Dernière séance de l'année pour mon club de dégustation, habituellement réservée à des vins plus "haut de gamme" qu'habituellement, en tous cas souvent plus chers... (rien en dessous de 30 Euros pendant cette soirée-ci).
Les vins ont été présentés à l'aveugle, par paire, ayant outre le millésime, au moins un point commun permettant d'établir une comparaison (région, cépages,...). Tous les vins ont été carafés environ 1 heure avant le service.
Voici le compte-rendu de cette dégustation :
Domaine Henry Gouges - Nuits-Saint-Georges 1er Cru La Perrière 1999 : La robe est relativement claire, le nez encore peu expressif au départ, s'ouvre ensuite sur des notes d'agrumes, de pomme, de miel, de violette et de beurre, ainsi que de légères notes grillées. La minéralité est dès à présent très nette au nez. En bouche, le vin est encore un peu anguleux, avec une acidité bien présente, de même qu'une force alcoolique importante, gênant certains dégustateurs. La longueur est superbe. L'ensemble doit néanmoins encore se fondre, mais le potentiel est là pour une grande bouteille dans 10 ans. (8,3/10 - 7,8/10)
Domaine Guffens-Heynen - Pouilly-Fuissé 1er tri 1999 : La robe est légèrement plus soutenue que le précédent, le nez est également plus ouvert. Il porte sur les agrumes et les fruits exotiques, les fruits secs (noisette grillée), le miel, avec un côté minéral présent mais moins marqué que le précédent, alors que l'élevage, bien que relativement discret, soit néanmoins plus présent que dans le Nuits-Saint-Georges. La bouche est marquée par la rondeur, avec une acidité et un alcool bien mieux intégrés, une impression de légère sucrosité et une très belle longueur. Très beau vin à boire dans les 5 à 10 ans. (8,5/10 - 8,1/10)
Domaine René Muré - Pinot Noir Clos Saint Landelin 1999 : Belle robe brillante, assez soutenue pour l'appellation, aux contours très légèrement évolués. Le nez est très ouvert, sur les fruits rouges, la cerise, les sous-bois, le cuir, la cannelle et l'empyreumatique assez prononcé. Un côté éthéré se dégage néanmoins au nez et atténue son charme. On retrouve cet alcool en bouche, relativement bien équilibré néanmoins par les autres constituants, mais on note également une amertume assez nette qui gêne beaucoup de dégustateurs. Une petite déception donc pour un vin qui m'avait beaucoup plus lors d'une précédente dégustation l'an dernier. A revoir. (7,2/10 - 7,5/10)
Bouchard Père et Fils - Volnay 1er Cru Caillerets 1999 : Surclassant nettement le précédent, ce vin possède une superbe robe, très jeune et un peu moins soutenue. Le nez est magnifique, un peu moins soutenu mais beaucoup plus fin et plus pur, sur les fruits rouges, la cerise, les épices, le cuir, avec des notes d'élevage discrètes, sur la noix de coco, et une superbe minéralité sur la pierre à fusil. En bouche, il démontre encore sa supériorité, avec un équilibre quasi parfait, malgré les tannins encore bien présents. Le finale est très longue. Magnifique vin, pour moi le meilleur de la soirée, au potentiel impressionnant. (9,0/10 - 8,6/10)
Domaine de Trévalon - Vin de Pays des Bouches du Rhône 1999 : La robe est assez peu soutenue, violet à rubis. Le nez est surprenant par son arôme très dominateur de sirop de cassis, derrière lequel on a assez bien de mal à distinguer autre chose. A l'aération, apparaissent le cuir, le silex, la réglisse et la truffe. En bouche naissent des notes de tabac. L'équilibre est très bon, avec un degré d'alcool annoncé de seulement 12 ° et une extraction manifestement mesurée. Axé d'avantage sur la finesse que sur la puissance, ce vin ne manque pas de charme. (8,1/10 - 8/10)
Domaine de la Grange des Pères - Vin de Pays de l'Hérault 1999 : Voilà un vin qui joue dans un registre complètement différent du précédent, avec une robe nettement plus soutenue et un peu plus jeune. Le nez est superbe, déjà ouvert, sur des notes animales assez nettes, accompagnées d'arômes de fruits rouges et noirs, de champignons, de poivre et de fumée. Un petit côté végétal de type herbe fraîchement coupée donne une note de fraîcheur pas désagréable au nez. En bouche, le vin est plus puissant mais néanmoins superbement équilibré et très long. Encore un vin de grande qualité, qui écrase un peu le précédent par sa puissance. (8,6/10 - 8,7/10)
Falesco - Montiano - IGT Lazio 1999 : La robe est soutenue, très jeune. Le nez est relativement fermé, sur les fruits noirs, le cuir, les épices et des notes grillées assez discrètes. En bouche, le côté ardent est bien masqué par les tannins et l'acidité, et la finale est longue. Très bon vin, mais je m'attendais néanmoins à mieux au vu des critiques laudatives lues ci et là . A revoir dans quelques années. (8,1/10 - 8,1/10)
Château Monbousquet- Saint-Emilion Grand Cru 1999 : La robe est la plus soutenue de la soirée. Le nez est ouvert, mais nettement dominé par des arômes de torréfaction et de chocolat, qui paraissent quelque peu écœurants à certains. Viennent ensuite les fruits noirs, le cuir, le beurre et la vanille. J'avoue être un peu déçu par ce nez, par rapport au souvenir de ma première dégustation de ce vin il y a quelques mois, où il m'avait paru nettement plus aérien et fruité (la bouteille avait été servie un peu plus fraîche ce jour-là , à savoir aux alentours de 16°, et n'avait pas été carafée). En bouche, par contre, le vin se montre à la hauteur de son prix, avec un toucher exceptionnel, un équilibre magnifique et une très grande longueur. A revoir avec confiance dans les 10 ans à venir. (8,6/10 - 8,4/10)
Vivement janvier que les activités reprennent !
Luc
N.B.: le système de cotation est le même que celui expliqué dans le post sur les vins du rhône septentrional 1999.
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