations spontanées avec les levures indigènes présentes dans chaque parcelle sur la peau des raisins.
Toutes les fermentations se déroulent en fûts de chêne plus ou moins âgés selon les cuvées
Ces 2 cuvées proviennent du même terroir sur le secteur En Chalasse :
- Fleur de Savagnin « En Chalasse » Domaine Labet
- Cépage Savagnin, 55 ares, vigne plantée en 1989 et 1990.
- 50 % Sélection massale du domaine, 50 % clone qualitatif
- Altitude 250m, coteau exposé sud-ouest
- Marne bleue du lias, profonde, parsemée de concrétions argileuses, sortes de géodes, œufs creux tapissés de cristaux à l'intérieur
- Fleur de Savagnin « En Chalasse » Julien Labet Vigneron
- Cépage Savagnin, 50 ares, vigne plantée en 2003.
- 50 % Sélection massale du domaine, 50 % clone qualitatif
- Altitude 240m, coteau exposé sud-ouest
- Marne bleue du lias, profonde, parsemée de concrétions argileuses, sortes de géodes creuses tapissées de cristaux à l'intérieur
(Les notes en
italique sont tirées du site jura-vins référencé en début d’article, je remettrai à jour si nécessaire)
[size=large]Les dégustations[/size]
Fleur de savagnin 2007
Nonolapero : Lors du service je découvre un liquide bien plus jaune qu'attendu et d'un doré intense. Au nez il est facile de comprendre l'origine de cette couleur puisque des notes d'oxydation se font sentir mais on profite tout de même de quelques agrumes et de fragrances briochées. En bouche la matière est correcte mais dissociée avec un peu d'alcool qui se fait ressentir. Finalement c'est plutôt court en bouche.
Chrisdu' : Bouteille attaquée sur le mode "crouic-ploup-glou" : La robe est dorée; le nez présente des notes de surmaturité (abricot, orange confite) ainsi que quelques traces animales, du grillé et un peu de réduction, l’ensemble étant assez agréable néanmoins. L’attaque en bouche est vive, la trame acide perce et se manifeste. Un vin parfaitement sec malgré le nez initial, ça se développe sur une légère amertume et une finale rémanente sur le céleri et l’orange amère.
Beau vin ! J’ai même couru chez Stéphane Planche quand j’ai vu qu’il en avait en stock !
Fleur de savagnin 2008
Frédéric/Sideway : Robe dorée avec de belles larmes dénotant un vin gras. Le nez est massif, sur un boisé certes présent mais très bien intégré, et un peu de torréfaction. On note également des fruits exotiques (mangue) et beaucoup d'épices (comme par exemple le curry, mais paradoxalement un curry différent, si on peut dire, de celui qu'on peut retrouver sur un vin de type oxydatif).
En bouche, la puissance est considérable, sans pourtant que le vin emporte tout sur son passage. Au contraire, il reste très droit, voire strict, grâce à une belle acidité, qui lui confère un aspect traçant. La longueur est elle aussi impressionnante. Les papilles restent marqués par le caractère épicé du vin. Le vin reste digeste malgré sa richesse, et il est promis à un bel avenir.
A l'aveugle, j'aurais été bien incapable de reconnaître un savagnin - fût-il ouillé. De chez Labet je connais les chardonnays parcellaires (Bardette, etc.), mais là j'avoue que j'ai été bluffé et conquis.
Fleur de savagnin 2010 - Domaine Labet
Nonolapero : Cette fois-ci la couleur est sur le jaune paille avec quelques reflets verts. Le nez présente une bonne fraîcheur avec ce qu'il faut d’agrumes. En bouche c'est bien agréable, le vin est vif et tendu. Quelques amers permettent d'avoir une bonne persistance en bouche.
Oliv : La robe est très claire, sur le gris vert. Le nez est très beau, fin, élégant et ouvert, sur des notes florales, de citron vert et qui tirent sur le bouton de rose à l'aération.
La bouche est délicieusement gourmande, construite sur une jolie matière parfaitement élancée par une superbe acidité. Le vin est traçant, droit et d'une grande évidence d'accès, sur une aromatique florale très pure. Si la finale n'est pas très longue, elle appelle irrésistiblement à rincer la bouteille.
Un grand vin de soif !
Marc C (Même bouteille qu’Oliv si j’ai tout compris
) (goûtée à l'aveugle) : Nez sur les fruits mûrs, pointe florale . La bouche est cristalline sur un équilibre frais . Finale bien mais d'une persistance folle. Joli vin, parfait pour bien démarrer une soirée
Mathieu/Denaire (toujours la même bouteille) : Goûté au domaine en juillet puis un peu plus tard, avec quelques Gunthards et des
commentaires étonnants
) :
Robe claire, jaune citron. Nez très frais, sur les agrumes, les fruits blancs, floral, et plus discrètement quelques notes grillées, de beurre frais.
La bouche est droite, elle offre une sensation tactile un peu pierreuse, presque tannique. Elle est dirigée par une belle trame acide, saline, salivante.
Très bon vin, tout en fraîcheur et en droiture en bouche. Peut-être dans une phase un peu austère, cela devrait être encore mieux quand il va s’épanouir.
Très Bien (+)
Jean-Bernard ( Bu sur trois jours) : Le nez à l'ouverture exprime le beurre frais. Ensuite le bouquet m'évoquera la pomme mûre, l'écorce d'orange, ainsi que des notes herbacées.
Impression de bouche mitigée le premier jour (mais c'est bon) , la deuxième moitié de la bouteille se présentera vraiment épanouie et trouvera son équilibre.
L'attaque est grasse avec une certaine amplitude. Sensation gourmande, croquante. Le tout est porté sereinement par une acidité enrobée et qui ne mord pas.
Le vin se tend un peu plus en finale accompagnant une sensation épicée. Persistance agréable, assez longue.
Que demande le peuple? J'en envie de croire à un belle avenir pour cette cuvée. Pour bien en profiter aujourd'hui il me semble important de la carafer.
Cedric/Cedric42120 ( la même bouteille goutée entamée de quelques jours - merci JB, d'en laisser un peu pour les copains ...
- ) mais qui ne m'a pas semblé trop souffrir du temps.. :
Nez sur les fruits blancs, de légères notes d'abricot, à l'agitation les agrumes (citron) se manifestent ainsi qu'une légère sensation iodée. En bouche, l'attaque est ample puis astringente laissant une pointe sèche sur la langue, puis une seconde vague ramène une matière plus grasse tendant sur un final persistant et citronné, un léger salin. Vin intéressant donnant envie de découvrir ou redécouvrir en " balle neuve ".
Nico/ whogshrog43 (carafé 2 heures) : Un nez opulent sur le citron confit avec comme fil conducteur l'élevage à travers des notes de caramel, la vanille et des notes beurrée à l'aération qui s'accompagneront de notes de pêches, de jus de pomme et de menthe fraiche apportant enfin de la complexité
La bouche est pleine, mure, gourmande mais la trame sur des notes de caramel et le manque de tension, d'énergie et de longueur, la rende en l'état un peu pataude et manquant clairement de peps.
En résumé un vin clairement marqué par un élevage un peu omniprésent et un manque flagrant d'énergie malgré un beau sentiment de maturité. Pas à mon goût en l'état : 12,5/20
Chrisdu’ (bu en verre à moutarde façon pique-nique) : Nez floral, plus expressif que la « Julien » voir ci-dessous. En bouche c’est riche et de bonne constitution, ça sent le fruit mûr même si on perçoit une petite dureté qui donne un soupçon d'austérité; ça ne paraît pas rédhibitoire, il y a quand même une belle finale assez longue où perce la trame acide. Moins gourmand en l’état que la cuvée de Julien mais ça reste une belle bouteille qui devrait gagner à attendre 2-3 ans.
Fleur de savagnin 2010 En Chalasse Julien Labet
Chrisdu’ (bu en compagnie du Coprez) : Le nez est floral, avec une pointe anisée/fenouil, assez discret pas super aromatique en fait, plutôt « lourd » sans être péjoratif, dans le genre concentré. La bouche confirme cette impression d’opulence, c’est mûr, volumineux, puissant mais (miracle du savagnin or Labet’s touch ?) c’est super frais et gourmand. La finale est longue et intense avec une note réglissée qui fait hésiter sur la présence éventuelle d’un soupçon de sucre résiduel. L’acidité est présente mais très bien enrobée, c’est un vin qui pourrait aller loin mais qui est hautement torchable aujourd’hui !
Tophe le coprez : Robe claire, un beau premier nez sur les agrumes, vif, ca colle bien avec l'idée d'un savagnin ouillé (étiquette découverte). On note quand même rien qu'à l'oeil que le vin a l'air particulièrement gras... En bouche, le choc: le vin est d'une puissance, d'une densité et d'une complexité totalement inattendue, avec un magnifique touché de bouche, presque une impression de sucrosité tellement c'est gras alors qu'a priori on est sur un vin réellement sec. C'est du lourd, mais au bon sens du terme, car l'acidité est là pour équilibrer l'ensemble et évite toute sensation de "too much"... Le nez s'ouvre et se complexifie sur des petites notes d'épices... Un vin très riche, mais qui reste frais et vibrant, longue finale qui laisse la bouche nette... J'aime beaucoup.
Mathieu/Denaire (goutée au domaine ?) : Nez très mûr, expressif, sur le coing, les agrumes floral. Bouche au volume énorme, une pointe de perlant participe à lui donner malgré tout beaucoup de vivacité, et un côté presque électrisant. Grosse présence en bouche, intense, avec une légère impression de sucrosité. Longue finale sur des notes légèrement épicées.
Un beau bébé ! Il m’a semblé plus gourmand, plus immédiat, que la cuvée domaine, qui est elle plus droite, plus cistercienne. J’ai eu bien du mal à savoir laquelle je préférais… Disons la cuvée « En Chalasse » de Julien pour le plaisir immédiat et la cuvée domaine pour la garde, pour ne pas faire de jaloux.
Très Bien+
Merci à tous pour votre participation, 10 contributeurs, 14 CRs dont 8 sur le même vin !
edit...une erreur corrigée...