Wine Trail Gunthard, boire ou courir, ne pas choisir !
Le Flo, non content d'afficher son habituel regard bleu d'acier à faire passer celui de Paul Newman pour un clin d’œil de Jean Paul Sartre, nous revient des Caraïbes avec une dégaine aussi effilée que bronzée à faire se pâmer un pensionnat de jeunes filles le soir à l'extinction des feux de chambrée !
Alors que je l'aurais bien vu champion d'Optimist, rapport à ses origines bretonnes et à son si court mat, voilà que notre basketteur de rue s'est mis à la cavalcade biodynamique, la course à pied de nez, la courante en extérieur et sur des distances et dénivelés à faire se retourner 3 fois Sir Winston dans sa dernière demeure.
Et faut vous dire qu'en plus, notre fusée affiche des performances sportives déprimantes pour le commun des Gunthards, de celles qui finiront dans les revues scientifiques sérieuses pour illustrer l'impact de la saine consommation de vins et l'usage de la gondole entre potos sur l'organisme des séniors !
Car non content d'humilier les copains de ses plaquettes de chocolat là où les miennes sont en Nutella, le machin vous renvoie à la trogne votre statut de vétéran aux grandes heures éculées, quand je compare son temps aux 50 kms de la Martinique à
mes 200ms quasi mortels de la Villa d'Este
de l'an passé.
Donc, comme l'abus de levers de coude et de franches rigolades a l'air d'être son doping favori, et si on passait à l'entrainement ! ()
A taaaable !
Champagne Suenen, Blanc de blancs Grand Cru, Extra Brut
[size=x-small]Vendanges base 2012, Dégorgement 05-06-2015, Dosage 3gr/l [/size]
Robe très claire au train de bulles léger.
Joli nez ciselé et fin, sur la pomme reinette, des notes de fleurs blanches et de noisette fraiche.
Bouche droite à la bulle d'une grande délicatesse, construite sur une acidité fraiche et une jolie matière sans creux.
Belle finale élancée, précise et avec beaucoup de charme.
Très agréable.
Maison Langlois Château, Crémant de Loire, Quadrille, 2004
Robe jaune paille.
Nez agréable, franc et ouvert, sur les fruits jaunes, des notes de jasmin, une gourmandise certaine.
Bouche décevante après ce nez sympathique, sur une amertume forte qui confine à l'âcreté.
La bulle disparait dans le verre en quelques minutes, ne laissant alors plus en bouche qu'un ensemble un peu faible, à la fermeté certaine.
Peu voire pas de plaisir sur un vin qu'on a pourtant toujours bien à très bien goûté jusqu'ici.
Domaine William Fèvre, Chablis Grand Cru, Les Preuses, 2008
Robe jaune enrobée d'un léger vert fluo.
Nez très discret, presque terne, ne révélant que de minces notes d'huile d'arachide et un léger végétal.
Bouche au beau volume gras et assez ample mais dont l'acidité mordante ne parait pas très mûre et se dissocie trop vite.
L'aromatique quasi inexpressive n'aide pas à prendre du plaisir sur cet ensemble qui semble peu en place.
Une acidité ferme prend un peu trop de place et cisaille la finale.
Surprise à la tombée de la chaussette. Comme nous avons tous autour de la table croisé plusieurs fois
ce grand vin
, je dirais...
ED
Domaine Stéphane Bernaudeau, Vin de France, Les Nourrissons, 2010
Robe nettement dorée.
Nez en deux temps, puissant mais un peu évolué en début de repas, sur les épices et la cire, il va rafraîchir pour se révéler totalement exotique, sur des notes d'ananas frais sur le fromage.
Bouche puissante, au corps dense et impactant tranché par une acidité vive et de très beaux amers qui lui donne une vraie assise.
L'aromatique va suivre le même parcours que le nez, un peu vieillissante, sur l'encaustique au service, elle aura rafraîchi en fin de repas.
La finale est riche, avec un bon équilibre mais peut-être un peu saturante.
Une bouteille peut-être un peu plus évoluée que la normale.
Domaine Robert Chevillon, Nuits Saint Georges blanc, 2002
Robe dorée.
Nez puissant, lourd, sur les fruits cuits, la compote de pomme rhubarbe, des notes épicées d'évolution notable.
Bouche massive, avec de la sucrosité en attaque mais vraiment bancale, avec un côté vieille vendanges tardives.
Finale chaleureuse, sur des goûts de vieux chenin et qui manque considérablement d'équilibre.
Très curieux vin, assez illisible d'ailleurs.
Je n'ai pas aimé.
Domaine de l'Horizon, Vin de Pays des Côtes Catalanes, 2008
Robe bordeaux avec une petite évolution.
Nez changeant, un peu brouillon, où des notes sanguines et animales côtoient des senteurs de coulis de fruits noirs avec une pointe vernis.
Bouche bien construite, à la matière assez large et à l'acidité bien présente, d'une certaine fraîcheur et sur une aromatique assez évoluée qui m'évoque un vieux bordeaux.
L'ensemble manque un peu de fondu à mon pdf, sur une concentration et des tannins un peu anguleux qui apportent une touche de rusticité à la finale.
Pas mal.
Domaine Marquis d'Angerville, Volnay 1er cru, 2002
Robe très claire, sur un rubis orangé.
Nez précis, agréable, sur les petits fruits rouges, la gelée de groseille, des notes d'évolution avec un début de tertiaire.
Bouche classe, d'une grande élégance et énergie, sur une acidité droite mais bien intégrée à une matière délicate d'une certaine suavité.
Les goûts de petits fruits rouges, de menthe séchée, de foin sont très agréables.
Une petite réserve toutefois sur une certaine amertume qui bride un peu la finale.
Joli vin, que Flo a retrouvé en deux coups de langue !
Domaine Clape, Cornas, 2001
Robe grenat sombre avec une petite turbidité.
Superbe nez totalement syrah, sur l'olive noire, la cendre, le café froid avec encore du fruit.
Très belle bouche énergique et fraiche, avec une structure dense et nerveuse qui laisse serein pour la garde.
L'ensemble gagne en poli et en gourmandise sur la (remarquable) côte de boeuf du chef qui éponge une petite rusticité tannique pour produire un accord d'une totale harmonie gourmande.
La finale est délicieusement énergique et d'une persistance très agréable.
Superbe moment !
Domaine René Rostaing, Côte Rôtie, La Landonne, 2004
Robe grenat, plus claire que le Clape.
Nez peu avenant, où des notes de vase et d'encre de Chine mâtinées d'un végétal (poivre vert) perturbent considérablement un fruit sous-jacent qu'on ne perçoit qu'au repos dans le verre.
La bouche, en particulier en comparaison du Clape, semble assez stricte, avec une acidité saillante qui prend le pas sur une matière de demi-corps qui peine à l'équilibrer.
L'aromatique toujours limite (bretts ?) et la finale assez asséchante et courte n'aide pas à se faire vraiment plaisir.
Une déception.
Quinta do Noval, Porto Tawny, 40 ans
Robe diaphane, sur un rosé ocre très étonnante.
Nez ultra puissant et complexe, sur la datte, les fruits secs, un ballet d'épices impressionnant et des vapeurs alcooliques bien présentes.
Bouche remarquable de puissance, que ce soit de constitution, par sa sucrosité parfaitement mobilisée par une acidité haute qui apporte assise, rythme et fraicheur, comme d'expression, sur une complexité aromatique remarquable, ultra épicée, en droite ligne des senteurs du nez.
La finale est énorme de puissance et de persistance, avec, à mes fragilités, peut-être un peu trop d'alcool sur un repas un peu riche mais qu'on rêve de siroter en fin de soirée d'hiver, pour elle-même et en profiter longuement.
Magnifique vin !
Madeira Blandy's, Bual 30 anos
Robe vieil or tirant sur l'ambré.
Nez puissant, sur les fruits secs, la noix, un côté végétal qui m'évoque le bois humide, des notes de cuir.
Bouche qui pâtit au premier abord de l'effet de séquence avec le Tawny car beaucoup plus sèche, sur une acidité vertébrale tranchante et une matière plus effilée, sans sucrosité.
Une fois apprivoisé, le vin se révèle énergique, à la fois frais et sans excès, d'une grande complexité et persistance.
Mais quelque chose que je n'arrive pas à définir dans son aromatique oxydative, avec un côté végétal poussiéreux, comme les vieilles épices qu'on oublie dans l'armoire, limite un peu mon plaisir.
A revoir car il y a du vin et je suis peut-être un peu passé à côté, à cause de son prédécesseur, je pense.
Privilège de la Favorite, Très vieux rhum agricole
Robe sombre, sur l'acajou.
Nez puissant, sur le chocolat, le caramel, le pruneau, de puissantes notes chaudes et boisées avec un végétal, entre le racinaire et le terreux qui apparait dans un second temps.
Attaque d'une richesse impressionnante, sur une texture presque sirupeuse à la liqueur sucrée très agréable qui prend de la vitesse en bouche avec l'apparition d'un feu qui propulse l'ensemble vers une finale d'une persistance monumentale et qui m'a accompagné presque jusqu'à mon retour à la maison.
Les goûts ressentis sont d'une complexité remarquable, avec l'impression de suivre la canne à sucre depuis son expression primaire, sur un fruité sucré qui se concentre sur des goûts chauds et torréfiés pour finir par plonger dans le sol, avec des goûts végétaux et racinaires en finale.
Impressionnant de richesse et complexité !
Quelle soirée dantesque, avec une tortore de compétition, nos douces en beauté pléonasmique et qui ont irradié ce moment de leurs rires roucoulants, et... un accordage de youkoulélé qui a dû faire voyager les voisins jusqu'à Hawaï !
Ah, sinon, j'ai été rassuré d'avoir des nouvelles de l'intégrité de mon vieux Gui le lendemain matin.
Avec la tronche en biais qu'il affichait en fin de soirée, j'ai bien cru qu'il allait se prendre dans les rayons de son Vélib' sur le chemin du retour une des Samsonite XXL qu'il se trimballait sous les yeux !
Quel danger, ce sport, décidément... ()
Bisous, les copains.
Portez-vous bien !
Oliv
Crédit photos
www.midwestliving.co...
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