Domaine Pierre Guindon, Muscadet Coteaux de la Loire sur Lies, 1997
Nez discret, fin, sur le citron, la tisane, une pointe de pierre humide.
Bouche peu expressive mais qui se tient bien, sur une trame agréable, sans réserve de puissance mais équilibrée.
Finale pas très longue mais sans défaut.
Domaine Jérémie Huchet, Muscadet Les Montys Le Parc, 2017
Robe très claire à peine teintée.
Nez généreux, presque opulent, sur des notes très riches de fleurs blanches, presque de guimauve, d'agrumes, de noisette fraîche.
Bouche concentrée, avec de l'épaisseur, une matière glycérinée riche et presque douceâtre mais aussi une trame acide importante.
L'ensemble est un peu foufou et légèrement dissociée en l'état mais son caractère vineux et sa puissance de corps ne laisse aucune crainte pour le vieillissement.
Finale toute en volume, un peu riche moi, avec toujours ces goûts floraux puissants et un peu entêtants.
Le fond de bouteille terminée le lendemain midi n'aura pas bougé d'un pouce.
A attendre pour qu'il s'affine mais le potentiel est là.
Champagne Drappier, Brut Nature non dosé
Dégorgement mars 2013
Robe jaune paille claire à la bulle bien vivace.
Nez tout jeune, sur la pomme reinette, une légère pointe de pain d'épices avec un côté assez serré.
Bouche droite, sur une acidité saillante et un impact presque mâchu et vineux qui donne au vin un caractère tempétueux.
Goûts assez discrets, crayeux et finement épicés.
L'ensemble est nerveux, dense, d'une grande droiture et appelle irrésistiblement les produits de la mer.
Le fond de bouteille terminé le lendemain sera plus apaisé, sur une jolie bulle frétillante et formera un joli partenaire de table à une dorade rose.
Un peu ferme pour moi peut-être.
Champagne Drappier, Brut Nature non dosé, bouteille immergée
Robe plus évoluée, sur un doré léger.
Nez plus complexe, avec une patine qui apporte une lecture très différente, sur la menthe, une fine pointe miellée mais aussi des notes crayeuses.
Bouche en phase avec la cuvée classique mais plus apaisée, sur une bulle légère moins abondante et une forme de mâche vineuse qui appelle la table.
L'aromatique plus évolué réussit très bien au vin.
Finale nerveuse et droite, avec beaucoup de fraîcheur.
Comme très souvent, je coince un peu sur le côté très vertical des champagne non dosé, appréciant un peu plus de confort de bouche qu'un tranchant très important.
L'expérience d'immersion ne révolutionne en rien l'équilibre du vin mais semble lui apporter une évolution aromatique et une petite patine supplémentaire.
On connaissait les vins Retour des Indes.
Le Retour des Ondes semble également bien leur réussir !
Clos de la Coulée de Serrant, 2016
Robe sur un léger doré.
Beau nez généreux et complexe, sur la fleur d'oranger, l'herbe coupée, des notes minérales et une petite pointe libre de volatile aux entournures.
Bouche ample et dense, vineuse à souhait sur de beaux extraits secs qui travaillent le palais mais sans sucrosité.
L'ensemble offre un volume conséquent portée par une acidité parfaitement mûre et étirée par de très beaux amers.
L'aromatique est nette, très nettement florale et encore primaire.
Finale impactante, d'une grande persistance.
Très beau vin.
Domaine Auguste Clape, Saint-Péray, 2015
Robe jaune paille.
Nez lourd, sur le toffee, la crème, le chocolat blanc, sur un côté capiteux.
Bouche ultra épaisse, à la limite du flasque à mon goût, sur une texture glycérinée qui m'englue le palais.
Les goûts d'amande et de caramel au lait participent aux sensations d'empâtement.
Finale capiteuse et linéaire pour un vin qui ne me convient pas du tout.
Cantina Terlano, Alto Adige Terlaner, Pinot Bianco Rarity, 2004
Robe bouton d’or.
Superbe nez très élégant et d’une grande complexité changeante, sur le verveine, la menthe, le foin, les herbes de provence, de notes de noisette et minérales.
Bouche somptueuse et racée, sur un volume plein au tactile brillant sur le palais, avec de l’impact et du nerf, sur une allonge portée par des amers de grande classique.
La complexité de goûts est en phase avec le nez et la finale n’en finit pas de finir.
Magnifique !
Domaine Colin-Deléger, Puligny-Montrachet 1er cru Les Demoiselles, 2012
Robe sur un doré léger.
Nez discret, sur l’huile d’arachide, un fin compromis de boisé crémé et de notes minérales.
Bouche pas vraiment en place, sur une texture ample mais aussi une forte acidité assez dissocié.
Le vin ne semble manquer de rien sinon d’harmonie, sur une finale avec de la présence mais qui part un peu dans tous les sens.
A attendre, avec sérénité au vue de la belle matière première. Mais plaisir limité en l’état.
Domaine François Lamarche, La Grande Rue, 2002
Robe grenat avec une certaine évolution tuilée.
Nez somptueux de générosité et de précision, sur la rose, la fraise, des notes fumées et poivrées d’une grande complexité.
Bouche d’une impeccable constitution, parfaitement équilibrée, sur une matière douce au velouté de tanins parfait, sur un déroulé qui va de soie et vous emporte longuement dans une myriade de goûts fruités et épicés.
Finale délicieuse, sur une classe brillante et totalement digne de son rang et de son emplacement.
Grand vin !
Fattoria San Giusto A Rentennano, I.G.T. Toscana, Percarlo, 2007
Robe sombre.
Nez mat, très fermé, avec un côté impénétrable, sur un fruit noir qui refuse de se détendre.
Bouche dense, concentrée sans sembler dure ou sèche pour autant.
Mais là encore fermée et impénétrable, sur un côté monobloc dont ne dépassent que des tanins puissants qui accélèrent la finale.
La confrontation avec la suavité de la Grande Rue accentue sûrement ces perceptions.
Un vin tout jeune qui doit impérativement se détendre.
A attendre. Longtemps.
Les Petits Riens, Val d'Aoste blanc de noirs, L'Air des Cimes
Robe saumonée.
Nez très discret, sur la groseille à maquereau, un côté pointu.
Bouche stricte, vineuse mais sur une acidité saillante et un toucher ferme presque tannique.
Curieuses sensations qui m’évoquent un Champagne sans bulles.
Difficile de me faire un point de vue. Mais plaisir limité par manque de confort et de complexité aromatique.
Domaine Jean-Marc Vincent, Santenay Les Vignes Denses, 2019
Robe jaune paille.
Nez primaire et franc, avec de l’opulence, sur le citron, l’herbe coupée, des notes lactées crémées qui enrobent l’ensemble d’un petit côté savonneux.
Bouche jeune et un peu brouillonne, sur une pointe lactée qui doit s’intégrer à une matière agréable, où une pointe de sucrosité ne pèse pas sur une trame acide franche.
L’ensemble doit s’harmoniser encore mais c’est plutôt bon.
Demeter Zoltán, Tokaji, Eszter, 2010
Robe dorée.
Magnifique nez ouvert, sur le miel, le thé, la confiture d’abricot, de somptueuses notes de fruit de la passion.
Bouche dantesque, sur un équilibre fabuleux construit autour d’une acidité géniale qui lance et relance une liqueur croquante d’une grande fraîcheur.
Les goûts sont une myriade de complexité, d’une somptueuse pureté de fruit.
Finale extraordinaire de fraîcheur et de pureté.
Du plaisir liquide !
Grandiose.
Domaine du Clos Naudin, Vouvray moelleux, Réserve, 1989
Bouchonné !
Quelle fantastique soirée, extraordinairement riche en plaisirs gourmands comme de l'esprit !
Un énorme merci à Agnès pour sa cuisine si délicate et adaptée à mettre les vins en valeur.
Et à Jean-Paul pour son intérêt gourmand et curieux jamais démenti pour les belles choses, tous ces plaisirs d'esthètes qui rendent la vie meilleure.
Maintenant que les exigences du couvre feu ne nous obligent plus à rejouer la Traversée de Paris sans même le plaisir d'enquiquiner Jambier, vivement de se revoir très vite !
Amitiés sincères à tous,
Oliv