LPV Forez : A 5 pour 2 Quarts
Vendredi 02 Juillet avait lieu les 2 quarts de finale de l’Euro 2020. JB nous conviait pour regarder ces 2 beaux matchs qui verront les espagnols et les italiens se qualifier. Accessoirement, une
« petite bouffe » est programmée en parallèle, et permettra de nous réunir à 5, c’est-à-dire au complet. Autant d’habitude, on ne manque pas d’avoir faim, mais là, faut reconnaitre qu’on n’a encore pas fait les pichorgnes !!!
Au menu :
- Fromage de la ferme des blancs chardons
- Andouillette à la moutarde à l’ancienne
- Sashimis de Thon rouge de méditerranée, guacamole avocat/yuzu
- Véritable Tielle Sétoise (Monstrueuse !!!!...)
- Côte de Bœuf et pommes de terre
- Os à Moëlle
- Agneau au barbecue, semoule, condiment framboise/harissa, caviar d’aubergine/tomate/menthe/persil
- Tarte aux fruits rouges (pomme/framboise/cassis/crumble) du
Chardon Bleu
…
Avec ceci, du très haut niveau !!! Tout est bu à l’aveugle, comme d’habitude
(sauf les apports personnels, bien entendu).
Domaine De Moor, Bourgogne Aligoté, 2019
Fromage
La robe est jaune claire à reflets gris. Nez de pomme verte, de raisin, de citron confit. La bouche est courte, simple, enrobée, avec un peu de peps pour tenter de dynamiser cet ensemble qui paraît assez mûr et dont l’alcool semble se dévoiler au fur et à mesure du réchauffement dans le verre. Ensemble honnête, franc, facile et un peu court. J’étais sur un Chablis village, type Domaine de l’Enclos, sur un millésime mûr tel que 2018.
Bien - (14,75/20).
Domaine Chartogne-Taillet, Champagne, Les Couarres, NM
Non à l’aveugle, ouverture immédiate.
Avec l’andouilletteBlanc de Noirs, sols sablonneux et calcaires de la percelle Les Couarres à Merfy. Elevage en fûts de 228L.N°2014, Mise en bouteille en 2015, dégorgement en mai 2019. Extra Brut dosé à 3-4g/L.
La robe est or, avec une fine effervescence maîtrisée. Le nez est puissant, assez complexe, sur la pomme verte, un peu de pain grillé, de raisin vert, de citron. On retrouve également un fond balsamique accompagné de notes de fruits rouges. La bouche est puissante, vive et tranchante, dôtée d’une matière mûre, au juste dosage et sans austérité malgré un caractère sans concession. L’effervescence est superlative, avec un joli impact de la bulle. Assez hors norme, ce vin envoie ! On retrouve de fins amers, toujours ces notes de fruits rouges qui accompagnent une très longue finale incisive. Dans l’idée, ça ressemble un peu à un Tue Bœuf de Janisson-Baradon. Vin doté d’une très grosse énergie, avec une personnalité certaine. J’en reprendrai.
Excellent + (17,25/20).
Domaine Valette, Pouilly Fuissé, Clos de Monsieur Noly, 2007
Sashimis de Thon rouge de Méditerranée
La robe est or cuivre. On a un nez de caramel, de vanille, de tarte tatin avec un fond très finement oxydatif, un peu iodé. La bouche est puissante et tendue, un peu grasse mais très tonique. On retrouve du caramel, un peu d’épices dans un ensemble au joli volume, assez sphérique mais relativement dense à coeur. C’est assez original, un peu déstabilisant et difficilement logeable. On retrouve ces notes d’embrun, de varech. Là aussi, ça envoie !!! Finale assez tonique sur l’écorce de citron vert, presque terpénique. Très atypique pour ce vin, une nouvelle fois, plein de personnalité.
Excellent – (16,75/20), mais à boire car il me semble sur son plateau d’apogée. Au jeu des devinettes, je tente soit un chenin type Savennières, soit un muscadet un peu évolué d’une grosse dizaine d’années.
Domaine Hauvette, Baux de Provence, Petra, 2018
Tielle Sétoise maison…Grand plat !!!
La robe est or cuivre, très légèrement rosée. On a un nez de tomate, de réduction finement grillée, de pierre à fusil et de cendre
(notes que j’ai bien dans le nez depuis quelques jours pour d’autres raisons…) avec un côté fermentaire sur le houblon. La bouche est sèche et s’efface totalement derrière le plat, qui démonte le vin sans sourciller. Cela manque de matière et de répondant, probablement par un manque de volume, de gras et d’épices pour répondre à celles du plat. C’est droit, mais trop fin, avec une aromatique primaire de baies rouges. Court.
Assez Bien – (13,75/20). Un rosé que j’ai placé en Provence. Vin qui serait probablement plus à l’aise sur une entrée tomate/mozzarella ou un taboulé.
Domaine Coche-Dury, Auxey Duresses, 2009
Bu pour lui-même
Robe grenat rubis. On a un nez assez primaire, assez classique que l’on qualifie de
« normal » ou
« conventionnel ». On retrouve un fond de suie, de baies rouges et noires, de thym, de myrtille, de cerise, avec un fond charcutier. La bouche présente initialement un peu d’amertume
(de rafle ???), mais qui disparaît assez vite à l’aération. C’est long, un peu austère au départ mais très racé et propre. Le touché de bouche est superbe, avec une trame tannique complètement fondue, procurant un délié assez redoutable. On retrouve une empreinte graphique, complété par un fond d’agrume et d’écorce d’orange. L’ensemble est assez classe et très changeant, signe des grands vins. Le seul bémol est la longueur en bouche qui aurait mérité d’être un peu plus conséquente. Initialement, il n’y avait pas de débat, et on était tous en rhône nord, je pariais sur une Côte Rôtie type Semaska, assez jeune. L’aération, le temps passant et la discussion se faisant, on s’oriente sur un très beau pinot nuiton : Chambolle Musigny? Ce n’est pas en Nuits. Volnay alors ? Non plus !!!
Excellent à Exceptionnel (17,5/20).
Domaine Jean Louis Chave, Hermitage, 2008
Côte de Bœuf + Os à Moëlle
La robe est grenat assez foncée, profonde, sur l’encre. On a un nez de menthol / vicks, de garrigue, de cendre
(encore…), de résine de sapin. C’est frais, complexe et puissant. La bouche présente une acidité haute. La trame tannique est présente mais fine, serre de façon importante. La bouche est très légèrement poivronnée. C’est d’une très grande densité pour cet ensemble sérieux, très long et à la finale saline. Très aristo, mariage d’amour avec la viande. On évoque le bordelais et la syrah, on trouve un consensus sur une Grange des Pères. C’est monocépage ??? Alors un très beau cabernet qui pinote : Clos Rougeard ? Perdu…J’ai adoré, et il me rappelle le
1998
bu il y a quelques années.
Exceptionnel (18/20).
Domaine de la Grange des Pères, IGP Hérault, 2012
Non à l’aveugle. 5 heures d’ouverture.
Avec l’agneau
La robe est encre, profonde. On a un nez de vernis, de colle UHU, de violette, de fumé, avec un côté marin/iodé, herbacé accompagné de notes sanguines/hémoglobine. Très complexe et salivant ! La bouche est tonique, saline, sur l’anchois, avec une densité assez conséquente. Très droit, lui aussi, il envoie !!! C’est mûr, sur les baies noires, la garrigue…Il est un peu plus fin et gourmand que le vin précédent, tout en ayant un fruité un peu mât sur un fond très légèrement et agréablement poivronné. Le toucher de bouche est superlatif…quelle texture !!! Une grande Grange.
Exceptionnel- (17,75/20).
Mes aïeux…quel niveau sur cette triplette de rouge !!!
Weingut Schloss Lieser (Thomas Haag), Niederberg Helden (Riesling), Auslese, Goldkapsel, 2014
Sur la magnifique tarte
La robe est jaune d’or. On a un nez de citron vert, yuzu. Simple, frais et efficace. La bouche est facile, fraîche et simple, monolithique sur le citron vert, avec un peu de sucres résiduels. Court mais assez tonique, il n’y a pas de place au doute quant à sa localisation.
Très Bien (16/20)
Ce repas gargantuesque se termine à 2h30, nous finissons repus mais relativement frais car nous avons pris le temps sur chaque vin… Quel niveau global !!! Je reste encore scotché par les rouges. Le Champagne a également été une belle découverte dans un style nerveux et sans concession.Au total, cette soirée aura été pour moi un grand bol d’air frais…A refaire au plus vite !!!
Merci de m'avoir lu!!!