Synthèse rapide de quelques vins bus cet été. N'hésitez pas à  réagir si vous avez une expérience (éventuellement autre) de ces cuvées ...

Château d'Yquem 83 : grandiose, avec une liqueur incomparable, complexe, fraîche et très persistante sur un équilibre enivrant, difficile à  surpasser (un magnum aurait été terminé sans coup férir). (19/20)

Batard-Montrachet Ramonet 90 : déception, avec un vin peu causant, oxydé, un peu acide que l'on rechigne à  finir. Absolument pas à  son rang sur cette bouteille du moins (12,5/20)

Riesling Trimbach Frédéric Emile 97 : pas mal, sans plus. Peut-être dans une phase ingrâte (manque d'expression et de typicité, on peut penser à  une (belle) cuvée provençale (du type Simone) ou du Lnaguedoc/Roussillon (du type Mas Crémat grenache VV ou Argile de la Rectorie)). On espère qu'il s'améliorera avec l'âge (14+?/20)

Châteauneuf-du-Pape Rayas 96 : c'est bien lui, léger et frais, typé avec ses notes de fruits mûrs poivrés, désaltérant, réussi malgré le millésime. Cher, mais c'est un must ! (17/20)

Pétrus 85 : c'est bon, sans plus. Et c'est très très cher (15,5/20). N'y a-t-il décidemment que 89, 90, 95 et 98 (voire 88) qui valent l'investissement ?. Merci, Yquem !

Romanée St-Vivant Latour 88 : bu non carafé (le vin tiendra mal l'aération). Typé pinot évolué (noyau, cour de ferme) mais sans la race, la complexité et l'éclat d'un grand cru (15/20)

Rivesaltes Cazes cuvée Aimé Cazes 76 : belle expression aromatique pour un vin fin, légèrement oxydé, marqué par le pruneau, le raisin sec, l'abricot, les épcies douces, sans aucune agression alcoolique mais peut-être pour le coup un peu tendre (15/20)

St-Emilion L'arrosée 94 : pas une grosse maturité initiale du fruit, mais le vin possède un certain classicisme bordelais rafraîchissant ... (on peut penser à  un bon cru bourgeois du Médoc, ou à  un second vin). Satisfaisant et beaucoup moins cher que Pétrus ! (15)

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Moet et Chandon Brut impérial : propre avec sa bulle fine, relativement discrète, parfumée. Raisonnablement bon (15,5/20)

Moscato frizzante - Il dolce del Cantine Volpi 2001 : tout en douceur (5° d'alcool) avec ses notes orientales aguichantes de rose, de loukoum, mais on n'atteint pas la plénitude et la tension des moscato d'Asti produits par Rivetti (14/20)

Fronton Le Roc cuvée réserve 96 : le vin a magnifiquement tenu et exprime la typicité gouleyante florale, fruitée, subtilement réglissée des vins du frontonnais (15/20)

Coteaux de Languedoc Mas Clavel Copa Santa 96 : ici encore, une réussite pour ce vin typé (fruits - cerise écrasée, garrigue, olive noire, épices), chaleureux mais sans excès, qui a su très bien vieillir et qui tiendra encore quelques années (15/20)

St-Emilion Grand Corbin Despagne 90 : le fruit paraît très (trop) mûr. Le vin manque ainsi d'élan, de distinction, de fraîcheur (14,5/20)

Jurançon sec Clos Uroulat (Hours) cuvée Marie 97 : 3 jours d'aération ne suffisent pas à  libérer le vin d'une gangue boisée/vanillée tenace, anéantissant toute autre expression aromatique (fruits exotiques ?). Les moelleux ne semblent pas subir un tel traitement de choc ?! (12,5/20)

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Le petit domaine de Gimios muscat (muté) : belle expression du muscat, fine, délicate, gourmande sans excès d'alcool - noter que le domaine produit aussi une muscat non muté intitulé vin de liqueur (15/20)

Muscat naturellement doux Lacoste 98 : peut-être encore un petit supplément d'âme (conféré par l'âge ?) dans cette valeur sûre. Complexe, légèrement oxydé, long. Ses notes muscatées et d'herbes aromatiques (thym, romarin) peuvent rappeler le vin de Constance produit en Afrique du Sud (16/20)

Val d'Aoste Chardonnay Les crêtes Frissonnière cuvée bois Les crêtes 2000 : un chardonnay plutôt fringant, fin, vanillé (qui m'a rappelé celui produit par le domaine de la Colombette). Régulièrement "tre bicchieri" dans le guide Gambero Rosso On peut également penser à  une expression de chardonnay américain (15/20).

Sancerre Pascal et Francis Cotat Les monts damnés cuvée spéciale 99 : expression typée de sauvignon mûr (fruits blancs, buis - on pourrait également être en Pouilly fumé) pour ce vin gourmand en diable, encore un peu sur la réserve (15,5+/20)

Domaine Arena Bianco Gentile 2001: belle réussite pour ce vin très fruité et sudiste, même si on a pensé à  un vin du mâconnais : Guillemot-Michel ? (15/20)

"Riesling Trimbach Frédéric Emile 97 : pas mal, sans plus. Peut-être dans une phase ingrâte (manque d'expression et de typicité, on peut penser à  une (belle) cuvée provençale (du type Simone) ou du Lnaguedoc/Roussillon (du type Mas Crémat grenache VV ou Argile de la Rectorie)). On espère qu'il s'améliorera avec l'âge (14+?/20)"

Pas goûté récemment mais votre "description" est logique : 1997 année solaire, déficiente en acidité et en structure, donnant des vins atypiques et souvent "mollassons". La plus mauvaise année de la décennie malgré l'enthousiasme (presque) général pendant les vendanges. Le même délire sécularomillésimesque s'empare de l'interprofession alsacienne avant les vendanges 2003 qui s'annocent pourtant sous de bien pâles auspices. Il est intéressant dans parler avec les vignerons isolément plutôt que d'écouter la "voix" de l'interprofession

Je pense quand même que ce vin a du séduire de nombreux "néophytes" qui auraient été horrifés par le 96 (je l'ai goûté très jeune il était pratiquement imbuvable, mais sa classe et son potentiel sont incomparables avec 97)

Excellent souvenir du Muscat passerillé de Lacoste dans le millésime 96 !

Rayas 96 désaltérant? Faut-il que je me jette goûlument sur mon unique bouteille? Heureusement qu'il semble, à  vous lire, que ce soit un must pour le millésime!

Je crois que je ne vais quand même pas tarder à  lui faire un sort!

Olif

A propos de la cuvée Marie 97, certains intervenants de ce site lui reprochaient un côté oxydé prématuré. Cela ne semble pas correspondre avec ta description. Mais on peut peut-être conclure qu'ils ont eu des problèmes sur leur bouteille.

PAr contre j'oubliais de confirmer que mon expérience sur ce vin va dans le même sens que la description d'IVV, c'est désespérément et "horriblement" boisé… quel gachis !!

Il me reste 2 bouteilles : je vais attendre, attendre, attendre …
… et peut-être ??

2 Rayas bus à  la Beaugravière en novembre 2001

 Châteauneuf-du-Pape Rayas rouge 1998. Notes : DS17,5-18 - PC18 – PP18 - LG18,5. Moyenne : 18
Robe rubis chatoyante mais peu intense en couleur, reflets grenadine. Nez débordant de séduction, on retrouve la fraise compotée du Grenache très mûr de Châteauneuf, mais s'exprimant avec un net surplus de fraîcheur, de complexité et de race, on perçoit de suaves notes exotiques et épicées imbriquées dans ce fruit enjôleur. Aussi séductrice que le nez, la bouche déploie son grand fruit velouté avec une irrépressible amplitude. En fin de bouche, là  où les autres châteuneuf montrent un retour tannique souvent rustique, ce vin dépose un grain parfaitement enrobé, aussi fin que ferme. Grandeur et simplicité.

 Châteauneuf-du-Pape Rayas réservée rouge 1996. Notes : DS17 - PC18 – PP17 - LG17,5. Moyenne : 17,5
Encore une robe diaphane et vive, de reflets cuivrés en bordure. La parenté d'expression aromatique avec Rayas 98 est évidente, la marmelade épicé est toujours aussi exquise, des notes poivrées, de marc, déjà  légèrement animales (fourrure) marquent une évolution plus prononcée. Grand velours en bouche, l'onctuosité de la matière pleine est toujours extrêmement séductrice, la délicatesse et la netteté des arômes remarquables. Seule la fin de bouche trahit des tannins légèrement moins enrobés, moins fins que ceux du 98, ainsi qu'une pointe de chaleur supplémentaire (mais le vin était servi légèrement plus chaud). Reste une grande réussite pour le millésime, et un vin procurant beaucoup de plaisir dans l'absolu.