DEGUSTATION HUGEL DU 28 JANVIER 2009:
On ne présente plus la maison Hugel qui est un môle dans le paysage viticole Alsacien, l'ancrage du domaine étant irréductible dans le coeur qualitatif des grands crus Sporen et Schoenenbourg. Etienne, aux commandes du domaine avec Marc et Jean-Philippe nous reçoit en un petit comité de privilégiés, mêlant blogueurs, associatifs et autres amateurs. La visite en cave, efficace, est menée tambour battant, la torpeur qui règne dans un Riquewihr hibernant ne laissant rien transparaître de l'effervescence qui anime la ruche des Hugel.
Nous voici rapidement installés en caveau de dégustation, dotés chacun d'une série de six verres, sorte d' orgues miniatures, jouant la musique des parfums et des couleurs.
L'ordre des vins est présenti par Étienne, l'une ou l'autre fois modifié par Lionel Rousseaux que nous remercions ici, sommelier au domaine, les températures de service étant toujours justes.
Afin de clarifier la lecture, j'ai placé en fin de compte rendu une information concernant quelques uns des millésimes ici traités:
GENTIL 2007: Le gentil "Hugel" renoue avec une tradition alsacienne séculaire où les assemblages de cépages nobles étaient appelés "gentil". Le Gentil "Hugel" allie le côté suave et épicé du Gewurztraminer, le corps du Pinot Gris, la finesse du Riesling, le fruité du Muscat et le caractère désaltérant du Sylvaner. (Information du domaine)
La robe séduit par sa pâleur et sa brillance, le nez extraverti associant le panier de fruits à chair blanche et jaune mais aussi une pointe de bergamote. La bouche suit de façon coordonnée, généreuse, croquante et aérée, marquée par une élégante finale tisanée. Un régal qui annonce un millésime au sommet, équivalent à 1990 pour Étienne. 15/20.
MUSCAT TRADITION 2007: Le Muscat "Hugel Tradition" est issu de raisins d'achats, sous forme de raisins uniquement, à des viticulteurs liés par contrat dans une dizaine de communes parmi les meilleures autour de Riquewihr. (Information du domaine )
A compter de 2007 une petite partie est issue du Schoenenbourg , assemblage pour moitié d'Othonel, pour moitié d'Alsace, produit dans une veine variétale, à boire jeune en accompagnement d'une belle tablée de début de printemps avec pour compagnon nos tendres asperges. L'évidence muscatée est ici réhaussée en millieu de bouche par une pointe d'épices douces puis par un beau grain tactile en finale. 14/20.
Suit une verticale de PINOT NOIR JUBILEE: vignes sur le lieu dit Pflostig, sis entre Riquewihr at Kientzheim, tout au pied du contrefort Vosgien, le sol de calcaire , le sous-sol d'éboulis granitiques , le cœur du climat étant planté depuis 1966, sa sélection parcellaire donnant la cuvée des Neveux.
Le JUBILEE provient des meilleures parcelles de notre domaine dans le lieu-dit Pflostig avec des rendements de l'ordre de 40 hl/ha et des degrés supérieurs à 12°. Raisins éraflés et cuvaison d'environ 2 semaines avec pigeages manuels pour une meilleure extraction. L'élevage se fait alors pendant près de 10 mois en barriques partiellement renouvelées.
(Information du domaine.)
PINOT NOIR JUBILEE 2005: la robe légère burlat transparente, le nez ouvert sur la cerise et les fruits noirs. La première bouche est tonique, linéaire marquée par la noblesse d'une acidité nettement dessinée, l'accommodation en bouche révélant un fruit pur d'une maturité dans la fraîcheur, donnant à cette cuvée effilée en finale une qualité gastronomique évidente . L'élevage est d'ors et déjà intégré. (je devine l'accord à table avec la médiation de la peau grillée d'une jolie pintade passée au four avec un jus de viande tout léger.) 15/20.
PINOT NOIR JUBILEE 1995: la robe soutenue reste transparente, réduit à l'ouverture, demandant du temps à se définir sur les fruits rouges à noyaux , l'expression demeurant retenue , un carafage suffisamment long s 'avérant nécessaire.
PINOT NOIR JUBILEE 1985: la robe très légèrement tuilée reste d'une jeunesse étonnante, le nez étant kirsché évocateur d'une légère surmaturité. Les constituants sont désormais fondus dans un registre tactile soyeux, le volume qui est moyen étant en adéquation avec l'esthétique de cette cuvée marquée par l' élégance plus que par la puissance , toujours dotée d'une belle fraicheur. Là encore transparaît l'usage discret , justement dosé et éprouvé du véhicule boisé.
PINOT NOIR JUBILEE 2002 :rubis foncé. Le nez ouvert et précis avec une focale sur un fruit rouge à petite baies , la bouche tendue, rectiligne, coordonnée sur le plan aromatique, dotée d'une tannicité élégante avec une trame en train de se déserrer conférant au vin cette mâche raffinée. La finale subtile et saline partage avec les calcaires du sol un caractère coquillier. Très beau et irrésistible aujourd'hui après un assouplissement en carafe. 16,5/20.
LES NEVEUX JUBILEE
Cuvée confidentielle. Vendange comme toujours exclusivement à la main dans des petits récipients. Ce NEVEUX provient de la plus vieille parcelle de Pinot Noir du domaine, plantée en 1966 dans le lieu-dit Pflostig avec des rendements de l'ordre de 30 hl/ha et des degrés supérieurs à 14°. Raisins parfaitement sains, éraflés et mis à cuver pendant environ 2 semaines avec pigeages manuels pour une extraction douce et optimale. Elevage pendant près de 10 mois en barriques neuves pour ce vin d'exception uniquement. (Information du domaine)
PINOT NOIR NEVEUX 2003: la robe profonde, brillante d'un rubis lumineux, légèrement transparente. Le nez encore retenu sur les registres déjà passés en revue dans les cuvées qui précèdent mais avec plus de profondeur et toujours le respect des équilibres entre qualité de la matière première et discrétion de l'élevage. La bouche est encore un peu carrée mais porteuse d'une belle potentialité, le vin étant clairement fermé aujourd'hui avec une dimension balsamique en finale en rapport avec la noblesse des peaux et du bois et surtout à ne pas confondre avec l'effet d'un quelconque blocage de maturité phénolique. Sans doute convient- il d'attendre au moins trois années pour réaborder cette cuvée en début de détente . 17/20 pot.
PINOT NOIR NEVEUX 1996: belle tenue de la robe, souffre de passer juste derrière le 2003, l'effet de contraste amortissant l'expression en bouche policée par le temps et qui se révèle avec parcimonie et moins de fête. Le vin a gardé son fruit d'origine , restant tonique et confirmant l'aptitude à la garde des vins de ce millésime appuyés sur une acidité que les meilleurs auront su exploiter en atteignant les maturités suffisantes permettant de dépasser la note malique qui tue bon nombre des cuvées produites cette année là.
RIESLING « HUGEL »2007: la qualité "Hugel" est issue d'achats, sous forme de raisins uniquement, à des viticulteurs liés par contrat dans une dizaine de communes parmi les meilleures autour de Riquewihr. (information du domaine)
La robe pâle, le nez très ouvert floral et presque muscaté, la bouche , délicate, fluide , désaltérante constituant une invitation gourmande à visiter les plus beaux vins du millésime.
SERIE DES RIESLING JUBILEE et VT: tous issus des parcelles historiques du Domaine HUGEL, situées au cœur du Grand Crû Schoenenbourg. (sol profond argilo-marneux riche en marnes du Keuper, sous-sol de gypse)
SERIE DES JUBILEE:
RIESLING JUBILEE 2007: la robe est brillante tilleul, le nez retenu de fruits à chair blanche et de fleur , la bouche dotée d'un toucher subtil évoquant la pulpe du raisin avec un tout petit peu de sucre restant perceptible en attaque est tendre et encore introvertie. Un infantidide pour ce qui s'annonce comme une belle harmonie entre fruit et terroir. Sera sans doute à la hauteur ou très proche du 2005 qui suit. 17,5/20 pot.
RIESLING JUBILEE 2005: la robe presque aussi pâle que pour le 2007 avec des nuances vertes, le nez pointu et racé dans une dominante florale et fruitée sur les agrumes. La bouche est d'école, miracle de naturel, la conduite brassant une acidité très mûre et un fruité envoûtant, la persistance aromatique intense peu commune de la finale associée à une composante presque tannique issue des argiles. La minéralité se profile, aujourd'hui présente comme un fond discret mais sans lequel la forme qui nous enchante aujourd'hui ne tiendrait pas, le caractère profond du Shoenenbourg devant s'illustrer d'ici une quinzaine d'années. Du très grand, à encaver. 17,5-18/20.
RIESLING JUBILEE 2004: la robe est très légèrement dorée. La cohabitation des verres et la proximité immédiate du 2005 permet par comparaison de dégager une très légère note surmûrie au nez qui présente des peaux d'agrumes confits mais aussi la délicatesse du registre floral tisanné et le rehausseur d'arômes qu'amène le botrytis par sa médiation à peine grillée. La bouche est riche, ample, avec encore un peu de sucre perceptible très vite tamponné par une acidité minérale merveilleusement adoucie par la charge en extraits secs. Long, solide et racé pour un usage gastronomique peut être un peu plus contrasté que pour le 05 mais tout aussi ambitieux , fera une fois fondu le compagnon idéal d'un homard breton ou d'un feuilleté de saint jacques et de truffes noires et puis le foie gras légèrement épicé et puis........... 18/20.
RIESLING JUBILEE 1998: la robe commence à dorer. Le nez généreux et encore légèrement exotique de 98 auquel se mêle une petite note d'évolution subtile tourbée et fumée de la roche, de grillé et de tabac blond. La bouche tendue et minérale sur le naphte avec une acidité mordante apéritive et sialogogue qui vous prend par la main pour vous conduire à table. Je viens de décider de lui réserver la première belle truite de la saison à venir qui aura commis le péché de gourmandise mortel en mouchant sur mon plumeau. 16-17/20.
RIESLING JUBILEE 1983: la robe est à peine un poil plus dorée que sont cadet de 15 ans plus jeune, le nez globalement empyreumatique affichant une complexité mêlant caramel, hydrocarbures, un fruité blanc de recomposition que complète une pointe mentholée. La bouche est d'une verticalité exemplaire, pierre à fusil , sans le moindre début de commencement de rancio . Hiératique, le vin nous toise en nous souflant un « même pas peur »du temps qui passe. 17/20.
PINOT GRIS TRADITION 2005 : La qualité "Hugel Tradition" est issue pour partie d'une sélection des meilleurs raisins d'achats, sous forme de raisins uniquement, à des viticulteurs liés par contrat dans une dizaine de communes parmi les meilleures autour de Riquewihr. Selon les millésimes, ils intègrent une part importante de raisins du Domaine Hugel. (information du domaine)
Une respiration dans une dégustation de haut vol , l'attention se relâchant dans cette transition. Je garde le souvenir d'un vin issu de raisins de qualité, ménageant la fraicheur et surtout la qualité gourmande des baies et une présentation exemplaire de ce que peut être un vin de haut négoce.
SERIE DES RIESLING VT:
RIESLING VT 1988: attention , 2008 qui travaille en cave serait assez proche de 1988 avec ses acidités d'anthologie et son potentiel de garde. La robe est d'un or brillant et luminescent, le nez cossu de miel de fleurs, d'écorce d'agrumes avec une pointe fumée et une impression de réserve qui en dit long quant à son aptitude à vieillir. La bouche est saline , l'acidité assortie d'une noble amertume, le tout enrobé par le fantôme d'un sucre d'automne, le vin se goûtant sec. Le volume est celui d'un faux maigre, la charge minérale qui d'entrée marque la bouche laissant peu à peu la chair prendre sa place , finement dispensée au travers de la trame à maille serrée que restitue la matière. Ce vin est des très grands. Janséniste à l'ouverture il doit être longuement aéré puis mérite qu'on lui accorde tout son temps sous peine de passer à côté. Goûté le lendemain puis le surlendemain, il n'a cessé de dévoiler ses potentialités. Le 83 en sec nous avait déjà abasourdis, ce 88 qui lui fait la nique est parti pour 50 ans. Très grosse émotion 19/20.
Date de récolte : 9. Nov.1988 Alcool potentiel : 14°6 Alcool acquis : 13°5 Sucre résiduel : 19.5 g/l
RIESLING VT 2001: le nez est plutôt monolithique dominé par les agrumes, la bouche d'un demi sec fondu est un exemple de structure ascensionnelle avec une entrée sur la pointe des pieds puis le déroulement d'un crescendo menant à une finale en éventail. Aujourd'hui la donnée structurale étonne, mettant sous le joug un fruit très pur, transparent. Les équilibres s'annoncent au mieux, avec d'ors et déjà un beau classicisme. Organique parce que vibrant et dans le même temps, taillé comme un diamant. Toutes choses qui font de ce vin un candidat de plus à la très longue garde. 18,5/20.
Date de récolte : 5 Nov. 2001 Alcool potentiel : 15°3 Alcool acquis : 11°65 Sucre résiduel : 63.0 g/l
RIESLING VT 1976: Ma mémoire du millésime est celle d'un début d'été chaud et sec partagé cette année là avec Etienne en internat dans les combles du collège Saint André à Colmar avec quelques sueurs froides le jour de l'annonce des résultats aux épreuves du baccalauréat!
La robe est d'un doré phosphorescent qui capte le regard, le nez tisané sur le menthol et l'encaustique. La bouche axiale, minérale, d'un ciselé précis et ferme, la capacité de rétention hydrique des argiles et des marnes du Schoenenbourg ayant fait merveille dans ces conditions dantesques de sécheresse dont on devine cependant la charge en filigrane.
RIESLING VT 1995: légèrement doré et étincelant, le nez franchement fumé de la pierre et le grillé du botrytis. La bouche d'un demi-sec évoquant un chenin sur schistes. Le point fort est celui des amers avec un côté citrique de l'acidité donnant cette touche « crispy » qu'adoreront les amateurs de friandises du genre. Globalement carré, ayant pris son virage vers la minéralité, la finale tendue sur le citron confit avec une prégnance de la matière évoquant peaux et pépins qui imprégne les vestibules. Comme diraient les bourguignons, il y a du vin. Magnifique, à réserver aux caractères forts. 17,5/20.
Date de récolte: 26. Oct.1995 Alcool potentiel : 15°2 Alcool acquis : 12°6 Sucre résiduel : 45.0 g/l
PINOT GRIS VT 2001: issu des parcelles historiques du Domaine HUGEL, situées pour partie au cœur du Grand Cru Sporen et pour partie dans le lieu-dit Pflostig.
La robe est légèrement dorée. Le nez est pénétrant et peut être un peu lascif de poire très mûre mais jamais blette, d'ananas confit, de raisins secs avec une engobe beurrée qui fond le tout. L'attaque en bouche est nettement compartimentée aujourd'hui, sur le moelleux d'abord, le divan profond ne manquant toutefois pas de ressort, la nervosité s'affirmant en finale. Gros format, un brin baroque, et entêtant par sa rémanence. A loger pour une quinzaine d'années, puis antichambrer , la poularde et la crémière n'ayant qu'à bien se tenir. 17/20 pot.
Date de récolte : 5 Nov. 2001 Alcool potentiel : 18,1° Alcool acquis : 12°3 Sucre résiduel : 98.0 g/l
MUSCAT VT 59 RESERVE EXCEPTIONNELLE JEAN HUGEL: issu du Schoenenbourg. Servi à l'aveugle. D'après les informations dont je dispose, 59 est l'année à compter de laquelle le domaine s'est attelé à produire les cuvées en surmaturité de façon régulière et à chaque fois que les conditions du millésime l'autorisaient. 59 est aussi l'année la plus proche de celle de ma naissance, Etienne m'ayant rajeuni d'un printemps en sacrifiant ce flacon, ce pourquoi je lui suis doublement reconnaissant.
La robe est d'un doré léger ,phosphorescent, le premier nez très discret, seule l'aération patiente distillant au compte goute les arômes de foin, de thé floral et de menthe. La bouche est tout aussi éthérée, en dentelle , son charme vous menant très vite à l'abandon du blind test pour vous laisser tout disponible au spectacle d'un travail en cours qu'opère le vin dans le verre et qui joue avec nos seuils de perception. Je me suis trouvé là en suspend comme devant une pièce de James Turell. Le muscat trahi par sa finale tronquée est démasqué, trop vite découvert par mon voisin de gauche . Je retiens qu'au moment même où je vous écris, près de deux jours après cette mémorable rencontre, j'aurais préféré ne pas savoir afin de prolonger indéfiniment l'interrogation que m'a faite Étienne.
SERIE DES GEWURZTRAMINER SGN: tous issus des parcelles historiques du Domaine , situées au cœur du Grand Cru Sporen. (Sol et sous-sol argilo-marneux, parmi les plus riche en argile).
GEWURZTRAMINER SGN 2002:
Date de récolte : 28. Oct.2002 Alcool potentiel : 21°0
Alcool acquis : 11°3 Sucre résiduel : 165.0 g/l
GEWURZTRAMINER SGN 2005:
Date de récolte : 17 Oct. 2005 Alcool potentiel : 23°
Alcool acquis : 11°25 Sucre résiduel : 159.0 g/l
GEWURZTRAMINER SGN 2007:
Ma note est commune pour ces trois cuvées, à l'image de ce qu'à été la dégustation, sirotant de ci de là, allant d'un verre à l'autre, les équilibres ainsi que les expressions de ces jouvenceaux étant proches. Les robes sont d'un or étincelant et comme toujours sur les vins jeunes de grande liqueur, le nez est ramassé, plus proche d'une essence que d'un parfum libéré et différentié, la pomme au four, les raisins de Corinthe et les abricots confits se dégageant. La bouche dans sa totalité est tapissée d'entrée, la dissolution lente du film liquoreux laissant la place à la perception des éléments structuraux acides et de matière essentiels garants de l'équilibre à venir. La finale laisse la bouche disponible, le retour au verre comme à un beau fruit étant quasi inévitable, la dernière des larmes étant butinée.
Le 2002 m'est apparu de caractère, assez serré, plus sur les épices avec un botrytis plus marqué.
Les 2005 et 2007 sont proches en style, la robe d'un doré un peu plus clair , le nez avec une pointe florale surajoutée , la bouche plus aérienne avec une composante muscatée, la texture d'un velours moins épais en faisant des quintessencias subtiles qui marquent la mémoire du goûteur. 19/20.
Tous les des vins goûtés sont magnifiques, dominés par leur vitalité ainsi que la pureté de définition aussi bien sur les secs que les liquoreux, l'orientation prise ces dernières années vers encore plus de richesse pour ces derniers tout en préservant fraîcheur et identité des climats étant remarquable.
Ces cuvées sont préméditées, l'intentionnalité s'appuyant ici sur une foi et une connaissance éprouvée de ces terroirs d'exception dont la révélation dans le verre demande une patience aujourd'hui anachronique. C'est cette vision qui m'a conduit tout naturellement à rythmer ce texte par la représentation du travail de Jean-Gabriel COIGNET (ici un relief mural titré « Vanité »). Les lignes sont tendues, harmonieuses dans leur rapport entre elles, le combat avec la matière passé sous silence.
Je ne sais si cela tient à nos caractères respectifs qui font que l'on s'oriente professionnellement de telle ou telle façon ou si au contraire, et à la longue, se sont les exigences du métier qui nous modèlent, toujours est il que l'écart semble patent entre le dynamisme d'Étienne à communiquer, usant comme un atout d'une certaine fébrilité créatrice avec la volonté de bouger toujours et d'autre part le calme posé de Marc qui veille, et sur les terroirs et sur les cuvées qui en sont issues. Sans nul doute le poids de l'histoire familiale qui se confond avec celle du domaine aura t'il forgé presque malgré eux cette complémentarité essentielle sans laquelle rien de durable ne peut se faire.
Bien à vous tous,
Lionel.
Contact:
www.hugel.fr
blog.hugel.com le blog d'Étienne, déjà pourvu d'autres informations relatant cette rencontre.
Ci dessous les indications éditées par le domaine relatives à quelques uns des millésimes qui nous ont occupés:
MILLESIME 2007 :
Ce cru 2007 réservera pour l'Alsace beaucoup de surprises, et des bonnes !
Les amoureux de nos vins cherchant élégance, pureté et équilibre seront satisfaits des 2007. Le millésime a connu la plus longue période de maturation des 25 dernières années et avec des raisins d'un parfait état sanitaire.
Dans le Schoenenbourg nos meilleures parcelles de Riesling ont été récoltées avec une maturation moyenne de 13.8°. Dans le Sporen, les Vendange Tardive en Gewurztraminer atteignaient allègrement 17.8° potentiels.
La production de VT ou de SGN est toujours en Alsace un excellent indicateur de la qualité du millésime. 2007
MILLESIME 2005 :
Un millésime dont la qualité s'est dévoilée au fur et à mesure des vendanges. Un véritable été indien jusqu'à la fin des vendanges nous a permis de rentrer sereinement nos meilleures parcelles dans des conditions optimales.
Tout indique que 2005 sera une grande année, raisins sains et mûrs avec un beau support acide. Grande pureté aromatique avec une classe qui nous rappelle les meilleurs. La cerise sur le gâteau en fin de la récolte avec la production de Vendange Tardive dans les trois cépages et même une petite quantité de Sélection de Grains Nobles en gewurztraminer constatée par l'INAO à 23° potentiels
MILLESIME 2004 :
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Après un millésime 2003 d'une précocité record mais avec des volumes fortement réduits et des acidités faibles, 2004 est une année plus dans la norme avec des raisins remarquablement sains au départ, de beaux niveaux d'acidité et des volumes confortables.
La météo exceptionnelle du mois de septembre aura décidé de la destinée de ce millésime après un été globalement maussade. L'état sanitaire s'est sensiblement dégradé à partir de la mi-octobre. Un millésime sans VT ni SGN chez nous mais avec de beaux vins classiques d'une grande pureté aromatique.
MILLESIME 2003 :
Le millésime le plus précoce en Alsace depuis 1893!
Une année très inhabituelle dont on se souviendra longtemps. Départ précoce de la végétation, premières fleurs fin mai, été sec et caniculaire, début des vendanges le 8 septembre pour les vins tranquilles. Récolte dont le volume est fortement réduit pour les jeunes vignes et celles situées dans des terrains légers. Grandes disparités selon les terroirs, c'est globalement une année favorable aux argilo-calcaires.
Volumes inférieurs de 25% à la normale, vins riches et amples mais avec de faibles acidités qui rappellent ceux de 1947. De faibles quantités de vendanges tardives ont été produites mais en l'absence de pourriture noble il n'y aura pas de sélection de grains nobles. Les vins devraient être rapidement prêts à boire et d'une évolution rapide.
MILLESIME 2002 :
L'année 2002 aura débuté en Alsace avec un mois de janvier extrêmement froid, le sol restant gelé pendant tout un mois. Débourrement les premiers jours d'avril avec un début de cycle végétatif lent. Pas de gelée de printemps. La floraison s'est déroulée mi-juin en un temps record et de manière très régulière, sans problème de coulure ni même de millerandage.
Dans l'ensemble la pluviométrie fut faible, rien de comparable avec les conditions catastrophiques rencontrées dans certaines parties de l’Europe. Temps anormalement frais la deuxième quinzaine de Septembre maintenant des niveaux d’acidité élevés. Récolte abondante en Alsace avec un état sanitaire qui s’est parfois dégradé juste avant le début des vendanges. Météo généralement clémente en Octobre avec de bonnes surprises pour la fin de la récolte: Gewurztraminer Vendange Tardive (plus de 16° potentiel) et de bonnes quantités de Sélection de Grains nobles (constaté au pressoir par l'INAO à 24° potentiel). Du jamais vu depuis 1989 !
MILLESIME 2001 :
Le millésime 2001 en Alsace en surprendra plus d'un !
Après une succession de très bons millésimes, l'avis général était de ne pas pouvoir trop en demander à 2001. En Alsace, le millésime 2001 aura bénéficié, plus que toute autre région viticole française, d'un superbe été indien. Par rapport à nos craintes de fin septembre, les résultats sont au-delà de nos espérances. Vendanges dans des conditions optimales, volumes confortables et des niveaux de maturité satisfaisants pour l'ensemble des cépages.
MILLESIME 1998 :
Quatrième grand millésime d'affilé, une première en Alsace ce siècle ! Météo en dents de scie pendant toute la saison, floraison sans incident, une véritable canicule du début août jusqu'au 15 septembre. Début des vendanges précoce : le 24 septembre avec de très beaux résultats pour les raisins d'achat. Vendange de notre Domaine sous des conditions idéales permettant de récolter des quantités appréciables de vins de surmaturation. Excellent complément en Gewurztraminer à la petite récolte du millésime 1997.
MILLESIME 1996 :
Une très bonne année en Alsace, avec une grande maturité, un état sanitaire parfait et d'excellents niveaux d'acidité. Un hiver rigoureux a causé un peu de retard au printemps, mais l'été fut chaud et sec. Après un mois de septembre exceptionnellement frais, permettant de préserver de beaux niveaux d'acidité, le beau temps s'est installé pour toute la période des vendanges qui ont pû commencer dans des conditions idéales. 1996 était une année remarquable, surtout pour les cépages Pinot : Pinot Noir, intense, avec une belle couleur (le meilleur millésime depuis 1990), Pinot Gris, bien structuré et Pinot Blanc, souple et harmonieux. 1996 était un millésime classique, de très grande qualité, avec des vins qui ont le potentiel de vieillir de longues années.
MILLESIME 1995 :
Année classique en Alsace, la meilleure depuis 1990. Saison irrégulière avec printemps maussade, floraison irrégulière, juillet et août particulièrement chauds et ensoleillés. Septembre humide, ouverture des vendanges avec retour du beau temps sec le 5 octobre jusqu'à la fin de la récolte de notre domaine le 26 octobre. Grand millésime pour les Rieslings. Année globalement très satisfaisante pour ce qui est de la qualité et de l'équilibre des vins avec des rendements inférieurs à la moyenne.
MILLESIME 1988 :
Le premier de la fameuse trilogie 1988-1989-1990. Les conditions météorologiques extrêmement favorables, surtout en arrière-saison, ont permis une maturité exceptionnelle avec de bons niveaux d'acidité et un excellent état sanitaire. Grâce à un été indien, nous avons interrompu nos vendanges fin octobre pour les reprendre le 7 novembre avec des résultats exceptionnels. Le développement de la pourriture noble nous a permis de produire, pour la première fois depuis 1976, des quantités appréciables de vins de SELECTION DE GRAINS NOBLES et un RIESLING VENDANGE TARDIVE très marqué par la pourriture noble.