En lisant quelques sujets sur LPV ce matin, je m'aperçois que des domaines, qui étaient les incontournables d'une région hier ne le sont plus, ou le sont moins aujourd'hui.
Il s'agit souvent de domaines relativement récents, qui avaient eux-mêmes bouleversé la hiérarchie en produisant des vins qui faisaient monter la qualité ou qui proposaient de nouveaux styles.
Que sont-ils devenus ? Pourquoi en parlons nous moins ? j'ai le sentiment qu'il peut s'agir parfois du fait qu'après avoir été locomotives ils deviennent wagons... Je n'ose imaginer qu'ils soient restés à quai.

Des exemples ?
Celui qui me vient en tête parce que j'ai lu sur lui ce matin, avec d'ailleurs d'autres de Pic Saint Loup, c'est Clos Marie, qui était sans aucun doute LE vin du Languedoc il y a 10 ans avec déjà Grange des Pères.
L'un est resté au firmament l'autre semble avoir cédé un peu le pas. Une affaire de style, de montée qualitative, une difficulté à rester au top ?
Ou finalement ont-ils trouvé une clientèle fidèle, qui leur assure la stabilité sans avoir besoin de faire parler d'eux davantage?

Avez-vous d'autres exemples ? Des vins qu'il faudrait sans doute revoir et que l'on a un peu oublié ou qui tiennent moins la corde qu'ils ne le faisaient ?

Jérôme,

C'est une réflexion que je me faisais aussi il y a peu.
Mais le vin c’est comme tous les métiers. On fait du bon boulot, on se fait connaitre, on grimpe dans la hiérarchie, quelle qu'elle soit.
Quelquefois on arrive à être médiatisé (revues, LPV, cavistes, internet, .....), mais ensuite il faut continuer à progresser pour ne pas stagner et retomber dans le peloton voire dans l'anonymat.
Parce que pendant ce temps le train continue d'avancer avec ou sans toi. Et ce sont souvent ces derniers pouyèmes, qui sont durs à aller chercher.
Mais il y a aussi comme dans le monde de l'entreprise, des vignerons, qui font du bon et même du très bon, qui en vivent bien sans rechercher ni avoir besoin d'apparaitre en haut des classements.
Un vigneron orléanais totalement inconnu des radars nous disait il y a peu vendre toute sa production 80% à l'export, le reste à la resto étoilée et à quelques cavistes bien triés + quelques bouteilles aux copains et connaissances. Il gagne suffisamment bien sa vie .
Un gars dont je suis curieux de voir l'évolution est Matthieu DELAPORTE. Ce type fourmille d'idées, d'envies.
En 3 millésimes. il s'est fait une belle place dans le monde du vin à 30 ans. Il fait du bon et ça commence à se savoir.
Il a la tête plutôt bien faite. Que va t'il se passer dans les 5 prochaines années pour lui ?
Trouvera-t-il les ressources et les moyens pour franchir un nouveau palier et taquiner les 4 ou 5 références de la région ?
Et surtout en a-t-il l'envie? Comment vont réagir ses voisins ?
... Chavignol c'est petit.

(...) Avez-vous d'autres exemples ?

Aupilhac ou Jean Baptiste Sénat.

Il y a 20 ans, on en parlait beaucoup, comme pas mal de vins du Languedoc, région qui opérait alors autour du millésime 1998 sa révolution copernicienne.
Depuis, le soufflé semble un peu retombé.

Jean Baptiste SENAT est présent à Villebarou chaque année en mars.
C'est un de mes domaines préférés en Languedoc Roussillon, mais à mon sens il n'est pas au niveau des poids lourds de la région.

Peut-être l'a t'on trop encensé ?

Daumas Gassac et Prieuré Saint Jean de Bébian...

Je pensais effectivement à JB Sénat mais également à Mas Laval très commenté voilà 8 - 10 ans.
Bernard

Thunevin
F Boulard
Bressy

Bonjour Bernard,

Je pense que Mas Laval ne peut pas être inclus dans ces domaines tombés dans l'oubli.
Leur excellent travail est reconnu et leurs cuvées telles que pampres rouge et grande cuvee font l'unanimite dans le secteur et progressent regulierement.
Cependant, je dois reconnaître que le domaine est peu commenté bizarrement.

Olivier

Mas Laval, à mon goût c’est irrégulier !
Certains millésimes sont très bons, d’autres moyennement à mon goût.

Cordialement

Sylvain

Mas Laval pour moi c'est le haut du panier et justement très régulier. Je ne comprends pas qu'on ne le mette pas au même niveau que Montacalmes ou Mas Jullien

pierrat écrit: Mas Laval pour moi c'est le haut du panier et justement très régulier. Je ne comprends pas qu'on ne le mette pas au même niveau que Montacalmes ou Mas Jullien

La plupart du temps très au dessus !
Et la petite cuvée les Pampres , un super RQP !

Oui d'ailleurs le dernier millésime des pampres (comme l'avant dernier) est totalement addictif. Que c'est bon !

oliv écrit:

(...) Avez-vous d'autres exemples ?

Il y a 20 ans, on en parlait beaucoup, comme pas mal de vins du Languedoc, région qui opérait alors autour du millésime 1998 sa révolution copernicienne.
Depuis, le soufflé semble un peu retombé.

Comme le souligne Oliv, j'ai l'impression que c'est le cas de beaucoup de vins du Languedoc et du Roussillon. D'autres régions ont pris la "hype" comme la Corse ou le Jura par exemple.
J'ai par exemple en tête le domaine Gauby (7 messages depuis le début de l'année!)

Arrêtez d'en parler, je suis au bureau et n ai qu une envie : me jeter sur une bouteille de Pampres ce soir :-)

Olivier

Vougeot écrit: Daumas Gassac et Prieuré Saint Jean de Bébian...

petite parenthèse, j'ai bu dernièrement un Prieuré de St Jean de Bébian 1995 qui tenait encore parfaitement la route !

Clos des fiefs (julienas notamment) très populaires dans les années 90. Disparu depuis des radars.

Je l avais fait il y a 2 ans , à un mois prêt , il suffit de voir ceux qui ont été les moins commentées ces 2 dernières années , la page en bleue vous donne exactement le nombre de page qui il y a pu avoir après celle ci en deux ans j avais repris un super boulot de Luc
www.lapassionduvin.c...
didier

Pas véritablement tombé dans l'oubli mais les vins du domaine D. Dagueneau me semblent bien moins créer le buzz qu'il y a une dizaine d'année.
Peut-être un retour de bâton de l'augmentation tarifaire du domaine ?

A relativiser tout de même car des bouteilles sont toujours bue et commentées de temps en temps sur LPV..

C'est le vignoble corse que j'ai le plus suivi sur la durée. Certains noms, s'ils n'ont pas disparu, sont moins sous les projecteurs. Il y a 20ans ils étaient beaucoup plus recherchés qu'aujourd'hui. Je pense aux Clos Capitoro, domaine Fiumicicoli, Orenga de Gaffory, Clos Nicrosi, Comte Peraldi, domaine Maestracci et j'en oublie probablement.
D'autres sont toujours là et bien là (Yves Leccia), des nouveaux sont apparus, ont explosé (y compris en tarifs) et occupent beaucoup d'espace désormais.

Le Clos Rougeot?
Je crois que le vigneron s'est laissé grisé et à pris la grosse tête

Toujours dans le Languedoc : l'Aiguelière, Mas de mon père, Rimbert, la Croix-Belle...

Même si la part export rend l'image d'oubli un peu naïve, dans les années 90, Sauzet ou Grivot avaient une cote terrible.
Est-ce toujours le cas aujourd'hui ?

Je suis parti du classement de LADIDE78 (nb de pages sur LPV) effectué mi-2017 pour voir les principales évolutions.
On constate une certaine stabilité: difficile de bouleverser un classement établi sur plus d'une dizaine d'années en 1 an et demi. Néanmoins quelques tendances se détachent:
- Champagne: c'est la déroute: de moins en moins de discussions (exemple Selosse (-8) ), peut-être à cause du prix d'accès à certaines cuvées.
- Bordeaux: La tendance continue. Petit à petit les discussions sont de moins alimentées (exemples: Cornelie (=) qui conserve son classement mais qui voit ses poursuivants revenir très vite, Reignac (-6))
- Bourgogne: moins de discussions sur les domaines les plus spéculatifs (Rousseau (-1) , roumier (-1) , Clos de Tart (-2) mais de belles percées: Boisson-Vadot (+12) et Jacqueson (+7)
- Loire: Une progression générale, peut-être à cause du bon rapport qualité/prix: Huet (+2), Cotat (+4), Boulay (+4). Le seul qui ne progresse pas semble être effectivement Dagueneau (=) .
- Rhône: Une baisse générale, peut-être à cause du retrait de Parker ou à cause de la recherche de vins plus "légers": Clos des Papes (-7), Chave (-6) , Jaboulet (-5). Une exception notable: Rayas, Tours, Fonsalette.
- Languedoc: La plus belle progression avec le Domaine de la terrasse d'Elise (+17) mais d'autres domaines plutôt stables.
- Autres régions: Une percée du beaujolais tirée par Foillard (+3), et Burgaud (+3). un Jura plutôt stable et les locomotives de la Savoie et de la Provence en perte de vitesse: Dupasquier (-7) et Trévallon (-4)

edit: ajout d'une aile à Trevallon pour lui permettre de redécoller et d'un "D" à LADIDE78 pour ne pas se faire lapider

Une progression générale, peut-être à cause du bon rapport qualité/prix: Huet (+2), Cotat (+4), Boulay (+4).

Et pourtant, Boulay et Huet ont sacrément augmenté cette dernière décennie (Cotat, je n'en sais rien. Jamais acheté en direct).

Jon1 écrit: un Jura plutôt stable et les locomotives de la Savoie et de la Provence en perte de vitesse: Dupasquier (-7) et Trévalon (-4)

Normal que Trévallon soit en perte de vitesse s'il à perdu un(e) aile.
Va peut être même s'écraser

Plusieurs noms ont déjà été cité:
- Daumas Gassac, Prieuré Saint Jean de Bébian, voire d'Aupilhac en Languedoc
- Gauby en Roussillon
- Sauzet et Grivot en Bourgogne...

Je rajouterais:
- Montus et Clos Triguedina en Sud Ouest
- Les Fils de Charles Trosset en Savoie
- Trapet en Bourgogne
- Clos Floridène en Bordelais
- Sérol en Côte Roannaise
- Muré (même si Jérôme est un défenseur, à juste titre d'ailleurs, du domaine...)
- Ott en Provence...

J'ai l'impression (peut être fausse?) que ces domaines là sont moins sous les "feux de la rampe" que lorsque j'ai commencé à m'intéresser au monde du vin. Mais quelles en sont les raisons?...

Comme Marc, je constate que Nicrosi est moins commenté, et en même temps, si leur sec est parfois très bon, je le trouve irrégulier... Leurs superbes muscatellu et rappu pâtissent hélas du désintérêt pour les sucreries. Même chose avec d'autres liquoreux (Malabé, Court les Mûts...).
Les Bordeaux d'une manière générale (sans être tombés dans l'oubli quand même!) semblent moins commentés, notamment certaines stars des 90: Sociando, Petit Bocq, Rollan de By, Tour Carnet... Alors que pour Sociando et Rollan, je trouve la qualité en progrès!
En LR, davantage que Clos Marie (qui ne m'a jamais déçu et dont les soucis récents peuvent renforcer l'impression de coup de mou) ou Mas Laval (souvent très bon, quand pas trop chaleureux, mais de plus en plus cher… je ne l’aurais pas comparé à Montcalmès que j’adore, plus fin je trouve, ni au Mas Jullien, toujours goûté très, trop austère), j’aurais plutôt rejoint certains sur Daumas-Gassac, et ajouté La Voulte Gasparets, Peyre Rose, Mas Amiel (encore les VDN)…
En Sud-Ouest, Lagrezette et Le Cèdre, et dans une moindre mesure Montus (qui me plaît de plus en plus!) me semblent également en perte de vitesse en terme de Crs.
En Loire, les vins de Marionnet ? En alsace, Trimbach ? En rhône, Jaboulet ?
Tout cela est très contestable, ce sont justes des impressions, des ressentis, peut-être induits par des lectures qui ont changé (en termes de media), et des pratiques d’acheteur différentes…
J’ai l’impression également que certaines références largement distribuées et consommées sont moins commentées : les vins de Roquebrun pour la GD, Dauvergne et Ranvier, Tariquet, par exemple. Cela s’explique peut-être par la « limite basse » ou le fait qu’une fois la bonne surprise – et l’info – passée, on passe à des gammes supérieures...

"Tombés dans l'oubli", ça pourrait être un bon thème de dégustation ça

Par contre il y a eu de belles progressions hors classement
Mathieu Delaporte ( Loire ) , Clos du Mont Olivet ( Rhône ) , Daniel Bouland ( Beaujolais ) , ils font meme mieux que ceux, cités plus haut , dans leurs régions
Ils doit bien en avoir d autres
didier

lucas_mir écrit: J’ai l’impression également que certaines références largement distribuées et consommées sont moins commentées : les vins de Roquebrun pour la GD, Dauvergne et Ranvier, Tariquet, par exemple. Cela s’explique peut-être par la « limite basse » ou le fait qu’une fois la bonne surprise – et l’info – passée, on passe à des gammes supérieures...

Dans le cas de Tariquet, on est clairement sur un effet de mode.
Après que l'O.V.N.I. soit passé, que chacun l'ait découvert et, éventuellement, commenté, nous sommes tous passés à autre chose.
Il y a aussi des "modes" dans le vin. D'où l'ouverture de ce sujet...

Quant à Ott, pour répondre à Frisette, je pense que la politique tarifaire délirante n'est pas pour rien dans l'oubli de ce domaine sur LPV.