Dégustation avec quelques copains hier soir. On a l'habitude de déguster de jolies choses à ces occasions mais hier soir, c'était carrément stratosphérique.
Les bulles :
Champagne grand cru Ambonnay brut 2002 - domaine Egly-Ouriet (tirage juillet 2011)
Champagne grand cru Avize "l'Avizoise" extra brut 2012 - domaine Agrapart
Champagne 1er cru grande cuvée non dosé 2012 - domaine Thomas Perseval
Trois bouteilles de très bon niveau.
Le Egly est juste grand. C'est complexe, plein, presque crémeux et surtout d'une harmonie totale. Le nez follement intéressant sur les fruits secs, la menthe, le foin est un modèle du genre. La bouche possède une bulle magnifique, présente sans être envahissante mais surtout une longueur mentholée et finement fumée. Une sorte d'évidence s'impose à toute la tablée ! Grand vin
Le Agrapart parait du coup plus simple, ce qu'il est à ce stade sans que ce soit un défaut. Il lui manque probablement quelques années de vieillissement supplémentaires pour qu'il gagne en plénitude et en grâce. En l'état, c'est un blanc de blancs sérieux avec ses notes d'agrumes et de fleurs blanches. La bulle est fine et la fin de bouche traçante laisse une superbe impression de fraicheur. Très bien
Le Perseval est un vin que je découvre et qui nous laissé une bien belle impression : assemblage à parité des 3 cépages principaux de la région, sans soufre. Le jus est superbe, une sorte de mélange des deux précédents avec le crémeux du Egly et la pétulance du Agrapart. Très bien
Les blancs :
Meursault 1er cru "Genevrières" 1979 - domaine Michelot-Buisson
Pouilly Fuissé "clos de Monsieur Noly" 1997 - domaine Valette (magnum)
Le Meursault est mon apport. Je pensais qu'il serait plus évolué et qu'il matcherait pas mal avec le style extravagant du Noly. En réalité, ce Genevrières s'est révélé d'une grande précision et d'un classicisme d'école. Le grand chardonnay à pleine maturité avec ses belles notes de pralin, de poire au sirop et d'herbes sèches. Bouche admirable d'équilibre et de gourmandise. La finale est d'une race époustouflante. Pour ma part, sa classe s'impose assez nettement devant le côté décadent de son opposition du soir. Grand vin
Le clos de Monsieur Noly est assez conforme au style de la cuvée, quel que soit le millésime. Le nez part dans tous les sens sur les épices, la mélisse, le gingembre, le champignon... Bouche massive mais restant équilibrée. Un vin qui ne laisse pas indifférent, totalement inclassable. Très bien +
Sancerre "la grande côte" 1989 - domaine François Cotat (magnum)
Le grand vin de Chavignol dans toute sa splendeur. Le vin possédait vraisemblablement quelques grammes de SR qui sont mangés et qui donnent un équilibre confortable. Nez d'agrumes confites, de groseille à maquereau, de naphte. Légère sensation fumée et d'hydrocarbure. Bouche bien étirée par l'acidité avec un équilibre idéal. Grosse longueur mentholée. Il fait encore très jeune !! Grand vin
Chablis 1er cru "Fourchaume" VV 1996 - Verget
Pouilly Fuissé "les Croux" 1996 - domaine Guffens-Heynen
Encore une magnifique paire. Le Chablis évoluera incroyablement dans le verre et la comparaison des deux est précieuse pour apprécier la pureté et la typicité du Chablis. Grand nez de mousseron, de citron givré. Bouche tonique, matière juteuse et pleine, finale incroyablement traçante et longue. Respect, c'est juste superbe. Excellent +
Le Guffens est plus exubérant avec son nez d'abord réduit mais qui va progressivement gagner en pureté pour devenir d'un grand classicisme. Comme le Meursault juste avant, il impose sa classe et la noblesse de ses arômes de crème au beurre, de mie de pain et de poire juteuse. Bouche tapissante avec une acidité qui signe le millésime sans excès. Décidément, la réussite Guffens/verget est totale sur ce millésime ! Grand vin
Les rouges :
CDR "A Pascal S" - domaine Gramenon (magnum)
Charmes Chambertin 2006 - domaine Claude Dugat
Le Gramenon est intéressant mais je ne peux m'empêcher de le comparer avec le grandissime 95 dont le niveau reste inégalé (toute la gamme des 95 était superbe avec une mention pour les cuvées Mémé et Pascal). Ce 98 est un bien joli vin, généreux mais sans excès de chaleur et d'une grande finesse. Le grenache qui pinote... Très bien
Le Claude Dugat a superbement évolué dans le verre. Après plusieurs minutes, la complexité s'impose sur les fleurs séchées, la cerise noire et le cuir frais. Le vin est marqué par une très légère volatile qui ne gêne pas. Bouche énorme de densité avec des tanins qui pourraient peut être encore gagner en fondu mais la longueur impose le respect ! Grand vin
St Estèphe 1990 - château Cos d'Estournel
Pessac Léognan 1990 - château Haut-Brion
Une paire magique avec deux vins à maturité idéale qu'on ne croise pas souvent.
Le Cos est un vin splendide, sans aucune rusticité. Grand nez de cabernet mûr avec cette inimitable touche de bois précieux, de tabac blond, de jus de viande. Bouche géniale avec un jus d'une douceur inouïe et des tanins de velours. Un vin magique, que j'ai même préféré au Haut-Brion pour sa gourmandise actuelle. Grand vin
Le Haut-Brion explose quant à lui de notes fumées presque violentes. La provenance Pessac ne trompe pas. Le nez commence légèrement à truffer et développe des notes de terre humide, de tabac brun, de poivre long (un peu chocolaté). La bouche est magistrale, d'un grand fondu. Grand vin
Retour à la maison la tête dans les étoiles en quasi lévitation
Quel pied !