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Une balade ibérique...

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Une balade ibérique... a été créé par sebus

Une balade ibérique

Je profite de mes vacances en Cantabrie pour poursuivre la découverte des vins espagnols. La Cantabrie est sublime, plus fraîche et verdoyante mais n'est pas une région viticole, la production de vins y est très marginale.
Les vins sont décrits dans l'ordre de dégustation du séjour;

Bodegas Muga, Rioja blanc 2017
90% de viura et 10% de malvasía et de grenache blanc, fermentation et élevage en fûts neufs pendant 3 mois
10€ env. épicerie

Robe très légèrement dorée
Nez peu expressif d'abord, s'ouvrant sur les fruits blancs la pomme acidulée, des notes de bonbons apparaissent à l'aération prolongée.
Bouche souple qui réussit à ne pas tomber dans la mollesse grâce à une sensation acidulée, presque perlante en fait, présente de bout en bout rendant le vin digeste. Finale courte et fruitée.
J'aime ça et aucune trace de boisé marqué.

Bodegas Ondarre, Laztana, Rioja Reserva 2014
8-9€ env grande distribution (GD)

Robe grenat
Nez plutôt ouvert, crémeux et fruits noirs
Bouche de demi corps, aux tanins fondus, à l'acidité soutenue, elle apporte de la fraîcheur, certes, mais elle est un peu haute tout de même, finale de moyenne longueur sur un diptyque lacté/fruité.
Un rioja assez classique, l'acidité en plus, qui m'ennuie et ne donne pas envie de se resservir.

Bodegas Valtea, Rias Baixas 2018
100% Albarino
8€ env. épicerie

C'était mon p'tit coup d'coeur de l'an dernier mais sur la "cuvée especial".
Robe pâle
Le nez est ouvert et floral, il muscate joliment.
La bouche est fraiche, ronde et ample joliment équilibrée par l'acidité sans pour autant en faire un vin tendu.
C'est très bon, assez facile d'accès et moins complexe que la cuvée especial.

Paco & Lola, Rias Baixas 2018
100% Albarino, issu d'une coopérative de la région d'O Salnès
10€ épicerie

Robe pale
Nez mutique
Bouche sans relief, ni structure ni saveur. Regoûté le lendemain, ça n'est pas mieux, il finira en cuisine.
Aucun plaisir, ni intérêt pour moi. En y repensant, il me semble qu'il m'avait fait le même effet (c'est à dire aucun) l'an dernier, ça m'apprendra à ne pas prendre de notes.

Pazo San Mauro, Rias Baixas 2018
100% Albarino, une partie de raisins sont égrappés, une autre vinifiée en grappe entière en cuve inox
15€env GD

Robe dorée
Nez d'abord un peu réduit (enfin c'est ce que je me suis dit après coup car je pensais que le vin avait vu le bois au premier nez) s'ouvre sur des notes minérales et fraîches
Bouche confirmant le nez avec de la fraîcheur et de la tension minérale pour supporter une matière à la densité sérieuse.
Le plus structuré et gastronomique des 3 Rias bus, bel accord sur des calamars à la tomate et riz.

Au milieu des bouteilles de Riojas Reserva du Supermarché (bien achalandé en classicos, du reste) j'aperçois cette toute jeune bouteille de priorat; un élevage court, peut être même pas de bois! On teste...

Scala Dei, Priorat, Nègre 2018
Grenache, Carignan, Cabernet-Sauvignon, Syrah, 6 à 8 mois de cuve inox
11€env GD

Robe soutenue aux reflets violacé/grenat
Nez très primaire sur les fruits rouges et noirs
Bouche souple, douce et fraîche, elle semble peu extraite, on retrouve ce fruit primaire, la finale est courte.
Un vin simple et bien fait que je bois avec plaisir pour accompagner le lechazo et ail confit, bien qu'il soit trop léger pour soutenir un véritable accord, mais l'absence de bois était mon objectif, donc atteint.

Felix Solis,Los Molinos, Airen et Verdejo, Valdepeñas
Airen et Verdejo, donc!

Robe pâle
Nez fruité sur la pomme verte
Bouche ronde et légèrement grasse, matière très fine associée à une toute aussi fine amertume, finale fruitée moyennement longue sur la pomme
C'est simple et bon et pour 2 euros, on n'est pas volé !

Bodegas Olarra, Otoñal, Rioja reserva 2015
Tempranillo, Garnacha, Mazuelo, et Graciano,12 à 16 mois de barriques, 18 mois de bouteilles
9€ env. GD

Robe grenat
Nez plutôt intense qui oscille entre fruits rouges, vieux rhum, café, barba papa
Bouche assez doucereuse, suave, matière de demi corps, la présence de quelques tanins fins est trahie par une fine astringence, la finale sur le fût de vieux rhum et les fruits est de persistance moyenne. Ce vin me convient clairement mieux que le Laztana, notamment dans son équilibre et son aromatique plus complexe mais c'est encore une fois sacrément marqué par l'élevage.

Muga, Rioja blanc 2018
mêmes caractéristiques, même étiquette que le 2017

Robe pâle
Nez au départ discret, qui livre des notes de fruits blancs, d'amande, citronnées et un peu minérales
Bouche possédant toujours ce chouette équilibre entre gras et acidité, la finale citronnée a du peps.

un petit pincho y una copa de vino avant de se rendre au resto, il fait sombre et j'aperçois Cantabr..., cool un vin du coin, je prends ça! Et m..de, c'est en fait un Sierra Cantabria, Rioja Crianza 2015, servi glacé.

Robe très sombre
Nez de bois et un peu d'épices mais de bois surtout
La bouche...vous me voyez venir avec mes gros sabots en bois... Bah du jus de planche. Limite c'était plus buvable frappé car au réchauffement c'est pas bon, enfin pas à mon goût, ni à celui de la Señora, le verre ne sera pas vidé.


Bodegas Portia, Ribeira del Duero, Roble 2018
100% Tempranillo, 4 mois de barriques françaises
13€ au resto

Robe violacée
Nez qui sent la bête, laissant la place progressivement à des arômes entêtants de fleurs et de chocolat, et même un côté fumé/tourbé très léger.
Bouche assez légère mais non dénuée de matière, une acidité juste, aucune astringence, finale aux saveurs intenses repondant au nez de persistance moyenne.
Un rouge qui se comporte très bien face à la pluma et au lagarto iberico (je connaissais pluma, secreto et presa mais pas ce lézard, ma préférence restera à la pluma), qui nous séduit mais qui peut devenir tout de même écœurant passé 2 verres. Autrement dit, vaux mieux être 4 que 2 sur la bouteille.

Bodegas Olarra, Otoñal, Rueda 2018
100% Verdejo

Robe légèrement soutenue aux reflets verdâtres
Nez de fruits blancs un nez qui "sauvignonne de Touraine" mais solaire, je trouve
Bouche perlante et grasse en attaque, un milieu mou,et une finale riche, alccoleuse avec une sensation de SR pas du plus bel effet et surtout une persistance méchamment longue sur une sensation amère sans réelle saveur. Seulement goûté, je n'ai pas eu envie de me servir un verre.

Compañía Vinícola del Norte de España, Cune, Rioja Reserva 2014
Tempranillo majoritaire , Mazuelo, Grenache et Graciano, 2 ans de fûts puis 1 an de bouteille
10€ env. GD

Robe grenat sombre
Nez assez sympa, des épices, un boisé pas trop marqué, des fruits rouges et des notes mentholées. Je trouve que le nez me rappelle un style médocain.
Bouche à la matière fine sans être diluée, à l'équilibre confortable et à l'astringence très discrète en finale sur les saveurs du nez.
Un rioja qui joue la carte de la finesse, sans tabasser côté bois et qui me séduit bien.

Hijos de Rainera Pérez Marín, Manzanilla, "La Guita"
La manzanilla est un Fino, 100%Palomino qui provient de Sanlucar de Barrameda, où les vignes ont une proximité directe avec l'océan.
7€ env. GD

Robe claire
Nez oxydatif, sur la noix, mais assez fruité jaune, quelques notes fumées
En bouche, ça goûte sec! Matière fine mais sapide, la finale est plutôt tendue et saline. Chouette longueur sur la noix et les discrètes notes fumées.
Sympa à l'apéro

Je rencontre une problématique sur mon spot de vacances, c'est l'absence de véritable caviste en proximité immédiate. Bon, y a des choses plus grave dans la vie, hein, mais c'est quand même sympa de pouvoir échanger avec des pros qui connaissent les vins qu'ils vous vendent. J'ai donc profité d'une escapade à Burgos pour satisfaire ma soif de découvertes. Le contraste de paysage est saisissant lorsque l'on franchit la chaîne des Pyrénées pour arriver dans la partie nord, aride, de la région de Castille y Leon. La vieille ville de Burgos est très jolie et la cathédrale, majestueuse.
A l'entrée de ce centre ville; se trouve la vinoteca El Lagar, où l'accueil est tout à fait sympathique. Très belle sélection ibérique évidemment, mais le patron semble fan des vins outre-Rhin avec de belles références Egon Müller, Fritz Haag, Kracher, Dr Loosen, Dönnhoff..., mais aussi l'Italie (je n'ai pas regardé les références, je suis là pour les vins espagnol)
J'ai passé près de 45 minutes à discuter avec la jeune femme qui connaissait très bien la sélection est à bien cerné ma demande (pas compliqué en soi); me faire découvrir des vins/appellations/cépages que je connais absolument pas et qui ne soit pas marqués par le bois, dans un budget donné.

Au milieu des nombreuses informations distillées, elle m'a proposé de goûter un Jerez. Comment refuser!

Bodega Emilio Hidalgo, El tresillo, Amontillado, Jerez
servi dans un très joli et agréable verre
100% Palomino

A priori ce vin est un solera, élevé sous voile (pendant 10 ans?) qui a ensuite bénéficié d'une oxydation au contact de l'air. Si des spécialistes du Jerez passent par là pour apporter des précisions sur l'élaboration de l'amontillado, je suis preneur.

Robe or brillante
Nez oxydatif très élégant sur les fruits secs
Bouche étonnante car à la fois grasse et sèche, avec un beau volume. C'est très long et sapide en bouche, il m'est resté un moment après avoir quitté la vinoteca. J'ai eu une furieuse envie de m'envoyer un poulet au vin jaunes et morilles à la dégustation de ce vin.

A peine rentré de Burgos, un plouf et on ouvre une première bouteille du carton, je commence par l'un des coups de coeur de la caviste.

Luis Anxo Rodriguez Vazquez, D.O. Ribeiro, Eidos Ermos 2017
Caiño, ferrol et brancellao, jeunes vignes sur sols granitiques, élevé en cuve inox.
10€ caviste

Robe pourpre très légèrement trouble
Nez assez rapidement envoûtant avec ses épices, ses fruits rouges écrasées et de magnifiques notes de rose.
La bouche est douce, fluide et facile, terriblement agréable de gouleyance, la finale qui s'exprime sur les notes du nez est de persistance moyenne. Ce canon est un petit délice et je serais curieux de faire un test à l'aveugle en verre opaque face domaine des tours, le nez m'a complètement évoqué la fameuse "galaxie Reynaud"
Petit coup de coeur pour moi aussi en tout cas.

Lorsque la caviste m'a présenté le vin suivant; elle me l'a décrit comme une petite rareté, "ça vous n'en trouverez pas tous les jours", notamment dû au fait que le vin soit issu d'un cépage peu rencontré; le Morenillo

Bodegas Bernabeleva, Madrid D.O., La Cuartilla 2016
Morenillo majoritaire et Carinena, 7 mois de vieux fûts de différentes capacités
12€ env. caviste

Robe rubis framboise assez mâte
Nez terreux, épicé, de petits fruits rouges et de légères notes animales
Bouche qui réussit à combiner la légèreté avec une sorte de rusticité, certainement par ce petit côté animal qui persiste en finale, mais associé aux épices, qui lui donne de la personnalité. L'astringence est mineure et la matière assez maigre mais ce vin a des choses à raconter et me plait. D'ailleurs, le coef de torchabilité est plutôt élevé.
Le soir, les notes animales ont disparu mais le vin a perdu de son éclat.

Les autres vins du carton ont rejoint la cave et seront ouverts prochainement.

Codorníu Anna Cava Brut Nature
Chardonnay majoritaire, Macabeo et autres
9€ env. GD

Je n'avais encore jamais goûté de Cava.
Robe légèrement paille
Nez qui ne livre pas grand chose, un peu de pomme à l'aération.
Bouche à la bulle nerveuse en attaque,milieu de bouche plus ample et une finale saline assez bienvenue. le vin offre des saveurs boisées discrètes.
Une bulle apéritive, simple et honnête

Bodegas Fariña, Toro, Primero de Fariña 2018
100% Tinta de Toro en macération carbonique
14€ au resto

Robe violacée marquant le verre
Nez fruité sur la cerise notamment, de bonbon un peu, l'aération lui donne des notes surprenantes de gâteau apéro soufflé au bacon
Bouche construite sur une colonne amère fine mais présente de bout en bout, la structure est lisse, la finale est peu intense et assez courte mais fruitée.
Un vin qui se boit assez facilement malgré un petit manque de fraîcheur

Martin Codax, Mara Martin, Monterrei D.O. 2018
100% Godello originaire du sud de la Galice à la frontière avec le Portugal, élevé 3 mois en cuve inox
8€ env épicerie

Robe pâle
Nez expressif sur les fruits blancs, un nez qui poire à donf
Bouche ronde et légèrement grasse en attaque, au volume moyen, rapidement mise en tension par une acidité apportant toute la fraîcheur attendue, la finale se veut plus saline que fruitée relativement courte.
L'accord n'est pas transcendant avec les spaghettis/ragoût de seiche mais le vin se boit plutôt bien.

Je note que les vins blancs que je déguste années après années ne sont quasiment jamais dépourvus de fraîcheur, et qu'il est plus délicat de trouver chaussure à mon pied pour les rouges, à moins de bénéficier de conseils avisés.

Voilà, merci aux courageux de m'avoir lu.

Sébastien
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25 Aoû 2019 10:08 #1

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Réponse de jd-krasaki sur le sujet Une balade ibérique...

Merci pour cette belle série !

Pour les explications sur la famille des jerez il y a ce fil bien documenté : www.lapassionduvin.c...

L'amontillado démarre son élevage comme un fino (ou manzanilla) mais il est ensuite re-fortifié à 17°, la flor est tuée, et il termine son élevage (toujours en soléra) de manière oxydative.

JD | Lutèce
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25 Aoû 2019 18:58 #2

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Réponse de oliv sur le sujet Une balade ibérique...

Merci pour la balade, Seb et pour ce superbe compte rendu ! (tu)
25 Aoû 2019 23:43 #3

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Réponse de DUROCHER sur le sujet Une balade ibérique...

Comme on disait dans mon job,on en recause en réunion;;) Merci Seb
Bernard
30 Déc 2019 10:23 #4

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  • sebus
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Réponse de sebus sur le sujet Une balade ibérique... Episode Deux

Une balade ibérique...Episode Deux

Elles se sont faites désirées, ces vacances ! Pourra-t'y, pourra t'y pas? On évite de se projeter afin de ne pas être déçu, et pour finir, ce fut bon ! Avec son lot de belles découvertes bacchiques ! Vamos !

Deux vins pour se faire le palais !

Vina Zoraya, Rueda, Verdejo 2019

Robe pâle
Le nez est mûre, il y a du citron confit, des fruits jaunes et un côté élevage. À l'aveugle, je serais parti sur un Chardo du mâconnais bien mûr.
La bouche est plutôt large et ample, je ressens une richesse alcoolique, les amers finaux sont soutenus. Ce n'est pas très long.
Pas ma came.


Bodegas Olarra, Rioja, Reciente Reserva 2015
93% Tempranillo y 7% Mazuelo y Garnacha
16 mois de fûts


Robe sombre 
Le nez est expressif boisé/vanillé/et lacté fruits rouges.
La bouche est ronde et crémeuse, les tanins sont fondus, la longueur est belle mais sur cette aromatique marquée par l'élevage qui n'est vraiment pas mon style, mais rien à dire, c'est bien fait pour qui aime ce type de vins.


Cet été, je m'étais fixé deux objectifs. Le premier était de découvrir la totalité de la gamme de Luis Anxo Rodriguez Vazquez, suite à mon coup de cœur pour son entrée de gamme rouge, Eidos Ermos 2017, rencontré l'an passé. Le second était de faire découvrir aux familles et amis un PX Gran Reserva de Toro Albala.

Pour satisfaire le premier objectif et comme il y a encore un sacré bout de route pour se rendre à Arnoïa en Galice depuis la Cantabrie, j'ai pris contact avec Luis Anxo Rodríguez, qui m'a mis en relation avec son distributeur, qui n'est autre que El Lagar, le caviste que j'ai découvert l'an dernier à Burgos et que je recommande chaudement ! Qui m'a donc renvoyé vers l'unique vinoteca proposant ces vins en Cantabrie ; La Ruta del Vino à Santander.

Je vous en cause deux secondes, car lorsque je rentre chez ce caviste ibérique; et que j'aperçois que sont proposés les vins de Ganevat, de Selosse, Vouette et Sorbée, Dhondt Grellet, Lassaigne.... j'ai tous les voyants qui se mettent à clignoter et je me dis que vu la sélection cocorico, la sélection ibérique doit pas être dégueu ! J'apprends que le fondateur de la cave est français, champenois de surcroît, ce qui doit expliquer les belles références de la région....
Atilano, le caviste qui me reçoit, a pris le temps d'échanger longuement avec moi et a bien cerné mon idée, seules 2 cuvées de Luis Anxo sont dispos mais il peut m'obtenir le reste une semaine plus tard, (Oh nooon, il va falloir revenir...:whistle: ) en attendant il me fait une petite sélection éclectique.

Goûtons !

Des infos glanées sur l'internet, Luis Anxo Rodriguez Vazquez est un vigneron qui gère un domaine d'environ 3 hectares, sur Arnoïa en appellation Ribeiro (Galice) et vinifie des raisins issus de cépages autochnones sur une trentaine de parcelles environ.

Luis Anxo Rodriguez Vazquez, Ribeiro, A torna dos pasas 2017
40% Brancellao, 20% Caiño Longo, 20% Caiño Redondo, 20% Ferrol
Vignes de 10 à 20 ans, sur sols granitiques décomposés (appelé localement Sabrego)
12 mois de fûts (pas neufs)


Robe grenat
Le nez est expressif sur les fruits rouges frais, un côté fruité acidulé, une touche florale et un brin d'épices 
La bouche propose un toucher confortable, en son milieu une sensation bien saline vient apporter du peps et de la fraicheur à un ensemble qui n'en manque pas, jusqu'en finale où l'on perçoit la trame tannique fine, qui se fait fruitée et saline sur une jolie longueur. 
On a affaire à un vin digeste mais avec du fond. C'est très bon. 
Le lendemain le nez est plus "noir", plus épicé, le vin est moins salin et semble plus puissant ; l'accord fonctionne bien avec le cordero asado mais je l'ai préfèré le soir de l'ouverture.


Luis Anxo Rodriguez Vazquez, Ribeiro, Vina Martin Os Pasas 2017
Treixadura, Torrontés, Albariño y Lado
Vignes de 10 à 25 ans, sur Sabrego)
Elevé en cuve 10 à12 mois sur lies


Robe pâle et brillante
A l'ouverture le nez est fin, offrant des notes beurrées et de vanille et qui laisseront rapidement place à des notes iodées, puis du caillou, une pointe de fenouil, des notes de fruits blancs. L'ensemble apparaît frais et pur.
La bouche propose une douceur d'attaque au gras très fin, son milieu délivre un bel équilibre entre ampleur et "minéralité", mais c'est la finale qui impressionne, elle est explosive et puissante elle déploie une matière minérale domptée par de nobles amers qui portent très longuement le vin. La persistance est assez bluffante.

Nom dèdjiou! Ça secoue, mais c'est pas taillé pour l'apéro c'canon là! Paraît qu'y'a du poulpe le lendemain midi...
A midi donc, le nez s'est posé sur un registre minéral, peut être moins complexe mais frais. En bouche, les amers se sont assagis, le vin fait moins " rentre dans l'lard" mais possède cette énergie en finale que je trouve redoutable, avec toujours cette belle longueur. J'aime beaucoup et le coef de torchabilité m'apparaît élevé.


Puis vient mon coup de cœur de l'été, je vous en touche un mot rapide. Atilano m'a dit; "Ça c'est fantastique, petit vignoble géré par un vigneron passionné, un magicien du Grenache , travail parcellaire; vieilles vignes de Grenache pour les rouges et d'Albillo Real pour les blancs. Sur des terroirs extraordinaires d'altitude, peu interventionniste mais des vins stables, qui voyagent bien, Daniel Ramos c'est quelque chose comme 20000 bouteilles 17 cuvées... Il faut goûter !

Daniel Ramos, Finca Zerberos, Vino de la Sierra de Castilla y Leon A+P 2014
100% Grenache, vin issu de l'assemblage de deux parcelles différents.
L'Arena, sols de sables granitiques et le Pizarra, sols d'ardoise : A+P.
Fermentation spontanée en Tinajas (jarres) et 14 mois de fûts


Ouvert dans la nuit pour le déjeuner, sur les conseils avisés du caviste
La robe est déjà une invitation, œil de perdrix aux reflets orangés
Le nez expressif et complexe; des fruits rouges; fraise macérée, de la prune, du cuir, une note de figue, quelque chose qui m'évoque des herbes (médicinales). J'ai l'impression de n'avoir jamais rencontré ce type de nez, un peu déroutant mais très beau. La première partie de bouche est souple, fruitée et donne une sensation de finesse et de légèreté, mais que nenni, il y a du vin, et du bon, en deuxième partie de bouche, il prend son envol avec une juste acidité qui tient une matière encore légèrement astringente (l'aération prolongée en a gommé une bonne partie), équilibrant les 14,5° perceptibles mais sans excès et qu'on oublie facilement tant la finale se fait (très) longue et sapide.
Waouh! Coup de coeur! Ma compagne est sous le charme également. 


Un nouvel objectif vient de se greffer au deux premiers. :oops:

Viejo Campo, Rioja Crianza 2016
Tempranillo,  Grenache,  Mazuelo
12 mois de futs


Robe grenat 
Le nez est élevé, sur une dominante de crème brûlée et de caramel, derrière, des fruits rouges 
Bouche à la matière souple et sans aspérités, on retrouve cette aromatique caramel et pâtissière en finale moyenne à longue. Le fruit arrive toutefois à percer.
Encore une fois, un style moins à mon goût, mais si je devais choisir entre une aromatique lactée et pâtissière, la dernière a plutôt mes faveurs.


Le vin suivant est bu chez Cachupin, Restaurant à la cuisine simple mais efficace, aux cuissons justes, mais méfiance, le chef a parfois la main lourde sur le pimiento !
Unsi, Navarra, Terrazas Tinto 2014
Garnacha de Montaña, issus de differentes parcelles en terrasse
élevé 6 mois en fûts français


Robe grenat sombre au disque débutant son évolution
Le nez est discret mais agréable de champignon de Paris, de fruits noirs mêlés à ce qui l'évoque des herbes du sud.
Bouche à la relative souplesse toute relative, elle laisse percevoir plus d'intensité aromatique qu'au nez, la finale est légèrement astringente ( et encore moins en fin de repas), ce n'est pas très long mais c'est bon.


Bodegas Quinta da Muradella, Monterrei, Alanda, 2016
assemblage de Mencia, Bastardo, Tinto Fino
élevé 13 mois en fûts


Robe carmin assez transparente
Le nez est évolutif mais qu'il faut aller chercher, se succèdent des notes fumées, minérales/graphite, un peu poivré, puis un côté sanguin/viande crue, un peu de volatile? très peu de fruit perçu.
La bouche est construite sur une matière souple, à l'acidité affirmée, je retrouve le côté minéral et viandeux mais le vin n'est pas très savoureux, ni long, la finale est légèrement astringente.
Je ne suis pas emballé le midi, et le soir, c'est carrément une déception, le vin est complètement éteint aromatiquement et la bouche est assez ennuyeuse, même avec cette acidité plutôt mordante qui n'apporte pas de plaisir. Même constat le lendemain midi.
J'en attendais clairement plus, d'une part vis à vis du tarif et d'autre part du fait de l'enthousiasme du caviste, qui souhaitait savoir ce que j'en pensais. Quand je lui ai relaté la dégustation, il m'a dit que cela ne devrait pas goûter comme ça. A revoir.


Bodega Forjas del Salnés, Rodrigo Mendez, Rias Baïxas, Cies 2019
100% Albarino, Vignes 55-65 ans, sol sableux et granitiques
élevé 12 mois, moitié fûts, moitié cuve


Robe pâle et brillante
Le nez est expressif et très frais, des fruits blancs, du citron, des notes salines, puis à l'aération une agréable mais discrète senteur de fumé (type andouille)
La bouche surprend: une attaque à la fois perlante et presque sucrée, cette sensation de sucre persistera jusqu'en fin de bouche mais rapidement elle est équilibrée par une tension citronnée qui met un coup de fouet en bouche sans être agressif (genre « je vais t'en coller une, mais j'me permets poliment de t'avertir »), la finale est presque crayeuse et citronnée, assez longue, c'est frais et c'est bien bon! Même ma moitié aime, ce qui m'a surpris, j'aurais pas misé sur un Albarino pour lui faire plaisir...
Accord correct sur des linguine sauce crémée au fromage frais et courgettes, et vraiment pas mal sur un Manchego
Le lendemain, le nez a perdu un peu d'intensité aromatique et se fait plus minéral. La bouche est un vrai jus de caillou à la finale citrique. Madame décroche (logique...), moi, j'adhère toujours. Toujours aussi bon avec le fromages. 
Un vin qui ne plaira pas à tous, il faut être amateur de jus traçant, par chance, c'est mon cas, et surtout le placer à table.


Mar de Frades Rias Baïxas, 2019
100% Albarino
5 mois sur lies en cuve


Robe claire
Le nez est ouvert, citronné, sur les fleurs blanches, et des notes un peu anisées/fenouillées, c'est frais.
La bouche est fraîche aussi, plutôt droite mais manquant de relief et de matière comparativement au vin précédent, la finale se fait fraîche, saline et citronnée. Un bon vin plus consensuel à mon avis, qui offre un accord honnête avec les noix de Pétoncles 
A l'aveugle, à tous les coups j'aurais annoncé Muscadet...


Clos Lentiscus Sumoll Reserva Familia Blanc de Noirs, D.O Penedès 2016
100% Sumoll en méthode traditionnelle

Robe orangée claire à la bulle quasi invisible
Le nez est fermentaire, de fruits rouges et une note plus rustique, l'ensemble m'évoque un univers nature non déviant
Bouche agréable, les bulles sont fines et peu nombreuses, j'ai l'impression que le vin possède quelques sucres, ce qui me surprend pour un brut nature (qui sont dans mon esprit et de ce que j'ai pu goûter, secs) Finale rustique sur fruits rouges.
Ça se glougloute facilement, une bulle sympathique.


Le vin suivant est proposé pour le plat d'anniversaire de mon fils. Mai j'ai l'impression que Papa a reçu un cadeau aussi. Pour la première fois de ma vie, l'amateur de champignons que je suis va découvrir la fameuse Amanite des Césars, dégotée au marché le matin même, pour accompagner la Chuleta de Vaca Maturada. Il fallait aller jusqu'en Espagne pour que cela arrive !
Daniel Ramos, Finca Zerberos, Vino de la Sierra de Castilla y Leon El Berraco 2008
100% Grenache sur la commune d'El Berraco
24 mois en barriques, non filtré
1056 bouteilles produites


J'ouvre la bouteille (acheté 2h avant) avant de me mettre en cuisine, pour aérer le vin qui devrait en avoir besoin. Effectivement, ça cause au nez et en bouche, mais la finale sèche sacrément. J'opte donc pour un double carafage maison; je transvase dans une bouteille vide (de Daniel Ramos, restons sérieux), puis je renvoie le vin dans la bouteille d'origine. 1h30 après:

Robe sombre au disque évolué
Le nez est intense, profond et noir, des arômes torréfiés de café et de chocolat, des fruits noirs compotés.
La bouche possède une matière charnue et soyeuse, on sent une belle puissance mais mesurée, c'est très sapide, rappelant le nez, le double carafage a fait son effet et la finale ne sèche plus (certainement aidé aussi par le fait que l'on mange avec) c'est long. Un style complètement différent d'A+P mais qui me plait beaucoup et qui porte bien son nom El Berraco signifierait énorme cochon ou taureau. La tablée apprécie également (des « C'est bon, ça ! » fusent) et l'accord avec le boeuf et les champignons est juste magique (même si j'ai chié raté ma cuisson des côtes, comprenez le stade du saignant a été dépassé, elles n'en demeuraient pas moins délicieuses!)


Le voiçi le fameux Don PX qui viendra clore ce repas d'anniversaire!

Bodegas Toro Albala, Montilla Moriles, Don PX Gran Reserva 1988
100% Perdo Ximenez

Robe noire, épaisse et teintant les parois du verres
Le nez est intense et génial qui délivre méli mélo, du café froid, de chocolat, de fruits secs figues, dattes et pruneaux
La bouche est toujours aussi impressionnante avec cette densité, cette glycérine, le sucre est massif (+ de 400g/l) et pourtant, l'équilibre est là, de l'acidité, il y en a. La finale est sacrément longue et sapide. J'aime décidément beaucoup ce vin, à consommer à dose homéopathique.
Evidemment, le vin produit sont petit effet autour de la table, et est apprécié.


Bodegas Cuatro Rayas, Rueda, Nave Sur 2019
100% Verdejo

Robe pâle
Un nez classico de fruits blancs, de citron et de notes salines 
La bouche est fraîche, à la matière légère et fruitée, la finale est plus citronnée et saline. Plutôt simple mais efficace.
Accord correct sur le turbot, qui mériterait un vin avec plus de matière/complexité aromatique.


Un pirate qui se glisse dans le line up ibérique!

Château de Barbe, Chapelle de Barbe, Bordeaux Supérieur 1998

Robe évoluée et brillante
Joli nez de notes chocolatées, de menthol et d'assez intenses arômes miellés; c'est étonnant c'est la première fois que je ressens du miel dans un rouge.
La bouche est suave et équilibrée, plutôt sapide, l'acidité est juste et la longueur est moyenne. C'est bon, le vin fait plus jeune que son âge, bien qu'on sente que le temps l'a patiné.
Une vraie bonne surprise et du plaisir avec cette bouteille, qui a été acheté aux enchères, une fortune si j'ai bien compris ;) , et que l'on attend pas à ce niveau. 


Après deux chouettes découvertes en rouge, on essaye un blanc !

Daniel Ramos, Finca Zerberos, El Berrakin Blanco 2019
100% Jaen issu de 2 fermes de Sotillo de la Adrada
élevage environ 5 mois en cuve inox et fûts

 
Robe or/ambré qui ne met pas en confiance vu l'âge du vin mais comme je ne connais pas du tout ce cépage Jaen, ni la méthode de vinification, voyons voir...
Le nez est complètement mutique, de très poussives notes de confitures de mirabelles peut être mais....
La bouche ne m'en dis pas plus, c'est plat et aucune aromatique ne semble se dégager de ce vin...Boooon. On remets au frigo on verra plus tard
J'y reviendrai seulement 2 jours plus tard et là le verdict tombe; c'est bel et bien oxydé, j'en sers un verre à a douce qui me dit « tu m'as servi un cidre des asturies ?! » c'est vrai que ça y ressemble ; nez de cidre bouche sèche et âpre. A revoir.
Photo effacé par un minus...


Remplaçant siouplè!

Luis Anxo Rodriguez Vazquez, Ribeiro, Eidos Ermos Blanco 2018
Treixadura, Albariño, Lado et Torrontés
Vignes de 5 à 15 ans, sur Sabrego)
Elevé en cuve 8 mois sur lies


Robe pâle
Le nez réduit sur le pétard. Derrière on sent de la fraîcheur
Bouche sapide d'emblée, ça pétarade, la matière est droite, l'acidité vibrante et juste parfaite pour une finale saline et crayeuse, presque astringente et longue, les amers sont hyper fins et intégrés. 
C'est l'entrée de gamme, ça??? Bluffé, je suis. 
Bu à table sur du poulpe, une heure après, dans un verre grand et plus ouvert, moins adapté, la réduction s'est largement dissipé, le nez est plus discret, frais, salin et des notes citron vert. Le vin semble plus civilisé qu'à l'ouverture,  moins démonstratif, c'est un joli vin frais et salin, équilibré, mais qui m'a procuré plus de sensation à l'ouverture. J'aurais aimé leur goûter dans le même verre également, et je n'aurai pas le loisir de pouvoir le regoûter par la suite la bouteille sera vidée sans moi.
L'accord fonctionne avec le pulpo.


Je ne m'en lasse pas...

Hachon, Rueda Verdejo 2019
Je vais faire rapide, ce vin ne m'a pas plu
Aromatique classique de fruit blanc, et d'une sensation éthérée, que la bouche confirme par son déséquilibre sur l'alcool, et une acidité finale un peu agressive. Je passe...


Finca la Cruz, Ribera del Duero, Reserva 2016
100% Tempranillo
Robe sombre aux reflets violines
Un nez fardé boisé vanillé, un chaouia lacté, des fruits rouges
Bouche au toucher légèrement crèmeux mais l'acidité est un peu haute et la finale râpeuse aux arômes répondant aux nez.
Pas emballé non plus et il écrase mes joues de cochon ibériques mijotées au cidre et miel locaux.


On termine par un rouge de :

Daniel Ramos, Finca Zerberos, Vino tinto de Gredos, El Berrakin 2019
entré de gamme du domaine
100% de jeunes Grenache (40 ans?) élevé en cuve inox.

Robe grenat plutôt transparente
Le nez s'ouvre gentiment sur des fruits rouges, cerise, groseille, le poivre et une légère volatile
L'attaque est douce, la matière est assez légère, mais qui monte dans les tours en terme d'alcool et d'acidité en fin de bouche accompagné d'une astringence marquée, l'aromatique n'est pas aussi expressive qu'au nez. Tout ceci appelle la table, plutôt que l'apéro. C'est assez bon, le vin plaît et la bouteille est quasiment vide en fin de repas il doit rester un verre (différentes salades végétariennes et fromages), cependant j'aurais souhaité plus de fruit sur cette cuvée d'entrée de gamme qui ne masque pas ses 14,5°.
J'ai regoûté le reste de la bouteille 2 jours aprés le fruit était nettement plus présent mais plus mât.


Il semble, sur la seule base des 3 rouges dégustés, que ces vins ont besoin d'air pour s'exprimer pleinement.

Ayé, c'est fini, désolé pour les données techniques manquant de précisions.
Je repars très enthousiaste de ce séjour avec de belles découvertes à la clé et ai hâte de faire découvrir un ou deux trucs à mes breizhous, dès que ce sera possible...

Merci de m'avoir lu !

Sébastien
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30 Aoû 2020 14:05 #5

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Réponse de Nicoco sur le sujet Une balade ibérique... Episode Deux

Sacrées vacances et sacrée série !

Je ne connaissais pas le double carafage maison :) - je le garde a l’esprit, ca peut toujours dépanner!
30 Aoû 2020 14:48 #6

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Réponse de sebus sur le sujet Une balade ibérique...

Bonjour à toutes et tous.

Un retour sur des vacances estivales ibériques. L'occasion de poursuivre la découverte des vins de la péninsule. Pour cette année, j'avais quelques idées en tête. Goûter les vins de Sandra Bravo mais n'ayant pas récu de réponse à ma demande d'informations par courriel, je n'ai pas pu mettre la main sur ses bouteilles. Ce sera pour une prochaine fois. Autre envie ; en amateur de Garnacha de la Sierra de Gredos, je souhaitais également découvrir les vins du projet Comando G, mais je n'ai trouvé leurs vins que la veille de mon départ. J'y gouterais donc bientôt. Egalement amateur des vins galiciens, une autre idée était de poursuivre ma petite exploration des vins de cette région et de découvrir quelques vins d'une appellation que, de mémoire, je n'avais pas encore rencontré ; Ribeira Sacra. La seule vue des photos de ce terroir donne soif !

Trêve de blablas, place aux vinos !
Commentaires dans l'ordre de dégustation. Le premier vin est déjà bien entamé, au frigo, à mon arrivée.

Gran Feudo, Navarra, Chardonnay 2019

Robe claire
Le nez est causant; du citron des arômes iodés et quelques notes fumées.
La bouche est assez tendue dès l'attaque, la matière est légère mais ça claque bien sur la langue, la finale est salivante et citrique soutenue par quelques légers amers. Ce n'est pas intense aromatiquement et moyennement long mais voilà un blanc apéritif sympathique.
 

La Rioja Alta, Rioja, Vina Ardanza, Reserva 2012
assemblage de Tempranillo et de Garnacha (env. 80/20%) élevés de 30 à 36 mois en barriques de plusieurs vins.

Robe grenat sombre et brillante
Le nez est intense, un boisé bien gaulé, des fruits noirs, du menthol et une pointe de fruits acidulés.
La bouche se fait suave et soyeuse, les tanins sont fondus, la matière est sapide et je lui trouve un petit côté frais, l'impression d'une très fine acidité, une longue finale où les arômes d'élevage dominent encore le fruit. Le lendemain, le boisé s'est fondu et le fruit s'exprime bien mieux. C'est très bon. Accord au top avec le lechazo.
Un classico qui se laisse déjà boire, mais qui pourra évidemment patienter.
 

Toro Albala, Marqués de Poley, Montilla-Moriles, Palo Cortado, en Rama
Pedro Ximenez sur sol d'Albariza, bouteille de 50cl

Robe ocre ambrée transparente
Le nez jaillit du verre, vraiment intense et gourmand, liqueur de café, épices, fruits à coques et pointe d'orange confite, de surprenantes effluves de Marijeanne. L'alcool semble perceptible au réchauffement. 
En humant ce vin à l'aveugle, on pourrait vraiment penser que l'on va trouver du sucre en bouche, mais c'est parfaitement sec et droit, l'acidité est tonifiante, je ressens comme un léger gras en attaque, mais qui se fait nettoyer vite fait, la finale est intense et tendue, c'est hyper long et sapide sur le rancio mais moins complexe qu'au nez. 
Clairement à ne pas mettre entre toutes les bouches mais un compagnon idéal pour buller en fin de soirée. 
 

Bodegas Cuatro Rayas, Rueda, Nave Sur 2020
100% Verdejo

Robe claire 
Nez frais sur les fruits blancs 
La bouche est légère et fruitée, c'est glissant, la finale légèrement saline est plutôt courte sur les fruits blancs. C'est simple et désaltérant. A boire à l'apéro, il s'est cependant bien comporté sur des filets de Gallo poêlés.
 

Mon premier vin de l'appellation Ribeira Sacra sera le suivant :

Adegas Guimaro, Ribeira Sacra, Camino Real, 2019
80% de Mencia, 20% de Garnacha Tintorera, Mouraton, Souson et Caiño... sur le Terroir de Amandi (principalement ardoise) élevage en foudre et barriques 7 mois env.

Robe grenat à carmin légèrement transparente 
A l'ouverture, le nez est un peu timide, il est dominé par des notes d'écurie, on devine derrière un sympathique fruit plus noir que rouge.
La bouche propose une matière assez souple, une acidité vivifiante s'installe rapidement, la finale apparaît saline et légèrement astringente mais ne livre qu'un timide fruit, ses arômes chevalins prenant toujours le dessus. 
Plaisir limité pour la tablée même si l'accord avec les pasta all'amatriciana iberica se passe plutôt bien. Bah, quoi? On remplace le guanciale par de la pancetta iberica et le pecorino par du manchego muy curado, et vamos!
Regoûté les jours suivants, les arômes bestiaux ont cédé  la place aux fruits mais qui restent sur la retenue. L'acidité me semble manquer d'intégration dans la matière. Moyennement convaincu par ce vin.
 

Quinta do Buble, Monterrei, Terra Do Lobo 2020
100% Godello

Bu au verre, ouvert minute.
Robe claire
Nez d'abord fermé mais frais, s'ouvre sur des notes minérales et herbacées, pas anisées mais dans cet esprit, puis du citron et un peu de fruits blancs
Bouche qui combine un côté à la fois rond et frais, c'est gouleyant mais non dénué de structure, finale citronnée et fruitée. Ça passe tout seul!
 

Pegaso, Sierra de Gredos, Zeta 2018
Vin issu de l'un des projets de la Compañía de Vinos de Telmo Rodríguez
100% Garnacha d'altitude, sur sols schisteux et granitiques sur un socle de roche magmatique.
6 mois en barriques françaises de 5oo litres d'origines et d'âges différents. 6 mois en cuves acier.


Bu au verre, ouvert minute
Robe rubis opaque 
Le nez d'abord discret, s'ouvre sur les fruits rouges écrasés et les herbes aromatiques.
Bouche adopte un profil assez frais, la trame tannique est imperceptible, la matière déroule tranquillou, seule la toute fin de bouche laisse percevoir une légère sensation chaleureuse, la rétro se fait sur les fruits. C'est bon aussi! 
J'ai eu la sensation que le vin gagnait à chaque gorgée, à regoûter avec plus d'aération.
 

Aseginolaza & Leunda, Navarra, Kauten 2019
100% Garnacha de 10-15 ans, à 410 m d'altitude sur des sols argilo-calcaires pauvres et caillouteux.
20% de grappes entières, veilli pendant 4 mois dans vieux fûts. 999 bouteilles produites


Bu au verre, ouvert minute
Robe pourpre
Nez de fruits rouges mûrs assez gourmand, un léger fumé.
Bouche à l'attaque ronde et douce, la matière est lisse au toucher, la fin de bouche trahit la jeunesse du vin; elle laisse deviner l'alcool présent mais aussi une acidité un peu pointue, qui contrebalance du coup. Ça sèche un peu aussi. Rétro sur les fruits assez persistante. C'est pas mal mais ça ne me remue pas plus que ça.
 

Parmi la liste de vins à découvrir, Atilano, le caviste, m'a proposé le vin suivant. J'hésite car je pars du principe que je peux apprécier tous les vins du monde entier, à l'exception du Txakoli ! En effet, tous les dégustations de Txakolis se sont soldées pour moi par du déplaisir.
Il me dit d'essayer celui-ci, qui , à priori, ne goûte pas comme un txakoli classico. Allez, c'est les vacances, laissons nous aller !

Bodega Península Vinicultores, D.O Bizkaiko Txakolina, 2018
100% Hondarrabi Zerratia issu d'une parcelle unique à flanc de coteau, sur marnes argileuses

Robe claire
Nez au départ végétal sur l'artichaut, il propose ensuite un fruité gourmand sur les agrumes jaunes et un peu de fruits exotiques. C'est frais et engageant.
La bouche m'apparaît toute en tension mais avec une fine pellicule de gras et une finale crayeuse et salivante pas très longue. Aucun perlant à l'horizon pour me gêner. C'est bon! 
Le vin gagne en rondeur à l'aération et au réchauffement mais conserve sa fraîcheur, le fruité est plus intense et la note végétale n'est plus. 
Verdict: je ne pourrai plus dire que j'aime tout sauf le Txakoli !
 

Voilà un petit moment que je n'avais pas croisé un Bierzo. L'occasion de goûter une cuvée du bordelais d'origine, Grégory Pérez, qui s'est établi dans cette appellation.

Bodegas y Vinedos Mengoba, Grégory Pérez, Bierzo, Mencia de Espanillo, 2018
100% Mencia, vignes de 80 ans en moyenne à 700m d'altitude, sur sols d'ardoises décomposées et zones sableuses.
Vinification et élevage en fûts de 2500L.


Robe grenat
Le nez, discret à l'ouverture, essentiellement sur l'orange sanguine, s'est intensifié et étoffé pour offrir un joli bouquet de fruits rouges, d'épices, de l'orange sanguine et de légères notes muscées.
La bouche s'exprime tout en fraîcheur, un toucher quasi soyeux combiné à une acidité affirmée sans toutefois déborder, la finale est longue, toujours fraîche et sapide rappelant l'aromatique nasale. C'est un vin dynamique, un peu fougueux, et autant le matin, j'ai eu des doutes concernant le plaisir qu'il pourrait m'apporter, autant le midi je trouve ça franchement bon! 
 
A l'ouverture de la bouteille le matin pour le déjeuner, j'ai goûté et je me suis dit que j'avais choisi la mauvaise bouteille pour accompagner la chuleta de vaca maturada. Finalement, l'accord n'était pas si catastrophique, mais il vaut mieux privilégier d'autres vins pour ce plat.

Bodegas Vicente Gandia, Valencia, Eora, Chardonnay 2020
Vendimia Nocturna

Robe claire
Le nez est simple mais agréable sur la pomme verte, les fruits et fleurs blancs
La bouche est dans la même veine, simple, légère, assez fraîche et fruitée. Le petit blanc facile, dans l'esprit du Navesur décrit plus haut, un chouia léger pour la daurade au four.
 

Bodegas Bajoz, Toro, 2019
Tempranillo (Tinta de Toro)

Robe pourpre opaque 
Le nez est essentiellement sur le coulis de fruits noirs 
La bouche propose également cette concentration du fruit, matière sphérique, le toucher est agréable, les tanins sont perceptibles mais fins, la finale est rehaussée par une acidité légère bienvenue pour équilibrer la petite amertume présente. Belle longueur sur le fruit. 
C'est assez bon, mais ça ne me génère pas vraiment d'émotion.
 

Forjas Del Salnés, Rias Baixas, Leirana 2019
Albariño  dont 20% élevés en foudres pour canaliser le caractère « recto » du vin, si j'ai bien saisi.

Robe pâle
Le nez est un peu fermé à l'ouverture mais agréable ; des notes fumées et de pétard, des senteurs iodées.
La bouche est tendue de bout en bout, on a vraiment affaire à un vin vertical, la finale est citrique et fait saliver, mais l'aromatique peine à s'exprimer. Un Rias Baixas trop strict à l'apéro sur des charcuteries ibériques, mais je me serais bien envoyé une douzaine de cancalaises avec, pour le coup! Les jours suivants, l'aromatique s'ouvrira progressivement, notamment son caractère fruité, mais le profil du vin sera le même. Ce vin m'évoque la droiture et la verticalité incarnées, qui ne plaira pas à tous, c'est certain! Même moi qui suis amateur du style, à certaines gorgées je me suis dit ; waouh, c'est limite, là ! Mais c'est aussi tout jeune. J'aimerais bien recroiser ce vin avec un peu de bouteille.
 

Finca Daniel Ramos, Zerberos, Aragon Fino 2019
un 100% Aragon Fino, qui correspond au cépage Morenillo, appelé localement Morate si j'ai bien saisi.

Robe grenat légèrement transparente 
Le nez est changeant, un peu animal à l'ouverture sur des notes de Cecina (en ai-je trop manger ces jours-ci?), des fruits rouges, puis j'aurai un paprika doux assez franc. Une petite pointe de vernis par moments. Un nez assez rustique.
La bouche est assez douce et souple en attaque, les tanins sont très fins mais assèchent un poil les gencives, une acidité plus présente en finale sur le paprika de longueur moyenne. C'est finalement plus docile en bouche que ce que le nez laisse penser. A l'aération, l'acidité finale s'adoucit rendant le vin plus facile encore. En revanche, le vin a mal évolué car le lendemain, j'ai trouvé la dégustation difficile avec un vin présentant les défauts que l'on peut rencontrer dans certains vins natures. La bouteille ne sera pas terminée.
 

Bodegas Muga, Rioja blanco 2020
90% de viura et 10% de malvasía et de grenache blanc

Mon classico Muga blanc m'a déçu cette année, en tout cas sur l'exemplaire goûté.
Robe diaphane
Nez peu causant, quelques notes de pomme verte en cherchant bien.
La bouche n'est pas plus expressive que le nez, matière très légère, la finale à l'aromatique absente vire limite à l'aqueux.
 

Bodegas Valdespino, Jerez, Pedro Ximenez, El Candado
PX dulce, solera de 10 à 12 ans

Robe café
Le nez à l'ouverture hume bon les champignons des bois essentiellement, qui laissent une place à des arômes plus classiques de liqueur de café, de datte et de raisons secs.
Bouche huileuse aux sucres bedonnants, pas le plus complexe aromatiquement mais hyper sapide et très longue sur le combo fruits secs, café, notes de champis. Il lui manque une petite acidité compensatrice supérieure pour le rendre plus digeste mais j'ai pris plaisir avec ce vin acheté en premier lieu à des fins de préparations culinaires. J'ai notamment apprécié ce petit côté champignonneux.
 

Puis vint le repas d'anniversaire de mon p'tit loup. J'avais prévu pour l'entrée de tenter un truc qui me trottait dans la tête depuis un bon moment; un pâté croûte ibérique. Le résultat fut à la hauteur du temps passé à la réalisation. Et puis c'est trop cool de pouvoir souffler ses bougies deux fois lors de son repas d'anniv', sur l'entrée et sur le dessert !
 

J'avais expliqué au caviste ce que je prévoyais de faire et il m'a proposé pour l'accompagner le vin suivant.

Parés Baltà, Cava, Gran Reserva, Rosa Cusiné 2016
100% Garnacha, première fermentation en cuve inox, la seconde en bouteille avec un élevage minimum de 48 mois.

Robe saumaunée-orangée
Le nez n'est pas très excitant, un peu de fruits rouges et des notes levurées assez prégnantes
La bouche présente une bulle très fine, la matière manque un peu d'expression, et la finale est sèche et manque de confort.
Regoûté le soir, c'est moins fermentaire, mais en bouche ce n'est pas mieux. Accord neutre avec le pâté. Une déception, ce vin, c'est même le vin le plus décevant du séjour.
 

Heureusement, le suivant est nettement plus emballant. Pour accompagner un riz au four dans l'esprit d'une paella ( palourdes, crevettes, calamars, moules, chorizo ), il m'a été conseillé ce vin décrit comme une curiosité: 

Ca'n Verdura Viticultors, Mallorca, Ca'n Xicatlà 2017
Ce vin est un blanc, issu du cépage Mantonegro Cabellis qui a la particularité de pouvoir proposer, sur une même souche, des raisins blancs, roses et noires.
Vinification en fût de 500L, levures indigènes, pas de fermentation malolactique, élevage 10 mois en fûts, puis 6 mois en cuve inox. Petite production: 590 bouteilles .


Ouvert 3h avant
Belle robe dorée aux reflets saumonés 
Très joli nez assez intense et élégant sur le pain grillé (surtout à l'ouverture, j'ai d'ailleurs longuement hésité à le carafer mais me suis abstenu), les fruits jaunes et des notes plus minérales.
La bouche se montre pleine avec un léger gras, elle dévoile un caractère bien sapide au fur et à mesure que le vin roule sur la langue, la finale prend un accent salin qui équilibre parfaitement les fins amers ressentis, d'une très belle longueur et rémanence aromatique. C'est vraiment très bon et je trouve l'accord superbe avec le plat. Une très chouette découverte !
 

Histoire de proposer un rouge, ce qui est plutôt un prétexte pour moi pour poursuivre les découvertes; sur les fromages nous avons bu:

Dominio do Bibei, Ribeira Sacra Lalama 2018
assemblage de Mencia 90%, Garnacha Tintorera, Mouratón, Sousón, Brancellao  vignes etre 15 et 100 ans, sur sols d'ardoise, d'argile et de granite de 300 à 700m d'altitude. Élevage d'environ 13 mois en fûts de plusieurs vins et 16 mois en bouteilles.

Ouvert le matin pour le déjeuner 
Robe moyennement sombre
Le nez est agréable et plutôt frais sur les fruits rouges un peu acidulés. Quelques épices en cherchant bien mais ça reste assez simple.
La bouche est douce et déroule tranquillement, la légère acidité perçue à l'ouverture s'est parfaitement intégré, la finale est fruitée, plutôt fraîche et moyennement longue.
C'est bon, le vin plaît à la tablée, mais j'avoue que j'attendais un peu plus de complexité.
Le soir, des amers finaux viennent perturber la finale et le fruit a perdu de son éclat.
 

Sur les desserts, tarte rustique aux fruits et mi-coulant au chocolat
Je tente un : 
Finca Daniel Ramos, Zerberos, Kπ El Abuelito 2012
un 100% Grenache surmûri, 50 jours de macération puis vieilli 60 mois dans une barrique de 300L de 5 vins sans ouillage. 130 bouteilles de 50cl produites.

Robe vermillon
Le nez est explosif d'emblée, j'y retrouve une aromatique assez semblable à la cuvée qui m'avait tant plu l'an dernier (A+P 2014) des fruits rouges macérés à l'alcool, un peu d'herbes, des notes chocolatées, des arômes de sucrerie, une pointe de rancio. C'est gourmand.
La bouche m'a surpris, je m'attendais à y trouver du sucre ( le nez me laissait penser et la bouteille se trouvait au milieu d'autres vinos dulces chez le caviste) mais le vin goûte relativement sec, c'est intense aromatiquement, la finale exprime les 17° au compteur, associés à des amers secs. On perçoit de nouveau le léger rancio en rétro.
C'est plutôt surprenant comme vin et il s'accorde très bien avec le gâteau au chocolat.
 

Alvar De Dios Hernández, Castille y Leon, Aciano 2018
Tinta de Toro (Tempranillo) très majoritaire, issu de vignes centenaires de 3ha, sur sable à 700m d'altitude. 60% de grappes entières, 12 à 14 mois de fûts

Robe grenat
Nez plutôt natureux, dominé par la bêighte, derrière l'animal semble se cacher des notes épicées et herbacées/végétales(presque anisées mais c'est pas ça)
La bouche est douce et sans accroche, c'est assez sapide mais ça manque clairement de gourmandise pour moi, quelques amers finaux sont à noter. Belle longueur mais ce caractère végétal me gène un peu. Pas emballé le soir de l'ouverture.
Le vin gagnera en confort les jours suivants, dévoilant un caractère plus floral, l'amertume s'atténuant au fil du temps. Les derniers verres seront les plus agréables, mais ce vin ne déclenchera pas plus d'émotion que cela chez moi. 
Le Tio Uco, découvert l'an dernier ne m'avait pas convaincu, cet Aciano est mieux mais je ne m'y retrouve pas au regard du rapport prix/plaisir.
 

Dominio do Bibei, Ribeira Sacra, Lapola, 2019
Godello majorataire, Albariño, Doña Blanca, vignes de 15 à 80 ans sur schistes, 11 mois de fûts et 18 mois de bouteilles

Ouvert 2 heures avant le dîner.
Robe pâle 
En épaulant le vin, le nez est sympa, très légèrement fumé et assez minéral.
La bouche est sympa aussi, il y a un beau volume sensation de presque gras un peu d'amertume finale et tout ceci parfaitement équilibré par l'acidité qui tend la matière. L'aromatique reste discrète je me dis qu'on va passer un bon moment avec ce vin qui doit accompagner un turbot au four.
Mais au moment de dîner, le nez est devenu quasi mutique, la matière est belle et bien là, l'équilibre est bon mais le vin de laisse aucune empreinte aromatique. Fait ièch...
Le nez s'est ré-ouvert par les jours suivants, sur la fin de bouteille, prenant des accents herbacés, fruités et minéraux, évoquant presque un chenin ligérien. 
La bouche a perdu un peu de sa tension, mais offrira un accord très intéressant sur des rouleaux de printemps.
Je pense que l'on a affaire un beau blanc mais qu'il faut laisser un peu de temps pour bien se mettre en place.
 

Bodegas Olarra, Rioja Reserva, Otonal 2015
Tempranillo, Garnacha, Mazuelo, et Graciano,12 à 16 mois de barriques, 18 mois de bouteilles

Robe grenat paraissant évoluée sur le disque
Le nez est joli, le boisé qui m'avait dérangé par le passé s'est fondu au milieu d'arômes fruitées rouges et de notes florales, tout ceci associée à un léger accent évolué.
La bouche est plutôt déliée, harmonieuse, la matière est assez fine, une fine acidité la soutient, l'aromatique joue la même partition que le nez et tout ceci est agréable. C'est même une bonne surprise car je m'attendais à ce que le vin ne me plaise pas trop, mais je l'ai bu avec plaisir.
La vérité est dans le verre...
 

Et voilà pour cette année, merci de m'avoir lu.

Sébastien
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15 Sep 2021 13:41 #7

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Réponse de Jeanveux sur le sujet Une balade ibérique...

Bravo et merci pour ton CR.

Ton pâté croûte donne faim. Même si je peux en deviner certains, peux-tu m'indiquer les ingrédients qui entrent dans sa composition?

Jean 
15 Sep 2021 14:22 #8

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Réponse de sebus sur le sujet Une balade ibérique...

Hello Jean.

Pour ce pâté, les pâtes; c'est recette Lastre. 
Pour les viandes; presa et pluma marinées dans le PX et épices. De la pancetta iberica sous deux formes, une naturelle et une rôtie. 
Le pulpo a d'abord cuit dans un bouillon, puis a mariné dans un mélange paprika/Palo Cortado.
J'ai fait une gelée de joue et os de veau au PX dulce, dans laquelle a infusé de la Cecina de Leon et teintée à l'encre.
Fruits secs, fondue d'échalotes et une farce fine pour lier le tout.

Sébastien
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15 Sep 2021 17:41 #9

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Réponse de Raboso del Piave DOC sur le sujet Une balade ibérique...

Le pâté croûte !!! 

Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)
15 Sep 2021 19:12 #10

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  • sebus
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Réponse de sebus sur le sujet Une balade ibérique...

Bonjour à toutes et tous.
Le retard s'accumule, il est temps de réaliser le compte rendu de mes découvertes ibériques estivales.

Je débute le séjour en découvrant la production de César Márquez, neveu de Raul Perez et étoile montante de l'appellation Bierzo, qui a lancé son projet personnel en 2015.
César Márquez, Bierzo, La Salvación 2020
100% Godello

Robe claire
Nez moyennement expressif, frais, sur des notes de pommes plus vertes que jaunes, des notes minérales et une pointe de colle de notre enfance
Bouche fine, presque cristalline, faite d'une forme de droiture avec une acidité au cordeau qui fait bien saliver, mais sans jamais virer au citrique, finale de persistance moyenne à longue, essentiellement portée par cette sensation minérale salivante. L'aromatique est plus discrète. A tendance a se "détendre" légèrement durant le déjeuner.
C'est bon et ça se boit si facilement qu'en fin de repas, il ne reste qu'un verre dans la bouteille et nous n'étions que deux à boire !
Il accompagne très correctement le turbot au four.
Le dernier verre bu le soir est très similaire, le bouquet reste discret mais apparaît bien frais et minéral la petite note de colle a disparu.
 

Une première pour moi avec ce domaine dont j'ai lu des commentaires alléchants sur sa rubrique LPV.
4 Kilos Vinícola, Mallorca, 12 Volts 2017
assemblage de Callet, Fogoneu, Syrah, Cabernet sauvignon, Merlot

Robe grenat
Nez relativement ouvert sur des notes balsamiques, d'herbes sèchées et de fruits mûrs 
Bouche plutôt souple, quasi glissante, elle développe dans sa deuxième partie une amertume qui reste sous le seuil du déséquilibre pour mon goût, finale à la très fine astringence, assez courte et manquant un peu d'intensité d'aromatique.
C'est plutôt bon et assez consensuel. Il faut surveiller la température de service il gagne à être servi un peu rafraîchi.
Le soir, un fruit plutôt rouge et légèrement acidulé gagnera en intensité au nez, mais pas en bouche, l'amertume semble, elle, mieux intégrée en finale.
 

Découverte d'un vin effervescent expérimental produit à 3400 unités par les Bodegas Barbadillo
Toto Barbadillo, Espumoso de Albariza, 2019
cosecha 2019, assemblage de palomino et de chardonnay sur sol d'albariza
brut (inf à 1g/L) dégorgé en avril 2022


Robe claire laissant apparaître une bulle moyenne
Nez pas si simple à décrire, il m'évoque la fraîcheur par ses notes d'herbes fraîchement coupées et d'herbes sèchées, un peu de fruits jaunes et une note solaire
Bouche qui me semble être l'antithèse de la bulle vineuse, c'est très gouleyant, la bulle est moyenne, le vin goûte bien sec, une finale qui délivre une fine amertume et se fait moyennement intense plutot persistante sur le bouquet nasal. C'est bon, relativement facile et ça fonctionne assez bien sur la Cecina de Leon. Le fond de bouteille bu en fin de journée était moins intéressant, l'aromatique plus discrète et l'amertume finale un peu plus soutenue. 
 

Je poursuis la découverte de ce cépage de la région de Madrid qu'est l'Albillo Real.
Bodega Las Moradas de San Martín, Vinos de Madrid, Albillo Real 2019

Robe légèrement soutenue
Le nez est agréable sur des notes d'autolyse dans lesquelles viennent se mêler des agrumes.
La bouche adopte un profil plutôt sphérique, à la matière assez glissante qu'une très fine acidité ponctue, finale empreinte d'une fine amertume où l'alcool ne domine pas, à laquelle on peut reprocher un manque d'intensité aromatique et de longueur.
Pour autant c'est tout à fait agréable à boire et ma compagne apprécie franchement. 
 

J'avais plutôt apprécié l'entré de gamme de ce domaine, voici l'occasion de goûter à cette cuvée Franc de Pied.
Bodegas y Vinedos Ponce, Manchuela, P.F. 2020
100% Bobal vieilles vignes

Robe pourpre
Nez ouvert sur des notes sanguines, d'herbes sauvages, une très légère pointe lactée, 
La bouche présente pas mal de fraîcheur, avec une acidité ressentie dès l'attaque jusqu'en finale, une matière plutôt souple et un peu astringente en fin de bouche, l'aromatique calquant le nez participe à cette sensation de rouge qui veut jouer la carte de la fraîcheur avec quand même un petit côté amer-végétal qui persiste assez longuement. 
En l'état je peux pas dire que je sois enthousiaste sans pour autant trouver cela mauvais.
Le lendemain, le nez a changé; moins sauvage, des notes de champignons, d'épices, un côté vieux fût de whisky, des notes fruitées en dernier plan. la bouche conserve globalement le même profil.
 

Lorsque je dis au caviste que je n'ai encore jamais goûté Zarate, il me fait les gros yeux et me dit; un amateur de Rias Baïxas a l'obligation de goûter Zárate! Et bien goûtons :
Bodega Zárate, Rías Baixas, 2021
Albariño de Val do Salnès

Robe claire
Nez expressif et frais sur les fruits blancs et une note minérale
La bouche est marquante par sa salinité qui s'exprime quasiment dès l'attaque, le vin semble désaltérant, la finale est toujours saline et un peu crayeuse, on salive bien. L'aromatique en bouche est plus minérale que fruitée alors que c'est l'inverse au nez. 
C'est bon ! Le lendemain, c'est véritablement désaltérant et salin (surtout après une session de surf!) Un caractère un peu plus citronné, il écrase les charcuteries et les anchoas de Santoña mais ce vin m'a régalé !
 

Barco del Corneta, Vino de la Tierra de Castilla y León Prapetisco,2018
100% Juan García

Robe grenat tirant sur le carmin
Un nez où domine le cuir, des épices (muscade), une note de vieux fût de rhum, une pointe d'acétate au réchauffement
Attaque souple et joviale, un milieu de bouche qui présente une forme de gourmandise (léger SR?), la finale dévoile une fine trame tannique qui la rend astringente, plutôt cuir et vieux bois que fruitée, de persistance moyenne. 
Un vin qui réclame une viande pour mon goût et c'est ce qu'il va obtenir à j2: une entrecôte de rubia gallega maturada. L'accord se passe très bien, le vin a gagné en fruité et la bouche m'apparaît juteuse, une gorgée appelle la suivante. 
Au total ; un vin qui mérite aération et la table; et j'ai aimé.
 

Bon là, j'l'ai un peu vu v'nir, mais c'est les vacances,....on se laisse un peu aller...et voilà...
Le caviste : Toi qui cherches des vins qui sortent du classique, tu peux goûter cela, un Palomino de Jerez, vinifié en sec et ouillé par Raul Moreno... Rien que l'étiquette me laisse imaginer un univers « peu protégé ».
Raul Moreno, A Contraluz, MMXXI
Palomino

Robe dorée
Un nez qui renifle le ionf de poney, une note épicée tente de se frayer un chemin.
La bouche est plus intéressante, elle paraît et pourtant c'est très salin, salé même, la finale qui reste saline à l'aromatique mal définie, la persistance n'est pas immense. 
L'aromatique peu avenante semble s'atténuer un peu. On verra le lendemain... Et c'est vrai que le lendemain, c'est moins réduit, des fruits jaunes et des épices, bouche toujours très saline avec une finale qui retombe comme un soufflé. 
Un vin plutôt curieux, pas emballant et au mauvais rapport prix/plaisir. 
 

J'avais aimé l'an dernier le Ca'n Xicatlà, testons un autre Mallorca Blanco de ce Projet Ca’n Verdura Viticultors pour accompagner une Zarzuela festive.
Ca’n Verdura Viticultors, Binissalem-Mallorca DO, Supernova Blanc 2021
100% Moll

À l'ouverture en pleine popote le matin, j'ai trouvé ça timide au nez comme en bouche, l'aération semble lui avoir fait du bien 
Robe pâle
Nez agréable et frais mais sur la retenue ; un peu amande, anisé au départ qui évolue vers des notes iodées, sur les agrumes, subtile note de crème vanillée
Attaque souple et déliée, une matière fine dans laquelle se répondent acidité et amertume de façon équilibrée, la finale est plus minérale, pas très intense aromatiquement et de persistance moyenne. 
Je craignais que le vin se fasse dominer par la Zarzuela mais non, le plat lui donnant même un peu plus d'expressivité et l'accord se passe correctement.
Un vin pas trop compliqué ni très complexe mais avec un coef de torchabilité notable. 
 

Je n'avais encore jamais bu Recaredo et je m'étais dit que ce serait cette année. Croiser des millésimes avec un peu de bouteille a fini de me convaincre d'essayer.
Recaredo, Cava, Terrers Brut Nature Gran Reserva 2010
54% Macabeo, Xarel-lo 42%, Parellada 4%
élevé 70 mois et dégorgé le 8 mars 2017
Notes prises le soir sur la fin de bouteille


Robe presque paille 
Nez moyennement intense; des notes grillées briochées, des fruits jaunes,  un peu de fruits secs, ce bouquet est parasité par une note liégeuse, à peine perceptible au déjeuner, plus marquée le soir
Bouche à la bulle plutôt fine et assagie, matière qui gagne en largeur au fur et a mesure, mais la finale me perturbe par la présence d'une amertume assez disgracieuse (surtout le soir en fait), s'associant à cette note liégeuse. 
Le midi, c'était correct mais je m'étais figuré plus de complexité sur ce vin, avec un p'tit doute sur un bouchon fourbe, le soir le doute est devenu grand et le plaisir n'est pas au rdv. A revoir. 
 

Je suis tombé par hasard sur cette bouteille chez un caviste que j'ai découvert cette année, à un tarif tout à fait raisonnable. Je me suis laissé tenter.
Compania Vinicola del Norte de Espana, Rioja Reserva Imperial1988
Notes prises après 24h d'aération; cette dernière lui a fait du bien.

Le bouchon est complètement imbibé et viendra en deux fois malgré le secours d'un bilame. 
Robe grenat tuilée
Nez franc sur des notes tertiaires, du tabac, du sous bois, des fruits rouges compotés sont encore présents, une touche d'épices chaudes, des notes de champignons. Joli !
Bouche souple et soyeuse qui récite en douceur sa gamme tertiaire, une fine acidité s'installe en deuxième partie de bouche et apporte fraîcheur et tonus, l'alcool semble quasi imperceptible, finale d'une belle longueur qui derrière son registre tertiaire laisse transparaître encore un peu de fruité. Voilà un joli rioja qui a séduit les amateurs de vieux vins dans lesquels je m'inscris.
 

Celle ci aussi m'a fait de l'oeil :
Castillo Perelada, Garnatxa de l'Empordà, 12 anys
Vino dulce natural issu de Garnatxa Roja (80%), Garnatxa Blanca (20%) deplus de 40 ans, récoltés en légère sur-matûrité et vieillis se le principe de la solera plus de 12 ans.

Robe ocre brun trouble
Nez bien gourmand fait de rancio et de crème caramel
Bouche qui joue le même registre de la gourmandise avec un sucre pas pataud du tout, l'alcool sait rester discret avec une fin de bouche légèrement tonique, hyper sapide et très longue sur le rancio.
Très bon vin qui se descend tout seul et pas vilain sur un fondant au chocolat. 
 

Parce qu'il faut bien un pirate...
Mas Amiel, Cuvée Spéciale 10 ans d'âge
ouvert depuis plusieurs semaines.

Robe brune
Neze café, de fruits secs, léger rancio.
Bouche qui hésite entre gourmandise et droiture, c'est finalement plus long que large, un joli peps finale qui contrebalance une sensation alccoleuse, très persistant sur le rancio. 
C'est bien bon!
 

Après le blanc, une cuvée en rouge de César Márquez :
César Márquez, Bierzo, Valtuille 2020
100% Mencia de villa de Valtuille de Abajo

Robe pourpre
Nez sur les fruits rouges, l'orange sanguine, assez agrume. Ça rappelle un peu l'aromatique de la sangria (Gloup!)
Bouche souple gourmande et sapide, on retrouve cette aromatique flatteuse, la trame tannique très fine se manifeste par une astringence moyennement marquée en finale donnant un peu plus de sérieux à cette fin de bouche. 
L'acidité est très juste car se fait oublier. Le tout est très agréable.
 

Après un essai concluant l'an dernier, je retente l'expérience avec un autre txakoli. Un vrai déglingo !...
Donienne Gorrondona, Bizkaiko Txakolina, 2020
100% Hondarrabi zuri
Commentaire le lendemain de l'ouverture

Robe claire
Le nez est frais et sympathique; des notes iodés sur un fond citronné et une légère pointe herbacée
Bouche que l'on peut qualifier de citrique de bout en bout, mais avec une sensation de juste maturité. Pour le dire autrement ce n'est pas vert ni acide, ce que j'ai très souvent reproché aux txakolis. 
La finale est fraîche, citrique et très légèrement crayeuse, elle est plutôt courte mais fait bien saliver. 
C'est un bon vin d'apéro ou à fruits de mer. Le surlendemain, le vin semble encore gagner en présence en bouche. C'est vraiment bon ça accompagne bien la presa iberica (en charcuterie) mais la cecina le domine plus. 
 

Un achat au pif dont j'aurais pu/dû m'abstenir. Le rapace au chapeau a dû me taper dans l'oeil, j'ai oublié de lire la contre étiquette. J'ai zéro excuse en plus, c'est écrit en espagnol, en anglais et en français. « Vins vibrants de vignes vivants. Rien ajouté, rien enlevé. Sans sulfites ajoutés. » Tu le vois venir, le testicule dans le pudding ?...
Finca Casa Balaguer, La Rambla del Peligrés 2019
Garnacha de la région d'Alicante

Robe grenat tirant sur le carmin
Nez assez vilain de prime abord, nature sur des arômes bien fermiers, derrière se cache une cerise, mais une cerise balèze en cache-cache!
Souple et gouleyante en attaque, la bouche délivre un tanin plutôt fin mais abondant et astringent, une petite acidité finale apparaît, laissant une empreinte fruitée sur la cerise qui se mêle aux notes fermières. C'est quand même moins désagréable en bouche qu'au nez mais on verra demain ce que ça donne... Lendemain, même pif la bouche s'est un peu assouplie notamment au niveau de l'astringence, mais un joli goût de souris ponctue la finale. 
Le genre de vin nature dont je me passe volontiers. Ce sera le plus mauvais vin du séjour. 
 

Je n'ai pas pris de notes sur les vins bus au verre ou à la bouteille au resto/bars à l'exception de celui-ci, qui m'a semblé mériter un petit mot. Choisi au pif au milieu d'une sélection de vins qui m'étaient inconnus et qui avaient pour certains un peu de bouteille..
Ouvert à température ambiante, il a nécessité un petit bain dans un seau glacé
Gil Luna, Toro 2009
100% tinta de toro
Robe grenat sombre 
Nez « élevé » mais sympa sur des notes chocolatées et d'épices 
La bouche offre une patine agréable, l'ensemble est plutôt sphérique, des légers tanins fins à moyens se font encore sentir mais sans accroche marquée,la finale est sapide et reste dans l'aromatique du nez. C'est bon, honnêtement tarifé et s'accorde très bien à une délicieuse entrecôte et à de succulentes, fondantes et généreuses costillitas de cochon.
Bonne pioche.
 

Un cépage encore jamais rencontré, tout comme ce domaine dont je n'avais jamais entendu parler, le caviste me dit qu'il est plus connu outre Atlantique qu'en Europe/Espagne.
Bodega Goyo Garcia Viadero, Finca Los Quemados, Ribeira del Duero, Clarete 2020
100% Clarete

Robe entre pourpre et rubis 
Nez plutôt discret, évoquant les fruits rouges acidulés 
Bouche au toucher léger qui déroule sans accroche, c'est ni long, ni large, ni droit, c'est très équilibré, l'acidité est juste et cela se boit très facilement. La finale se fait sur les rouges acidulées. 
Un vin simple, agréable à boire mais auquel on peut reprocher un manque d'expression aromatique au nez comme en bouche. 
Les pasta « all'amatriciana iberica » le dominent aromatiquement. 
 

On termine avec un sucre:
Bodegas Ximénez-Spínola, Pedro Ximenez Vintage 2018

Robe earl grey infusé
Joli nez qui m'évoque franchement le Pimenton de la vera, enfin surtout son caractère fumé, de notes de raisins secs et de fruits confits. 
Bouche proposant une belle charge de sucre tapissant donnant un ensemble gourmand, l'acidité apparaît un peu en retrait, une finale qui laisse entrevoir une esquisse d'amer, où l'aromatique se pose à l'unisson du nez, la persistance est moyenne.
C'est un bonbon ! A consommer avec modération, pour lui même. 
 

Et voilà pour cette saison. Meci de m'avoir lu.

Sébastien
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12 Oct 2022 07:34 #11

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Réponse de oliv sur le sujet Une balade ibérique...

Merci pour ce travail remarquable, Séb !
12 Oct 2022 17:04 #12

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Réponse de Eric B sur le sujet Une balade ibérique...

Bodega Península Vinicultores, D.O Bizkaiko Txakolina, 2018
100% Hondarrabi Zerratia issu d'une parcelle unique à flanc de coteau, sur marnes argileuses

C'est du Petit Courbu. Ca explique que ce soit bon :)

Eric
Mon blog
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12 Oct 2022 20:39 #13

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  • sebus
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Réponse de sebus sur le sujet Une balade ibérique...

Bonjour à toutes et tous. Je profite de cet après midi maussade pour prendre enfin le temps de poster mes impressions sur la sélection ibérique estivale.

J'avais envie de regoûter à cette cuvée qui m'avait plu l'an passé, je pensais tester un nouveau millésime mais c'est en fait le même.
Bodega Las Moradas de San Martín, Vinos de Madrid, Albillo Real 2019
Albillo Real

Robe claire
Le nez présente une aromatique sur le pétard/l'allumette assez expressive, des notes herbacées, du fruit plus jaune que blanc.
Bouge plutôt fraîche en attaque, elle développe un caractère sphérique/solaire en son milieu avec l'apparition d'une amertume que l'acidité fine et une sensation minérale de fin de bouche viennent équilibrer, les amers allongent le vin sur cette aromatique d'allumette dominant le fruit. C'est toujours plaisant et fidèle à ce que j'avais bu précédemment.
 

Cela faisait un ptit moment que je n'avais bu un blanc de mon chouchou...
Luis Anxo Rodriguez Vazquez, Ribeiro, Vina Martin Os Pasas 2020
Treixadura, Torrontés, Albariño y Lado

Robe légèrement dorée
Nez frais, très minéral, du citron, une pointe herbacée, un peu de pomme 
Attaque nette et assez fraîche qui dévoile une matière au profil longiligne possédant une franche mineralité notamment sur la fin de bouche tendue, très salivante, quasi crayeuse et persistante.
Un style qui me sied tout à fait, en revanche erreur de casting car le vin domine le plat; ratatouille et ruedas de bonito marinées et  grillées.
 

Tierra Prometida, DO Arribes 2021
Bruñal, Juan García, Garnacha et Syrah d'altitude 750m, vinification peu interventionniste, élevés 10 mois en vielles barriques de 225 et 500l

Première rencontre avec un vin de cette jeune appellation ibérique (1998) de la vallée du Duero jouxtant la fontière portuguaise, que je ne connaissais pas.
Jolie robe violine
Très légère réduction à l'ouverture qui se dissipera rapidement pour délivrer un nez essentiellement fruité et plutôt gourmand ; des fruits rouges mâts, associés à des notes d'agrumes
La bouche poursuit dans ce registre assez gourmand, avec une matière de demi-corps juteuse, une fine acidité porte l'ensemble mais sans jamais déborder, finale fruitée gourmande suggérant seulement l'astringence. Sympathique découverte. 
 

Bodega Los Astrales, Rueda Sahumé 2021
100% sauvignon blanc de la province de Valladolid, élevé 4 mois en cuve avec bâtonnage hebdomadaire.

Robe moyennement soutenue
Légère pointe de réduction à l'ouverture, le nez offre des arômes exotiques
Bouche à la matière gracile de prime abord, elle s'étoffera un peu à l'aération, on y retrouve ces arômes exotiques, la fin de bouche est tenue par une acidité rafraichissante, mais qui manque un peu de longueur pour mon goût. Cela reste un bon vin.
 

J'avais apprécié il y a déjà 2 ans un blanc de ce projet Envinate, goûtons à un rouge :
Envinate, Loussas, Vina de Aldea 2021
90-95% de Mencia issu de la Ribeira Sacra

Robe grenat à pourpre
Joli nez floral, fruité, c'est délicat
La bouche adopte également ce caractère délicat et floral, la matière est à peine astringente, ça glisse, c'est fin, le vin donne la sensation de ne pas vouloir être long mais en fait il l'est, soutenu par un équilibre acide/amer millimétré. Le repas suivant, de franches notes de cannelle s'ajoutent aux arômes floro-fruitées. Un vin qui s'est bu tout seul accompagnant des charcuteries ibériques ou des salades froides. 
 

Bodegas El Paraguas, Ribeiro, El Paraguas Atlantico 2021
85% treixadura, 8% godello y 7% albariño vinifiés séparément en cuve ou en fûts

Robe dorée
Le nez n'est pas très expressif sur des fruits blancs mûrs essentiellement.
Bouche à l'attaque fraîche et nette, s'en suit un déroulé de matière mûre, qui gagne en ampleur et aussi un peu en amertume solaire, cependant bien contrebalancée par l'acidité minéralité du cépage en finale pas très longue. C'est bon mais je préfère nettement le style Luis Anxo Rodriguez.
 

Un pirate :
Bordatto, Cidre Basa Jaun 2022
Robe bien dorée
Nez de pomme (eeeet ouais!)
Bouche désaltérante par son côté facile et qui goûte sec, sa belle finesse de bulles, son toucher légèrement astringent. Parfait en apéro !
 

Un classico, qui décoit rarement :
La Rioja Alta, Rioja Reserva, Viña Ardanza 2012

Robe grenat évoluée
Nez assez charmeur de boisé coco, de fruits rouges et un peu d'épices 
Bouche suave, aux tanins tout a fait fondus, c'est plein et long, une fine acidité en soutien.
Le vin possède un profil résolument charmeur à l'image du nez. J'aime ça!
 

Bodega del Monge – Garbati, Rioja Viña Ane Centenaria 2021 Blanco
Viura 25%, Malvasía 8%, Chardonnay 4%, Sauvignon 4%, Turruntés 4%, Garnacha 4%, Verdejo 3%, Tempranillo B 43% y Maturana 4%.

Robe claire
Nez mutique, indéfinissable
La bouche m'apparaît aqueuse, il ne s'y passe rien, à l'exception d'une très légère amertume en fin de bouche. Totalement inintéressant et l'aération n'a changera rien.
La seule vraie déception de mon séjour.
 

J'ai gouté un blanc, voyons ce que cela donne sur un rouge :
Bodega Las Moradas de San Martín, Vinos de Madrid, Initio Crianza 2015
100% Garnacha à 900m dans la Sierra de Gredos

Robe grenat
Nez très expressif sur le cuir, le chocolat et les fruits noirs
Bouche sapide, riche sans être lourde, belle intensité aromatique, l'astringence se manifeste en fin de bouche sur un grain plutôt fin. C'est persistant, là encore, je trouve l'équilibre acide/amer très plaisant. Furieuse envie de lui mettre la chuleton en face pour faire un brin de causette.
A noter une légère souris finale sur le fond de bouteille à J3. 
Les vins de cette bodega offrent un intéressant rapport prix plaisir.
 

Bodegas Williams & Humbert, Pedro Ximenez en Rama 2018
Une sélection de Px de Pago de Carrascal, seco , élevé 4 ans en futs de 600L

Robe dorée
Nez assez fin, fait de notes oxydatives et de pain grillé que je trouve gourmande.
Bouche offrant une jolie suavité dès l'attaque, distillant une pellicule de gras qui glisse sur la langue, le vin est tout à fait sec, la matière est ronde en milieu de bouche, pour ensuite s'étirer grâce à l'acidité apportant du peps à une longue finale, plus minérale,  fraîche et oxydative. J'ai aimé ce vin.
J'ai eu l'oaccasion de faire goûter le fond de bouteille à mon père, pas familier avec les vins de voile; grimace collector: il a détesté ! 
 

J'avais goûté et bien apprécié la cuvée Tino en début d'année, voici une autre blanc :
Manuel Formigo, Ribeiro, Cholo 2021
100% Loureira

Robe légèrement soutenue
Nez très légèrement réduit à l'ouverture, il s'ouvre rapidement sur les agrumes, le citron plus vert que jaune, fruits blancs et touche herbacée
Bouche très tonique, ou l'acidité s'exprime dès l'attaque, mais avec une matière qui possède une sorte d'épaisseur en milieu de bouche, pour une finale salivante qui file sur les citrons jaune et vert, sans grande persistance toutefois. Un vin désaltérant qui fonctionne plutôt bien sûr un tartare de daurade, mangue, granny Smith et noisettes. 
 

L'an dernier j'ai découvert les vins de César Marquez, cette année je goûte à l'un de ces parcellaires.
César Marquez, Bierzo, El Rapolao 2020
Mencia issu de la parcelle El Rapolao sol argileux à 450m, élevé 1 an en futs

Robe pourpre a carmin 
Joli nez, jouant le registre de la fraîcheur avec des notes profondes de fruits rouges, d'épices noires, et une pointe de rafle.
Toucher délicat en bouche, qui se fait sapide, empreinte d'une belle fraîcheur, l'astringence perçue à l'ouverture se gomme rapidement sans complètement disparaître, la finale fruitée élégante et moyennement persistante. 
Coef de torchabilite élevé, le vin glisse tout seul sur la pluma y patatas épicées. Un vin délicieux !
 

Un petit kiff au resto :
La Rioja Alta, Rioja Gran Reserva 904, 2011

Robe grenat un peu évoluée
Nez expressif et élégant sur le bois précieux, de l'encre, du fruits et des notes légèrement fumée, une touche de pimenton verde grillé à l'aération. 
Bouche qui possède un beau toucher délicat, les tannins hyper poudrés apparaissent déjà quasiment fondus, le vin possède cette acidité qui lui sert de colonne vertébrale lui donnant beaucoup d'allonge, la finale est sapide, longue, délivrant le bouquet aromatique perçue au nez, légèrement minérale. J'aime beaucoup l'équilibre d'ensemble qui en fait un vin distingué, l'accord se passe très bien avec la chuleta. Très bon! Que dire de plus, ah oui, 55€ sur table au resto, le genre de tarif que j'aimerais croiser plus souvent sur les cartes des restos français. 
 

Dominio Romano, Ribera del Duero 2016
100% Tinto Fino élevés 13 mois en fût de chêne de 400L francais et hongrois de 2em et 3em utilisations.

Robe sombre
Le nez est moyennement intense sur des arôme de cuir et de fruits noirs mûrs.
La bouche est pleine et possède une forme de chair un peu austère, les tanins sont fins mais encore accrocheurs en finale qui se fait plus chaleureuse, elle s'accompagne d'une petite sensation amertume. C'est aromatiquement un peu ramassé. Un vin qui m'apparaît (trop) sérieux et qui mérite un mets qui lui réponde.
 

Je termine par ce:
Matsu, Toro, El Recio 2021
100% Tinta de Toro,
pour lequel je n'avais pas pris de notes mais j'ai le souvenir d'un vin présentant un profil gourmand avec la confiture de mûres qui dominait l'aromatique, il y a avait de la suavité et cette sensation de sucrosité en bouche qui renforçait le caractère gourmand du vin, mais qui peut vite fatiguer le palais, si on en abuse.
 

Merci de m'avoir lu.

Sébastien
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18 Oct 2023 14:29 #14

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