Léon Beyer - Riesling Les écaillers 2007
Ouvert il y a deux jours avec ma compagne une bouteille de
Riesling Les écaillers 2007 achetée il y a deux ans lors d’un séjour en Alsace.
Selon le site Internet du domaine, le Riesling Les écaillers (visiblement l’une des grandes cuvées) est issu de vignobles classés Grand Cru Pfersigberg et le millésime 2007 est annoncé comme faisant partie des grands millésimes avec un potentiel de garde entre 10 et 15 ans… Autant dire que sur mes 6 bouteilles, j’ai terriblement fauté en ouvrant hier une bouteille âgée seulement de 7 ans… Mais à en croire ma compagne, 7 est un chiffre porte-bonheur et je lui donne raison pour cette fois.
A l’ouverture (bouchon parfaitement sain), la couleur est d’un bel or claire et je suis frappé par une odeur de citron qui, une fois dans le verre (versé 2h après le débouchage) se transforme en une forte odeur de brioche et de fruit sec. Là où je suis étonné, c’est que la fiche technique du Riesling (toujours sur le site Internet du domaine, consulté juste après) indique «
Un nez de fleurs blanches, de pêche, d'agrumes et de citronnelle ». Je sens une nouvelle fois et je reconnais la citronnelle, l’agrume (pamplemousse) mais pas de trace de fleurs blanches car l’odeur de brioche et de fruit sec (raisin sec et légèrement pruneau) domine. Je confesse sans problème mon expérience limitée en matière de dégustation donc ceci explique peut-être cela (ma compagne sent beaucoup plus les fruits sec que la brioche mais les fleurs blanches pointent aux abonnés absents).
En bouche, je retrouve le goût de la brioche et de la pâte à tarte (j’irais même jusqu’à dire que la première image qui me vient est : tarte aux mirabelles), puis vient une belle acidité et une finale moyennement longue mais avec une franche minéralité. J’aime beaucoup, c’est vraiment droit et assez pur, notamment sur les rillettes de Saint-Jacques qui donnent l’impression de manger un feuilleté de Saint-Jacques.
J’avais ensuite cuisiné un Féra à la plancha avec une sauce toute bête au citron (étant Haut-Savoyard, j’affectionne logiquement les poissons du Lac Léman…) avec une julienne de légumes et j’ai trouvé frappant la manière dont le Riesling «
arrondissait ses angles » (difficile de décrire réellement l’évolution car le vocabulaire approprié me manque). Il n’était plus question d’une acidité marquée avec une finale minérale, mais quelque chose d'un peu plus sucré avec de l'agrume (limite fruit de la passion). D’ailleurs c’était sur le Féra seul que le riesling était le meilleur.
Comme nous sommes des buveurs modérés, il restait la moitié de la bouteille. J’ai donc goûté le Riesling le lendemain, avec toujours cette même odeur de brioche et de fruit sec mais plus accentué avec des fruits compotés (surtout la prune et la mirabelle), une touche de miel et une finale encore plus minérale (j’ai lu dans ce forum un contributeur utiliser l’expression : «
sucer un caillou », ah ben c’est clairement ça avec une petite tranche de citron juste au-dessus). Bref, il est encore meilleur et je pensais que la nuit l’aurait plus «
brutalisé » que ça. Du coup j’ai tenté le diable en rebouchant le quart restant pour le lendemain…
Moralité : il est encore plus minéral que la veille et toujours aussi bon (sans réelle trace dérangeante d’oxydation), c’est assez bluffant.
Sans avoir une grande complexité, j’ai trouvé que ce Riesling valait vraiment le détour (pour moins de 17€) et comme je ne connaissais pas les vins de Léon Beyer, ce fût une double découverte. Tout comme ce forum, que je ne connaissais pas il y a 2 ans et qui m’a tant appris (et pour lequel je contribue modestement aujourd’hui par ce tout premier commentaire de dégustation).
Amicalement,
Romain.