Bonsoir à toutes et tous.
Retour sur les vins croisés ici et là sur le trajet des vacances estivales, lors des arrêts aux checkpoints.
Cette année, l'auto calera dès l'aller sur le bassin, où l'on se régale à chaque fois.
On attaque gentiment au restaurant avec ce blanc :
Domaine des Bruyères, Crozes Hermitage, Aux Bêtises 2020
assemblage de Marsanne et Roussane
Robe moyennement dorée aux reflets fluos
Joli nez assez gourmand sur les fruits jaunes (abricot) et blancs (pêche), qui seront complétés par de légères notes floro-végétales et pâtissières
La bouche possède un fruit encore plus éclatant, le serveur nous ayant décrit le vin comme gras, je trouve ce dernier plutôt subtil, les amers sont maîtrisés et la finale présente une fine acidité. C'est assez long sur les fruits gourmands.
Je trouve ce vin franchement plaisant, du fruit sans lourdeur.
Parfait pour débuter les vacances !
Déjà l'heure de l'apéro, je voulais faire découvrir ce vin à nos hôtes.
Stéphane Coquillette, Champagne, By Louis 2010 Brut Zéro
100% Pinot Noir, non dosé, dégorgé le 25 septembre 2020
Robe claire, bulle quasi absente excepté le cordon central.
Le nez est clairement dans un registre oxydatif, fruits à coques et champignons, pointe de bois noble. A l'aération une note gourmande vient s'y glisser. Au bout d'un moment je finis par l'identifier, c'est la colle qu'on utilisait à l'école quand on était petit.
Bouche à la bulle très fine mais bien présente à l'ouverture, matière dotée d'une belle acidité qui se pare d'une forme de droiture/tension pour finir plus large et crayeuse, longue sur les fruits à coques.
Voilà une belle bulle, taillée pour la table, mais qui ne me déclenche pas le coup de coeur du mois de mai lors de sa découverte.
Regoûté sur le homard à la plancha, au beurre d'estragon, l'accord ne fonctionne pas.
En fin de repas, des notes herbacées et de pomme verte complètent le bouquet.
La suite du repas se fera à l'aveugle pour moi. Toujours à l'apéro :
Domaine Vincent Latour, Meursault, Clos des Magny 2017
Robe pale
Le nez s'exprime sur les fruits blancs et les agrumes type pomelo puis il part sur le maracuja. En cherchant bien (et surtout une fois qu'on sait ce que l'on boit), on y trouve de discrètes notes d'élevage (type beurré/santal) mais vraiment au service du fruit.
La bouche est sphérique, aux amers structurants conduisant cette matière fruitée et enrobante jusqu'à la finale plus saline, moyennement longue. Un vin gourmand et réconfortant.
C'est bon ça! Je crois avoir dit un truc du genre, bon, ça pourrait être en Bourgogne mais sûrement pas à Meursault... Dans l'mille, Emile !
Maison Paul Jaboulet Ainé, Hermitage, Le Chevalier de Sterimberg 2018
70% Marsanne, 30% Roussanne
Robe légèrement soutenue
Nez élevé, fruits jaunes, notes anisées s'ouvre sur des notes exotiques
La bouche est douce et ronde, il y a du gras, puis arrivent des amers qui tabassent. Une finale qui s'éteint plus rapidement que ce à quoi je m'attends. L'aromatique semble dominée par l'élevage à ce stade. J'ai été moins emballé par ce vin, qui doit certainement être attendu.
J'y ai vu un blanc Rhodanien, mais j'ai cité toutes les appellations avant d'arriver à Hermitage, appellation peu croisée pour ma part, et encore moins en blanc.
On poursuit avec un rouge :
Domaine des Closiers, Saumur Champigny, Les Coudraies 2019
Cabernet Franc
Robe bien sombre et dense
Le nez pète le fruit noir, le cassis en tête. Petite pointe de volatile, j'y trouve aussi du graphite. Puis le panier de fruits semblera s'étoffer.
Bouche au toucher soyeux, le grain de tanins est fin,c'est plein et fruité. L'acidité est fine, la finale laisse transparaître une sensation d'alcool, petite astringence mais ça dure joliment sur le fruit. C'est jeune, mais c'est bien bon et ça promet!
J'ai misé sur un jeune Cahors, nouvelle génération. Mais ouiiiiiii !
Le lendemain, l'aromatique est plus fruits rouges, et j'y retrouve quelques notes terreuses marquant le cépage. Toujours un peu de volatile mais rien d'envahissant. La Bouche conserve son profil de la veille mais a mieux intégré l'alcool en finale, le vin apparaît plus frais.
Fonctionne très bien sûr des confits de canard et légumes au four. (Normal pour un Cahors, me direz vous!)
Vraiment une belle découverte.
Château de Fonsalette, Côtes du Rhone, Rouge 2009
Robe plus claire et évoluée
Le nez ne laisse que peu de doute sur le géniteur : ça hume très bon la fraise écrasée, les senteurs florales, le thym, un peu d'orange sanguine.
La bouche possède un toucher délicat, le vin ondule sur la langue, la finale est sapide et longue mais l'alcool est un peu trop présent. C'est le seul bémol de cette bouche, mais la température du vin est un peu élevée. On termine la bouteille le lendemain midi, et servi frais, l'équilibre final est restauré et on se régale. L'aromatique et la structure sont restées stables, des notes balsamiques viennent compléter le bouquet. Un beau vin!
Voilà pour l'aller. Les vins suivants seront bus sur le chemin du retour.
Domaine des Trois Monts, Anjou, Bois du Château 2020
Robe pâle
La poire Williams me saute au pif
La bouche est ronde, un peu de gras à l'attaque, un milieu mûr sur la poire, une finale qui possède la tension crayeuse nécessaire pour l'équilibre général.
Un vin simple mais sympa.
Je déniche, dans la cave parentale, ce magnum qui provient lui-même de celle de mes grands-parents. Il est donc temps de l'ouvrir...
Domaine Jean-Pierre Girardeau, Saumur, Cuvée A Girardeau 1990
Robe évoluée
Le nez est agréable, dominé par des notes terciaires et des arômes de fruits rouges et de poivrons cuits.
La bouche est légère mais encore bien en vie, le vin possède une acidité qui s'intègre parfaitement dans une matière plutôt délicate, la finale est harmonieuse sur des arômes terciaires et des notes fruitées/poivronnées
Ce vin m'a procuré du plaisir, je ne suis pas allergique aux vins évolués mais je comprends que cela ne puisse pas plaire à tous.
Une bonne surprise, dont je n'attendais pas tant!
Domaine Leccia, Muscat du Cap Corse, 2013
Robe dorée
Nez de muscat discret, gagnant progressivement en intensité à l'aération
Bouche sphérique au sucre enrobant mais pas massif. Finale muscatée où l'on perçoit légèrement l'alcool.
C'est plutôt bon, mais ça manque de dynamisme/d'acidité pour mon goût.
Les deus suivants me seront servis à l'aveugle.
Les Vignerons Ardèchois, IGP Ardèche, Viognier Grès du Trias 2020
Robe claire
Nez d'abord fruits jaunes (abricot) puis évolue de façon surprenante sur le bacon.
Bouche d'abord un peu grasse, des amers un peu saillants en milieu de bouche qui sont, de façon bienvenue, joliment gommés par une finale bien saline apportant fraîcheur à l'ensemble.
J'ai évoqué un viognier en premier lieu mais ça ne collait pas avec ce salin franc final et ce bacon. C'était pourtant ça.
Alliance Minervois, Minervois, Cuvée Mourel Rouge 2015
Mourvèdre noir, et un soupçon de Syrah
Robe sombre
Le nez est d'abord animal, mais noble, associé à du fruit noir, s'ouvrant sur les épices et un peu de fleurs. Petite volatile ?
La bouche offre une mâche moyenne, une acidité de milieu de bouche salvatrice car on sent qu'il y a du monde, les tanins sont bien perceptibles et légèrement asséchants. La finale toujours sur la bête noble, puis s'y mêleront épices et fruits.
Ce vin m'a évoqué un jeune sudiste du Languedoc Roussillon, sur un assemblage avec mourvèdre et carignan entre autres. J'étais pas trop mal, ce coup-ci.
Soirée anniversaire du petit monstre, une occasion supplémentaire de déguster quelques vins.
Les deux bulles seront ouvertes 1h30 avant l'apéro.
Llopart, Corpinnat, Brut Nature Reserva
Xarel-lo, Macabeu et Parellada
base 2017, dégorgé en juillet 2021
Robe pâle, peu de cordon de bulles très très fines
Nez quasi mutique à l'ouverture, une discrète note minérale
Bouche à la bulle discrète à l'aromatique discrète à la matière discrète. Ce vin s'oublie aussi vite qu'il est bu.
Il sera tout de même plus intéressant au moment où il sera servi, l'aromatique prenant des accents de mandarine, la bouche reste simple mais agréable.
Une bulle pour se faire le palais.
Agustí Torelló Mata, Cava Gran Reserva 2013
Vieilles Vignes de Xarel-lo, Macabeu et Parellada
dégorgé en novembre 2020
Robe plus soutenue
Beau nez nettement plus expressif, un peu grillé, petit registre oxydatif que j'aime bien, des fruits jaunes
Bouche nettement plus présente aussi dès l'attaque, matière plus vineuse et sapide, bulle plus expressive, finale possédant une légère acidité pour le côté twist, très jolie longueur sur un côté fruit à coque très plaisant pour moi. Il gagne encore à l'aération dans le verre.
Belle découverte !
Rafael Palacios, Valdeorras, Louro Do Bolo 2020
100% Godello
Robe claire
Nez enrobant, vanillé, fruits blancs pêche et agrumes
La bouche se présente comme le nez, assez enveloppante, plus large que longue, la matière est mûre, petite amertume qui apparaît en milieu de bouche, jusqu'en finale fruitée, qui délivre une sensation crayeuse mineure participant à l'équilibre. C'est plaisant et c'est finalement le vin blanc ibérique le moins tendu de l'été que j'ai bu sans qu'il soit pour autant lourd ou indigeste.
Les deux rouges suivants ont été servis sur le même plat, magrets à la plancha, pêches poelées et purée de pomme de terre. J'ai ouvert les bouteilles le matin et les ai carafé 2h avant service.
Domaine de Montcalmès, Terrasse du Larzac, Rouge 2010
Robe grenat au disque légèrement évolué
Le nez est plutôt expressif, sur des notes d'élevage, des fruits noirs et de la garrigue
La bouche est très confortable et plutôt soyeuse, qui déroule tranquillement, la finale, quoique plutôt fraîche, me semble encore un peu dominée par le bois.
Château de Cénac, Cahors, Eulalie 2005
Robe plus sombre
Le nez est explosif, éclatant de fruits noirs de cassis, quelques épices torréfiées mais c'est très fruité et très joli, un peu floral aussi
Le toucher est superbe c'est presque onctueux mais en même temps glissant. La finale est intense révélant les tanins qui assèchent la cavité buccale, on perçoit un peu plus l'élevage bois, mais le fruit est là et la longueur immense.
Ça fait tout jeune et c'est vraiment délicieux !
Pour mon goût, Eulalie a éclipsé Montcalmès, l'accord avec le plat m'a semblé également meilleur avec le Cahors, mais il était intéressant de constater qu'une moitié de la tablée a préféré le premier quand l'autre moitié a préféré le second.
Malheureusement pour moi, cette bouteille de Cénac était orpheline en cave. Vu le potentiel, j'aimerais y regoûter un jour.
Après les fromages, accompagnés des rouges et du blanc, on termine sur une gourmandise avec une délicieuse tarte aux fruits et des cookies choco.
Domaine Lafage, Rivesaltes, Ambré Hors d'age
assemblage de Grenaches Gris et Blanc
Robe ambrée
Le nez est d'une géniale gourmandise sur les fruits et agrumes confits, la crème brûlée un peu d'épices et de fruits à coque.
La bouche adopte le même registre, c'est gourmand à souhait, l'équilibre est superbe, le sucre digeste et la finale laisse une très belle empreinte sur l'aromatique du nez. J'adore (la tablée aussi) et quel rapport prix plaisir, je trouve.
Et voilà, il est temps de regagner ses pénates, les batteries rechargées, retrouver ses petites habitudes. La météo estivale aura-t-elle fait pousser quelques spécimens ? C'est encore timide, mais cela va venir gentiment, j'espère...
Celui-ci aura eu une fin heureuse, enfin du point de vue du cueilleur, forcément!
Pour accompagner les pizze,
Domaine Charvin, Principauté d'Orange, A Côté 2018,
Ouvert la veille au soir, qui présentait un beau fruité rouge gourmand associé à des notes végétales type vendanges entières.
La bouche possède fraîcheur, gourmandiseet astringence légère mais était marquée par une amertume trop appuyée pour mon goût. Mais le lendemain sur les pizze, l'amertume s'est franchement assagie, rendant le vin tout à fait à mon goût.
Merci de m'avoir lu.