Quelques bouteilles bues pour ces fêtes. Pas de grandes quilles, mais quelques bonnes surprises!

Tout d'abord, le 23 décembre:

on voulait aller au Chaudron à Tournon avec un couple d'amis, pas de chance: fermé! Du coup je me dis que c'est l'occasion d'aller découvrir l'Âme Soeur à Lyon, pas de chance bis: fermé aussi!

Du coup, c'est chez nos amis qu'on va se faire une petite bouffe! Pour ouvrir le bal j'avais ramené une bulle, le reste étant fourni par notre hôte:

-Vouvray Brut Réserve 2005 - Foreau:

Une bulle que j'avais envie de voir depuis un petit moment en la partageant à plusieurs plus que "seul" à la maison. C'était donc le contexte idéal pour l'ouvrir.

Au nez, on a de la noix qui ressort, et au bout de quelques minutes le champignon va venir aussi. On sent que le jus a quelques années derrière lui. La bulle est agréable et la finale s'étire en longueur sur des amers un peu marqués. Un vin qu'on a trouvé taillé pour la table bien plus que pour l'apéro de part son style -tout du moins sur cette bouteille- un peu brut de décoffrage. J'ai bien aimé, mais peut-être pas une bouteille qui me pousserait dans la passion des bulles.

-St Joseph 2010 - E. Guigal:

Ah ben voilà, avec mes faux plans de restos fermés, voilà qu'on cherche à m'empoisonner au Rhône Nord blanc! Et pourtant, c'est surement cette bouteille que j'aurais préféré de tout ce qui a été bu pendant ces fêtes. Servi assez frais, de souvenir le nez est harmonieux sur un côté herbacé, la bouche est légère et tendue(!), souvenir d'un côté un peu agrume sur le citron peut-être. Rétro sur des notes légères, fines et élégantes de miel. Grande harmonie dans cette bouteille, rien qui n'accroche désagréablement comme des amers que je trouve trop violents bien souvent en blanc dans cette région. Aucune lourdeur, traçant (pour un Rhône Nord), fin: c'est superbe. Madame n'aimant pas le blanc, on a plié la bouteille à 3 en peu de temps qui a aucun moment n'aurait pu nous écoeurer.

-St Joseph 2009 - E. Guigal:

Tiens, jamais gouté ce St Jo en rouge non plus, c'est donc avec plaisir que je vais le découvrir. Ou pas. Nez poussiéreux, fruit un peu masqué par une acidité qui n'est pas agressive mais qui empêche toute gourmandise. Clairement ED car hormis le nez qui ne laisse pas de place au doute, et même si je n'ai pas bu beaucoup de 2009 en Rhône Nord, ce n'est clairement pas le profil du millésime à mon sens.

Du coup, pour se consoler, on se rabat sur:

-St Joseph Cuvée Extrem 2008 - Domaine Boissonnet:

Tiens, voilà un domaine qui, se je ne me trompe pas, n'a pas de rubrique ici. C'est dommage, car du peu que j'en ai gouté, il me semble que la qualité est bien là.

C'est donc parti sur ce millésime réputé faible mais qui ne m'a jamais déçu pour autant (peut-être un petit biais qui fait que j'ai été indulgent avec les vins de cette année aussi).

Ici le nez est tout de suite bien en place et expressif sur l'orange sanguine, les épices. Bouche très fondue, fluide. Ça se boit tout seul. C'est bien agréable. Sur des millésimes plus chaleureux, c'eut peut-être été trop jeune par contre. Je me souviens que lors de notre passage au domaine en juin 2016, le vigneron nous avait fait gouter cette cuvée sur 2003, un fond de bouteille ouverte la veille: le vin s'ouvrait encore dans le verre et c'était rudement bon.

Pour le fromage, on me demande de choisir entre deux blancs. De souvenir, tous les deux des chardo en Coteaux du Lyonnais, l'un du Clos St Marc, l'autre de Régis Descotes. Ayant déjà gouté certaines cuvées de Descotes, je crois me souvenir avoir choisi le Clos St Marc que je ne connaissais que de nom, mais on a fini par boire le Descotes. Pourquoi? Je ne sais plus, il me manque un épisode... Alors je remonterai pas le CR car aucun souvenir de la cuvée en question, mais c'était bien sympa. Pour le dessert, on a été raisonnable, on a rien ouvert (enfin je crois, car les souvenirs à ce moment là, hum hum...).

24 décembre:

pour le midi, ma mère nous avait préparé une rouelle de porc. J'avais emmené en "extra" pour les fêtes, un Blagny le Trezin 2017 de Moingeon. Je me dis que sur la viande de porc ça peut passer. Sauf que ma mère avait préparé sa viande avec de l'ananas et en accompagnement de la semoule et de la butternut en cube. Pinot Noir et ananas, on va éviter le massacre et je décide de partir sur un blanc. Je n'en ai pris qu'une bouteille pour les fêtes, donc pas trop le choix (choix qui in fine ne me paraissait pas déconnant):

-Condrieu Piaton 2017 - Cédric Parpette:

2ème millésime pour ce Condrieu de la part de M. Parpette. Et bien je dois avouer que c'est une belle réussite. Belle robe élégante, dorée. Le nez ressort sur l'abricot et le beurre fondu, le tout de manière superbement harmonieuse, c'est déjà très gourmand rien qu'à le sentir. En bouche, pas de gras vulgaire: c'est fin, tout en légèreté. Et pourtant, le vin n'est pas servi frais car M. Parpette nous avait dit de ne pas avoir peur de servir les Condrieu a presque température ambiante pour en profiter pleinement (bon, si vous êtes un psychopate du chauffage avec 28° chez vous au mois de décembre, oubliez cette idée). La rétro est parfumé finement sur les marqueurs du viognier (abricot, violette), rien d'entêtant. Superbe bouteille!

Le 24 au soir:

Pour commencer l'apéro + mises en bouche + entrées:

-Champagne Brut 1er Cru Blanc de Blanc - Domaine Perle Blanche (?):

Alors j'ai un doute sur le nom du domaine car je ne trouve rien sur le net sur celui-ci. Mais c'est une bouteille que j'ai acheté au salon des vins et de la gastronomie de Bourges. Peut-être que Jean-Loup en sait un peu plus que moi (auquel cas, ne pas hésiter à m'éclairer). De mémoire, Chardo sur une base de 2015, je l'ai payée un peu moins de 15€.

Nez sur les fruits à coque frais, bulle fine et rafraichissante, attaque légèrement ronde mais bouche qui ne manque pas de tension. C'est pas mal, possible que j'en reprenne quelques bouteilles l'année prochaine, car pour le prix, ça fait très bien le boulot pour des gens comme moi qui n'y connaissent RIEN en bulles.

Sur la suite du repas:

-Côte-Rôtie Brune et Blonde 2011 - E. Guigal:

Bouteille ouverte quelques heures à l'avance. Le nez sera relativement discret: un peu de fruit rouge et d'épices, un -trop- léger soupçon de complexité. Bouche -trop- fine, ça manque de mâche et de gourmandise pour moi. C'est marqué Côté-Rôtie sur l'étiquette, pas Vin de Pays ou Côtes du Rhône. J'en attendais un peu plus. Cependant, le lendemain soir et le surlendemain midi, l'élevage ressortira un peu apportant de la rondeur, plus de d'expression et un peu de vanille.

le 25 décembre:

C'est le traditionnel repas savoyard où mon oncle et ma tante font un concours de fondue en préparant chacun la leur. J'avais laissé à cet effet des bouteilles de Dupasquier pour ce repas.

-Vin de Savoie Jacquère 2016 - Domaine Dupasquier:

Un peu austère à mon gout sur ce millésime, j'ai trouve un vin plus ouvert aromatiquement et plus "glissant" en bouche. Là j'ai retrouvé mon bon p'tit RQP de derrière les fagots.

-Roussette de Savoie Marestel 2014 - Domaine Dupasquier:

Je ne voyais pas ce vin accompagné un repas type fondue/raclette et je crois ne pas être le seul dans ce cas. Mais il me semble avoir lu sur le fil du domaine que certains le faisaient et trouvaient ça appréciable. Je voulais en avoir le coeur net. Malheureusement, la bouteille a été entamée après le repas, donc pas de jugement sur la pertinence de cet accord.
Servie fraiche, cette Marestel se montre bien tendue sur ce millésime comme en juin dernier au domaine ou comme décrit dans les CR la concernant.

Voilà, c'est tout pour moi, sans doute rien d'exceptionnel pour la toute fin d'année car nous serons 3 pour la St Sylvestre, mais je vous souhaite à tous de bien finir ces fêtes!

C'est le traditionnel repas savoyard où mon oncle et ma tante font un concours de fondue en préparant chacun la leur.

Alors, c'est qui le champion? Tonton ou tata?

bibi64 écrit: Alors, c'est qui le champion? Tonton ou tata?

C'est Tonton car Tata a voulu jouer la carte de la raclette cette année. Mais moi j'avais envie de fondue...

Pour moi, la championne sur la fondue est la jacquère et non l'altesse, mais on ne pourra pas le savoir sur cette occasion là…
Ceci étant, si la Marestel avait suffisamment d'acidité comme tu l'écris, peut-être que…

Jean-Loup

Jean-Loup Guerrin écrit: Pour moi, la championne sur la fondue est la jacquère et non l'altesse, mais on ne pourra pas le savoir sur cette occasion là…
Ceci étant, si la Marestel avait suffisamment d'acidité comme tu l'écris, peut-être que…

Jean-Loup

Honnêtement, la Roussette de Marestel a un fruité trop prononcé pour matcher avec la fondue/raclette à mon sens.

Ces plats appellent les vins les plus "simples" possible je pense. Et c'est ça qui est bien avec la Jacquère, c'est qu'elle joue sur ce registre simple, même si ce vin m'a parfois surpris en allant au-delà sans qu'on ne lui demande à la base.