Mon quotidien est paradisiaque, mais pas de chance, c’est un désert viticole.
Depuis trois mois ma famille et moi avons posé nos valises dans l’archipel des Tuamutu à 300 km au nord de Tahiti. Croyez moi, après plusieurs années à biberonner des pépites et autres cartouches grâce à LPV, il n’est pas facile maintenant d'assouvir ma passion du vin lorsque vous ne trouvez dans 5000 km à la ronde que les 10 hectares de vigne à Rangiroa et quelques cavistes sur Papeete. Ces derniers sont surtout des distributeurs des vins de grands négociants (surtout du Bordeaux plus de 50 % des cuvées en vente ici). Tous sauf, un qui se démène depuis 20 ans pour importer des vins de vignerons surtout du Languedoc : Clos des Fées, Granges des pères, Domaine Clavel, Hortus, Montcalmès, Réserve d’O entre autres ou bien d’autres régions tel que Dagueneau, Mathieu Barret,...
Pour fêter mes 45 ans (déjà…) et pour la localisation unique de cette anniversaire, j’avais envie de marquer le coup avec un chef à domicile et de belles bouteilles.
La Grange des Pères blanc 2014.
La bouteille avait été ouverte 3h à l’avance, mais le vin semblait encore trop fermé à mon gout. N’ayant pas de décanteur sous la main, de surcroit pour un magnum, avec l’aide d’un aérateur j’ai transvasé le jus dans deux bouteilles de 75 cL, puis replacer ce dernier dans le magnum via un entonnoir. Ce n’est pas très académique, mais l’effet attendu fut à la hauteur.
La robe est d'un jaune doré profond et présente de belles larmes dans le verre. Les arômes se font ressentir au service, nous avons tous à hâte de trinquer pour y goutter.
Le nez est expressif à souhait, trop même. C’est complexe et concentré, j’avoue avoir du mal distinguer ce qui prend le dessus entre les fruits jaunes (abricot, coing), le fruits blancs (poire, pomme), et les agrumes. A chaque aller et retour du nez, nous avons la sensation de trouver un nouvel arôme. Ma femme au nez plus pointu que le mien, évoque également le camphre et la vanille, moi j’avoue que l’exubérance affole mes marqueurs !
La première sensation en bouche est une forme de lourdeur portée la fois par l’alcool et la richesse "qui t’en met plein la bouche". La fraicheur apparait ensuite, la gorgée s’affine pour notre plus grand plaisir, sur les arômes déjà cités auxquels s’ajoutent des notes de miel et de fruits exotiques. La longueur est exceptionnelle.
Très grand vin indéniablement. Un des invités, tout juste 23 ans, exprime une grande et première émotion oenologique. Les autres font référence aux grands blancs de bourgogne. Pourquoi pas, mais c’est avant tout un vin atypique tant à la vue de son origine que de ses cépages (Roussane, Marsanne,
Chardonnay et
Gros mansaing).
L’avantage du magnum c’est de pourvoir le regoûter le lendemain, c’était tout aussi meilleur.
Déguster avec un carpaccio de thon, ratatouille de fruits exotique (passion,mangue, ananas) et espuma de coco en entrée, et puis des taguilatelle aux crevettes tomate, aubergine et coco.
Domaine Peyre Rose Clos des Cistes 2003
Bouteille ouverte et aérée 3 heures avant le repas.
La robe est rubis pourpre, le bord est tuilé et le corps est sombre.
Le nez à l’accent sudiste nous invite sur les arômes typiques du Languedoc avec les fruits noirs murs, la garrigue, la tapenade,…
La bouche est d’une grande maitrise, c’est fin et équilibré, mais il manque la puissance du fruité. Des petites notes de corsé, de pruneau/cerise à l’eau de vie et de cacao. La longueur est correcte.
Un joli vin encore au top, à la vue ses 17 ans, pour accompagner un carré d’agneau, purée de pois cassés, ail confit, herbes de Provence.
Mes invités lui ont préféré le vin suivant. A titre personnel, je le préfère au Syrah Léone, mais j’ai toujours du mal à comprendre la somme demandée par M.Soria pour acquérir ses vins, par rapport à un Guilhem Gaucelm de l’Ermitage, un Mas Julien ou une GDP (prix normal) par exemple.
Domaine d’Aupilhac Les Cocalières 2009
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Bouteille ouverte et aérée 3 heures avant le repas.
La robe est d’un rouge violacée avec de joli reflet.
Le nez s’exprime sur des arômes de fruits rouges (cerise, cassis, fraise) et de garrigue.
La bouche est suave, gourmande et fraiche. Des notes d’épices et de réglisse. Longueur correcte.
C’est clairement pas complexe, mais le rapport buvalité/qualité/plaisir est grand. Ce vin me fait penser à la cuvée nuit Grave du Mas des Chimères.
Dégusté avec un parfait chocolat coco et gingembre, et pour finir le repas.
La bouteille de Crozes Hermitage de A.Grillot en réserve n'a pas été ouverte. Mes invités préférant du rhum en digestif, Rhum Blanc Rangiroa Mana'o et Rhum vieux Depaz VSOP. Merci à mon caviste (située face à la mairie de Papeete) pour l'envoi en frêt avion des bouteilles, surtout du prix métropole appliqué au vins.
ps: S'il y a sur le Fenua d'autres LPViens, cela serait sympa de vous manifester