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Des champagnes, des italiens, du Bordeaux et du bouchon...

  • Benoit Hardy
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Il m'a paru plus judicieux de rassembler les vins par couleurs, étant donné qu'ils ont été bu séparément sur plusieurs jours. Il n'y a donc pas eu d'effet séquençage


Pol Roger Winston Churchill 2002



J’avais bu une première fois ce champagne à sa sortie et il m’avait fait forte impression. Je décide donc de voir où en sont les 2002 en sacrifiant une bouteille pour la science. A l’ouverture, le nez est très primaire, sur la craie et le citron. L’effervescence est active mais bien taillée. La bouche est par contre extrêmement compacte, la matière peine réellement à s’exprimer. La finale est à l’avenante, étriquée et concentrée c’est une déception à ce stade.

On décide de mettre le vin de côté. 2h après, le vin s’avère beaucoup plus délié et à l’aise avec une belle matière énergique qui se déballe en bouche, le tout porté par une fine acidité qui apporte un surcroît de tension. Ca reste très primaire au nez mais ça s’exprime plus. La bouche donne sur la pierre mouillée et les agrumes. L’équilibre y est, la matière, la tension mais tout cela n’est encore qu’embryonnaire à mon goût, ça manque de sérénité. La finale déroule une longueur plus en adéquation avec le pedigree. C’est bien, le potentiel est certain, mais à mon goût c’est loin d’être à maturité, je n’ose imaginer ce que c’est sur les millésimes encore plus jeunes. J’imagine les gens qui paie le prix plein pot sur cette cuvée histoire de l’ouvrir sans fard et qui se retrouve devant un tel résultat, ça peut être déconcertant.

Bien mais à attendre impérativement selon moi.



Krug Grande cuvée (étiquette crème)



2 bouteilles formant un lot étaient définitivement mortes, oxydée et sans effervescence, une espèce d’huile de bouchon coulait du col. Ces bouteilles ont été stocké n’importe comment manifestement, je me disais pourtant que les détenteurs de ce type de bouteille faisaient attention. Des risques des achats aux enchères…



Biondi Santi Rosso di Montalcino 2000



Bouteille ouverte 3h avant le service, carafée car le bouchon s’est cassé et a glissé dans la bouteille.
Nez sur la viande fumée et le cuir. Robe très trouble

La bouche est d’une construction simple, très souple avec une matière en demi teinte. L’équilibre reste plaisant et la bouteille est agréable à boire notamment grâce à sa finale explosive qui mise tout sur une intensité viandée de haut niveau avec une grande longueur.

Bien, une bouteille qui aurait mérité d’être bu quelques années auparavant selon moi.


Castello Nipozzano Montesodi 1999 Chianti Rufina

Pas évident à l’ouverture mais s’est avéré horriblement bouchonné 2h après…


Léoville Las Cases 1982



Bouteille ouverte 3h avant le service.
Le nez truffe admirablement. Puis on a toute la panoplie du Bordeaux à maturité: cuir et épices.
En bouche, le vin est brillant. Ca commence par un toucher d’une extrême velouté qui va préparer le palais à un jus d’une densité rare en se déliant toute en délicatesse sur des notes épicées. La force que dégage ce vin est tout simplement impressionnante. Ce mélange légèrement terreux de truffe épicée se déroule sur la langue sans accroc, le tout porté par une acidité ciselée qui donne jeunesse et énergie au vin. C’est beau et évident à la fois, une délicate puissance qui tapisse tout. La finale se déploie sur des notes finalement mentholées qui s’étire de façon interminable.

Pour moi, c’est grand.



Tignanello Antinori Toscana 2013



Bouteille ouverte 1h avant le service, pas de passage en carafe.

Je m’attendais à un vin musculeux, j’ai eu tout le contraire.
Le nez est déjà complexe: fruits noirs, une touche de bois, réglisse et violette. Ca embaume.
La bouche est très soyeuse avec un toucher très élégant. La matière est souple et déroule un jus de grande qualité sur le palais. Surprenant comment ça se boit bien avec une construction complexe où le jus fruité sur la cerise et le cassis laisse la place a des arômes plus évolués tels que les herbes et le café. Belle finale sur les épices avec des tannins délicats et bien polis qui ouvrent la voie à une jolie longueur.

Excellent, plaisir immédiat avec cette bouteille.



Ca’ Del Bosco Annnamaria Clementi rosé 2008
dégorgement: hiver 2017




Le nez est très primaire, sur le pamplemousse.
La bouche est étriquée. L’attaque est légèrement acide, avec une matière compacte. L’effervescence est pourtant fine mais l’ensemble est mal dégrossi, ça manque de cohérence et surtout de présence en bouche. La finale est à l’avenante, courte et mal ficelée.
Au prix du commerce (autour de 150€), c’est juste désastreux. A peine moyen. Problème de bouteille? J’en ai d’autres, affaire à suivre…


Ca’ Del Bosco Annnamaria Clementi rosé 2009
Dégorgement: hiver 2018



Frustré par l’état du 2008, j’ai décidé d’en avoir le coeur net en ouvrant la petite soeur sur le millésime 2009. Le vin est déjà plus causant au nez avec de jolis arômes de fruits rouges. La bouche est aussi plus avenante, avec une matière très déliée et une fine acidité qui ouvre la porte à un bel équilibre et une fraîcheur très agréable. L’omniprésence du fruit rouge fait que l’on a l’impression d’être face à une corbeille de fruit. Finale également sur le fruit le tout avec une longueur correcte.

Très bien, le vin se hisse au niveau d’un rosé champenois de belle facture.


Cristal rosé 1995



A l’ouverture, on sent le vin plus mature, avec une effervescence plus éthérée.
Au nez c’est d’une complexité folle: fraise écrasée, framboise, c’est floral avec un zeste de fumé que je retrouve souvent dans les Cristal rosé. C’est élégant et racé, j’ose espérer que le vin est ici à son pic.
En bouche le touché est beaucoup plus doux, avant que la matière extrêmement ample ne vient envelopper avec une certaine noblesse le palais. La bouche est dominée par ce mélange de fleur et de fruit, le tout dans un équilibre parfait et une belle allonge grâce à une fine acidité. On sent ici le vin d’orfèvre où tout a été travaillé et qui se délie complètement. A mon goût, ce champagne est à son pic, j’ai remarqué que les Cristal rosé deviennent matures plus vite que la cuvée Cristal, et que le fumé prenait le dessus par la suite. Or ici, l’alchimie fait sens et ça déroule du lourd, avec une fraîcheur magnifique. La finale est douce, mais la longueur impressionnante avec cette sensation que le vin reste de longue minute dans le palais.

Excellent, le meilleur rosé sur 1995 bu à ce jour, quelques divisions au-dessus du Dom Pérignon rosé 1995 bu il y a quelques mois.


Las Cases a survolé assez logiquement les débats, suivi du Cristal et du Tignanello. Sur 10 bouteilles, 30% de décès, première fois que ça m'arrive.
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02 Aoû 2020 23:22 #1

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