Bonjour les amis,
LPV Forez ayant une grand tradition grandchlemlienne je ne pouvais pas ne pas passer vous transmettre également mes impressions
sur cette soirée de retrouvailles.
Un an sans se voir ce fut bien trop long mais nous n’avons pas fait les choses à moitié : repas gargantuesque et plein du talent culinaire de notre hôte JB (la tourte avec sa salade de févette était un grand grand plat, vraiment), série avec l’éclectisme rafraichissant qui caractérise notre cercle et surtout surtout cette franche amitié qui nous lie. On est finalement assez différents tous les 4, on se ressemble pas complétement (déjà je suis supporter de l’OM
) mais qu’est ce qu’on s’aime et ce genre de soirée avec des gens qu’on aime cela ne peut être que des grands moments de vie, ce le fut une nouvelle fois. Merci les copains d’être vous et ne changez rien, je passe de trop bons moments avec vous !!!
Bon passé ce paragraphe un peu pathos, parlons un peu de nos aventures viniques :
Riesling Weingut Martin Müllen "Revival" trocken 2015
J’ai noté un nez délicat, moyennement expressif mais bien défini, net, pur : j’y ai trouvé des côté un peu marin, le pamplemousse, les agrumes « vertes »…
Une bouche grasse, rondelette, délicate par son côté caressant, très pure (0 bois), sans réelle verticalité mais une puissance sur le fruit (je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, une bouche portée plus par son aromatique que par sa structure) . Dans un premier temps cette enveloppe un peu large me semble un peu vide, sans réelle structure mais l’aération lui fera gagner de la chair, de la jutosité. La finale sur les agrumes (fins amers salivant) qui sans être hyper impactant est bien sympathique.
Un vin sans prise de tête, assez évident, franc, sans grand fond ni grande énergie mais que tu prends plaisir à ouvrir quand tu veux un truc qui te parle direct sans te prendre le chou.
16/20
Domaine Thibaud Boudignoni, savennières "les fougeraies" 2014
Nez que j'ai trouvé expressif mais fouillis, mal défini hormis un côté fenouil / anis prédominant qui surnage sur des notes d'abricot, de violette.
Bouche large et grasse, sans réelle structure et tournant court sur des amers vulgos.
13/20 pour la matière mais ce vin ne m'a pas parlé.
Maison Louis Roederer, Champagne Cristal 2002
Nez immédiat de netteté et d'expressivité : les fruits confits (la "plombière") avec de notes crèmeuse et vanillé du plus bel effet (rappelant la glace à la vanille), le beurre frais, la brioche, les fruits secs puis un côté cendre froid. Nez d'une superbe profondeur.
Bouche ultra impactante : c'est large, crémeux ET dense, énergique, structuré par une dense mais fine effervescente...çà sent le gros matos en attaque puis merde les amers de l'élevage arrivent semblant mettre fin à la fête...que nenni sur la seconde partie bouche, le vin repart comme un jeune puceau, sur un colonne vertébrale finement acide et minérale (le côté cendre froid), vibrante, verticale et le vin déroule, déroule sur une longueur impressionnante (j'aime bien le terme "sucrosité sèche" du Cédre, car c'est très mur mais le côté cendre, minéral salivant "tient" cette maturité). C'est pas compliqué le lendemain et ce, malgré la grosse série j'avais encore l'aromatique de la finale (citron confit) dans la sphère ORL. Pour faire le difficile on peut effectivement trouvé le début de bouche un peu mollasson mais on a là un vin proche du sommets des sommets.
18,5/20
Domaine du Collier, Saumur "La Charpentrie" 2013
Nez très complexe et expressif également mais bien moins défini que le cristal précédent (faut dire...) : notes citrons confits prédominantes puis notes fumées, effectivement un peu l'alcool à bruler, le beurre cuit. Ca manque un poil d'élégance, pas complétement en place même si d'une belle complexité.
Le bouche est quant à elle magnifique : cylindrique, dense, très énergique, verticale, développant une énergie que je trouve personnellement exceptionnelle. Certes on sent un peu l'élevage en sous-jacence (l'amertume) mais la maturité du vin (côté citronnade) et sa verticalité lui passe dessus tel un 36 tonnes sur un hérisson. En tout cas un vin (et que j'ai logé d'ailleurs) qui me parle
17/20 et + quand çà sera un peu plus en place.
Domaine S. Esmonin, Gevrey Chambertin, 1er Cru Clos Saint Jacques 2009
Petit préambule où comment boire son propre apport à l'aveugle : prenez une cave pas très bien rangée, une mise en chaussette directement dans le rayon et un contributeur menant l'opération à 5H du mat mal réveillé et vous buvez un CSJ d'Esmonin à la place d'un Chambolle 2009 de Mugnier. J'avoue d'ailleurs que c'était assez marrant car pendant toute la déguste je me disais, punaise c'est vachement étonnant pour un Mugnier comme vin tellement en terme de style c'est presque l'antithèse.
Sinon j'ai trouvé le nez très expressif, immédiat...il y a un superbe fond floral (la rose fraiche), les fruits rouges, un côté sanguin mais aussi des notes qui reniflent le gros élevage avec le café sur toutes ses formes : torréfaction, café froid, grain qui donne au nez un côté terne et mat là où le fond semblait brillant.
Bouche "presque" magnifique : c'est séducteur par une matière caressante, mure, dense, avec un toucher de bouche et des tannins veloutés au possible là où pourtant on sent une "grosse" matière pour un pinot...c'est frais, concentré, long mais je trouve que comme le nez l'élevage, un côté "noir" dans la trame de la bouche (tjrs ce café torréfié) donne de la "matitude" au vin, le rendant plus dark que brillant et l'empêchant de nous séduire complétement.
17/20 quand même tellement la matière est ultime mais je touche pas la prochaine avant au moins une demie douzaine d'année (et d'ailleurs je comptais pas y toucher à celle là, voir préambule
)
Domaine Robert Chevillon, Nuits Saint Georges 1er Cru Cailles 2010
Nez qui a tout : complexe, lisible, délicat...un nez à la Reynaud, floral, encens, épices, fraise écrasée, fruits à noyau, cerise.... J'y aurais passé des heures
Bouche très délicate, de demi corps, féminine, "chatouillante", gaie et frétillante sur une attaque pure, mais comme l'écris JB, la jeune fille est nue, elle est jeune, fraiche et magnifique, le fond sonore nous berce, les volets sont croisés et là...les parents rentrent de la plage avant l'heure et ouvrent la porte de la chambre
La bouche est donc coupée dans son élan par des amers prégnants qui coupent la longueur (et puis çà rétrécit vite dans ce genre de moments
) et empêchent de profiter pleinement de cette belle fin d'après midi d'été
. Le reste étant très joli çà restera quand même un joli souvenir
16,5/20
Domaine Vincent Dauvissat, chablis 1er Cru Séchet 2011
J'ai eu du mal avec le vin suivant mais cela m'arrive systématiquement quand je tente un retour sur un blancs sec (et pour être sec Séchet, qui porte bien son nom au passage, c'est sec).
Nez citron vert et citron confit, "fromager", herbe coupée...assez joli.
Bouche que je qualifierai de minimaliste : fine, droite, élancée mais que j'ai trouvé gâchée par des amers "chiants" (je copie mes notes) sur les 2/3 de la bouche... autant ce côté sec et très vertical des Séchets de Dauvissat j'adhère quand ils se boivent purs et cristallins mais avec des amers saillants, comme cette fois j'adhère pas.
12,5/20 (faut dire après ce qu'on s'était mis même l'eau me paraissait amère à ce stade
)
Clos Veličane, Pozna Letina, 2019
Lui j'ai bien aimé comment l'écrit Cédre une jolie petite évidence, juste ce qu'il faut de gourmandise à ce moment là.
Nez immédiat sur les fruits blancs, la poire au sirop et effectivement un côté "minidou" fleuri que je rencontre très souvent dans les pinots gris.
Bouche très pure, juste ce qu'il faut en terme d'enveloppe et de gourmandise avec un sucre très bien placé. Un côté pureté de fruit sans réelle structure et un peu courte mais un petit bonbon...
16/20
Domaine de La Rectorie, Banuyls Cuvée Parcé Frères 2008
après le petit bonbon c'est l'engin de chantier qui débarque et c'est malheureusement la goudronneuse
Nez qui sent le lourd...chocolat noir noir, figue sèche noire, café noir, plante médicinale noire
. Sans rire c'est bien complexe mais mon cerveau sait que mon palais va se faire dégommer....il refuse de me laisser ouvrir la bouche, je suis obligé d'aller devant un miroir pour me faire 20 minutes d'auto-hypnose pour que ma bouche laisse pénétrer le liquide et là la goudronneuse déverse le bitume et me décalque...le toucher de bouche est beau mais c'est hyper dense, on sent le mutage et l'alcool...je me fais donc refaire la chaussée sans consentement
Le vin n'y est pas complément pour grand chose mais je peux pas noter dignement ce vin à ce moment là après une telle série même si vous devinerez j'espère à la lecture de mon CR que ce vin possède indéniablement des qualités intrinsèques qu'il m'était juste impossible d'apprécier à ce moment là...
Merci à tous de m'avoir lu, à notre Flo national pour son CR encore une fois ultime (et ceux qui font des Cr's doivent deviner le taf pour faire des CR's comme çà), à mes amis pour cette soirée mémorable (la vache qu'est ce qu'on s'est mis, punaise le repas de ouf, la série de ouf) et encore une fois à notre JB pour son sens de l'accueil et à bientôt pour de nouvelles aventures