Tel que promis, des commentaires sur les vins dégustés lors de nos agapes du 31 août 2003.
En plus des vins mentionnés dans mon message initial, mes camarades m'ont forcé ((aaa)) à quérir d'autres bouteilles de mon cellier et les commentaires sur ces kidnappés sont joints à ce message.
Les commentaires sont de Federico Bonfiglio dont la plume est beaucoup plus éloquente que la mienne. Mes impressions rejoignent majoritairement les siennes (mes ajouts seront à la fin du message).
Bandol 1999, Château Pibarnon
Un des rares producteurs de Bandol à utiliser du chêne neuf pour affiner ses vins. Le vin qui en résulte est très distingué, fin, discret, avec des notes de fruits secs, d'épices, de garrigue, de cerise bien mûre, des accents de caramel viennent s'ajouter après une certaine oxygénation. La bouche est assez ample et de bonne maturité, serrée, épicée, très équili-brée, dotée de tannins bien mûrs et d'une structure aux dimensions très réussies. Belle fin de bouche sur des notes de toffee et de prune. Un vin racé, qui devrait avoir un très beau futur devant lui. Note à moi-même : mettre en cave le prochain millésime de Pibarnon disponible ! **** (Federico Bonfiglio 8/03)
Bandol 1999, Château Pradeaux
Le vin, qui est produit à 95% de mourvèdre avec un minime apport de grenache, « subit » un élevage de quatre ans en fûts. Ceci est, semble-t-il, nécessaire pour affiner les tannins et les arômes du cépage dominant. Le 1999 est plutôt discret, avec un caractère de viande salée et de cachous, légèrement animal. La bouche est ferme, tannique, un peu ingrate mais de bonne concentration. Un vin de belle structure, qu'il faudra attendre quelques années. Il m'a semblé plus austère que la bouteille goûtée il y a trois mois. ***®***(*) (Federico Bonfiglio 8/03)
Commentaire précédent: Ce vin offre une expression très docile et assez élégante du cépage mourvèdre. La robe rubis-pourpre est de très bonne saturation. Le nez présente un caractère de fruits sauvages légèrement confits, avec des notions assez subtiles d'épices et de basse-cour. La bouche est ferme, avec des tannins fermes mais bien enrobés par la généreuse matière fruitée. Très belles proportions. ***(*) (Federico Bonfiglio 6/03)
Côtes de Provence 1999, La Courtade
Le 1999 possède une robe rubis-pourpre de très bonne saturation. Le nez est vraiment réussi ! Mûr, avec un caractère épicé qui exprime toute la complexité de la garrigue, avec des notes de fruit très mûr qui se parent d'accents de men-the et d'eucalyptus. La bouche est assez tannique, épicée, soutenue par une bonne acidité, mais de concentration et longueur moyennes. 2004 à 2009. ***®***(*) (Federico Bonfiglio 8/03)
Coteaux du Languedoc Montpeyroux 1994, Domaine de l'Aiguelière
Rubis de bonne saturation. Conçu avec un assemblage assez traditionnel (syrah, grenache, cinsault) ce vin offre un nez assez complexe et intense de tapenade, herbes de Provence, fruit doux, légèrement confit, avec des nuances de civet. L'attaque est de bonne intensité, la bouche offre un caractère chaud, avec beaucoup d'alcool et d'épices, des saveurs de prunes, un grain assez soyeux, finement astringent et une longue finale réglissée, un brin alcoleuse. Très bel exemplaire de Montpeyroux, qui a probablement connu des meilleurs jours mais qui est encore fort appréciable. ***(*) (Federico Bonfiglio 8/03)
Coteaux du Languedoc Montpeyroux 1994, Domaine d'Aupilhac
Rubis-pourpre, de bonne saturation, la robe de ce vin ne montre aucun signe de fatigue ! Le nez est complexe, épicé, poivré, sur un fond doux, bien mûr, évoluant vers des notes d'olives très mûres, avec des nuances de violette et de menthol. La bouche est un peu plus unidimensionnelle, longiligne, soyeuse, avec des saveurs de fruits secs, de l'alcool et une faible amertume en arrière bouche. Je n'ai pas eu l'occasion de goûter ce vin en jeunesse mais quelque chose me dit qu'il était plus généreux il y a cinq ou six ans. *** (Federico Bonfiglio 8/03)
Coteaux du Languedoc Montpeyroux 1994, Domaine Font Caude
Rubis pourpre, de bonne saturation. Nez puissant, intense, avec des notes de cassis et de mûres, épicé, un brin alcoo-leux, subtilement herbacé, il gagne un caractère légèrement plus viandé en évoluant. L'attaque est très mûre, la bou-che est astringente, avec une faible amertume et un caractère faisandé qui marque la finale. Un vin encore passa-blement costaud, qui ne semble pas s'être assoupli avec les années. *** (Federico Bonfiglio 8/03)
Zinfandel Sonoma County 1987, Lytton Springs Winery
Rubis-grenat, bonne saturation. Plutôt discret, le nez offre des notes de fruits secs et d'alcool, qui évoluent vers du ta-bac et des feuilles mortes. La bouche est ronde, alcooleuse, assez charnue et bien arrondie par l'âge, mais dépourvue de toute vigueur. Un vin qui fait preuve d'orgueil et se tient encore debout malgré le fait que 16 ans soient une éternité pour un Zinfandel. Toutefois, il semble éventé par le temps. Ceux qui ont eu la chance de le boire en jeunesse jurent que c'était une bombe. *** (Federico Bonfiglio 8/03)
Pauillac "réserve de la comtesse" 1985, Château Pichon Lalande
Rubis-grenat, bonne saturation. Ce deuxième vin du Château Pichon Lalande offre un nez très typé et encore éton-namment frais pour un vin qui a atteint l'âge auquel l'homme se dit adulte. Les notes de champignon et de coulis de poivron possèdent des nuances très rafraîchissantes de lavande. La bouche est veloutée et parfaitement sphérique mais elle semble avoir perdu sa sève vitale. Ce vin essaye de compenser par son équilibre la vigueur qu'il n'a plus, mais ce n'est peut-être pas suffisant. Bel effort, toutefois. J'aurais beaucoup aimé le déguster il y a sept ou huit ans ! *** (Federico Bonfiglio 8/03)
Malvedos vintage centenary 1990, Graham's
Un peu simple et plutôt décevant pour un Malvedos. Les arômes de prunes et de chocolat manquent d'intensité et de précision. La bouche est alcooleuse et semble beaucoup plus marquée par le brandy que par le fruit. La modeste finale chocolatée est appréciable mais ne suffit pas à rédimer ce vin bien en dessous du niveau habituellement offert par les autres millésimes de Malvedos. **(*) (Federico Bonfiglio 8/03)
Mes ajouts: Très agréablement surpris par la jeunesse du Zinfandel et de la Réserve de la Comtesse. Les Montpeyroux 1994 étaient plus évolués, tertiaires. Séduit par le caractère sauvage du nez du Font Caude. La Courtade n'avait presque rien à envier aux Bandol (son nez surtout).
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