J'ai eu l'immense privilège de participer à une dégustation inoubliable. Cette journée restera gravée dans ma mémoire.



Dom Pérignon - 2008
Quitte à découvrir Dom Pérignon pour la première fois, j'ai voulu que ce soit sur un millésime représentatif. C'est très, très particulier. Ça ne ressemble à aucun autre champagne que j'ai goûté et, à vrai dire, j'ai trouvé l'expérience plus intéressante intellectuellement que gustativement. J'ai notamment apprécié sa tension et ses jolies notes oxydatives, et il s'est de plus en plus révélé à l'oxygénation pour prendre de l'ampleur, mais pour ce prix je dois admettre que j'apprécie davantage de nombreux autres champagnes. 92/100

Egly-Ouriet - Blanc de Noirs Grand Cru
Passage en cave de 54 mois, dégorgement en 2013. Un vieux champagne, donc, qui a développé une complexité folle et une couleur presque proche d'un Sauternes. Je suis abasourdi. C'est incontestablement le plus grand champagne que j'ai eu l'honneur de déguster. Mon coup de coeur de la journée! 100/100

Gilbert Picq - Chablis 1er Cru - Vosgros - 2002
Un vieux Chablis c'est toujours magique, et ce Vosgros n'échappe pas à la règle! Très beau rapport qualité/prix de surcroît. 94/100

Zind Humbrecht - Rangen de Thann Grand Cru - Clos Saint Urbain - 2007
Très beau Riesling frais et minéral qui tranche joliment avec le Chablis précédent. Je ne suis pas un grand adepte de Riesling de manière générale mais ça m'a beaucoup plu malgré tout! 92/100

Château Pradeaux - Bandol - 2000
Petite déception sur ce Bandol qui est pourtant une appellation que j'adore. Je craignais que malgré ses 21 ans il soit encore un peu trop jeune aujourd'hui, et il m'a malheureusement donné raison. J'ai pris du plaisir à le déguster mais ça restait un peu trop abrupte pour moi en bouche. 89/100

Domaine Jamet - Côte-Rôtie - 2011
Je craignais également que celui-ci soit trop jeune, mais cette fois-ci il m'a fort heureusement donné totalement tort. Quelle merveille! C'est mon deuxième coup de coeur de la journée. C'est frais et fruité, les tanins sont savoureux, tout est bien en place pour notre plus grand plaisir. La Syrah parfaite selon moi. 98/100

La Mission Haut-Brion - 2000
La grande classe bordelaise. Un profil bien évidemment totalement différent de la Côte-Rotie, et qui semble étonnamment beaucoup plus jeune aussi malgré ses 11 ans de plus. Il mériterait peut-être encore quelques années pour être réellement à son apogée, mais c'est déjà un modèle d'équilibre et d'élégance en l'état. La côte à l'os maturée qui l'accompagnait n'a par ailleurs rien enlevée au plaisir. Un grand moment! Le 100/100 de Parker me parait justifié.

Château Latour - 2000
La grosse quille de la dégustation. J'ai eu un peu le même sentiment que sur le Haut-Brion 2002 dégusté récemment , à savoir un très grand vin en devenir qui ne révèle aujourd'hui qu'une infime partie de son potentiel. J'ai eu un plaisir immense à le déguster, c'est indéniable, mais je conserve toutefois une certaine frustration de ne pas avoir découvert ce vin à son apogée car je ne pense pas que j'aurai l'occasion de le goûter à nouveau dans ma vie. C'est ce qui fait paradoxalement la beauté et la difficulté de beaucoup de ces grands Bordeaux: même à 21 ans d'âge, on est tout au plus dans l'adolescence de ces vins, et je ne serais pas surpris qu'il leur faille encore au moins 10 ans pour atteindre leur apogée. 96/100

Château de Fonsalette - 2001
La plus grosse déception de la journée pour tout le monde. J'ai décidément beaucoup de malchance avec Reynaud dernièrement. C'est totalement fermé, dur et franchement pas séducteur. On est bien loin du plaisir que peut procurer Fonsalette dans ses bonnes phases. Je ne suis pas certain de comprendre pourquoi ce vin était si austère. 85/100

Château Coutet - 1996
Coutet reste un de mes Sauternes favoris. Ça a toujours une fraicheur presque nerveuse qui rend l'ensemble très digeste. À "seulement" 25 ans ça se boit déjà merveilleusement bien. Dégusté sur du Stilton et de l'époisses pour finir en beauté! 95/100