Pour commencer, un riesling Schlossberg Clos des Capucins 88 de Weinbach;
c'était la dernière bouteille, et la meilleure: nez élégant de pamplemousse avec une nette tonalité minérale; bouche fraiche et agréable, en finesse.
Suivi d'un Languedoc Aiguelière Côte Rousse 94:
une présence extraordinaire, un nez particulièrement intense et complexe de fruit noir, poivre et cuir, avec une touche florale à l'aération ; en bouche, c'est très puissant et dense, mais aussi succulent, les tanins sont imposants, encore un peu rustiques dans une finale bien longue.
Assez phénoménal, il a même eu tendance à écraser le suivant, un hermitage Sizeranne de Chapoutier 91:
Vin tout en suavité et plénitude, à la puissance progressive et au toucher onctueux, avec des arômes de suie; de la classe.
On ne dira jamais assez la qualité de 94 dans le Languedoc et le potentiel de garde de certains vins. Effectivement, à cette époque les vins de l'Aiguelière étaient sans doute plus "sauvages" qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Belle dégustation pour une soirée qui n'a pas dû l'être moins.
Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Hier soir
Wine Jammer
je connais bien Côte rousse 94 de l'Aigulière que j'ai souvent bu au restaurant et c'est un vin superbe, malgré son caractère excessif, et je ne suis pas surpris qu'il ait mis en péril une Sizeranne 91 de Chapoutier.
Coà¯ncidence, je viens de boire ce w-e un Côte rousse 95 avec presque les mêmes sensations que toi, même si j'ai déploré un côté extrême dans l'extraction, qui rendait les tannins amers en finale. mais c'est, comme tu le dis du 94, un vin avec une présence extraordinaire. Après les égarements de la surextraction et de la recherche absolue de concentration que certains domaines (dans toutes les régions et pas seulement en L-R) ont connus dans les années 94-98, on est ensuite revenus à des vins plus digestes et prévilégiant l'élégance, tout en restant charnus et virils. Quoi qu'il en soit, le potentiel de vieillissement est là .
Je me permets de recopier ton CR dans la rubrique consacrée à l'Aiguelière.
D'accord avec Jérôme et Yves, le potentiel de garde est là , et les 2 ou 3 h de carafe qu'il a eu n'étaient pas de trop.
C'était la première fois que je le goûtais, et j'aurais dû inverser l'ordre en fait.
C'est vrai qu'on peut y trouver un côté excessif, dans une matière pareille et généralement ce n'est pas ce que je préfère; le nez aussi était très puissant, mais également très chouette par sa complexité.
La Sizeranne, elle, était bien belle mais un peu en-dessous de sa soeur, bue en 2002.
Et quant au riesling, plus ça va plus les alsaces secs et un peu vieux m'attirent par rapport aux liquoreux. Déjà , ils sont moins chers ))