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Autriche - les vins rouges

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Autriche - les vins rouges a été créé par peterka

Je me permets d'ouvrir un nouveau sujet pour structurer les différentes contributions.

Le caviste Fohringer à Spitz organisait dernièrement pour ses clients une grande dégustation de vins rouges autrichiens récents.
200 crus étaient proposés en libre-service intégral (pas de producteur, pas de vendeur dans la pièce, on le fait en tête à tête avec son crachoir et quelques amateurs).

a) pinots noirs

Me remémorant la récente discussion sur les pinots noirs, j’ai consacré une partie de mon temps à ceux-ci (23 étaient en dégustation, principalement du millésime 2008 – prix de vente caviste entre 8 et 39 EUR).
L’impression globale est en demi-teinte partagée entre bonnes surprises et déceptions. Quelques « pointures » (Wieninger, Schloss Halbturn, par ex.) étaient toutefois absentes.
A noter que j’ai opéré en fin de journée, alors que les bouteilles étaient déjà ouvertes depuis un moment (même si recapsulées à chaque fois) et surtout à température de la pièce (donc un peu trop chaudes).

Les 2008 se présentaient homogènes, sur le fruit, avec une matière équilibrée, fondue mais, souvent, une concentration moyenne et une acidité basse qui ne laisse pas augurer d’une grande garde.
La plus grosse différence dans l’expressivité de ces vins résidait en fait dans le caractère bien ou moins bien intégré de l’élevage en barrique et de ses composants aromatiques (allant du clou de girofle au fumé en passant par des épices plus douces).

Sur ce millésime, j’ai beaucoup apprécié :
Claus Preisinger – Neusiedlersee - (élégance, belle matière fruitée et concentrée, longueur – pour moi le plus équilibré de tous)
et un peu derrière :
Prieler - Neusiedlersee Hügelland - (plus extrait, sombre et concentré) ;
Bründlmayer Cuvée Cecile - Kamptal - (rond, fruité, un peu végétal toutefois ce qui le rend actuellement moins séduisant) ;
Hans Igler Cuvée Fabian – Südburgenland - (fruité, souple, juteux mais un peu moins de présence que dans d’autres millésimes)

Les déceptions avaient nom :
Paul Achs – Neusiedlersee - (manque de définition faisant ressortir un élevage pourtant pas excessif) ;
Pittnauer cuvée Baumgarten – Neusiedlersee - (accents « nouveau monde » déplaisants malgré une matière remarquable) ;
Judith Beck – Neusiedlersee - (dilué, surmûri mais très belle finesse).

Les 2007 se sont montrés plus fermes mais avec une belle maturité de fruit et des élevages bien intégrés.
J’ai beaucoup apprécié :
Gesellmann cuvée Siglos – Südburgenland - (très expressif, fruits noirs, menthol, belle concentration avec des tanins parfaitement extraits et une belle longueur)
et un peu derrière :
Juris Reserve – Neusiedlersee - (aromatique et profond avec de la présence à l’attaque et un beau milieu de bouche mais une finale un peu amère et légèrement assèchante) ;
Schneider Reserve – Thermenregion - (équilibré, fruité / épicé, rond, un peu tombant en finale).

Une déception : Schwarz/Velich cuvée Panta Rhei – Neusiedlersee - (grande élégance, de la finesse mais ne justifie pas son prix de 39 EUR).

Les quelques 2006 proposés m’ont paru un peu fatigués à l’exception de la cuvée Black Edition d’Ebner-Ebenauer – Weinviertel - (beau velouté en bouche, élégance, fruit mais manque d’ampleur)

Par leurs caractéristiques propres, les vins se montraient, à mon avis, très éloignés d’un profil bourguignon auxquels il serait vain de vouloir les comparer.
A déguster pour eux-mêmes, en prenant un plaisir plus sensuel qu’intellectuel. L’amateur de pinot noir y trouvera son compte de toute façon.

La deuxième partie de mon parcours a été consacrée à quelques vins plus typiquement autrichiens par leur cépage(s)

b) zweigelt
ZW en abrégé..
Belle surprise avec la cuvée « Tonneau » 2007 de Rabl - Kamptal – (fruit épicé, bel équilibre en bouche, élevage imperceptible, tanins affinés).
Dans un autre style, la cuvée Tanzer Reserve 2007 de Jurtschitsch – Kamptal – trouvera des adeptes (bouche fondue, nette, fraîche, dominante cerise mais aussi boisé assez présent).
Quant à la fameuse cuvée « rot » de Schwarz, elle montre encore une fois toute sa classe en 2008 avec une matière moins compacte qu’à l’habitude.

c) blaufränkisch
En blaufränkisch (BF), les cuvées de pointe de Paul Achs en 2008 (Spiegel et Ungerberg) se montrent très fermées et difficiles à appréhender tout comme la cuvée Goldberg 2007 de Silvia Prieler aux tanins plus fermes.
Trois bouteilles qui font preuve d’une structure imposante où l’on sent malgré tout finesse et fraîcheur mais aujourd’hui en panne d’arômes.

d) cuvées / assemblages
Les plus belles bouteilles dégustées seront des cuvées : particulièrement les deux vins suivants :
le Pannobile 2008 de Pittnauer – ZW/BF/SL - (bouquet élégant, fraîcheur mentholée, fruité juteux et belle longueur)
ainsi que le Titan 2007 de Joseph Tesch – BF/CS/ME - (tanins superbes, fruit magnifique, volume de bouche et longueur, très bel élévage)
et très légèrement en retrait le Comondor 2007 de Hans et Anita Nittnaus – ME/ZW/BF - (concentration, finesse, élégance mais tanins légèrement amers à fondre).

J’ai également apprécié :
Bärnreiser 2008 de Grassl – ZW/ME/BF/CS - (gourmand, charpenté, fruits noirs expressifs, long) ;
Pannobile 2008 de Preisinger – ZW/BF/SL - (charpenté et mûr, joli bouquet de confiture de fruit aux épices, finale élégante) ;
Pannobile 2008 de Gsellmann Hans – ZW/BF/SL - (souple, fin, équilibré) ;
Rotspon Reserve 2007 de Jurtschisch – ZW/PN/ME - (fine matière, fraîcheur, élevage bien intégré) ;
Chorus 2008 du Stift Klosterneuburg – CS/CF/ME/SL - (tanins gras et mûrs et fruit cassis/cerise concentré, bonne longueur).

Plutôt décu par
Perwolff 2008 de Krutzler – BF/CS - (notes végétales) ;
Domkapitel 2008 de Christian Tschida (végétal surmûri)
Pannobile 2008 – ZW/BF/SL - de Judith Beck (équilibré en saveurs mais court et discret) ;
Cuvée Julia 2007 de Wachter & Wiesler (plutôt écoeurant).

Somme toute, confirmation, s'il le fallait encore, du niveau des rouges autrichiens et une remarquable initiative du caviste.

Pierre
22 Sep 2010 21:38 #1

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Très belle dégustation !

Ravi aussi que nous ayons une interprétation similaire des millésimes 2007 et 2008.
Je posterai quelques commentaires plus circonstanciés demain mais j'ai l'impression de rejoindre ces notes sur tous les points ;)

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22 Sep 2010 22:29 #2

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Réponse de zolive sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Bonjour,

J'ai un question sur un pinot noir, je viens de récupérer 12 bouteilles de Pinot noir ruster spatlese 1993 de landaer, pour moi spatlese veut dire vendanges tardives, donc dois je m'attendre à un vin sucré de longue garde ou déjà fané, merci de vos commentaires de dégustation sur ce vin

Cordialement
11 Oct 2010 14:17 #3

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Spätlese correspond en effet à une VT, en Autriche ça donne souvent autour de 50-60g de SR. Le sucre est normalement perceptible. Sur un vin de 17 ans, soit les sucres se sont globalement fondus et on va avoir un vin à profil sec mais encore bon, soit on était sur un vin simple et le vin sera mort.

J'opterais pour une bonne surprise, probablement légèrement moelleux... mais seule l'ouverture le confirmera. (C'est pas plutôt Landauer ?)

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11 Oct 2010 20:42 #4

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Et je m'aperçois du même coup que je n'ai jamais commenté le beau compte rendu de Peterka... honte à moi ! D'un autre côté, comme c'était pour dire que j'étais d'accord, c'est vrai que ça aurait fait redondance :D

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11 Oct 2010 20:47 #5

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Réponse de Jean-Christophe sur le sujet Dégustation de vins rouges autrichiens chez Peterka

Dégustation exceptionnelle de vins rouges autrichiens, organisée par Peterka et son épouse, que je remercie tous deux pour leur accueil! (tu)(tu)

Premier contact pour moi avec les rouges de ce pays (mis à part peut-être un ou deux vins dégustés par hasard au restaurant il y a quelques années). J'ai été très impressionnée par le niveau moyen de qualité, qui était très haut (on se comprend...) ;)

Le sommet de la dégustation (pour moi) fut un Pannobile 1999 de Hans Nittnaus, tout en élégance et en finesse, sur des arômes évolués de vieux cuir, d'herbes aromatiques, avec toujours un beau fruit. Un vin qui avait beaucoup d'allonge et de fraîcheur. Superbe et à point. Un Pannobile 2000 de Paul Achs était beaucoup plus jeune au niveau de la robe et des arômes, clairement plus dense également. Un très beau vin également, mais qui a probablement un potentiel d'évolution favorable sur quelques années.

A noter également un très très beau Pinot Noir 2007 de Preisinger, avec une grande puissance aromatique sur des arômes typiques de pinot noir, et une très belle matière, riche et grasse. beaucoup de finesse et de longueur.

L'apothéose de la soirée fut le Gabarinza 1999 de Heinrich: disque tuilé, fruit énorme et début d'aromes tertiaires. Attaque nette, superbe ampleur en milieu de bouche, finale acidulée et épicée. Wow!

Au total, 19 vins dégustés, dont je donnerai la liste exhaustive avec quelques commentaires plus tard...

Ma conclusion générale: un niveau général assez élevé, et une caractéristique souvent retrouvée: l'alliance de la richesse et de la fraîcheur. Bravo et merci! :)-D

JC

Jean-Christophe
Liège, Belgique
16 Déc 2010 10:05 #6

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Magnifique dégustation indeed... la crème de la crème. J'ai hâte de lire la suite !

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16 Déc 2010 11:54 #7

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Réponse de Leo17 sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Belle dégustation en effet, mais on peut trouver du "bon rouge" pour relativement peu d'argent en autriche, du moins actuellement, car ça commence à se savoir....malheureusement
23 Déc 2010 15:30 #8

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Réponse de Nicolas D sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Faisant suite à ma déconvenue sur un GV 2009, j'ouvre de suite une bouteille de rouge pour me réconforter.

Pannobile 2007 de Pittnauer.
Sur l'étiquette, un dessin intitulé "Monster Balls" pouvait laisser croire qu'il s'agirait d'un vin body-buildé.
Rien à voir, je retrouve complement le coté juteux et frais relaté plus haut par Pierre. La longueur est bonne, mais pas non plus renversante.
La matiere est fine, un vin buvable et séveux.

Je vais laisser la bouteille s'ouvrir pour me faire une idée plus précise.

Frohe "wein"nachten
23 Déc 2010 23:46 #9

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  • peterka
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Réponse de peterka sur le sujet Autriche - les vins rouges

Je poursuis et complète le post entamé par Jean-Christophe...

Les vins rouges de bon ou haut niveau (disons de « format international ») n’existaient guère en Autriche, il y a 30 / 35 ans. Rappelons que 75 % du vignoble autrichien est « blanc ».
Il a fallu que quelques pionniers, conscients du potentiel de leur terroir et amoureux des grands rouges européens, introduisent quelques variétés bordelaises et surtout l’élevage en barrique prolongé pour que le déclic s’opère et que la notoriété s’en suive.
Cette reconnaissance a sans doute induit également une amélioration constante de l'ensemble des vins rouges du pays.
Les excès de boisé du début ont disparu et les cuvées qui font la part belle aux cépages autochtones ont largement gagné en nombre, qualité et visibilité jusqu’à rendre aujourd’hui assez rares les cuvées qui ne contiennent aucun cépage du cru.

Avec un climat continental, fortement influencé par les courants chauds provenant de la plaine pannonique à l’est, mais bénéficiant aussi de nuits assez fraîches pour assurer une maturation lente des raisins ainsi que de la protection des collines
boisées du nord et de l’ouest contre les intempéries, le vignoble autrichien jouit de conditions optimales pour l’élaboration de vins rouges corsés, fruités, mûrs mais aussi pleins de fraîcheur.
Le vignoble « rouge » se concentre dans le Burgenland et à l’est de Vienne dans le Carnuntum. (voir carte)



Voici des commentaires sur les vins dégustés lors de cette soirée ayant pour objectif de donner un aperçu global de ce pays .
N'ayant pris aucune note le soir même, il s'agit de notes de dégustation du lendemain sur les "fonds de bouteilles".

Partie 1 - Vins mono-cépages pour fixer les idées sur les variétés locales

CR: Saint-Laurent 2009 Paul Achs (Neusiedlersee)
100% saint-laurent . Origine Heideboden à Gols . Limons sableux légèrement graveleux. Biodynamie. Elevage en barriques usagées. 11,50 EUR
Toujours discret au nez. Confit de myrtilles et cerises noires. Attaque pleine de fruit puis suivent un milieu de bouche acidulé aux tanins très fins et une finale charnue et fraîche sur la gelée de fruit noir.
Vin tout en retenue, léger (12% vol d’ailleurs) et désaltérant. Entrée de gamme au domaine. Pas loin d’un gamay dans l’expression.

CR: Saint-Laurent 2006 Jozef Ehmoser (Wagram)
100% saint-laurent. Origine : Ried Georgenberg à Grossweikersdorf. Loess, argiles brunes caillouteuses. Elevage 12 mois en barriques dont la moitié neuves. 13,00 EUR
Positionné autrement dans la gamme du domaine avec d’autres ambitions, le vin présente des contours très différents. L’élevage se sent toujours par des notes de café et de fumée qui se mêlent à la figue, la prune et la réglisse.
Cela tire également vers l’extrait de viande lui conférant un profil un peu « nouveau monde ». La bouche est puissante, charnue, avec des tanins légèrement grumeleux mais très mûrs.
Matière étonnante pour un saint-laurent. Malheureusement la finale torréfiée et un peu amère met un petit bémol au plaisir. A attendre encore.

CR: Zweigelt Dornenvogel 2009 Glatzer (Carnuntum)
100% zweigelt. Origine : différents vignobles de Göttelsbrunn. Limons argileux lourds. Elevage en barriques de 12 mois dont un tiers neuves. 12,50 EUR
Ce vin est actuellement d’une jeunesse expressive: fruits noirs intenses (myrtille, mûre, gelée de cerise, sureau) avec des notes de zeste d’orange.
La bouche commence sur du boisé délicatement vanillé et sur se poursuit sur des fruits très mûrs, avec une gourmandise croquante. Elevage discret. Tanins fins et glissants. Finale fraîche de bonne longueur.
Zweigelt à la fois concentré et élégant qui a de belles réserves. Un de mes préférés.

CR: Biiri 2006 Hans Igler (Mittelburgenland)
100% blaufränkisch. Origine : Rieden Satz, Hochberg, Goldberg de Deutschkreutz (Biiri est l’ancien nom des coteaux situés au sud-est de la localité). Limons argilo-calcaires caillouteux. Elevage de 15 mois en barriques partiellement neuves. 19,50 EUR
Premier nez entrouvert sur la torréfaction (café, chicorée) et les épices (poivre noir, clou de girofle).
Liqueur de fruits noirs en deçà (prunelle). Légèrement éthéré. Nougat.
Plein et volumineux en bouche avec des tanins très fins, un beau fruit mûr (mûres, myrtille) et quelques notes sauvages. Présence aromatique et matière juteuse que l'on n’attendait pas particulièrement au vu du bouquet marqué par l'élevage.
Pas une grosse concentration mais de l'étoffe et une élégante assez raffinée. Belle fraîcheur fruitée.
Finale puissante, vanillée, réglissée, poivrée, de très belle persistance.
Elevage appuyé mais bien maîtrisé qui doit encore se fondre pour laisser transparaître le fruit sous-jacent.
Un vin qui commence mezzo voce mais qui termine forte.

CR: Pinot Noir Siglos 2007 Gesellmann (Mittelburgenland)
100% pinot noir. Origine : Ried Siglosgrund de Deutschkreutz (exposition nord). Limons argileux très calcaires et caillouteux. Elevage de 18mois en barriques. 20,50 EUR
Après une bonne aération, le bouquet exprime discrètement des senteurs de fruits à l’alcool (cerise, fraise) avec des nuances plus végétales, un peu de poivre blanc et de pamplemousse.
Le vin se révèle en bouche avec une attaque finement aromatique et une belle ampleur assise sur des tanins fondants. On retrouve les agrumes (plutôt orange) mais aussi des épices et du chocolat. Finale persistante sur le kirsch et le caramel.
Pinot noir aux accents assez sudistes mais aucune lourdeur. Très belle bouteille.

Partie 2 - Quelques assemblages classiques

CR: Rotspon Reserve 2007 Jurtschitsch (Kamptal)
Blauburgunder, zweigelt et merlot. Origine : différentes parcelles sur Langenlois. Loess, gföhler gneiss délité. Bio certifié depuis 2009. Elevage en barriques neuves de 300 litres pendant 15 mois. 19,50 EUR
Vin très bouqueté presqu’explosif, éthéré, liqueur de fruit (amarena), kirsch, puis graphite, tabac, ronce.
La bouche est très fine, lisse, aérée sans être fluide avec beaucoup de fruits mûrs et des notes un peu plus végétales. Fraîcheur juteuse et finale plus caramel.
Charmeur et élégant.

CR: Schützner Stein 2007 Prieler (Neusiedlersee-Hügelland)
Blaufränkisch et merlot. Origine : Ried Stein. Coteau pierreux (micaschistes, quartz, cailloutis argilo-calcaire) sur Schützen am Gebirge. Elevage en barriques pendant 20 mois.19,00 EUR
D’emblée, le vin se présente plutôt « sombre » avec son nez de terre et d’humus, assorti de fruits noirs, de jus de viande et aussi de torréfaction (chicorée).
La bouche suit dans le même registre, ferme et dense, avec des tanins fondants mais structurants. Un vin qui apparaît de prime abord « introverti » mais qui se délie à l’aération en proposant un beau fruit mûr plein de fraîcheur.
Elevage imperceptible. Belle longueur et potentiel évident.

CR: Bärnreiser 2008 Grassl (Carnuntum)
60% Zweigelt, 20% merlot, 15% blaufränkisch et 5% cabernet sauvignon. Vieilles vignes de 48 ans. Origine : Ried Bärnreiser à Göttlesbrunn. Limons argilo-calcaires lourds, graves. Elevage en barriques (60% neuves) pendant 18 mois 23,50 EUR
Bouquet discret mais assez complexe. Les fruits noirs et la prunelle s’associent au chocolat, au tabac et au sous-bois avec aussi du café moka.
L’attaque est pleine voire compacte. La bouche charnue oscille entre les fruits bien mûrs et des sensations plus végétales (retour du tabac). Tanins serrés mais veloutés. Elevage bien intégré.
La finale est aujourd’hui un peu raide malgré la présence du fruit, avec une petite amertume moins dérangeante que dans le saint laurent d’Ehmoser.
Vin extrait qui doit se fondre et 2008 atypique.

CR: Border 2006 Kopfensteiner (Südburgenland)
Blaufränkisch et cabernet sauvignon. Origine : différentes parcelles sur Deutsch-Schützen. Limons argileux riches en fer, marnes, schistes bleus. Elevage en barriques 100 % neuves. 26,00 EUR
Belle complexité de bouquet avec cette note de terre et silex typique de la région qui flotte discrètement sur des arômes de fruits des bois mûrs et de pruneau avec une touche anisée (fenouil) et florale.
La bouche est élégante, veloutée, avec du caractère et des tanins fondus. C’est juteux et ferme à la fois, précis et étoffé. Demi-corps, grande fraîcheur assurant une belle « buvabilité ».
Elevage de classe et très belle longueur. Coup de cœur pour moi.

Les parties 3 (pannobile), 4 (pinots noirs) et 5 (cuvées haut de gamme) à suivre dès que possible...

Pierre
24 Déc 2010 00:01 #10

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Réponse de Nicolas D sur le sujet Re: Autriche - les vins rouges

Vite, je repars déjà dimanche!
24 Déc 2010 00:14 #11

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Etonnante tenue en bouteille pour ce vin et ce cépage, le Blaufränkisch que je n'attendais plus guère 18 après... Il s'agit d'une sélection, apparemment parcellaire, élevée en barrique.

Aspect : rouge rubis intense, un peu évolué, mais sans plus que ça, brillant et limpide. Nez : un poil austère, menthe, note poivronnée, fruit rouge, framboise, un beau boisé, pivoine. Bouche : attaque assez ample, moyennement gras, fine acidité, des tanins assez denses, un rien rustiques, concentration encore appréciable, belle finale, moyennement longue, fraîche, un rien vanillée. Bien. Ce vin a des aspects à la fois ligérien et bourguignon, à tout le moins au nez... Il a parfaitement accompagné la traditionnelle dinde de Noël où le côté un peu gras de la volaille a bien donné la réplique aux tanins. Un poil rustique, mais bien dans l'esprit du cépage, voici un beau vieillard autrichien qui donne envie de retourner dans cette belle région, limitrophe de la Hongrie.

Hervé

HK
25 Déc 2010 18:59 #12

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Réponse de peterka sur le sujet Autriche - les vins rouges

Comme promis, voilà la suite de cette dégustation.

Partie 3 : Pannobile

« Pannobile » est le nom d’un mouvement initié en 1994 par 7 viticulteurs de Gols, rejoints par après par deux autres, de sorte qu’ils sont 9 domaines à être aujourd’hui partie prenante de celui-ci.
Le but est de constituer une plateforme où chacun des membres, tout en gardant sa totale indépendance, vient communiquer et partager ses idées et ses expériences dans l’optique d’élaborer ,
grâce à une sorte d’émulation mutuelle, des vins de haute qualité représentatifs de leur terroir et culture propres.
Le terme « Pannobile » est la contraction de « Pannonia », nom de la plaine déterminant les conditions climatiques de l’endroit, et de « nobile », rappelant leur objectif en matière de qualité.
Dans cette optique, chacun peut vinifier deux vins, un blanc et un rouge, portant ce label. Pour les rouges, seuls les cépages « locaux », blaufränkisch, zweigelt et saint laurent sont autorisés.
Les raisins doivent provenir exclusivement de parcelles bien déterminées sur les communes de Neusiedl, Weiden, Gols, Mönchhof et Halbturn.



CR: Pannobile 2007 Gerhard Pittnauer (Neusiedlersee)
Zweigelt (en majorité), blaufränkisch et saint laurent. Origine : différentes parcelles sur le talus (Wagram) entre le plateau dominant le lac de Neusiedl à l’est (Parndorfer Platte) et les rives du lac lui-même.
Terres brunes, sédiments calcaires sur sables. Elevage en barriques pendant 15 mois. 24,00 EUR.

Bouquet encore très fermé dans un style plutôt végétal, empyreumatique (tabac blond) sur un fond de gelée de fruits noirs. L’entame est fine et douce au palais, avec de la rondeur et du volume.
Ensuite, ressort un fruit plutôt acidulé (groseille, airelle). C’est assez lissé, juteux, et d’une belle élégance. Elevage imperceptible. La longueur se marque sur le fruit avec toutefois un retour de tanins légèrement accrocheurs et un peu de verdeur à fondre.
Actuellement plus en finesse qu’en complexité avec une substance qui laisse augurer une bonne évolution dans le temps.

CR: Pannobile 2000 Paul Achs (Neusiedlersee)
Zweigelt, saint laurent et blaufränkisch. Origine : différentes parcelles sur le talus (Wagram) entre le plateau dominant le lac de Neusiedl à l’est (Parndorfer Platte) et les rives du lac lui-même.
Terres brunes, sédiments calcaires sur sables. Elevage en barriques (dont 60 % neuves) pendant 15 mois. 24,50 EUR

La robe a toujours l’éclat rubis sombre de la jeunesse à peine altéré par une frange grenat au bord du disque. Le bouquet est résolument axé sur les petits fruits rouges et noirs avec une touche de pêche-abricot au vin, de chocolat noir amer et de noisette.
La bouche est fondue, fruitée, de grande élégance dans son demi-corps aux tanins soyeux. Peu de notes d’évolution. Longueur appréciable marquée par une acidité rémanente mais mûre qui donne du soutien et de la fraîcheur.
Très belle bouteille à l’avenir encore assuré.

CR: Pannobile 1999 Anita & Hans Nittnaus (Neusiedlersee)
Zweigelt et blaufränkisch. Origine : différentes parcelles sur le talus (Wagram) entre le plateau dominant le lac de Neusiedl à l’est (Parndorfer Platte) et les rives du lac lui-même. Terres brunes, sédiments calcaires sur sables.
Elevage en barriques de 500 Litres pendant 18 mois. 22,00 EUR

Bouteille terminée le jour même… et donc pas de notes du lendemain pour moi.
Je cite donc le commentaire de Jean-Christophe auquel mon souvenir adhère totalement :
« Le sommet de la dégustation (pour moi) fut un Pannobile 1999 de Hans Nittnaus, tout en élégance et en finesse, sur des arômes évolués de vieux cuir, d'herbes aromatiques, avec toujours un beau fruit.
Un vin qui avait beaucoup d'allonge et de fraîcheur. Superbe et à point. »

Partie 4 - Pinots noirs

CR: Pinot Noir 2007 Claus Preisinger (Neusiedlersee)
100% pinot noir. Origine : différentes parcelles fraîches et ventilées sur le Parndorfer Platte (Holzacker, Herrenwald, Breitenteilacker) plus une petite partie (parcelles plus chaudes) sur le talus (Spiegel, Salzberg).
Terres brunes, sédiments calcaires. Elevage en barriques. 29,50 EUR

La robe est plus jeune que le Siglos de Gesellmann et aussi plus soutenue. Le bouquet est d’une grande finesse avec beaucoup de fruit (framboise, fruits des bois), légèrement mentholé et vanillé, avec des notes de baies de genévrier un peu plus sauvages.
La bouche montre un beau volume, c’est rond, assez gras, plein de fruit. Les tanins sont finement ciselés. Matière étoffée, élégante, même si le vin s’exprime plus en puissance qu’en délicatesse.
Finale très persistante, réglissée et chocolatée. Une très belle bouteille en devenir qui a de la classe. Un peu dans le style d’un Clos Saint Jacques de Bruno Clair.

CR: Pinot Noir Grand Select 1999 Wieninger (Wien)
100% blauburgunder. Origine : coteaux au nord-ouest de Vienne. Loess sur calcaire dolomitique. Elevage de mois en barriques (la moitié neuves). 32,75 EUR.
Bouteille décevante (saveurs déstructurées, raideur, arômes fluets) qui n’est pas à son niveau. Echantillon défectueux ou apogée dépassée ? Pas évident de trancher, on verra sur un autre échantillon. Dommage.

Partie 5 - Cuvées haut de gamme

CR: Rot 2003 Schwarz - The Butcher - (Neusiedlersee)
100% zweigelt. Origine : parcelles sablo-graveleuses en bordure du lac de Neusiedl. Elevage en barriques. 45,00 EUR.
Vin noir jusqu’au bord du disque. Bouquet très mûr sur la crème de cassis et la confiture de fruit noir. On perçoit également d’étonnantes touches florales mais aussi des notes de bouillon de légume qu’on attendrait plutôt
dans une banale syrah australienne de Barossa Valley. La bouche est puissante, fondue, confiturée, de grande concentration mais sans beaucoup de complexité à ce stade.
En revanche, le vin conserve beaucoup de fraîcheur malgré son côté un peu surmaturé. Finale originale sur l’eau de rose et la violette.
Vin de caractère, assez déconcertant, étonnamment digeste malgré ses atours « nouveau monde ». Ce soir, je n’accroche pas sur ce millésime. A revoir dans quelques années.

CR: Comondor 2006 Anita & Hans Nittnaus (Neusiedlersee)
55% merlot, 25% zweigelt et 20% blaufränkisch. Origine : le merlot vient du Kurzberg de Mönchhof et le blaufränkisch de l’Ungerberg de Gols sur des sols sablo-limoneux en bas du talus de la Parndorfer Platte.
Le zweigelt provient de parcelles sises à Greiner au pied des Leithagebirge au nord du lac sur des sols également de type limoneux mais plus calcaires. Elevage en fûts neufs de 500 L pendant 18 mois. 36,00 EUR.

Le nez demeure assez réservé oscillant entre un côté torréfié / végétal empyreumatique (café, thé noir, herbes sèches, tabac, fumée) et un autre plus fruité (prunelle, griotte, cassis). Discret mais plutôt complexe.
L’attaque en bouche est volumineuse, dense et juteuse, solidement campée sur une structure de tanins mûrs et gras. La longue finale confirme cet échange structure / jus avec une perception des tanins un peu plus amère.
Grand vin qui doit prendre de la bouteille pour s’amabiliser et se rendre plus sexy.

CR: Admiral 1999 Pöckl (Neusiedlersee)
70% zweigelt, 15% blaufränkisch et 15% cabernet sauvignon. Origine : différentes parcelles sur le talus (Wagram) entre le plateau dominant le lac de Neusiedl à l’est (Parndorfer Platte) et les rives du lac lui-même.
Terres brunes, sédiments calcaires sur sables, limons profonds, graves. Elevage en barriques neuves pendant 22 mois. 34,50 EUR

Le bouquet est franchement torréfié / épicé (café, chicorée, clou de girofle, macis) et masque un peu le fruit que l’on pressent derrière. On retrouve ces notes d’élevage en bouche ce qui n’empêche pas que ce vin au demi-corps
manifeste élégance et finesse avec une matière fondue et assez juteuse malgré une pointe d’amertume en finale. Equilibre global superbe et grande longueur. Encore très jeune d’aspect.
On peut constater une certaine parenté de style avec le Pannobile de Nittnaus mais avec plus de substance et moins de subtilité que celui-ci en l’état actuel.

CR: Gabarinza 1999 Gernot Heinrich (Neusiedlersee)
Zweigelt (en majorité), blaufränkisch, merlot et saint-laurent. Origine : ried Gabarinza de Gols. Sédiments et terres brunes peu caillouteuses, mais très calcaires. Elevage de 20 mois en fûts neufs de 500 L. 36,00 EUR
Encore une bouteille éclusée lors de la dégustation et c’est normal car ce vin a largement dominé les débats. Autant les précédents frappaient davantage les esprits par leur élevage soigné mais pas dominant,
autant le Gabarinza présente un fruit ample et éclatant malgré ses 10 ans d’âge et, surtout, un côté diablement séducteur qui emporte immédiatement l’adhésion.
A nouveau, Jean-Christophe a bien synthétisé les choses : « L'apothéose de la soirée fut le Gabarinza 1999 de Heinrich: disque tuilé, fruit énorme et début d'aromes tertiaires. Attaque nette, superbe ampleur en milieu de bouche, finale acidulée et épicée. Wow! »
Coup de cœur pour moi également.

La dégustation a permis de balayer, de manière succincte, toute la diversité des vins rouges autrichiens. L'ensemble des participants était partagé entre deux sentiments :
la surprise et la reconnaissance (avec un enthousiasme pas si modéré) de la qualité globale des vins.

Pierre
26 Déc 2010 00:59 #13

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Réponse de Jean-Christophe sur le sujet CR: Autriche - les vins rouges

Voici donc, avec beaucoup de retard, mes notes sur cette très belle soirée.

1. Vin servi à l'aveugle, apporté par un convive. Robe très pâle et évoluée; nez un peu alcooleux mais avec un très beau fruit et des arômes sudistes; bouche tout en dentelle, fruitée, avec un peu de SR. Vin très agréable malgré le côté sucré et légèrement alcooleux. C'est un Domaine des Tours 2006, VdP du Vaucluse. Nous somme étonnés par le caractère évolué de la robe, vu la jeunesse du vin.

2. Saint-Laurent 2009, Paul Achs. Vin à la robe assez colorée et violacée qui rappelle le gamay; le nez est très fruité, la bouche présente une belle longueur acidulée mais manque un peu de matière en milieu de bouche. Belle entrée en matière. B.

3. Saint-Laurent 2006, Ehmoser. Vin plus concentré que le précédent, avec un élevage plus appuyé mais soigné. Quelques notes de torréfaction et beaucoup de fruit. Finale légèrement amère, ce qui confère de la fraîcheur au vin. B.

4. Dornenvogel 2009, Glatzer. Cépage Zweigelt qui, si j'ai bien compris, est un croisement entre le Saint-Laurent et le Blauflränkisch. Fruits noirs, cerise, légèrement surmûri, poivré. Belle rondeur en bouche, petite touche d'agrumes au nez. B+.

5. Biiri 2006, Igler. Cépage Blaufränkisch. Robe rubis assez dense. Nez épicé et sur les fruits des bois (myrtille) et la fleur d'anis. Vin très équilibré, soyeux. B++.

6. Pinot Noir Siglos 2007, Gesellmann. Robe étonnamment dense pour un PN. Arômes de cuberdon et d'épices. Beaucoup de maturité, et matière très soyeuse. Un peu de chaleur. Pas très typique d'un PN tel qu'on les connait, mais bon vin tout de même. B.

7. Rotspon Reserve 2007, Jurtschitsch. Zweigelt, Blauburgunder, Merlot. Robe rubis, disque violacé. Nez poivré, avec des arômes de fruits noirs et une pointe mentholée. Matière riche et soyeuse, équilibre parfait. TB.

8. Schützner Stein 2007, Prieler. Blaufränkisch, Merlot. Robe dense, nez assez fermé et "sérieux". Arômes d'épices (poivre) et d'herbes aromatiques (thym, laurier). Touche végétale en bouche, matière riche et dense. B.

9. Bärnreiser 2008, Grassl. Zweigelt, Merlot, Cabernet Sauvignon. Robe foncée et violacée. Nez sur les fruits noirs, légères notes épicées, boisé assez marqué sur des arômes grillés. Bouche ronde, longueur moyenne, amertume en finale. B-.

10. Border 2006, Kopfensteiner. Blaufränkisch, Cabernet Sauvignon. Robe plus légèrement colorée que les précédents. Nez au fruit très intense. Elevage bien intégré, épices moins marquées que d'autres Blaufränkisch bus précédemment. En bouche, le vin développe également un côté terreux sur de très beaux arômes de fruits rouges et des notes d'orange. Beaucoup de finesse et d'élégance, grande longueur acidulée. TB+.

11. Pannobile 2007, Pittnauer. Zweigelt, Blaufränkisch, Saint-Laurent. Robe d'intensité moyenne, nez sur les fruits rouges et un peu d'épices. Un peu de verdeur, beaucoup d'acidité et de fraîcheur, vin élégant mais manquant de complexité. B+.

12. Pannobile 1999, Hans Nittnaus. Zweigelt, Blaufränkisch. Comme je l'ai mentionné plus haut, une vraie tuerie! Magnifique de finesse, d'équilibre et de complexité. Robe évoluée, arômes de vieux cuir, d'herbes, notes animales, beaux restes de fruits. Me rappelle des arômes trouvés dans un vieux Prieuré Saint-Jean de Bébian il y a quelques années. E.

13. Pannobile 2000, Paul Achs. Blaufränkisch, Saint-Laurent, Zweigelt. Robe plus jeune et plus soutenue que le précédent. Nez sur les fruits noirs et le cuir. Matière plus dense, bouche en finesse et élégance, avec des notes terreuses. Très beau vin, encore un peu trop jeune à mon avis. TB.

14. Pinot Noir 2007, Preisinger. Robe assez dense pour un pinot noir. Nez très puissant sur les fruits rouges et des notes terreuses. Bouche ample, grasse, très longue et très fraîche: beaucoup de finesse et d'élégance dans ce vin, malgré la richesse de la matière. TB+/E.

15. Pinot Noir Grand Select 1999, Wieninger. Robe franchement tuilée, arômes évolués sur les sous-bois, fruit éteint, arômes tertiaires marqués, notes brûlées et alcool dissocié. Le vin donne l'impression de se décomposer. Bouche dissociée, alcool assez marqué, le vin est manifestement passé. Dommage, car au départ le nez évolué était intéressant… NN.

16. Admiral 1999, Pöckl. Zweigelt 70, Blaufränkisch 15, Cabernet Sauvignon 15. Robe profonde, intense, nez puissant et fruité avec en outre des arômes d'épices et de chocolat, et des notes balsamiques. Bouche dense, beaucoup d'amertume. Vin très jeune, beaucoup de caractère, mais pas très élégant en l'état. A revoir dans quelques années. B.

17. Rot 2003, Schwarz. Zweigelt. Vin épicé, concentré, avec de beaux arômes de fruits noirs et de cuir. Très beau toucher de bouche, finale acidulée. Vin très démonstratif et costaud. B+.

18. Commondor 2006, Hans Nitthaus . Merlot 55, Zweigelt 25, Blaufränkisch 20. Robe très soutenue et très jeune. Nez un peu fermé, sur les fruits noirs et le chocolat. Bouche ample, très longue, finale fraîche, bel équilibre. Elevage très bien intégré et tannins très fins. Très beau vin, au potentiel probablement très grand. TB+.

19. Gabarinza 1999, Heinrich . Zweigelt, Blaufränkisch, Merlot, Saint-Laurent. La bombe atomique pour terminer! Disque tuilé, énorme fruit, début d'évolution au nez. Encore bien jeune malgré tout. Attaque nette, ensuite le vin prend beaucoup d'ampleur en milieu de bouche, pour finir sur une très grande longueur acidulée et épicée. Magnifique, avec sans aucun doute encore beaucoup de potentiel. E.

Voilà voilà… Une magnifique dégustation, un grand bravo pour l'organisation et pour la sélection des vins!

JC

Jean-Christophe
Liège, Belgique
31 Déc 2010 16:24 #14

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Réponse de Stalker sur le sujet CR: Judith Beck - Beck Ink 2018

CR: Judith Beck - Beck Ink 2018



Belle robe violacée, très jeune, aux reflets magenta. J'ai pas trop l'habitude, en fait, de boire des vins s'habillant de la sorte.

Le nez est beau, dans un registre primaire de petits fruits rouges, de griotte, de poivre et richement épicé (girofle, cannelle, gingembre). Pas de grande complexité ni de grande profondeur, c'est un nez jeune sur un beau fruit. Plaisant.

En bouche, je dois le dire (et je m'y attendais), c'est pas du tout mon style, mais dans le genre, c'est vraiment très sympa. On a affaire à un vin sur les petits fruits rouges avec un ressenti vif, élancé et hyper tendu. L'acidité est très élevée. La matière est croquante, sur des notes acidulées. Je n'y tiens pas trop d'habitude, mais là, ça ressemble pas à un tord boyau. Ce côté acidulé et vif n'est pas agressif au palais et le vin se fond quand même bien dans le gosier. Vraiment sympa. Le vin finit sur les notes épicées du nez, et une belle fraîcheur. Je me ressers volontiers.

Commentaire général: Très réussi. Alors que ce n'est pas du tout mon style à la base. Bien meilleur que le "Blaufränkisch" de Pittnaueur, qui m'avait laissé sur une mauvaise impression quant aux vins autrichiens. Je recommande aux amateurs du style de vins croquants sur un registre primaire.


Noté 14/20



artdeboire.blogspot....
25 Sep 2019 23:41 #15
Pièces jointes :

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Judith Beck - Beck Ink 2020

Commentaire général: Très réussi. Alors que ce n'est pas du tout mon style à la base. Bien meilleur que le "Blaufränkisch" de Pittnaueur, qui m'avait laissé sur une mauvaise impression quant aux vins autrichiens. Je recommande aux amateurs du style de vins croquants sur un registre primaire.


 

CR: Autriche, Burgenland, Weingut Judith Beck - Beck Ink 2020
90% Zweigelt & 10& Saint-Laurent, 10 jours de macération, élevage en barrique (pas de précision sur la durée mais probablement moins de 1 ans). Biodynamie, levures indigènes, style non-interventionniste (mais avec du suivi quand même ;)). 10€ en Autriche, 16€ à Paris, trouvé chez Wine & The City - caviste spécialisé vins étrangers à Paris - .

Mon commentaire d'ensemble s'accorde avec celui de @Stalker pour cette version 2020 qui contient plus de Zweigelt (90/10) que le 2018. L'étiquette n'est certes pas sublime mais convient bien au placement dans la gamme et est assez drôle. Effectivement la robe est foncée et presque teinturière. J'ai trouvé une certaine densité avec une aromatique de fruits rouges et de terre. La longueur est relativement courte, l'acidité assez élevée avec un équilibre convenable, clairement orienté vin d'apéros pour accompagner un moment ripaille/canaille en toute détente. Le Ganevat bu avec le groupe LPV en mars goûtait pour ainsi dire pareil.

En terme de RQP, c'est correct en Autriche, bof en France mais je n'étais pas venu pour ça. Je pense qu'en France, les cuvées "Heideboden" des producteurs Burgenlandais qui sortent à 20€ sont les plus intéressantes à cette aune.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Olivier Mottard, peterka, Papé, jd-krasaki
24 Avr 2023 16:15 #16

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Réponse de hyllos sur le sujet Judith Beck - Beck Ink 2020

Les vins de Beck, outre être très chers, présentent souvent des déviances pas follichonne.

Je suis interpelé par le succès de cette cuvée en dégustation. La dernière fois que je l'ai goûté, j'avais trouvé le vin "militant", pas franchement agréable et outrageusement simplet. Je penserai à refaire un tour par là-bas l'an prochain. Il y a 4 ans environ, j'avais dégusté toute la gamme avec pour conclusion de ne plus retoucher à ces vins natures qui oublient d'être du vin. Faut croire que ça s'est amélioré. 

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
25 Avr 2023 08:24 #17

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Judith Beck - Beck Ink 2020

Bonjour Matthieu,

D'après tes écrits sur les rouges autrichiens, il semblerait que les millésimes des mi 2010's n'ont pas été très propice aux rouges, et à cela s'ajoutent des choix de vinification que tu n'approuves pas (cf tes commentaires sur Nittnaus, ou les Moric, voir même Triebaumer & Artinger) avec en point d'orgue 2017 qui est ton repoussoir . Tant ton expérience que la solidité de ton argumentation font que je n'ai pas grand chose à en dire, à part peut-être supposer qu'il y a eu une régression vers la moyenne en qualité de millésime et que pas mal de vignerons sont revenus de leurs expérimentations en nature intégral.

Pour ce qui a trait à Judith Beck, j'ai trouvé cette cuvée stable (bue sur une semaine sans dégradation) et propre (pas de défauts évidents) même si je ne pense pas avoir fait preuve d'un enthousiasme marquant. Dans le style nature, j'ai trouvé beaucoup plus matière à apprécier chez Claus Preisinger par exemple - sans conteste -. 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
25 Avr 2023 10:06 #18

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