- température (si pas de capacité de contrôle de celle-ci en cave/cuve)
Oui, enfin bof, et puis ..non en fait, pas vraiment.
Si on vinifie avec 30 jours d'avance par rapport à la norme, certes, on a le droit de ne pas être équipé pour gérer cela. Ça a été le cas en 2003, plus que précoce. C'était pas vrai en 2018.
Si on n'a pas de moyen de maîtrise, et si on rentre de la vendange à 30°C en pleine après midi, c'est un comportement suicidaire volontaire, faudra pas se plaindre après....La T° de vendange est le point clef, il ne faut pas s'imaginer que la température ambiante puisse avoir un rôle majeur dans la régulation d'une cuve de capacité significative ( je ne parle pas de fermentation artisanale en micro cuve )
- taux de sucres conséquents à transformer lors de la fermentation
Ce n'est pas un problème réel quand on utilise une souche sélectionnée adéquate. La majorité en fait, à condition bien sûr que les autres conditions soient remplies ( facteurs de survie, facteurs de croissance, et pas d'inhibiteurs ). J'ai plié des FA en 3 jours en cuve béton non régulées avec des pics à 35°C ( en rouge ), sans plantage. Une cuve plantée avec un coup de tiède à 30°C, c'est une mauvaise excuse pour ne pas chercher la cause véritable.
- par contre, je suis surpris par la deficience des azotes assimilables que j'imagine non liée aux millésimes
C'est lié en premier lieu à la nutrition accessible par la plante ( corrigé en amendement au sol et en apport d'engrais foliaire ), mais il y a aussi un effet mill.
Une vigne gelée en 2017 a été souvent assez poussive dans son apport azoté en 2018, par exemple, ce qui n'a pas été rare.
Sur ce lien, ils ont même l'air de dire que c'est une chance pour la maîtrise de vinif. pour qui est pret à ajouter un ptit qq chose....
En vrac, pour aller dans le sens contraire ( j'ai une réputation à défendre ), et sans être exhaustif:
- Dans les livres c'est pas faux, en pratique c'est loin d'être vrai,
- Il s'agit, comme presque toujours dans Winemakin pour les articles à contenu réel, d'un publi reportage à peine voilé,
- les cas de carence sont au moins 10 fois plus présents que les excès ( dans le moût de départ ),
- Si on fait les dosages d'azote assimilable dans le moût, on est déjà dans une viti-viniculture de précision loin de la fermentation chez les touristes: donc ça fait un bail que la nutrition de la parcelle est ajustée ( au sol et / ou en foliaire ), et on a les moyens de gérer comme il faut chaque cuve, en apport azote ( dose et type d'azote ) et en choix de levure.
- c'est vrai que les excès dans le moût sont préjudiciable pour l'expression aromatique dans le cas ou l'intensité thiol est recherchée ( sauvignon, mais aussi grenache en rosé ). Mais le plus souvent dans ces cas là, on applique de l'azote en foliaire ( combiné au soufre ) , c'est justement car il en manque. Le plus drôle, c'est qu'en cas de carence, le déficit thiol est encore plus fort. La répression catabolique de la formation de thiols en cas de carence dans la plante est beaucoup plus fort que le gain avec l'apport d'azote aminée cité dans l'article, respectivement pour une carence ou un excès modéré corrigé.
- Le cuivre est un vrai tueur de thiols ( pour reprendre un point cité plus haut )
- pour revenir au tableau, au moins 90% des vignes françaises sont en situation de carence. Plus de 200 mg/l, à part peut être là ou on fait de la bulle ( région que je connais peu ), c'est très rare, ou bien ça ne dure jamais longtemps.