mgtusi écrit: Mon aversion pour les croûtes fleuries ne me permet pas d'envisager ces accords.
J'ai plus entendu parler de Yquem-Roquefort et porto vintage-stilton

Pâtes persillées, tu veux dire ?

Je pense comme Thomas, qu’il y a une mode contre le sucre. Mais plus je goûte de vins allemands, plus il me semble évident que ça n’est pas un truc « en plus » mais une composante de l’equilibre. Et sur beaucoup de vin, cet équilibre est atteint à autre chose que 0. En Allemagne on se rend bien compte que dans un usage « sec » c’est vers 25 à 50 g/l.

oliv écrit:

mgtusi écrit: Mon aversion pour les croûtes fleuries ne me permet pas d'envisager ces accords.
J'ai plus entendu parler de Yquem-Roquefort et porto vintage-stilton

Pâtes persillées, tu veux dire ?

Oui persillées, ne trompe pas l'Oliv qui veut en matière de fromages.
Mais je n'aime pas les croûtes fleuries non plus.

Vous m'excuserez de poser des questions aussi idiotes, ou aussi naïves, je me doute bien que pour des spécialistes de votre calibre, répondre à tant de naïveté relève sûrement de l'outrage ....

Bien à vous,

Serge

Aucune raison que les bleus de vache ne répondent pas bien aux liquoreux.
Je pense juste que le Stilton, un peu plus sec de texture, s'en sort mieux car sa texture à peine moins grasse enrobe moins le palais.

Un truc à tenter absolument : les erborinati , persillés italiens comme les extraordinaires Blu, sous feuille de châtaigne ou marc de raisin .

PS: Aussi naïve qu'elle soit, il n'est aucune question qui ne mérite d'être posée !

Oliv,
J'ai eu par le passe pour Noel par un ami anglais du Stilton dans son bocal en grès avec le jus a l’intérieur, dommage qu'a cette période je ne te connusse pas car il eut fait ton bonheur...! Et je ne pouvais pas dire que c’était sec mais quelle puissance!!! Trop pour mon PDF!

J'ai ouvert pour ce soir un Clos 2016 de chez Delesvaux.
Est ce que c'est liquoreux ? Est ce que c'est moelleux ?

Il semble que ce soit cette année là dans les 130 gr (la SGN n'a pas été produite, c'est donc pour les amateurs une bonne occasion ...).
A ce taux là, il me semble que c'est liquoreux.
Mais bien entendu, c'est l'équilibre qui compte et pas des chiffres abstraits.

jlj

Bonsoir
Ici en bas en gauche, en Bousilandie attenante à la Béarnie mère du Jurançon, les Sauternes âgés se trouvent plutot facilement, des 98, 2000, 2003 et compagnie en permanence chez Ed L'Epicier dans sa jolie cave climatisée...Et à des tarifs parfois (presque) accessibles.
Les jurançon aussi, quoi que les millésimes anciens sont plus rares.
Le problème est plutôt de trouver des liquoreux ou moelleux âgés d'autres régions y compris chez les cavistes pointus.
J'ai vu un Montlouis de J Blot 2015 a 25€ je crois et un Foreau chez un autre, et puis c'est tout par chez moi...
Ah si, Carrouf fait 50% sur les Maury, Banyuls (1973/1979/1982...) et ma foi, ça met du temps à partir.

Je rêve de goûter des liquoreux allemands mais c'est plus rare ici qu'un de mes compte-rendus récents sur LPV.
Peut être que l'accès à la diversité permettrait de relancer le marché et d'orienter vers de nouvelles stratégies?
Eduquer pour vendre.

J'ai offert plein de Pins de Tirecul à noel, le format fait moins peur, ça joue.
Voilà voilà...
Agnès, ex sucrailleuse

Bonsoir

Bien sûr que oui que les liquoreux ont un avenir, et heureusement. D'une certaine façon, c'est tant mieux si ils sont délaissés, car pour nous les amateurs, on pourra encore les avoir à des prix honnêtes (quoique les meilleurs Sauternes sont déja assez chers comme ça)

Et bien sûr que oui on peut faire un repas entier avec un liquoreux, si tant soit il s'est un peu assagi avec l'âge.

Par exemple : Magret de canard à l'orange et aux épices, roquefort pâte de coing avec un Quarts de Chaume 1997 de chez Suronde

J'avais goûté lors d'une dégustation en présence de Bérénice Lurton un Climens 1998 qui "champignonnait "qui aurait été parfait avec une volaille de Bresse à la peau bien croquante....Elle m'a même dit que le gibier est un accord dont on ne pense pas beaucoup.

Tribune
Pourquoi nous ne buvons plus de vins de dessert.

www.sfchronicle.com/...

Oliv,

Le titre est "pourquoi nous ne buvons pas de vins de dessert".

En effet les personnes citées dans l'article n'ont pas (et n'ont jamais eu) l'habitude d'en boire, malgré leur bonnes résolutions qu'ils ne suivent jamais.

D'une façon générale et en particulier ce qui ressort de cet article:
- Le dessert est souvent escamoté à la fin d'un repas pour diverses raisons (les convives n'ont plus faim, l'intérêt du dessert et sa préparation passent au second plan, les restaurants servent peu (surtout depuis la crise de 2008 dit l'article) de vins de dessert,...)
- Cela ne fait pas partie des habitudes
- Faire un bon dessert est plus difficile que préparer un bon petit plat dont on maîtrise la recette
- Je rajouterai que le choix de l'association entre le dessert et le type de vins d'accompagnement est, d'une façon générale mal maîtrisée.

Et pour ce producteur américain, qui va arracher la moitié de sa surface en cépage pour vins de dessert (vin muté à base de muscat de Hambourg), vient s'ajouter le problème de la maladie de Pierce (dévastatrice semble-t-il en Californie).

Conclusion: il va falloir faire preuve de pédagogie pour partager ce plaisir, immense à mon avis, de finir un bon repas avec un "super" dessert et le vin adapté qui va permettre de transcender l'accord.

Merci Olivier, tu m'as permis de disserter sur ce sujet qui me tient à cœur .

Patrick

Patrick,
Je n'eus pas dit mieux, tant tes propos sont d'une pertinence indiscutable!!!
Nous pourrions disserter à l'infini des vins liquoreux.
Pour ma part, les plaisirs procurés par les bons liquoreux sont infinis,


Benjamin

C'est presque un marronnier malheureusement ce sujet, mais ça fait plaisir d'en parler
L'association dans l'énoncé de "vin" et "dessert" est un problème en soi, commercialement, j'en suis sur.
Je n'ai presque jamais de convives qui se laisse tenter par du vin doux sur le dessert. Et je n'en bois pas moi même dans ce contexte, ou si peu. Exception : un VDN grenat sur certains gateaux au chocolat, mais c'est en moyenne une ou deux fois par an.
Par contre il y a tant de moments interessants et agréables pour apprécier les liquoreux et moelleux. Personnellement je les apprécie sur certains fromages, sur certains apéros (moelleux) ou apéros dinatoires, ou tout simplement *à la place* du dessert... Et le stock tourne relativement bien.

Il faut apprendre à les apprécier sur certains plats, type viande blanche, plat épicé. Mais même si j'ai déjà succombé au bonheur d'un sauternes sur un poulet/frites, c'est une association peu naturelle et donc je n'y pense pas.

Olivier

JD, pour continuer à partager "le plaisir d'en parler"

Tu confirmes ce que je pense sans l'avoir encore explicité: Pour prendre du plaisir à l'accord "vin et dessert" il faut d'abord aimer les desserts et pour les apprécier il faut avoir équilibré le repas pour qu'il reste un peu d'appétit pour déguster le dessert. SI d'aventure on a donc un bon dessert devant soi et un peu de temps pour l'apprécier, alors là, le besoin d'un vin adapté prend tout son sens. (Et là aussi il faut avoir équilibré le repas pour que les papilles restent disponibles pour apprécier le vin).

Concernant tes convives qui ne se laissent pas tenter, je te renvoie à ce que ce que j'ai écrit plus haut dans ce fil .
En ce qui te concerne, es-tu fana de dessert? (on ne s'est pas encore suffisamment côtoyés pour que j'ai un avis sur la question)
- si non: voilà la raison,
- si oui : je t'engage à manger un bon gâteau au chocolat au moins une fois par mois (et pas 2 fois par an!)

Pour le reste de ce que tu écris je suis d'accord:
- Accord avec fromage: j'adhère totalement sur l'intérêt de l'accord. Dans le cas où on ne veut pas faire trop boire les invités qui vont repartir en voiture, on peut, dans la conception du menu, choisir les fromages et le dessert permettant de s'accorder avec le même vin que l'on servira dès le fromage pour poursuivre avec le dessert.
- Pour les apéros, attention à ne pas saturer le palais en sucre mais tu connais mieux que moi les vins qui peuvent s'accorder (des rieslings de la Moselle allemande, des jurançons avec un équilibre acidité-sucre adapté,...)

Mais tu me désoles lorsque tu évoques la possibilité de servir le vin "à la place" du dessert

Mon propos était donc, non pas de rappeler le plaisir de boire des liquoreux, mais d'inciter à associer liquoreux et desserts pour découvrir un plaisir immense dont mes invités se souviennent souvent. (tout au moins c'est ce qu'ils me disent)

Patrick

Mon constat, c’est que, lorsque tu as servi à tes invités un Pedro Ximenes sur un dessert au chocolat, ou un Auslese / Spätlese / Asti Spumante sur un dessert aux agrumes/ fruits exotiques, ils te demandent tous comment s’en procurer.
Voire te commandent l’accord dessert / vin lorsque tu les invites à nouveau.

Il faut donc attendre les chiffres de l’année prochaine pour voir si réelle baisse et donc une décrue irréversible !
On a 4 mois pour remonter la pente donc


Cordialement

Sylvain

c'est assez paradoxal ce désintérêt pour les vins moelleux ou liquoreux car ces vins possèdent toutes les qualités, même exacerbées, louées par les amateurs : complexité, matière, longueur et pour certains fraîcheur ...
Mais je le constate également dans ma consommation après avoir été il y a vingt an un enragé des liquoreux (n'est-ce pas Yves ?). Pas une semaine sans que l'on ouvre au moins un liquoreux ou un muté ... et jamais sensations ne furent aussi fortes.

Je m'étais amusé à l'époque à comparer les notes des guides des grands rédacteurs de l'époque, Parker et Bettane quand ce dernier était encre journaliste. Dans 90 % des cas les meilleurs résultats d'un producteur qui faisait des vins secs et moelleux allaient aux doux.

Je pense que la mode du sec à l'apéritif à supprimé une grande part de la consommation des moelleux.
Du coup je me demande si je ne vais pas retrouver ces plaisirs de début de soirée.

Mon dernier liquoreux : un 6 pt 2002 de Disznoko bu en plein après midi avec une tarte à l'abricot ; c'était fantastique.

Je dirais que ces vins ont encore de l avenir devant eux , auprès du grand public , dans mon assoce ils sont fans , vendredi soir , une fois de plus , c est un moelleux qui à été le plus apprécié , et c est comme cela depuis un an

didier

Jérôme,
je me retrouve dans tes commentaires, ayant vécu longtemps en Anjou et apprécié grandement les superbes Layons depuis les années 1990. Ma cave en possède encore quelques souvenirs et à chaque fois que j'en ouvre une, mes invités disent que les moelleux sont excellents et qu'ils devraient en boire plus souvent ! L'effet de mode aux secs, et de bashing du sucre n'aident pas...alors que ce sont les meilleurs rapport qualité-prix en général.

pareil Didier !!!

Oh que oui.
Car beaucoup de personne entrouvrent la porte du plaisir vinicole par un petit verre de liquoreux facile d'accès et que lorsque l'on démontre à quelqu'un à quel point la palette gustative d'un bon vin maturé de ce type peu être magique.

Mais à mon humble avis les liquoreux n'ont jamais été et ne seront jamais un vin de tous les jours (dans le sens la bouteille ouverte sur un coup de tête en recevant quelqu'un),.
ils pâtissent à mon sens d'un problème, qui n'est pas nouveau.
Ce ne sont pas des vins, qui sauf exception du met ou de la bouteille particulière suivent le menu d'un repas (d'ailleurs cela demanderait une attention que seul le plaisir de l'exercice dans nos esprits malade justifierait).
D'ailleurs, en restauration ils sont souvent ''sacrifiés'' avec une entrée grasse (type foie gras poêlée), ou un dessert trop riche après un repas qui a déjà fatigué. Beaucoup de personnes amatrices d'un bon verre de vin, mais pas au point d'y porter un véritable intérêt culturel se détournent rapidement de ces liqueurs aguichantes car gourmandes, mais lourdes et peu sapides dans ces circonstances. Alors que pousser un dernier bout de fromage avec quelques gorgées d'un sec quel qu'il soit, ne pose pas grand souci aux convives.

Sans compter parfois la course à la concentration sucrées chez certains vignerons, qui n'est pas toujours une finalité très intéressante à mon sens, ni une promesse de finesse gustative.

Il n'y a pas l'aspect ''désaltérant'' du vin à table (le mot est bien mal choisi, mais illustre dans mon esprit ce que j'entrevois chez les consommateurs).
S'il faut mettre de l'argent dans un vin du dimanche, ce ne sera donc pas un choix prioritaire, pas plus pour l'apéritif, qui dans l'esprit de beaucoup nécessite un petit jaune ou la bulle que ce soit celle du cidre ou du champagne plutôt qu'entamer le moment par quelque chose de plus gourmand.

Les liquoreux sont des vins que j'aime déguster pour eux-mêmes (le fait que le plus souvent ils soient encore meilleurs 1 jour plus tard permet cet exercice), ou avec des aliments simples (bon fromage de caractère, bon fruit gardant un peu d'acidité, certains sorbets, ou quelques mets délicats en petite quantité préparés dans cette optique).
Las, en général on emporte l'adhésion autour de la table.

Et puis n'oublions pas certaines spécialités légèrement liquoreuses comme les bons Moscato d'Asti par exemple, dont la fraîcheur et la fine bulle permettent de convertir beaucoup de gens et leur donner envie d'aller un peu plus loin.

Ce que je constate cependant, c'est la surprise joyeuse de convives alléchés qui reprendraient bien un, deux,... verre(s) de ce liquoreux et qui espèrent qu'une prochaine fois une autre bouteille sera débouchée, mais qui de leur côté achèteront/proposeront des vins secs et du champagne lorsqu'ils recevront.

Liés à ce que vous avez écrit plus haut, il faudrait un plus petit contenant (50cl).
Ainsi pas de peur pour l’ouvrir car il n’en restera pas.

C’est ce que je fais maintenant dans mes achats en liquoreux. Petit contenant!

Bien cordialement

Sylvain

J'ai acheté plusieurs fois en primeur au château Haut-Bergeron qui propose demi-bouteilles de 37,5 cl et de 50 cl. sans majoration de prix ou presque.
Bien pratique...
En outre, les liquoreux se conservent fort bien et longtemps au frais. J'ai fini un fond de bouteille ouverte il y a deux mois, qui n'avait rien perdu !

Deux mois pour un liquoreux, cela commence quand même à faire beaucoup...
Pour un VDN, je ne dis pas...

jlj

Je confirme que ça bouge assez peu (faut dire qu'il y a en général pas mal de SO2). J'ai goûté pas mal de liquoreux qui avaient plusieurs mois de frigo et qui avaient très peu évolué.

Chez moi et avec ma progéniture, oui. Ils ont encore un avenir et pour longtemps !

Je les ai habitués à apprécier, les demi-secs, moelleux et les liquoreux.
Cordialement

Jérôme Pérez a écrit :
"Mon dernier liquoreux : un 6 pt 2002 de Disznoko bu en plein après midi avec une tarte à l'abricot ; c'était fantastique."

Je n'en doute pas !

On devrait toujours avoir une bouteille au frigo, sous la main, peut-être ouverte mais sous protection.
Ce qui me fait dire ça, c'est l'expérience que je fis il y a qq années. A un repas de midi, un jour j'avais de la viande, un légume, des pommes de terre et de petits pois simplement au beurre. Vers la fin, il ne restait plus au chaud dans une casserole que quelques petits pois. Je me sers, une bouchée, 2 bouchées, et à la troisième la sensation sucrée me fait penser à la 1/2 bt de Sauternes que j'avais au frigo. Ni une ni deux, je m'en sers un verre: l'accord exact, le régal.
Si on se réfère au site du Sauternes ICI , la suggestion est : Avec quoi ? avec tout !
Je restreindrais à tous les mets qui conviennent à un blanc élevé en barrique. J'aime bien l'arôme d'orange confite, alors les galettes de sarrasin fourrées au chocolat L... (ou autre) "Orange intense", c'est aussi un régal. Surtout avec un 1994 de 22 ans, Ch. Climens.

Billet
Ces vins doux qui ont la vie dure.

www.ledevoir.com/viv...