Madame, mademoiselle, monsieur,
Bonsoir,

Sous ce titre d'une incohérence folle ou d'une folie incohérente se cache la peur de la page blanche de l'auteure.
Ou de l'auteure, car comme a dit Fred12000, les amazones sont rares sur El Pé Vé et ce n'est pas moi qui vais crédibiliser la profession....

Bref, c'était un week-end de reprise, enfin 2 rencontres dans créneau de 72h, en petit comité mais en moins ennuyeux qu'un St Etienne-PSG .
Petit rappel des règles du jeu de quilles: se joue à plusieurs (8/9 vendredi, 5/6 ce midi), chacun amène de quoi manger, on parle, on goûte, on aime, on aime pas, on rit et on se retient de se prendre dans les bras après 4h ensemble et on s'endort avec le sourire.
L'avant-dernière règle est de loin la plus difficile
(je viens de changer de verres, je teste mes progressifs )

Comme on ne fait pas n'importe quoi non plus, pour les 2 apéritifs, j'ai mis sur la table des Brut Tradition de la Taille Aux Loups (2017 )
Ce qui l'emporte, c'est l'accessibilité du vin: on sent une matière vive, des fleurs blanches, le sucre est présent sans être écoeurant (je garde néanmoins mon unique exemplaire de Triple Zéro 2014 pour des copains joueurs). Une amie me dit apprécier la bulle qui n'est pas exhubérante (dans un Open Up).
Ceux qui achètent le champagne à un coopérateur en direct pour une quinzaine d'euros, me disent beaucoup aimer et demandent où en trouver...
Ici bas en Bousilandie et Basquisie, nous ne connaissons le coing qu'en pâte pour accompagner le fromage dans les cidreries. Pour ce qui est des marqueurs du chenin, nous repasserons.... désolée.

Pour accompagner une daube de joue de boeuf et paleron (tomates, talon de jambon, ventrèche, vin blanc et bouquet garni), est servi en 1er et à l'aveugle La Voulte Gasparets Cuvée Romain Pauc 2011. La robe est noire, le nez est puissant sur les fruits noirs, on ne sent pas d'arôme qui pourrait venir de l'élevage, ni de tertaire. Un mélange épicé poivré prend le relais. Il plaît. En bouche la matière est imposante et tapisse du sol au plafond sans que la longueur soit phénoménale, mais c'est déjà très bon et l'accord est réussi avec la daube. D'aucuns citent Madiran ou Cahors, ceux qui me connaissent envisagent un vin du Languedoc. Je ne dis rien.
Service du second vin à l'aveugle également: au nez je lui trouve un mélange de végétal, de fruits rouges et de chocolat. Moi j'aime bien, ça me donne envie de ne faire que sentir. Je lui trouve de la gourmandise. Les copains ont déjà oublié les règles du jeu, s'éparpillent sur le terrain, et ont déjà expédié la 1ère gorgée.
Grimaces....
Un frisson me parcourt. Ah, non, c'est la sueur qui coule le long de l'arrête dorsale, j'avais déjà oublié que la terrasse est plein ouest, ce qui est pas de chance quand on habite en Bousilandie en juillet....
J'y vais à mon tour, je n'ai pas analysé le nez, c'est dommage, j'aurais pu anticiper le risque de boire un after eight non éraflé.
En passant de la mécanique poids lourd à celle des voitures sans permis, j'ai pris conscience que l'huile n'était pas le sel de la vie, et qu'un peu de finesse parfois pouvait nous transportait aussi loin qu'une routière familiale à hayon. Bon là, j'ai envie de reboire de l'huile de moteur parce que c'est vraiment acide, végétal, acide (je le redis parce que franchement, ...).
Faut que j'assume, c'était mon idée de servir un Madiran Clos Basté 2013.
A côté, Romain Pauc est un panier de fruit (avec un peu d'alcool certes).
J'aurais du le garder pour l'offrir à Oliv .... tsss....


Ce midi, seconde manche chez des copains.
Je suis d'apéro donc je remets le Brut Tradition de la Taille aux loups. Servi avec des roulés de pate filo asperges, jambon cru et fromage, puis des flans courgettes oignon jeune aubergine (dans un moule à petits canelés), ça se passe bien. Ils aiment.
Plus sec, je ne suis pas sure que l'accord aurait été génial. Mon 000 sec restera encore en cave.

Avec une tarte a la tomate sur un mélange de ricotta/pourdre d'amande, thym et citron, j'ai dégainé un cadeau de Laurent Maynadier, un essai (pour changer) sur les Pépettes blanc, avec seulement 11°. Nous dirons donc une Pépette 2019 en cure de désintoxication. Notre hôtesse s'exclame "on dirait du muscat", pas la peine d'ôter la chaussette, il n'y en a pas, la bouteille n'ayant pas d'étiquette, elle a gagné. Un muscat petit grain qui ressemble à sa grande soeur. Trop froid je ressens à nouveau de l'amande et de l'amertume (on me dit qu'il y a de l'amande dans la tarte, j'ai honte, je glisse sous la table jusqu'à la fin du repas).
Après un petit réchauffement dans le verre, je le trouve plus aimable, et le fruit blanc ressenti (pêche mais pas surmurie, poire?) me rassure. On aurait du mettre un Pépettes blanc avec étiquette en face pour comparer, parce que, et c'est là l'essentiel, le vin n'est pas métamorphosé. C'est déjà un vin facile d'accès en apéritif ou entrée simple, l'alcool ressenti est il gênant sur la cuvée commercialisée??
J'ai oublié de demander à Laurent quelle intervention pouvait jouer sur le degré alcoolique ( j'imagine sur la maturité et la fermentation mais je suis une bille sur ça aussi).
Laurent, si tu me lis....
Bref très bon accord avec cette tarte!

Nous avons tenté de lui faire tenir tête avec le plat suivant, mais là, ce n'était plus la même partition, trop de tout dans le plat: lieu noir, huile d'olive , légumes croquants en brunoise (courgettes, tomates, petits pois, olives) et purée.

Du coup, nos hôtes ont ouvert le vin prévu, légèrement rafraîchi, une ôde au fruit, léger, poivron cuit, poivre... du cabernet franc léger dans un millésime chaud, ça me va très bien. Il s'agissait d'un St Nicolas de Bourgeuil 2018 Domaine des Vallettes.

Ce n'était pas la valse des étiquettes et des chasubles, mais qu'il est bon de retrouver ces moments de partage, dans un petit championnat de dernière division. Que la saison soit longue...

Agnès, qui a repris le sport
PS: je n'ai pas parlé du Picardon, assemblage de colombard et Sauvignon car c'est le boeuf qui l'a bu, et perso, je lui laisse...