Bonjour
hasard des calendriers nous y avons dîné le soir du 2 novembre à huit convives.
Même menu dégustation.
Pour ce qui concerne la cave (son intérêt vu les domaines présentés et les prix proposés) et le sommelier, il n'y a rien à redire, c'est une adresse incontournable même si en effet le village est à l'écart des grands axes (mais c'est aussi cela qui fait l'intérêt).
Je regrette juste que les verres ne soient pas vraiment à la hauteur.
Personnellement en ce qui concerne le même repas je trouve (et je n'ai pas été le seul) une certaine hétérogénéité avec des plats excellents et d'autres moyens.
Amuse-bouche sans vrai intérêt avec des goûts trop salés ou sans vrai saveurs intéressantes.
Vin : Champagne Chartogne-Taillet "Chemin de Reims" : 100% chardonnay alors que la robe nous portait vers du pinot noir. Beau champagne au nez assez puissant (pointe d'oxydation), mais vif en bouche.
Le plat de tourteau est excellent : tout y est : goûts maîtrisés, saveurs et textures se répondant. Un vrai grand mets.
Vin Muscadet Expression de granite domaine de l'Écu 2010 : nez assez mutique mais bouche qui… répond bien au plat, grâce à sa vivacité. Par contre je suis dubitatif quant à la possibilité que le vieillissement apporte au muscadet… goût personnel certainement.
Le plat de cèpes me laisse dubitatif voire froid… quand on a goûté la cuisine des champignons de Marcon à Saint-Bonnet le Froid.
Vin : Saumur Brézé 2010 de Guiberteau. Je ne connaissais pas le vin. Difficile à l'aveugle de dire "chenin". Mais beau vin ample et puissant. L'accord avec le champignon se fait un peu au nez, moins bien en bouche.
Le plat de homard est parfait, le homard est présenté pour lui-même et c'est tant mieux.
Vin : Corton Charlemagne Coche Dury 2005 : belle couleur dorée soutenue, nez puissant (mais le chardonnay est difficilement décelable de prime abord) le bouche est très puissante aussi (tempérament de feu dit un convive) mais plus longue que large (le vin reste longtemps en bouche au fond du palais). Personnellement je dis beau vin mais au vu de l'étiquette et des diverses appréciations (et spéculations) soit j'ai raté le vin soit la bouteille et le millésime ne sont pas représentatifs des vins de Coche-Dury. Et pourtant j'ai eu autrefois des chocs gustatifs avec de simples Meursault de ce domaine.
Lièvre à la royale : excellent grand plat… simplement présenté, sauce superlative. J'ai déjà dégusté ailleurs d'autres lièvre à la royale. Tous étaient différents et de belle facture. Beau travail culinaire.
Vin : Chambertin 2011 Rousseau. Alors là chapeau : le vin de la soirée tout y est : belle couleur soutenue, finesse au nez (on s'attend à un vin fluet en bouche), mais la puissance se décline immédiatement en bouche : large et très long… et capable de répondre à la puissance du plat. Le nez se développe tout le long de la dégustation bouquet floral, la trace de "vert" (végétal) qu'on a en fin de nez équilibre par sa fraîcheur l'opulence des flaveurs.
Fromages : plateau centré sur les chèvres plus quelques fromages comme le Mont d'or, époisses, camembert.
Difficile de choisir un vin puisque chacun(e) choisit ce qu'il veut. Donc je laisse l'accord de côté.
Vin : Bourgueil les Grands Monts Druet 1989 : On connaît la bouteille mais nous sommes persuadés qu'à aveugle tout le monde dirait grand (voire très grand… bordeaux). Le cabernet franc dans une année comme celle-là à… maturité (30 ans). Tout y est poivron bien mûr, encore du fruit, épices, couleur évoquant un vin des années 2000, bouche qui malgré le Rousseau précédent fait quasiment match nul. Vraiment grand vin. À l'époque (1991) ce type de vin devait valoir… 20 francs. Il me reste deux magnums…
Dessert : pas grand-chose à dire je trouve que là il manque la patte d'un "maître des desserts" (pâtissier ou autre). La déclinaison présentée aurait mérité un vrai travail pour sublimer ces ingrédients.
Vin sur la "fraîcheur" Rully premier cru Cloux 2017 de Jacqueson. que le sommelier nous fait découvrir. C'est vif tout en étant mûr.
Pinote bien.
Tout ceci étant dit, personnellement je pense que si le macaron est justifié pour diverses raisons (certains plats, carte des vins et prix, sommelier de grande qualité), je ne vois pas un inspecteur de Michelin octroyer une seconde étoile, d'autant que l'accueil de madame Dallais mère est plus que rugueux et dans un établissement de ce type détonne quelque peu, à la fois dans sa présentation et son attitude (doux euphémisme). (incident de réservation, non prise en compte de son erreur, aucune excuse). Je sais on est à la campagne mais… d'autant que la personne qui avait réservée venait pour la quatrième fois chez Dallais !
Je connais des "une étoile" qui ont une cuisine plus homogène dans un menu dégustation et qui pourraient prétendre à un second macaron, avec un accueil qui vous fait sentir que vous êtes un hôte bienvenu.
Pour finir, les personnes qui tiennent l'exceptionnelle chambre d'hôtes (je recommande pour le cadre, l'intérêt historique du site, les prestations, le rapport qualité-prix) du "moulin de la croix" à Charnizay nous ont confirmé (à demi-mots puisqu'ils envoient des clients chez Dallais…) que cette attitude dessert et a desservi l'établissement.
Cordialement
Hervé