Entre pandémie, transition professionnelle, congés scolaires, certains ne font plus que passer chez eux en coup de vent.
L'asteroïde Quentin passait pour la 2ème fois dans le coin en plusieurs mois, sous l'effet sans doute aussi un peu de la force de gravitationnelle singulière au voisinage de Bougival. L'occasion d'un dîner chez lui fort sympathique...


André Robert, Champagne les jardins du Mesnil
100% chardonnay, dégorgement 12/2018, dosage 4.7g
Nez agréable, très agrume, brioche fraîche, noisette grillée Une bouche tendu qui finit très net et me fait penser un moment à l'absence de dosage.Un champagne délicat en finesse mais traçant.Très bien.

Emmanuel Houillon, Arbois-Pupillin Chardonnay 2011
La robe est d'un bel or.Le nez est très beau, floral (chèvrefeuille) avec un très léger grillé (pralin), du beurre.La bouche est dense, très enrobée comme glycérinée. Certains se demandent s'il y a même de l'alcool. C'est très long avec une acidité jamais en avant
Excellent et parfait actuellement 

Domaine Raveneau, Chablis 1C Chapelot 2008
Nez un peu retenu au départ, s'ouvre sur des notes classiquement chablisiennes, craie, miel, pralin.La bouche est très saline, nerveuse et de grosse longueur sur miel et pralin.
Excellent. Prêt mais sans doute encore mieux après encore quelques années.

Markus Molitor, Brauneberger Klostergarten 2012
Le nez (ronce) met sur la voie du pinot un peu démonstratif mais avec une composante végétale qui me gêne un peu, et me rappelle l'Echezeaux 2011 de Mongeard-Mugneret bu récemment.La bouche est (à mon goût) marquée par l'amertume et l'aciditéPas mon truc
Je découvre encore ces pinots allemands qui réussissent souvent la prouesse d'une grand maturité aromatique avec une acidité élevée. Cette version-ci, sur cette bouteille, m'a moins convaincu. Effet millésime ? J'ai le même en 2010, à tester.

Sottimano, Barbaresco 2010, Curra
J'ai l'impression d'être passé un peu à côté, dérouté par le premier nez de prune cuite qui précédait une bouche de qualité avec une grosse mâche et une acidité toute piémontaise. Une fois l'étiquette découverte j'ai retrouvé un peu mes repères.
Bien + Pas très clair pour moi si c'est à attendre encore.

JM Deiss Altenberg de Bergheim 2010
Un nez sur le citron confit et le safran, pas clairement marqué Alsace. La bouche est très bien construite en mode bonbon finement acidulé sur une grosse sève, avec le retour des épices.Excellent mais presque trop parfait, certains pourront le trouver un peu ennuyeux.

Quentin a ensuite ouvert, pour faire taire les bavards, un Vouvray Moelleux Réserve 2009 de chez P Foreau, beaucoup plus exubérant.

Mille merci pour l'invitation, les belles bouteilles et le moment sympa. Et le cochon

Benji, le Deiss est à garder encore selon toi ou il est préférable d'ouvrir maintenant? Bu pour la naissance de mon fils , il ne m'en reste desormais plus qu'un exemplaire...

Bonjour Flo
A mon sens les 2 sont possibles. Le vin est en forme et il ne semble pas près de faiblir, en tout cas sur cette bouteille.
Si c'était moi je lui donnerais encore quelques années.

Salut Benjamin !
Content de voir que Chapelot 2008 peut commencer à se goûter ! Une Montée de Tonnerre du même millésime, bue il y a un peu plus de 6 mois, s'était montrée encore très fermée et n'avait offert qu'un plaisir limité.
Gilles

Merci beaucoup Benjamin d’avoir fait le déplacement et lancé les hostilités pour le CR ! Tous les vins ont été dégustés étiquette découverte pour moi (sauf le Jura)...



André Robert, Champagne les jardins du Mesnil
Plusieurs bouteilles de ce producteur bues ces derniers mois, et celle-ci est conforme aux précédentes. Le nez est bien ouvert, avec des arômes de noisettes, de citron. La bouche présente beaucoup de qualités : bulles fines au service d’un beau volume, et longueur qui donne envie de se resservir.

Emmanuel Houillon, Arbois-Pupillin Chardonnay 2011
J’ai adoré ce vin. J’ai rarement eu cette sensation en dégustation, mais l’alcool s’efface complètement au profit du fruit. Beaucoup de complexité aromatique (fleurs blanches, pain d’épices, noisette, pomme, citron) et en même temps de simplicité et de « naturel » dans le déroulé en bouche. Tout parait simple et en même temps complexe, jusqu’à la finale pleine d’équilibre et d’énergie. C’est peut-être ça un grand vin ?
A l’aveugle complet (ce pervers de Benjamin ayant en plus transvasé le vin dans une bouteille bordelaise ! ), nous avons beaucoup voyagé !
Super découverte, merci Benjamin.

Domaine Raveneau, Chablis 1C Chapelot 2008
ouvert et carafé 2h avant dégustation.
Un peu en dedans à l’ouverture, le vin a continué à s’ouvrir en carafe et dans le verre. Nez typique de son appellation (craie, citron mûr, miel). La bouche est assez ample à l’attaque puis se resserre jusqu’à une belle finale fraîche avec du miel et de agrumes.
Très bon en l’état mais quelques années de garde ne lui feront pas de mal.


Markus Molitor, Brauneberger Klostergarten 2012
L’ensemble de la tablée part immédiatement sur un pinot noir, puis s’orient vers la Côte de Nuits. Il est vrai que ça « pinote » en diable, avec un petit trait de vert pas désagréable selon moi (il contribue à la complexité et à la fraîcheur). La bouche est ronde et souple mais l’équilibre m’a semblé un peu limite (acidité). Sur le plat cela ne m’a pas gêné mais en dégustation pure c'est plus compliqué.
Je l’ai visiblement un peu mieux goûté que Benjamin. Quand tu veux pour le 2010 !

Sottimano, Barbaresco 2010, Curra
Carafé 2h avant le service
Le nez est sur des arômes balsamiques, des fruits noirs et un peu de poivre. En bouche les marqueurs du cépage sont bien identifiables (surtout étiquette découverte !!) : matière dense, tanins « poudrés » et acidité haute. Je lui reprocherais un côté encore un peu serré (vu l’appellation et le millésime, c’est vrai que ce vin est très jeune), 5 à 10 années de garde permettront à tout cela de se délier complètement. Je suis confiant pour les bouteilles qui me restent.

Je voulais servir les deux rouges sur le plat et avec le recul je pense que nous sommes passés un peu trop rapidement sur ces deux bouteilles.


Julien Thurel, Cidre Solstice extra-brut 2017
Pour accompagner les fromages et se refaire la bouche, ce cidre a très bien fait son office. Une bulle fine, des arômes francs, et pas/peu de sucre ressenti.


JM Deiss Altenberg de Bergheim 2010
Non carafé, juste ouvert 5 minutes avant le service.
Le nez est expressif, exotique (ananas, mangue, agrumes) et épicé. La bouche est très droite, avec un équilibre d’école, l’acidité haute et parfaitement enveloppée contrebalance des sucres bien présents. Typiquement le genre de vin qui pourrait aussi accompagner un plat sucré/salé.
Très bon, on peut le boire aujourd’hui avec beaucoup de plaisir sur des arômes primaires, ou bien attendre une vision plus évoluée et secondaire.

Un copain à table nous parle ensuite du Réserve 2009 qui selon Philippe Foreau est dans une bonne phase. Coup de chance j’en ai une à portée de main !

Vouvray Moelleux Réserve 2009, Domaine du Clos Naudin
Robe d’un or profond qui tranche avec celle du Deiss, très claire. Immédiatement ouvert et démonstratif, il montre ses muscles et sa puissance (maitrisée) là où le Deiss était plus en finesse. Très beau vin, qui s’exprime parfaitement aujourd’hui, dans un registre plus sucré/liquoreux que l’Alsace précédent. Nous donnons donc raison à son géniteur !

Un peu de vieux rhum de Martinique pour finir le voyage et chacun peut rentrer chez soi après cette belle soirée ! A refaire !