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Ganesh da Capo 2 : repas/dégustation à  Bordeaux

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Repas chez Vincent Mercier
Lundi 13 septembre 2004

Une production Ganesh da Capo

Le contexte :
Un repas convivial de fin d'été, en famille, près de Bordeaux.
Participants : Pierre Citerne, Marie-Claire Delorme, Gilles Lestrade, Eric Fonta, Roger Tauzin, Sophie et Vincent Mercier, Jocelyne Puibusque, Laurent Gibet (LG), Pascal Perez (PP).

Les commentaires de dégustation sont synthétisés par Laurent Gibet.

Les vins :
1. Champagne - J. Selosse - Substance :
VM16,5 - PP17 – LG16
- Dégorgé le 25/9/2003 – Elaboré en solera.
- Senteurs intenses de paille, de fruits blancs mûrs, de fleurs légères, de miel, d'épices. Nuances oxydatives (noix, curry). L'olfaction est complété par une belle minéralité et des notes de fruits exotiques.
- Initialement, les bulles font un peu de tapage. Puis le flux se calme et le vin propose une matière heureusement assagie, à  la bulle fine, citronnée, au caractère charpenté, assez ferme (l'austérité d'un vin de repas), austère et longue. Très bon mais pas absolument convaincant pour une partie des dégustateurs, qui lui reprochent un manque d'évidence et de personnalité

2. Nahe – Dà¶nnhoff – Riesling Niedehauser Hermannshà¶le Auslese (21/96 – 9°) 1995 :
VM16,5/17 - PP16 – LG16
- Nuances aromatiques pures de fruits exotiques (passion), de minéral (craie), d'épices, d'agrumes, de citronnelle, de tisane.
- Bouche légère en alcool, délicate, soulignée par des goûts de citron vert et de pamplemousse. L'équilibre reste serein et la longueur est là . Un vin très mosellan dans l'esprit, dont la liqueur plutôt retenue peut presque évoquer un spà¤tlese concentré (on serait certainement en auslese d'entrée de gamme chez un producteur tel que Grans-Fassian – sans étoile voire une étoile).
- Le vin apéritif par essence, fruité, léger, décontracté, ragaillardissant.

3. Autriche Wachau – Prager – Riesling Achleiten Weissenkirchen Smaragd 2001 :
VM15,5 - PP15 – LG15
- L/F 5643/02 Trocken.
- Nez très mûr (poire), intensément floral (roses fraîches, fleurs de fruitiers également), avec de puissantes senteurs de beurre, de fumé, de fruits de la passion, de citron.
- Bouche fruitée, dominée par le citron, au caractère vif et explosif. Délurée au point d'être presque brutale, finale un peu amère.
- On peut lui reprocher un manque de typicité, les dégustateurs ayant évoqué (du moins d'un point de vue aromatique) du muscat, du viognier, du pinot gris ou encore du sauvignon.

4. Alsace - Hugel – Riesling Hommage à  Jean Hugel 1997 :
VM16,5 - PP16,5 – LG15,5/16
- Exhalaisons chic et un peu exubérantes de mirabelle, de mandarine, de pamplemousse, de fruits exotiques, de pastille vichy, de pomme, de poire, de verveine et une pointe ténue de champignons.
- Bouche sur ces notes, opulente et amollie par un sucre résiduel qui peut évoquer une VT. Une réussite pour le millésime, car cette relative puissance n'est pas lourde. Je lui reproche un style un peu « facile ».

5. Chablis GC Valmur - Raveneau 1990 :
VM15,5 - PP14,5 – LG14
- Nez développant des notes de fenouil, d'anis, de miel de romarin (de châtaignier ?), de pistache, de nougat, d'agrumes. Le grillé de la barrique s'exprime un peu caricaturalement sous forme de caramel.
- Bouche miellée, puissante, trop capiteuse pour certains (vu l'appellation). Goûts peu lisibles de pomme, de cire, disgracieux en ce qu'ils confèrent de l'amertume et un profil oxydé, obscur. L'acidité bien présente se charge de démentir des arômes sudistes d'Hermitage.
- Est-il utile d'annoncer que l'on attendait mieux ?

6. Bâtard-Montrachet - Paul Pernot 1992 :
VM16,5 - PP17 – LG17
- Le nez puissant mais fin et stylé, recèle en revanche cette fois-ci des fragrances fort nettes, mûres et racées de minéral, de citron, de fruits blancs et exotiques, de miel d'acacia, de caramel léger, de réglisse, de verveine. Sa complexité et sa richesse rappellent un peu la parfumerie (mais sans lourdeur).
- La bouche, corsée, miellée, fruitée, avec une tonalité végétale de qualité se révèle aristocratique et complète. De facture classique et d'équilibre serein, elle confirme par sa finesse, sa persistance et sa netteté.

7. Coteaux du Languedoc – Domaine Peyre-Rose - Syrah Léone 94 :
VM16,5 - PP16,5 – LG16,5
- Le nez délivre de belles notes sudistes de fruits confiturés (fraise), de poivre, de rafle, de havane, de marc, de fleurs entêtantes, de roses fanées, de pruneau, d'herbes du maquis, d'olive noire. Une pointe truffée complète encore ce tableau alléchant. Beaucoup pensent à  une dominante de grenache.
- La bouche, si elle ne possède peut-être pas l'extrême finesse des grands vins de châteauneuf, brille par son caractère fougueux, corsé, épicé. Elle réussit l'exploit d'allier distinction et rusticité, dans un ensemble cossu et frais. Cette qualité est réjouissante.

8. Bairrada – Luis Pato – Vinha Barrio 1998 :
VM13,5/14 - PP12 – LG12
- Nez « pointu », simple, bougonnant des notes de fraise, de bourgeon de cassis.
- Bouche maigre, dispersée, vraiment peu agréable.

9. Ribera del Duero – Condado de Haza – Alenza 1996 :
VM15 - PP13 – LG13,5
- Un des domaines (avec Pesquera) géré par Alejandro Fernandez.
- Nez associant des notes de minéral, de viande, de cassis, de café, d'encre, de cyprès, d'eucalyptus. Touche boisée de type bourbon et coco.
- Bouche brutale, bredouillante, chaleureuse et tendant à  s'assécher.

10. Brunello di Montalcino – Pieve di Santa Restituta (Gaja) – Rennina 1996 :
VM15,/5/16 - PP15,5 – LG15,5
- Nez complexe déclinant des notes multiples de cassis, d'épices, de minéral (sous forme de terre), de poivre, de fraise, de fleurs, de tabac, de cèdre, de venaison.
- Bouche solide, sur des goûts de fruit et d'amande. Elle reste revêche mais la dureté conférée par l'acidité et les tannins (astringence encore présente) n'est pas rédhibitoire, obligée par l'appellation.

11. Priorat – Alvaro Palacios – Finca Dofi 2000 :
VM16,5 - PP16 – LG15
- Odeurs de cerise, d'amande, d'épices avec des inflexions de menthol, d'eucalyptus, de bourbon.
- Bouche marquée par de puissantes saveurs de cassis et de fourrure, dense, un poil chaleureuse.

12. Côte-Rôtie – Pierre Gaillard – La Rose Pourpre 1999 :
VM16,5/17 - PP16 – LG16
- Nez associant des notes engageantes et nombreuses de fruits rouges, de camphre, de fumé, de fleurs (violette en tête), d'épices fortes (girofle), d'olive. La ronce me fait penser curieusement à  une vendange entière de pinot. Notes de minéral pour une signature assez capiteuse.
- Bouche dense, sérieuse, goûteuse, dotée d'une acidité convenable mais qui manque un peu de ce caractère à  la fois profond et aérien des meilleurs vins de l'appellation (sur ce millésime archi-favorable).

13. Saint-Emilion GCC – Château de Valandraud 1994 :
VM17 - PP17 – LG17
- Nez très médocain, articulé sur des notes de minéral, de torréfaction, de cassis, de poivron, de santal, de cèdre, de réglisse. Légère évolution décelable (champignon).
- Matière, superbe de race, de maturité, altière et longue, qui reprend à  son compte la complexité du nez et rappelle fortement un grand vin du Médoc (Saint-Julien ?). Fermeté et douceur coexistent dans un bel ensemble.
- Certainement l'une des grandes réussites du millésime, toutes appellations confondues.
- Le piège d'inversion des rives (pas volontaire selon Vincent) est en train de se mettre en place.

14. Saint-Estèphe – Château Montrose 1990 :
VM17,5 - PP18 – LG17,5
- Le nez convoque des notes de cacao, de menthol, de réglisse, de fruits à  l'eau de vie, de pruneau, de cassis, de truffe. Difficile de ne pas penser à  un pomerol archétypal (de haut niveau).
- Bouche soyeuse, et même onctueuse, exotique par sa maturité extrême, permanente et racée. On sent une trame tannique dont on nous confirme qu'elle fût redoutable en début de vie du vin (versatile dans le temps d'après nos hôtes, étrange alliance de la férocité tannique et de cette douceur presque crémeuse). Il est probable que cette identité faste fût à  l'origine de l'engouement anglo-saxon pour cette cuvée spéculative, (délibérément ?) paroxystique.

15. Bonne-Mares – Domaine Georges Roumier 1993 :
VM14,5 - PP15 – LG15
- Le nez pinote joliment avec ses effluves de fleurs, de kirsch, d'épices, de fraise. Caractère un peu terrien.
- Bouche marquée par le noyau, les fleurs, mais au caractère un peu âpre, acide et végétal. Le moins que l'on puisse dire est qu'il ne cherche pas à  séduire absolument, se réduisant à  des goûts ternes, plutôt neutres. L'ampleur, la profondeur dignes d'un grand cru ne sont pas non plus au rendez-vous. Reste tout de même l'absence de toute lourdeur.

14. Echézeaux - Domaine de la Romanée-Conti 1989 :
VM17,5 - PP17 – LG17
- Apparence nettement plus turbide.
- Bouquet engageant, racé, mettant en Å“uvre ses notes typées de rose fanée, de nuoc-mam, d'épices, de pruneau. Suprême et tranquille.
- Bouche délicate, fruitée, généreuse, fine, fraîche, qui semble déployer tous ses atouts. Une caractère naturel, éclatant, peut-être pas sommital mais rassurant.

15. Barsac – Château Coutet Cuvée Madame 1986 :
VM17,5 - PP19 – LG18
- Prestation olfactive de grande classe, d'une insigne finesse : citron confit, cédrat, mandarine, coing, abricot, fruits confit, caramel, vanille, safran, pistache. Menthol et agrumes contribuent à  leur manière à  la sensation de légèreté, de fraîcheur. Aucune ostentation en même temps dans cette expression raffinée, exotique, encore très juvénile. La finesse du rôti, la couleur brillante et jaune orientent d'emblée vers Barsac.
- La bouche reprend habilement toutes ces notes dans un tourbillon riche et aérien, véritable ambroisie lumineuse.
- Un vin ataraxique, de nature à  nous survivre.

16. Porto – Taylor - Quinta de Vargellas Vintage 1987 :
VM17 – PP16 – LG16
- Nez classique : cacao, fruits, épices, kirsch, épices douces (cannelle).
- Bouche à  l'avenant, fruitée et plutôt soyeuse, au feu (pour une fois) modéré.

Autres vins bus pendant le week-end :
17. Chassagne-Montrachet 1er cru Morgeot « les Fairendes » - Vincent et François Jouard 2000 :
VM15,5 – PP14 – LG15
- Expression typée de chardonnay, malheureusement encombrée par le bois : le grillé domine des notes pâles d'agrumes et de verveine.
- Bouche concentrée, peu dégrossie, presque atone, pour laquelle le bois aliène le fruit. Une certaine lourdeur, un manque de buvabilité et un amertume insistante complètent le tableau. A revoir dans quelques années.

18. Bairrada – Luis Pato - Vinha Barrosa Vinha Velha 1997 :
VM17 – PP16,5 – LG16
- Cépage Baga.
- Nez confituré, intensément fruité (fraise, framboise, groseille, cassis). Notes complémentaires de fleurs, de truffe, de cardamome (avec cette alliance originale de piquant (camphre) et de douceur).
- Bouche fruitée, tenue par une bonne acidité, dense, ferme, astringente. Cette cuvée de Luis Pato est donc réussie (est-ce du principalement aux faveurs du millésime ?), virile, à  associer à  des viandes.

19. Douro – Quinta de la Rosa 1997 :
VM14,5 – PP15 – LG15
- Notes de fumée, de fraise, d'amande, de goudron, de fleurs. Très VDN.
- La bouche n'est pas dotée de la qualité structurelle du vin précédent mais affiche de la personnalité et une qualité correcte. Chaleur augmentée et douceur d'une pointe de sucre résiduel.

20. Géorgie – Marani – Kvareli 1998 :
VM14,5/14 – PP14 – LG14,5/15
- Nez doux semblant très jeune, exprimant avec beaucoup de verve des senteurs de fleurs, d'épices, de cassis, de bourbon, de violette confite.
- Un vin insolite, ovni vinicole, non dénué d'intérêt malgré son embonpoint et son léger sucre résiduel.

21. Fleurie - Yvon Métras - L'Ultime 2003 :
VM15,5/16 – PP15 – LG15
- Vin fruité (cerises écrasées, fraise), floral (violette), coulant, chaleureux (canicule oblige).
- Extrême en effet par sa (relative) corpulence, mais un peu prévisible (ce côté sans soufre typé, ici sur des nuances de confiserie qui plus est, juste pour faire hésiter entre gamay et grenache) et manquant d'aspérités, de réel tonus. Un taffetas osé certes, mais un peu trop coulant. Existe aussi sur le millésime 1999.

22. Vin de Table (2002) – Claude Courtois – Quartz :
VM15 – PP13,5 – LG14,5
- Caractère oxydatif, notes de levure, de pomme blette, de miel léger. Bouche au style sans concession, peut-être étrange mais qui a de la personnalité et sait rester fraîche.

23. Sainte-Croix du Mont – Château du Mont – Grande Réserve 1997 :
VM16/16,5 – PP16 – LG16
- Saveurs sans surprise mais agréables d'orange, d'abricot sec, de safran, de miel, de fruits confits. Un style certes très différent de celui de Coutet, doté d'une matière plus épaisse, mais qui ne démérite pas en gourmandise, valorisé par une fraîcheur et des amers persistants.

Conclusion :
Superbe parcours dans une ambiance confortable. Merci à  Vincent d'avoir favorisé cette rencontre entre bordelais et toulousains, cosmopolite et riche en surprises.

Laurent (pour ganesh da Capo)
27 Sep 2004 11:12 #1

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