Après
l'acte I
de ce week-end entre amis, nous nous retrouvons chez moi pour l'acte II: le traditionnel repas du samedi midi.
L’apéritif se fait sur les restes de la bouteille de Talion 2016 de la veille, qui se goûte pareil.
Nous passons rapidement à l’entrée : salade mangue/avocat/crevette à la vinaigrette au vinaigre balsamique, accompagnée d’une st jacques juste poêlée.
Pour ce plat, nous buvons un
Chablis 1er cru Mont de Milieu 2009, domaine Droin.
C’est un vin rond et minéral, doté d’une réelle profondeur. C’est classe, citronné, minéral, avec une légère évolution aromatique. C’est également très long en bouche.
Très bon. 4+/5
Nous sommes 5 à table, la bouteille ne tient pas longtemps et il va falloir assurer une transition avant de continuer le repas sur les vins rouges. Heureusement, une bouteille entamée dans la semaine est prête à être bue, quitte à passer pour faiblarde après le chablis.
Maranges1er cru 2015, domaine Contat-Grangé.
Le nez est dominé par des notes de pierre à fusil.
En bouche, la matière est ample et ronde, avec une belle tension. La finale est légèrement beurre et de bonne longueur.
C’est bon à très bon. 3,5+/5. Et pas du tout ridicule après le chablis.
Le plat qui suit est une basse côte (de bœuf) accompagnée de poivrons rouges confits à la poêle. J’ai réalisé ce plat pour accompagner un vin qu’il me tenait à cœur de partager avec des amis.
C’est un vin qui à sa sortie avait été élu meilleur vin rouge d’Afrique du Sud par la Revue du Vin de France. Etant allé à ce domaine de la région de Stellenbosch lors de vacances près du Cap, je m’étais rendu au domaine pour acheter cette cuvée, et manque de bol, c’était la seule cuvée épuisée ; les cuvées qui restaient à la vente se goûtant fort bien, mes regrets n’étaient que plus vifs. Mais tant pis. Un an plus tard, mon épouse et moi décidons d’aller passer un week-end à Londres. Impossible d’y aller sans visiter la magasin Harrod’s (les Galeries Lafayette locales). Ayant un peu lu les guides, je savais que le rayon vin n’avait rien à envier aux plus belles caves. Me voilà donc à l’espace vins, et là, au détour d’un rayon, elle me regarde droit dans les yeux, cette bouteille tant désirée. Ni une ni deux, je l’achète et la mets en cave chez moi en me demandant quand et avec qui il sera temps de la boire cette bouteille.
Je considère que les conditions sont réunies : 14 ans de bouteille et des amis connaisseurs.
Stellenbosch, Kanonkop, cuvée Paul Sauer 2005.
La robe est pourpre.
Le nez est sur les poivrons rouges confits, les épices (dont un peu de clou de girofle), les fruits noirs mûrs et la vanille.
L’attaque est souple. La matière est belle, fraîche, ample, mais fondue. Les tanins sont fins mais toujours structurants. C’est un vin très aromatique et gourmand : fruits noirs, cuir, tabac, poivrons rouges, clou de girofle, poivre, vanille, léger chocolat. L’ensemble est complexe et très long.
Excellent. 5/5. Une des plus belles bouteilles de l’année pour moi.
Nous continuons avec un plat d’axoa de veau accompagné de riz basmati.
Pour ce plat, j’ai choisi un vin qui laisse rarement indifférent. L'un des convives, LPVien actif, va reconnaître la cuvée et le producteur. Chapeau !
Faugères Jadis 2013, domaine Léon Barral.
Le nez est sur les fruits noirs, la réglisse, le cuir, et des notes animales.
L’attaque est ample, épicée. Il y a une belle matière, dotée d’une belle fraîcheur et d’un léger perlant. On retrouve les fruits mûrs, le cuir et les épices. La pomme fait son apparition en finale.
Après une bonne période d’aération, on sent moins la pomme et plus les fruits et les épices.
C’est bon à très bon. 3,5/5. Mais c’est très animal et assez loin de ce qu’on goûte sur fût au domaine (fruité fantastique).
Après une petite pause sportive pour aller voir le fiston jouer sa deuxième mi-temps au foot, nous revenons pour le fromage. Pour accompagner cette cuvée, que plusieurs invités ont déjà goûté, mais il y a fort longtemps, j’ai choisi du roquefort et du brebis.
La robe orangée et le contexte font que les pronostics s’orientent rapidement vers un jurançon vendanges tardives assez vieux. Un convive, différent du précédent, trouvera la cuvée et le producteur. Chapeau !
Jurançon Petit Cuyalaa 2001, Clos Guirouilh.
La robe est orangée assez intense.
Le nez est dominé par l’abricot sec, le pain d’épices, et des notes de truffe.
La bouche présente une belle liqueur bien relevée par une belle fraîcheur. C’est fondu et acidulé à la fois. La retro permet de déceler en plus du miel, des épices et du caramel. Tout cela est en plus très long en bouche.
Très bon à excellent. 4,5/5.
Ce vin devait servir pour le fromage et le dessert, mais une fois de plus, je dois retourner au puits
.
Pour accompagner le dessert, qui est un ananas flambé au rhum, je reste sur mon idée de vendanges tardives de Jurançon.
Jurançon Clos de la Cerisaie 2015, Clos Thou.
Ce vendange tardive est assez classique, avec une grosse liqueur équilibrée par une acidité. C’est puissant et complexe, ainsi que très gourmand. Les arômes sont sur la vanille, le pain d’épices, le caramel, l’ananas, les fruits de la passion, et une touche de fraise que je trouve typique de cette cuvée chaque année.
C’est très expressif et très long.
Très bon à excellent. 4,5/5.
Le temps de boire un café et un armagnac 1976 pour ceux qui ne conduisent pas, et il est 19h. Les amis repartent vers une soirée chargée, et moi je me repose en famille. C'est que le lendemain il faudra être en forme pour l'acte III : la journée portes ouvertes en Jurançon.
Nous avons passé une belle journée, hors du temps, à refaire le monde, à essayer de deviner ce qui pouvait bien se cacher sous la chaussette pour mes invités (et moi à me marrer dans ma toute puissance de celui qui sait), à nous extasier du plaisir que peut procurer ce breuvage quand il est à maturité et qu'il est bien accordé (en mets et compagnons).
Bibi