23.02.2018 :
Blaufränkisch du Burgenland
J’avais envie depuis la lecture d’un Rouge et Blanc consacré à ce cépage dans sa région de prédilection de découvrir ces vins. Voilà un premier tour d’horizon (aucun vin à l’aveugle pour moi). Le cépage et l’appellation ne sont pas précisés dans l’intitulé du vin mais seulement le nom du producteur (avant le point), puis éventuellement celui de la cuvée et son millésime.
Mise en bouche : Le 1er nez pétrole, puis apparaissent des notes de fruits jaunes. Les sucres sont encore bien présents, une belle amertume marque le milieu de bouche et la finale revient sur les arômes de fruits jaunes. Le vin garde de la tension malgré son sucre ; mais moins que d’autres millésimes de cette origine. Une phase intermédiaire ?
Donnhoff Niederhäuser Hermannshöhle Riesling Spätlese 2004
1er vin : Nez de fruits rouges mûrs et d’épices. Attaque suave, suivie d’une forte amertume dissociée du reste. La finale est simple, sur un côté grenadine.
Le lendemain, l’amertume sera bien mieux intégrée et le vin gagnera en gourmandise.
Moric. 2013
2ème vin : Nez de fruits cuits, mêmes notes épicées de paprika (mon voisin trouve que ça fait poivron du cabernet). Attaque en largeur, suivie d’une amertume liée au bois. Finale chaude, sur le bois.
Le lendemain, c’est toujours le bois qui domine le vin, y compris au nez cette fois.
Markus Altenburger. Joiser Jungenberg 2011
3ème vin : On est ici plutôt sur les fruits noirs (cerise burlat, mûre). Attaque ample, tannins en finesse, finale marquée par les épices et des notes caramélisées, qui semble un peu dissociée du reste du vin. C’est bon.
Avec l’aération, le vin s’harmonise, la bouche gagne en cohérence et l’alliance de la finesse et de la maturité en fait un très bon vin. Au passage, se marie très bien avec un râble de lièvre mariné aux baies de genièvre puis poêlé.
Pittnauer. Ungerberg 2012
4ème vin : Le nez est plus sur les fruits cuits. L’attaque est plus serrée, les tannins plus présents, et suivie d’une grosse amertume. Finale dure, sur des notes végétales.
L’aération va lui être très bénéfique, harmonisant l’ensemble. Et au final, c’est un beau vin qui se livre, sur un style plus « costaud » que le précédent (il allait mieux avec le sanglier cuit en marinade). Un caractère plus sudiste au bout du compte, type Châteauneuf viril s’il faut une analogie…
Pittnauer. Rosenberg 2012
5ème vin : Grosse réduction à l’ouverture, puis quelques fruits rouges. Attaque droite, un rien d’austérité renforcée par la présence de gaz carbonique, mais le vin est bien mûr. Belle finale droite, sans être stricte, avec au contraire une sensation de juste maturité. C’est bon, dommage que la présence de gaz soit si importante même après un long carafage.
Umathum. Kirschgarten 2011
6ème vin : Nez de fraise, de groseille. Attaque large, tannins souples, belle acidité qui porte le vin tout le long de la bouche. Jolie finale sur la fraise écrasée, fraîche. C’est long en bouche et c’est très bon.
Le lendemain, du bois ressort qui ne m’avait pas marqué la veille au soir.
Kollwentz. Setz 2007
7ème vin : Nez épicé, paprika et poivre. Attaque droite, en douceur, comme une sensation de moelleux. Cette douceur persiste jusqu’en finale malgré une très légère sécheresse tannique. A nouveau un très bon vin qui n’a pas passé la soirée.
Uwe Schiefer. Szapary 2004
Au final, une découverte qui m’a donné envie de recroiser ces vins. Par contre, une aération préalable me semble indispensable pour éviter de passer à côté, la différence entre la dégustation à l’ouverture et après 1h30 environ d’aération est non seulement flagrante, mais de taille. Une question quant au choix de boiser assez fortement les vins, avec des amers que je pense être ceux du bois assez importants alors même que le cépage m'a semblé apporter déjà de l'amertume, mais les deux vins âgés montrent que ça s’intègre plutôt bien.
Fin de repas : robé rosée. Nez marqué par la volatile d’où émergent de jolies notes de fruits confits. La bouche offre à la fois une sensation tannique, et une forte acidité enrobée par le sucre (j’avais même noté le contraire : du sucre enrobé par l’acidité, mais je ne suis pas sûr que ce soit parlant). Un équilibre sur le fil, plus surprenant, déroutant que vraiment bon, et qui lasse assez vite.
Vino bianco passito. La Stoppa. Vigna del Volta 2010
Cordialement,
Patrice
PS : merci à Julien (mes vendanges, où tous ces vins ont été achetés) de ses conseils pour l'ordre de service