Je ne manie pas le verbe comme Olivier, mais je tiens à apporter ma contribution. Tout d’abord un grand merci à nos hôtes pour ce week-end magique.
Des moments comme ceux-là se vivent à 200% et restent gravés dans les mémoires à jamais.
Bien entendu nous avons eu le privilège de partager de fabuleuses bouteilles mais n’oublions surtout pas le niveau des plats servis. Un vrai régal, du grand art….

Un vendredi soir, sur terre….

Domaine Coche-Dury Meursault 2009
Le vin provient de la parcelle des Vireuls. Le nez est assez ouvert, sur des notes assez exotiques. Bouche ronde, avec du gras et une jolie précision. Bonne longueur. Les quelques repères que je peux avoir sur Coche ne m’ont pas aidé sur ce vin qui se révèle complètement différent du reste de la production.

Domaine Buisson-Charles Meursault 1er cru Goutte d’Or 2006
Nez assez lacté et beurré, qui est marqué par une certaine évolution. Bouche assez molle, sans énergie. Ce doit être la 4ème ou 5ème fois que je goute les vins du domaine, tous à l’aveugle, je n’ai malheureusement jamais été convaincue.

Domaine Coche-Dury Meursault Chevalière 1996
Le premier nez est vraiment très désagréable, sur des notes métalliques. Nous reconnaissons tout de même la patte Coche et décidons de le laisser tranquillement s’ouvrir. Le nez s’exprime ensuite avec plus de finesse et de complexité avec de jolies notes noisettes et fruitées. La bouche est élégante avec une belle acidité derrière. Très bel équilibre.

Jean-Luc Joillot Pommard 1er cru Les Charmots 2002
Le nez n’est pas très élégant, très boisé. En bouche le fruit est très mûr, trop à mon gout et les tanins asséchants. J’avais gouté il y a deux mois un Pommard Noizons 1998 qui avait également cette trame trop mûre qui ne me plaisait pas…

Domaine Coche-Dury Pommard Les Vaumuriens 2004
Le nez est très beau, sur des notes de cerise, de groseille et de poivre. La bouche est fine, avec des tanins intégrés et une finale équilibrée. Le tout est fondu et long…. Je rejoins mon camarade Oliv : les rouges de Coche c’est délicieux. J’ai encore le souvenir d’un très beau auxey-duresse 2002 l’année passée.

Château l’Etoile Cuvée des Ceps d’Or 2005
Je n’ai pas trop de souvenir de ce vin. Il ne m’a pas marqué malgré de très beaux fromages.

Quelques coups de râteau pour récolter les olives et nous voici de nouveau attablés….

Domaine Coche-Dury Bourgogne blanc 2008
Nez discret sur des notes d’agrumes. Attaque riche, frais en bouche avec du gras. Belle acidité mais finale un peu simple. Bien.

Domaine Louis Magnin Grand Orgue 2005
Nez un peu réduit et discret, pas très flatteur. Bouche assez tendue avec des notes étonnantes de réglisse. Un peu de CO2. L’accord avec la quenelle est intéressant et le gras s’exprime bien.

Domaine Jacques Puffeney Trousseau Les Bérangères 2006
Quelle déception…..
Le nez évoque des notes de cuir, de fruits rouges. Bouche assechante, bois trop présent et peu de matière. L’alcool me gêne. Meilleur souvenir de cette bouteille bue il y a deux ans, il m’en reste une….

Domaine Chèze Saint-Joseph Cuvée des Anges 2004
Le nez est assez puissant sur les fruits bien mûrs et quelques notes d’olives qui témoignent, pour ma part, d’une petite évolution. Une belle bouche de syrah, avec une bonne concentration avec en finale des notes de tabac. Bien.

Domaine Jean-Marc Burgaud James 2003
Si un certain félin met à peine le nez dans le verre et dit « ca sent les beaujo 2003 », je suis pour ma part bien larguée…. Le nez est déroutant sur des notes de figues séchées et de bonbons. C’est très mûr. En finale les notes de pêches de vignes me gênent. Je n’ai pas aimé.

Le samedi soir

Domaine Dominique Piron Beaujolais Blanc 2009
Nez très mûrs, pour moi typé sauvignon. Bouche très ronde avec beaucoup de gras et de l’alcool. La finale est molle.

Domaine Etienne Sauzet Bâtard-Montrachet 2004
Trame aromatique boisée et lactée, assez entêtante. Bouche assez grasse, matière maigre, finale molle et un élevage qui ressort bien trop. Manque de longueur. Déception et étonnement au moment de découvrir l’étiquette.

Domaine Coche-Dury Corton-Charlemagne 1996
Le nez est très « Coche », avec une réduction sur des notes de grillé. Beaucoup de profondeur. Attaque ronde avec une matière qui se resserre en milieu de bouche. Jolie concentration, beaucoup de densité et très bonne longueur. Très bel accord avec le sandre. Cependant il me semble l’avoir mieux gouté il y a deux avec une dimension supérieure et une plus grande tension.

Domaine des Comtes Lafon Volnay Santenots-du-Milieu 2006
Nez fruité, assez mûr, vin jeune. Notes de ronces qui pour moi évoque la vendange entière. Bouche concentrée avec des tanins présents mais intégrés. Belle acidité qui soutient la matière. Boisé présent. Très bien, à attendre.

Domaine Confuron-Cotedidot Echezeaux 1996
Nez pierreux, évolué, sur les fruits rouges acidulé et notes florales. Complexe. Bouche très élégante, délicate avec des tanins épicés. Très belle longueur avec beaucoup de tension. Très beau pinot noir.

Pour moi, gouter un vin du Domaine Armand Rousseau est vraiment un moment particulier.
Ma première vraie émotion, c’était un Rousseau. Je ne savais pas que gouter un vin pouvait être sidérant de cette manière. J’ai découvert les vins de ce domaine grâce à toi, chez toi Alain….. Je me souviens même d’un dingue de la Grange des Pères se mettre à genoux sur ce fameux Chambertin 1993. Alain merci de m’avoir fait découvrir ce domaine, j’en suis dingue. Merci de nous faire partager ces grandes bouteilles et merci des attentions toutes particulières…

Domaine Armand Rousseau Chambertin Clos de Bèze 1995
Quel nez ! Un pinot noir de grande classe, plein et complexe. Sur des notes de thé, de fleurs séchées….très beau. Le toucher de bouche est très fin et précis. C’est long en finale. C’est un grand vin, qui s’exprime avec harmonie et on voudrait rester des heures en sa compagnie.

Domaine Armand Rousseau Chambertin 1995
Le nez est plus fermé, plus discret sur des notes de cerise et un boisé très fin. En bouche le vin est plus dense et plus concentré. Pour moi il s’agit d’un vin plus jeune que le précédent. Il y a une parenté avec le vin précédent c’est certain. Le nez évolue il se développe et s’exprime plus. La bouche possède une très belle longueur et beaucoup de fraicheur. C’est complexe, c’est grand.
Lorsque l’on revient sur le vin précédent, on sent qu’il se termine un peu plus vite, mais quelle classe….
Mes verres sont déjà vides….Quel moment. Merci Alain.

Dimanche

Château La Nerthe Châteauneuf-du-Pape blanc 2009
Le nez est floral et mûr avec beaucoup de fruits. Rhône blanc mais je ne sais pas exactement où.
La bouche présente beaucoup de gras avec de la matière mais trop d’alcool en finale à mon goût. Les rhônes blancs ne sont décidément pas ma tasse de thé.

Domaine de la Grange des Pères 2005
Le nez est très concentré, sur des notes de cacao, de fruits macérés avec un côté iodé. [ Pelusse est heureux…] La bouche est élégante et veloutée, les tanins sont bien intégrés dans la matière. Il y a une belle acidité mais peut-être à mon gout encore trop de puissance.

Château Léoville-Las-Cases 1982
Après tous ces beaux bourgognes, quelle différence de retourner sur un Bordeaux… Le nez est très étonnant, sur des notes pierreuses, qui évoquent pour moi une cave humide. Ca truffe un peu. Le cabernet s’exprime beaucoup mêlé à des notes boisées. La bouche est souple avec des tanins fondus, très cabernet encore. C’est bien mais j’avoue que cela me procure peu de plaisir.

Domaine Perron Château-Chalon 1978
Nez fumé et grillé, avec des notes de fruits mûrs et d’oranges confites. On est loin d’un jaune classique. La bouche est très grasse, très ronde, avec une finale qui se resserre et finie ciselée, tout en dentelle. C’est atypique mais c’est très bon.

Belle contribution Camille, CR clair et limpide! Et tu es tombée en extase de Rousseau....

Jamais gouté mais je finirai bien par en trouver à acheter, le breton est patient et têtu....-

Ahhh bah ça fait plaisir de te lire ici Camille, c'est un bel hommage mérité à nos hôtes.
tu devrais écrire plus souvent car tes CR sont très lisibles et parlant.

le dernier repas et de belles bouteilles encore pour un beau moment d'amitié:

Chateauneuf du Pape château La nerthe 2010
Nez d’abricot, patissier, floral, de poire dans un ensemble chaleureux mais agréable.
La bouche est bien équilibrée, très grasse avec une acidité très correcte et une belle gourmandise d’ensemble. Belle longueur finale sur la poire juteuse. C’est bon. Bien ++.

Vin de Pays de l’Hérault Domaine de la Grange des Pères 2005
Nez iodé, caramélisé, d’anchois, de cacahuète et une pointe de volatile.
La bouche est ample, saline, de belle richesse sur des notes de tabac. L’équilibre est superbe, les tannins sont très fins et parfaitement intégrés. Longue finale saline avec une petite amertume. Fond de verre épicé, de figue et exotique. Toujours très bon une GDP, même en jeunesse. Très Bien (+).

Saint-Julien Château Léoville Las Cases 1982
Nez de poivron rouge, très cabernet, de cassis, de tabac, de pin, de bois exotique à l’aération.
La bouche est très ample, d’une grande douceur tactile, avec une touche végétale, bien équilibrée mais aussi assez austère et droite. Longue finale salivante. Un vin qui manque clairement de gourmandise même si indéniablement bien fait. Méritait-il une attente de 30 ans ? Très Bien.

Château Chalon Domaine Marius Perron « Vignes aux Dames » 1978
Nez d’épices, d’essence de térébenthine, de noisette fraiche, de pain grillé. Quel joli nez singulier !
La bouche est grasse, le volume n’est pas immense mais largement compensé par une absence de sensation alcooleuse que je trouve habituellement sur les jaunes et une très grande douceur tactile qui rendent ce vin particulièrement savoureux avec beaucoup de caractère sur des notes d’épices douces. Longue finale presque tannique. Fond de verre sur les fruits secs avec un peu de volatile. Très beau vin et peut-être mon jaune préféré à ce jour. Très Bien +.

Ah quel drôle de souvenir que le Grange des Pères 2005, moi qui me fis une joie de vous ouvrir cette bouteille. Je ne suis pas pressé d'ouvrir les autres car ça ne semble pas encore complètement prêt.
Toi ou la Châ - car je soupçonne qu'il y en ait... - pourriez-vous détaillé un peu les superbes fromages sur le plateau ? Merci d'avance... je vais me coucher en ayant faim, tiens, c'est malin Oliv !!!

Bises et un immense BRAVO & MERCI

Phil

Camille, tu es une femme de goût ! Ma première rencontre avc un Rousseau (Clos Saint Jacques 1990) fut du même ordre.

Phil

Les fromages piémontais sont des oeuvres d'art à découvrir !
Va vraiment falloir que...



Pour le détail, au centre un Castelmagno .
A gauche, un Testun au foin
Au centre, un Testun al Barolo
A droite, un Cusiè tabac et un Cusiè chataigne .

Pfffff, rien que d'en parler........ X(

Arrête Oliv !! Même à 9h du matin ça me donne faim ton plateau de fromage!! ()
celui au Barolo m'intrigue particulièrement.

Félicitations pour cette magnifique dégustation et ce beau moment de partage !

A+

Quentin

Cher Oliv,

Merci pour le CR, surtout pour le CR du Chateau-Chalon de Marius Perron. Je n'avais bu un vin du Perron, mais j'attend quelques CdJ des années 80's qui arriveront.

Un comment:

Mon expérience était également que la qualité de «l'oxydation» (je ne suis pas sûr que cela est vraiment oxydation) dans les vins jaunes n'est pas aussi forte dans les vieilles bouteilles, qui soutient ton déclaration que celui-ci disparaît avec le temps. Je trouve cela pas seulement vrai pour des vins jaunes et des vins de Château Chalon, mais aussi tout les vins produit sous voile des Côtes du Jura.

Alors qu'il n'est pas le même que le processus de vieillissement en bouteille qui prend des décennies, je voudrais aussi noter qu'un changement similaire est apparente quand on ouvre une bouteille de vin jaune pendant plusieurs jours (ou semaines, même) avant de servir le vin. Ce mois-ci, j'ai apporté un Arbois Vin Jaune 2002 de Michel Gahier à un dîner. Je l'ai ouvert cinq jours avant le dîner. Ouverture de la première, il a eu un très bel équilibre. Il n'était ni au corps léger, ni lourd: pas aussi puissant qu'un Puffeney, mais pas aussi léger qu'une Macle. Le qualité "oxidation" a été assez forte. Le vin était un peu austère, mais j'ai été frappé par lui. Cinq jours plus tard, «l'oxydation» avaient presque complètement disparu. Les aromatiques vraiment épanouie: les noix et les amandes à la fois était evident. Et aussi au caramel et même le chocolat blanc. Il y avait une qualité de fruit difficile à identifier. Et, d'épices, cannelle parmi eux, allaient et venaient à chaque gorgée. Il avait une qualité douce pour elle. On a dit qu'il avait le goût d'amandes glacées. Ce fut un grand vin qui va bien chez un dîner avec certains bourgognes célèbre. C'était un vin très différent de celui du vin de cinq jours avant. Ce sont les expériences de ce type qui me conduisent à ouvrir n'importe quel vin sous voile pour un dîner plusieurs jours avant le dîner.

Merci Tom pour cet interessant constat.

Est ce que l'ouverture durant plusieurs jours donne un résultat identique à une attente de plusieurs années en bouteille (tu emploies "similaire" qui pour moi peut vouloir dire proche mais pas identique)?

Quand il est ouvert, conserves tu le vin au frigo ou à température ambiante?

[size=x-small]Oliv, prochaine fois que tu passes j'ouvrirai un CC au moins 8 jours avant.....[/size]

totolouga écrivait:

---

> Belle contribution Camille, CR clair et limpide!
> Et tu es tombée en extase de Rousseau....
>
> Jamais gouté mais je finirai bien par en trouver à
> acheter, le breton est patient et têtu....-

Si Totolouga ne va pas à Rousseau
Rousseau ira peut-être à la Bretagne;
Qui sait?

Al

Rousseau ira peut-être à la Bretagne;
Qui sait?

:

C'est prévu, en effet !

multimedia.fnac.com/...

[size=x-small]Comment ça, j'ai pas tout compris...[/size]

Très intéressantes remarques, Tom !
J'ai souvent expérimenté une forme de retour à la vie sur des Jaunes ou Chalon rébarbatifs à l'ouverture, à l'aromatique que j'estimais alors déviante et qui se révélaient rafraichis, rajeunis le lendemain.
Mais, à ma plus grande honte, j'avoue que je n'arrive pas à laisser suffisamment de vin dans un clavelin toujours trop petit pour voir son évolution sur plus de deux jours...
Oui, je sais, c'est pas bien du tout mais tant qu'il reste du fromage sur le plateau, comment voulez-vous que je résiste !

Est-ce que d'autres LPViens, les juraddicts comme Tophe ou l'ami Teva par exemple, ont pu expérimenter ce genre d'évolution aromatique ?

Amitiés à tous,
Oliv

Cher Totolouga,

Je dirais que l'ouverture d'un jeune vin jaune à l'avance a un effet sur le vin qui n'est pas le même que le vieillissement de long. Mais, il est un effet qui a des qualités qui sont proches de cela. Par exemple, il y'a une diminuation de cet qualité «oxydatif», que j'ai écrit au dessus, et aussi un développement des aromatiques. Mais, il n'est pas le développement de certains des composés aromatiques secondaires qui viennent avec des années et décennies dans la bouteille.

Mon modèle est d'ouvrir le vin et le laisser sans bouchon dans ma cave. Si le vin se transforme trop vite (certains jeunes vins jaunes et vins sous voile sont moins oxidatives et moins austères que d'autres) et devenir trop mou, je pourrais mettre un bouchon et le mettre dans le frigo si je veux buver à l'avenir.

Oliv--un vin jaune sans bouchon est vraiment une tentation!

J'avais raconté une expérience allant dans le sens de Tom pour mon anniversaire de mes 40 ans . J'avais ouvert trois semaines à l'avance un Auguste Pirou 1992, qui était assez médiocre à l'ouverture, car encore bien marqué par l'éthanal. De jour en jour, l'éthanal a disparu pour laisser place au sotolon (curry) et aux fruits sec, mais aussi gagner en douceur de texture.

Du coup, j'avais ouvert aussi une bonne semaine à l'avance un Chateau Chalon 1982 de Bourdy pour mes 43 ans. Et là aussi, il avait beaucoup gagné...

(les bouteilles sont débouchées à température de cave, avec une gaze sur le goulot pour éviter l'entrée d'insectes.

Merci pour le complément d'information, Eric !

Je note précieusement l'idée mais sans cave pour "oublier" la bouteille, comment résister à l'appel du Jaune... ?

Oliv

Nous voici de retour dans cette terre magique qu'est la maison de Monique et Alain pour tout gourmand qui s'assume .
En ces lieux discrets, entourés de garrigue et connus des seuls amateurs, point de salut pour les possesseurs de fourchettes étiques, les émasculés du bien vivre ou les blasés de la cuisine de patrimoine.

Moi, je lévite, je rebondis, je salive !
Cette cuisine est ma Pierre Noire, mon Eden, mon Walhalla, l'endroit rêvé pour les fourbus chevaliers de la fourchette où de grands produits aussi savamment préparés que simplement mis en valeur nous sont offerts avec une discrétion qui confine à la modestie.
Ajoutez la chaleur d'amis qui vous sont chers et vous comprendrez pourquoi ces moments d'exception me sont devenus si précieux !

Mais trêve de compliment, je sais la maison peut adepte des louanges trop sirupeuses... C'est d'ailleurs et vraisemblablement la seule raison qui explique son absence dans les guides à toques et à étoiles...

Nous avons échappé aux températures négatives des semaines précédentes, le week end s'annonce aussi résolument oenotouristique qu'ensoleillé !

Le chef appelle les troupes à rejoindre la table !
En piste !

---

Domaine Leflaive, Bourgogne, 2006
La robe est sur un beau jaune paille.
Le nez est élégant, délié et appétissant, sur de belles notes florales et de fruits jaunes bien mûrs.
La bouche attaque sur un beau volume, du gras, l'aromatique en phase avec celle du nez est très agréable.
Le vin est plein, plutôt gourmand mais son acidité s'exprime toutefois sur la finale de manière un peu mordante et dissociée.
Un joli vin pour amateur de tension et qui s'accorde avec pertinence avec les délicieux canapés !



Domaine Marc Colin, Chassagne PC Les Caillerets, 2007
La robe est peu teintée, sur le jaune paille légèrement grisé.
Le nez est désagréablement marquée par des notes métalliques qui m'évoquent la rouille ou le liquide des boites de conserve.
L'aération révèle quelques maigres notes florales mais qui resteront entachées de ces senteurs peu avenantes.
La bouche est terriblement stricte, marquée par une forte acidité qu'une matière de demi corps peine à compenser.
Le vin reprend de la tenue sur le plat qui efface un peu son côté citrique mais reste d'une grande sévérité.
Difficile en l'état.


Domaine des Comtes Lafon, Meursault Clos de la Barre, 2002
La robe est sur un beau doré, avec un début d'évolution notable.
Le nez est agréable, sur des notes de pêche puis plus exotiques à l'aération.
La bouche est sphérique, bien construite autour d'un équilibre matière/acidité impeccable mais semble peut ouverte aromatiquement.
Le vin refuse de se livrer totalement, je le pense encore fermé.
A revoir pour en profiter pleinement.


Domaine Coche Dury, Volnay 1er cru, 2002
La robe est jeune, sur un grenat léger tirant sur le rubis.
Le nez est peu avenant, marqué par des notes lactées qui évoquent le yaourt aux fruits des bois.
La bouche est fine, sur une matière tendre et légère que l'aromatique toujours lactée perturbe encore.
L'ensemble est agréable mais manque un peu de matière, d'allonge et de complexité.
Avantage indéniable aux Auxey et Pommard décrits plus haut dans ce fil.


Domaine Armand Rousseau, Charmes Chambertin, 1993
La robe est évoluée, sur de fins reflets tuilés avec une fine turbidité.
Le nez est complexe, très nettement tertiaire, sur des notes d'humus, d'épices (girofle) et une pointe végétale. En l'état, je pense vieux bordeaux...
La bouche est dans la droite ligne des senteurs perçues au nez, sur des notes terriennes et épicées. L'acidité bien intégrée est assez élevée, les tanins sont fondus. La finale est longue, un peu monopolisée par ces goûts tertiaires.
Le vin est bon, résolument nordiste, il me semble trop fin pour un Médoc et je ne retrouve pas en lui quelque chose qui m'évoquerait le pinot.
Un beau vin de Loire ?

Et crac, Charmes Chambertin !
L'Oliv peut retourner à ses chères études !




Domaine Paul Janin & Fils, Moulin à Vent, Clos du Tremblay, 1990

La robe est sur un joli grenat, d'une extraction modérée avec une pointe d'évolution.
Le nez est remarquable, pur et complexe, sur des notes de fruits noirs, d'orange sanguine et d'épices douces.
La bouche est d'une grande plénitude, sans aucune faiblesse de constitution, construite autour d'une belle trame acide qui équilibre une matière douce aux tanins fondus.
Le vin est remarquable de concentration parfaitement bien élancée, d'équilibre et de fraicheur.
Sa finale est belle, laissant le palais disponible à se resservir.
Superbe vin ! Bravo au domaine !

Bon, autant l'avouer, j'ai pensé Rhône Nord ! Oui, je sais, j'aggrave mon cas, je vaux que tchi !
Après le magnifique Fleurie 91 de Dutraive du réveillon et dans un registre moins prêt ce même Clos du Tremblay sur 91 , je commence à comprendre la passion de mes punks à chien pour cette région si dévaluée !
Les gars, c'est quand vous voulez pour poursuivre mon éducation de palais avec des spécimens de ce niveau !


Fruitière Viticole de Voiteur, Côtes du Jura, Premium

La robe est jaune paille.
Le nez est joli et évident, ouvert, sur de belles notes florales. Le vin est sans doute ouillé, sans une once d’arômes oxydatifs.
La bouche est en revanche simplette, manquant de corps et de concentration pour compenser le gras du fromage.
Le vin se boit sans trop y penser, à la différence du Mont d'Or Michelin absolument extraordinaire de douceur et de gourmandise et d'un Petit Saint Point de la même provenance presque aussi exceptionnel.
Là, on est dans le GRAND fromage jurassien !

---

Bon, allez, tout le monde au dodo, la journée de demain s'annonce longue, oenotouristique, emplie de grenache et de quelques galets roulés !
Et va pas falloir se louper, y'a l'Enzo qui débarque et là, il est dans son monde ! :)o

A suivre...
OIiv

Non je n'ai pas faim

Dommage pour le Colin, j'avais bu le St Aubin La Chateniere 2007 qui se présentait bien mieux que cela.

Question bonus : "On" t'a menacé de te priver de fromage pour que tu écrives un CR aussi dithyrambique sur le Janin

Marc

C'est vrai que ça creuse de lire ça ... La fromagerie, je vais garder l'adresse au cas où je monte dans le Haut-Doubs.

Petite question Oliv : le Côtes-du-Jura, c'est sans millésime (je ne connais pas cette cuvée) ?

Juste une petite question : le Moulin-à-Vent de Janin semble être la simple cuvée "Domaine des Vignes du Tremblay" et non le "Clos du Tremblay" ? Si c'est le cas, cela augmente encore le mérite incroyable de ce vin !
Sauf si cette distinction n'existait pas en 1990, je l'ignore.

La cuvée Premium de La Fruitière de Voiteur est un 100% savagnin ouillé, normalement belle et bien millésimée !

Sinon,; j'ai faim !

Ah ces oeufs meurettes ! c'est inhumain de nous faire ça, Oliv.

Le vin est bon, résolument nordiste, il me semble trop fin pour un Médoc et je ne retrouve pas en lui quelque chose qui m'évoquerait le pinot.
Un beau vin de Loire ?

Et crac, Charmes Chambertin !
L'Oliv peut retourner à ses chères études ! grinning smiley

Œufs en meurette avec un Loire.....Le château du Clos Vougeot ne s'en serait pas remis....()

Vin de Loire rouge, ça aurait été le Jackpot... Il y en a DEUX dans la cave...
Cherche avec ta... tête comme aurait dit Zemiaou!

Al

Superbe Oliv,tant pour le fond que la forme!

Ta gourmandise devant les oeufs meurette explique à elle seule ton erreur d'aiguillage pour le Charmes-Chambertin.

On ne devrait jamais se laisser distraire...

jlj

oliv écrivait:

---

> Après le magnifique Fleurie 91 de Dutraive du réveillon et dans un registre moins
> prêt ce même Clos du Tremblay sur 91, je commence à comprendre la passion de mes punks à
> chien pour cette région si dévaluée !
> Les gars, c'est quand vous voulez pour poursuivre
> mon éducation de palais avec des spécimens de ce
> niveau !
>
> OIiv

T'es pas encore assez mûr... quoi que ça commence à venir là !

A priori, c'est les vignes du Clos des Tremblay. Je me rencarderai.

Alain, j'arrive pas à croire que t'as plus de Loire que de Languedoc dans ta cave !

Alainnnnnnnnnnnnnnn !!! arrêtes les Coche! ce sont des buveurs de vieux bojos...................."les bourgognes, ça sert à rien!" J'attends avec impatience l'arrivée d'enzo pour remettre du sud dans les verres!

Oliv,
On parlait des couleurs des photos récemment, c'est normal que le Mont d'Or soit rose?
Un effet de la photo ou bien...?

Arboussas écrivait:

---

>
> Alain, j'arrive pas à croire que t'as plus de
> Loire que de Languedoc dans ta cave !

Décidément un homme de très bon goût, cet Alain

[size=x-small]J'suis déjà parti...[/size]