Bonjour Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour adresser cette recherche, mais je tente tout de même ma chance, car je n'ai pas trouvé mieux.
Je sais que parmis les Lpviens il y a des vignerons mais aussi des amateurs qui pourraient potentiellement me renseigner.
J'habite à Paris et avec des amis nous souhaiterions expérimenter une petite production de vin. Nous avons déjà le lieu, les cuves et les conseils avisés d'une personne pour le faire. Ils ne nous manquent plus que le raisin.
Nous aimerions produire en Rouge et en Blanc et si possible pour le rouge avec du Gamay (on part sur du vin en macération carbonique et tenter une vinification la plus naturel possible même si on n'écarte pas la possibilité d'intervenir pour sauver la cuve si ça part en sucette)
Nous avons trouvé une vigneronne à Chiroubles en bio qui accepterais de nous vendre du raisin, mais les prix nous semblent un peu chers. Comme il est pas très important pour nous d'avoir des raisins d'un cru village pour une première vinification. Nous sommes à la recherche d'autres plans ou conseils, recommandations.
Nos seules exigences c'est que le raisin soit bio et de bonne qualité et pas trop éloigné de Paris (le beaujolais c'est un peu notre limite sud). C'est pour ça que nous souhaiterions trouver des intermédiaires qui puissent nous recommander des personnes de confiance et qui conduisent leur vignes proprement.
Est ce que vous auriez des idées des suggestions ? On part un peu de Zero.
Toutes idées serait la bienvenue et promis on vous tient au courant l'aventure et si le vin est bon on vous offre des bouteilles!
Merci

César

Contacte un courtier en vin, c'est le genre de personne qui source ce genre de chose. Sinon, un domaine en direct via peut-être un forum viti ou un ami qui travaille dans la région requise.

J'ai relayé cette demande auprès des professionnels via les différents outils que nous gérons pour LPV.

Je me demande bien pourquoi on parle de vinification naturelle pour une carbo.

C'est plutôt techno...
Il faut jouer avec un cylindre de CO2 alimentaire (trouvable) et maîtriser la température, ça m'intéresse de connaître votre méthode !

Par ailleurs ça met la barre plus haut pour la recherche de matière première : grappes entières, j'imagine expédiées en petits contenants, avec la clim' à fond pour monter à Paris ...

oliv écrit: J'ai relayé cette demande auprès des professionnels via les différents outils que nous gérons pour LPV.

Ce qui m'étonne un peu, c'est que vous ayez déjà un local et des cuves, sans trop savoir comment vous allez vous procurer des raisins. C'est un peu la charrue avant les boeufs, non ?

Merci à tous pour vos réponses !

Je vais essayer de répondre à chacun d’entre vous :

Hyllos : J’ai cherché déjà sur différents forums et envoyé des mails à plusieurs producteurs que je connais un peu mais j’essaye d’étendre au maximum mes recherches (je n’ai toujours pas eu de réponses)

Oliv : Merci beaucoup de relayer ma demande. Je ne suis pas sur de comprendre le commentaire de Sylvie Esmonin est ce qu’il faut un statut de professionnel pour acheter du raisin ? C’est pour une petite quantité on mise sur 700kg de raisins à peu prés.
Je sais que la production du vin est réglementé mais ça n’est pas un projet commerciale c’est plus de l'expérimentation et destiné à notre propre consomnation et nos amis.

Mgtusi : Je ne disais pas que la carbo est une vinification naturelle, simplement que nous souhaitons vinifier les raisins en carbo et si possible de la manière la plus naturelle possible. D’ou le Gamay car je sais que ce raisin s’y prête bien (même si ce n’est pas le seul).

JD-Krasaki : On est aidé par un jeune vigneron en Ardèche et quelques connaissances je vous enverrais des photos de l’installation et des étapes du projets. Pour l’instant c’est encore un peu flou pour moi c’est une première fois.

Eric B : Il faut bien commencer par quelque chose. On a un petit locale dans la cave d’un squat Artistique et nous avons commandé les cuves par le biais de notre association. Nous comptions sur le raisins de cette vigneronne de Chiroubles mais comme je vous l’ai expliqué il est un peu trop cher considérant notre projet.

Merci encore !

Ceci dit le choix de la carbo me parait adapté car on peut faire du vin flatteur sans terroir et sans matèriel végétal de qualité.
Pas pour rien que c'est la vinif favorite des natures !

baroncontent écrit: Bonjour Je ne sais pas si c'est le bon endroit pour adresser cette recherche, mais je tente tout de même ma chance, car je n'ai pas trouvé mieux.
Je sais que parmis les Lpviens il y a des vignerons mais aussi des amateurs qui pourraient potentiellement me renseigner.

J'ai entendu récemment qu'on peut planter jusqu'à 10 ares sans avoir de statut de viti, je ne sais pas s'il y a une limite de volume, j'imagine, mais je ne connais pas. Quelques centaines de kilos probablement, en écho de la superficie permise. Bien sûr, la commercialisation de la moindre quille est proscrite, même en statut assos.

Il est logique qu'une pro en bio vende un certain prix, voir un prix certain. Avec ce volume, elle en tirerai un revenu dont elle se prive, car il est probable qu'en bio son rendement plafond ne soit pas atteint.
Ou alors vous cherchez du raisin tout venant, non certifié, et alors ça vaut entre zéro et un euro le kilo grand max payable en image, ou bien quelques boutanches en paiement alternatif, si le "vendeur" fait déjà son rendement. Mais je parle là d'une transaction qui n'existera pas et que vous ne ferez donc pas

En rouge, vendange entière et plusieurs heures de transport et vibration, pas de protection, ......mon nez sent déjà d'ici la piqûre acétique
Quand on a peu de matos, pas d'expérience, etc....le rouge est le plus facile ( avec un résultat organoleptique à la hauteur maximum du potentiel du raisin à la base ). Mais çà, c'est vrai en vinif traditionnelle. Oubliez la carbo, les jus du transport vont partir en fermentation, les raisins déjà abîmés au transfert en cuve, etc...bref, tout pour faire un mauvais jus de chaussettes sorti du vinaigrier. Et puis...pensez aux cagettes de transport, si ça manque 24 heures au vigneron celà peut être gênant pour lui.

Pour faire du bon blanc sec, il faut un peu de raisin, certes, mais aussi et surtout du matos, et beaucoup de cervelle. Il est probable que votre "jus" soit assez peu plaisant. Si vous y tenez quand même privilégiez les cépages à baies "rustiques": oubliez le sauvignon par exemple, et pensez au chenin, pour rester dans un périmètre pas trop loin de Paris. Le chardonnay me parait aussi trop délicat pour ce genre de truc.

Ceci étant, en raisonnant avec une approche différente: vu ce qui se vend chez certains cavistes surtout parisien, à 10 ou 20 euros la quille parfois ( les trucs troubles qui goûtent le cidre sur tous les cépages et tous terroirs et qui pétouillent, dont on ne sait jamais trop si on a dans le verre du blanc oxydé, du rosé fatigué ou un rouge délavé), peut être que finalement ce que vous ferez pourrait vous sembler bon si vous êtes déjà amateurs de ce genre de liquide. Vous avez déjà compris, ces produits n'ont pas ma préférence

Bon courage néanmoins, l'expérience sera dans tous les cas surement marrante et enrichissante.

PS: quand vous irez chercher le raisin, vous serez à priori dans une zone viticole, hein. Profitez en pour acheter un bidon de SO2 de 5 litres chez un distributeur vinicole. Ca pourrait servir, et ce serait couillon de faire 300 kilomètres en urgence pour celà....De toute façon, pour votre première fois, vous ne devriez pas envisager de faire sans aucun sulfitage à aucun moment. Encore plus en blanc, d'ailleurs.

Je sais que la production du vin est réglementé
C'est pourquoi tu as pas ou peu de réponse, c'est casse gueule.

Mgtusi : Je ne disais pas que la carbo est une vinification naturelle, simplement que nous souhaitons vinifier les raisins en carbo et si possible de la manière la plus naturelle possible. D’ou le Gamay car je sais que ce raisin s’y prête bien
Le gamay possède une forme de tradition avec cette pratique, mais la technique demeure pour tous cépages dont on voudrait faire du vin dans l'esprit "primeur".

Il y en a qui font déjà ça à Bordeaux

leschaisduportdelalu...

Eric B écrit: Ce qui m'étonne un peu, c'est que vous ayez déjà un local et des cuves, sans trop savoir comment vous allez vous procurer des raisins. C'est un peu la charrue avant les boeufs, non ?

Celà dit, si il y a des raisins qui arrivent c'est dommage de ne pas avoir de cuve

Non, mais ça, d'accord. Mais avant d'acheter des cuves, il vaut mieux s'assurer d'être approvisionné. Se retrouver le 4 septembre sans savoir si tu vas avoir des raisins, c'est un peu embêtant.

Mais avant d'acheter des cuves, il vaut mieux s'assurer d'être approvisionné. Se retrouver le 4 septembre sans savoir si tu vas avoir des raisins, c'est un peu embêtant.

Tu fais microbrasseur dans ce cas !
C'est la mode en ce moment.

winaddict33 écrit: Il y en a qui font déjà ça à Bordeaux

leschaisduportdelalu...

Et à Paris : www.lesvignerons.paris/

Et à Marseille :

Alors
Le projet en est ou ?

Je vous ferais un compte rendu le week end prochain on part aujourd'hui récuperer le raisin dans le beaujolais et à Chablis.

Tu serais venu à Chablis l'an dernier, tu n'aurais eu qu'a te baisser pour faire le plein de Chardonnay vu tout ce qu'il restait dans les vignes , cette année ce sera misérable.
Tant mieux si tu as trouvé quelqu'un pour te fournir mais pas gratis je suppose.
Stéphane

Voici donc le compte rendu de cette longue et première journée.

Après de longues recherches et hésitations (région, cépages, etc..) nous nous décidons sur l'achat de raisin dans le beaujolais et le cru Chiroubles (notre première piste que nous trouvions un peu cher par rapport à ce que nous voulions faire).
Finalement considérant la qualité du raisin, qui nous permettrait aussi d'augmenter nos chance de réussites, le prix semblait assez correct.
Mon colocataire, Aymard, qui a lancé ce projet avait aussi, un peu témérairement et sans connaitre les domaines, envoyé des demandes par mail pour acheter du raisin à des vignerons bio dans la région d'Auxerre.
Et parmis eux Thomas Pico du domaine Pattes loup nous a répondu et proposé de nous aider sur le projet en nous donnant du raisin !
Pour transporter le raisin nous optons pour des cagettes en bois récupérées sur les marchés. Les caissettes en plastique étant trop onéreuses.
Aymard avait aussi trouvé sur le chemin de Courgis un particulier qui vendait 2 cuves en vibre de verre (une de 5hecto et une de 300l ).
Un premier arrêt à Maligny pour aller chercher les cuves :



Notre arrivé à Chablis :









Nous arrivons donc au domaine Pattes loup en début de soirée.
Ambiance apéro de fin de journée de vendanges. Nous faisons la connaissance d'une Suédoise venue faire un stage au domaine et de l'équipe qui travaille avec Thomas.
Ce sera l'occasion de gouter un délicieux sauvignon 2017 vinifié en Quervi du Domaine Clos du Tue le Boeuf.
Il y a quelque chose de fumé dans ce vin, la macération est pas trop marqué mais apporte une réel complexité au vin. On se régale c'est excellent.
J'ai apporté une bouteille de Grande Côte de Pascal Cotat 2011 mais le vin est oxydé.
Grosse déception considérant le dernier souvenir sur ce vin.
Thomas nous fait gouter un rouge de 2018 qu'il a vinifié avec du raisin du beaujolais (3/4 gamay en semi carbo et 1/4 pinot noir en carbo pur).
C'est très bon, très fruité mais ça manque un peu d'acidité, le millésime chaud de 2018 n'aidant pas.
On fini sur une bouteille du Chianti apportée par Anna et Aymard Felix Tenuta montiani 2015. Un trés bon rouge italien qui se complexifie dans le verre, c'est très frais, fruité et pas trop tannique. On imagine qu'il sera excellent dans quelques années.
Pendant tout ce temps Thomas nous conseille sur les méthodes de vinifications et nous fait part aussi de ses projets et expériences (un chardonnay en macération que nous n'avons pas eu le temps de gouter malheureusement).
Nous visitons avant d'aller nous coucher la cave et l'installation de Thomas.
L'état de propreté de la cuverie est impressionnant, ce sera du coup l'occasion de reparler de vinification et de l'importance de l'environnement sanitaire.
Le soir nous dormons dans les vignes et sommes réveillés au petit matin par l'armée de vendangeuses automatiques qui envahissent les vignes de Courgis.



Le matin nous avons rendez vous à 7h avec Thomas qui va nous amener sur la parcelle que nous pouvons vendanger.
Ce sont de jeunes vignes sur le lieu dit "Pattes loup". C'est d'après lui un terroir très qualitatif, beaucoup de cailloux et une belle exposition. Il y a peu de raisin sur les pieds et les baies sont très petites mais le jus est concentré et de belle qualité.
Nous repartons avec à peu prés 130kg de raisin.









Retour vers 11h à la cuverie
On nettoie et désinfecte les cuves achetées la veille et on écoute les dernières recommandations de Thomas en matière de vinification.
Il nous offre aussi un peu de souffre et des produits de nettoyage de cuverie.



On part à midi direction le Beaujolais. Nous arrivons à 15h à Chiroubles.





Nous rejoignons les vendangeurs sur la parcelle dont nous allons acheter le raisin.





Le raisin est très beau malgré quelques grappes pourris. Nous faisons un premier tris de la vendange.
Nous avons un peu peur car il fait très chaud et nous chargeons la récolte dans le camions sous des températures très élevées. Heureusement les petites cagettes sauverons la donne et permettrons au raisin de se rafraichir en roulant.
Il sera à bonne température au moment de l'encuver.
Nous achetons 340kg de raisin.



à 16h le raisin chargé dans le camion, nous passons au domaine où l'on nous donne un peu de jus en fermentation pour faire notre pied de cuve.





Nous partons vers 17h du Beaujolais et remontons à Paris.
Nous arrivons vers 23h dans le lieu où nous allons vinifier le raisin.
C'est une ancienne école, squatée et transformée en atelier d'artiste et d'artisans.
Nous déchargeons tous les raisins dans la cour du batiment afin de trier une seconde fois les rouges et les égrapper pour le fond de cuve.












Nous avons versé 40ml de souffre en fond de cuve puis rajouté une caisse de raisins égrappé et le "pied de cuve" offert les propriétaires du domaine d'où vient le raisin.



Pour les blancs nous avons décidé de faire une courte macération d'une semaine.
Nous égrappons donc aussi le chardonnay.









Très grosse fatigue car nous avons fini à 4h30 du matin, le temps de tout trier puis tout nettoyer.

Voila pour ce résumé et la première étape du projet.
Nous sommes passés aujourd'hui voir la cuve de rouge et il semblerait qu'elle soit déjà partie en fermentation.
Je vous tiendrai au courant de la suite !

César

Géniale aventure! Et bon courage pour la suite!

La raison de l’égrappage du Chardonnay à part une courte macération, vous voulez des vins oranges ?

Plusieurs raisons à cela :
La première c'est que nous n'avons pas pu avoir le pressoir à temps. Ca nous permet donc de temporiser sur cette action. A priori on nous le prête et donc pouvoir le déplacer une seule fois et l'utiliser d'un même coup pour les rouges et les blancs.
Thomas nous a dit aussi que c'était un bon moyen de s'assurer sur le départ des fermentations (car les levures sont sur les peaux).
Et puis en terme d'expérimentation on est curieux du résultat et une des personnes du projet apprécie beaucoup les vins blanc de macérations.

J'espère que vous avez bien trié au cas ou il y ait eu des baies botrytisées, sinon aurevoir.....

ils ont assurés avec un peu de soufre...

Merci pour le reportage !
Vous refroidissez pour la macération ?
Le pied de cuve c'est bien un levain ? ça ne risque pas de flinguer le levain d'avoir ajouté du soufre en même temps? Le soufre est dosé à combien ? C'est du métabisulfite ? à 4g/hl ça doit bien nettoyer normalement...

4 gr / hl en équivalent soufre, sur vendange, avec de la solution sulfureuse, ça ne risque pas grand chose pour les levures a priori désirables.

Merci pour le reportage !
Vous refroidissez pour la macération ?
Le pied de cuve c'est bien un levain ? ça ne risque pas de flinguer le levain d'avoir ajouté du soufre en même temps? Le soufre est dosé à combien ? C'est du métabisulfite ? à 4g/hl ça doit bien nettoyer normalement...

Non, nous n'avons pas refroidi pendant la macération, on nous a conseillé d'ailleurs que le raisin soit un petit peu chaud pour aider à faire partir la fermentation.
Je crois que le transport et le tri en soirée l'ai un peu trop refroidi par rapport à nos prévisions.
Ca fermente très doucement du coup (mais pas de soucis non plus de ce coté là)
Le "pied de cuve" que nous avons utilisé est effectivement un levain prélevé d'une cuve déjà en fermentation
Le domaine qui nous l'a donné a pour habitude avant les vendanges de récolter un seau de raisin pour les faire partir en fermentation avant la mise en cuve de la vendange.
Ce "levain" est ensuite ajouté au reste de la cuve et aidera celle ci à démarrer ses fermentations.
Apparemment la dose de souffre qu'on a ajouté est plutôt faible. C'est du méta-bisulfite concentré à 10%.
Par contre le produit est tellement violent est agressif au nez qu'on puisse comprendre que des vignerons tentent de s'en passer.

Coucou

De nouveau la même question:
A ce stade, qu'en est-il ?